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Colles d'Histoire Prépas 25 Pages Annales HEC
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1 340

Langue

Français

1
27/09/2006
Les Etats-Unis : « Empire du milieu » ?
Employée par J.Vaïsse pour qualifier les Etats-Unis au regard de leur place dans le monde, l’expression « Empire
du milieu » pose à la fois la question de l’impérialisme américain et celle de son rôle central dans l’espace
mondial et le processus de mondialisation. La question consistant à mesurer la position centrale et hégémonique
des Etats-Unis est à la fois géographique, géopolitique, géostratégique et économique. Il s’agit alors de
s’interroger non seulement sur la nature de la domination exercée, sur les stratégies adoptées pour justement
l’exercer, mais aussi sur les espaces proies et cibles de la politique américaine et sur leur attitude de rejet ou
d’acceptation de cette domination. Le rôle d’arbitre économique ou politique, de partenaire commercial
privilégié, d’allié que les Etats-Unis jouent tour à tour auprès des différents espaces extra étasuniens peut être
fonction de l’ancienneté de leurs relations historiques, de leur proximité géographique, d’affinités idéologiques ou
d’intérêts ponctuels soit économiques, soit géopolitiques. Une analyse par espace permet de montrer
successivement la place des Etats-Unis dans son continent, puis avec ses alliés (voire ses parents) historiques en
Europe, et enfin avec le reste du monde que la mondialisation a largement contribué à rapprocher des Etats-Unis.
I-
Les Etats-Unis, acteur majeur et central du continent américain.
A-
Des relations anciennes : les Etats-Unis régents.
Les Américains exercent depuis longtemps une régence à la fois politique et économique sur tout le continent
américain. Depuis 1823, les Etats-Unis estiment que les Américains doivent régler eux-mêmes leurs problèmes
sans l’intervention des Européens. Par la guerre (contre l’Espagne, l’Angleterre, contre le Mexique), les
débarquements (Cuba, Saint-Domingue, La Grenade, Panama), par l’argent (rachat de la Louisiane et de
l’Alaska), les interventions directes ou indirectes (CIA), les Etats-Unis ont fait reculer les Européens hors du
continent américain alors transformé en « chasse gardée » américaine. C’est aussi dans la politique intérieure des
Etats du continent américain que les Etats-Unis interviennent, encourageant certains régimes politiques, facilitant
des réformes agraires (pourvu qu’elles ne soient pas collectivistes). Le lien historique entretenu avec l’ensemble
du continent est également économique : les investissements nord-américains affluent dans tout le continent, au
détriment des investisseurs européens. Le continent américain, et l’Amérique du Nord particulièrement, offre de
nombreuses opportunités aux entreprises américaines : réservoir en matières premières (fer du Labrador, pétrole
et gaz d’Alberta), en consommateurs, en main d’oeuvre. Enfin, la présence étasunienne est aussi militaire (ex :
contrôle étroit et vigilent de Washington dans les Caraïbes).
B-
Une relation formalisée par les alliances régionales.
Si la mise en place d’alliances régionales unifie commercialement le continent américain, elle ne l’homogénéise
pas mais y renforce la domination des Etats-Unis. L’ALENA a en effet accru la compétitivité de toute l’industrie
nord-américaine (face, par ex., aux concurrents asiatiques), pacifié relativement les rapports houleux
Mexique/Etats-Unis, favorisé l’intégration maximale de tout cet espace dans la mondialisation, mais elle confirme
aussi le rapport nord-sud entre les Etats-Unis (où restent concentrées les fonctions de commandement, de
recherche, de création) et le Mexique (qui fait largement office de sous-traitant dans ses
maquilladoras
, ce qui a
tout de même largement contribué à relever son PIB). La ZLEA, moins aboutie, est aussi perçue par les Etats-
Unis comme un instrument à la fois pour dynamiser le continent et aussi pour renforcer son emprise sur les
marchés américains.
C-
Chàvez, Lula, Morales : les Etats-Unis rejetés ?
L’arrivée au pouvoir de gouvernements de gauche en Amérique latine rend la domination américaine moins
évidente. Le Mercosur et la ZLEA deviennent alors tour à tour des instruments d’intégration et de résistances.
Indispensables économiquement, mais idéologiquement opposés, les Etats-Unis et leur rôle hégémonique sont
remis en cause, sans pour autant être définitivement rejetés (sauf pour Cuba évidemment). En outre, sur le plan
politique et diplomatique, les relations entre les Etats-Unis et leurs alliés restent plus houleuses et les Etats-Unis
sont loin d’être des arbitres incontestés. Le Canada et le Mexique ont refusé de soutenir les Etats-Unis lors de
l’intervention irakienne et l’anti-américanisme a toujours cours (ex : Québec, sud du Mexique).
II-
Les Etats-Unis, centre de l’Occident ?
A-
La reconstruction du monde occidental sous contrôle américain.
La reconstruction de l’Europe, dans l’immédiat après-guerre se fait, sous contrôle américain et avec l’aide
financière américaine du plan Marshall (c’est à cette occasion qu’est créée la première administration européenne,
l’OECE, pour contrôler la répartition des aides). Dans le contexte de la bipolarisation, la construction d’une
Europe de l’Ouest, forte et unie, est largement encouragée par les Américains. L’OTAN, son fonctionnement et
ses interventions, souligne aussi la tutelle américaine exercée sur l’Europe pendant la guerre froide. En outre,
cette dissymétrie initiale a des prolongements après l’effondrement de l’empire soviétique dont l’existence servait
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