Bac S PONDICHERY 2018 philosophie corrigé sujet 2
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avec le Corrigés bac 2018 Bac PONDICHERY 2018 Matière : Philosophie Série S S u j e t2 .U n el o ii n j u s t ev a u t - e l l em i e u xq u el ’ a b s e n c ed e l o i? Le rapport entre la loi et la justice est fréquemment occulté, car pour le sens commun, qui ne distingue pas la loi du juste, ce qui est légal est confondu avec ce qui est moral et ce qui est illégal est injuste. Or, cette identification du légal et du juste nous conduirait à affirmer la nécessité de la loi, afin que justice soit faite comme le revendique aussi le sens commun. Comment penser l’injustice de la loi s’il est nécessaire d’écrire et d’énoncer un critère d’évaluation, une norme régulatrice préférable à l’absence de loi ? Que serait une loi qui manque de légitimité ? C’est le rapport entre la loi positive, écrite, instituée, bref, la légalité, et la légitimité, la justice, qui doit être ici interrogé. Est-ce une question de préférence, une inclination, un moindre mal, que de faire valoir une loi injuste face à l’absence de loi ? Mettre en question la loi et le juste face à l’absence de loi, n’est-ce pas admettre une seule exigence de justice qui serait lelexcontre le jus, la première pouvant se passer du second ? Mais alors, comment la loi peut- elle être contraire à ce qui, en principe, la détermine ? I .L o ie tj u s t i c e - La justice est une idée (voire un idéal), une exigence. La loi y est subordonnée car elle vise cette exigence supérieure.

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Publié le 03 mai 2018
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Langue Français

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avec le
Corrigés bac 2018
Bac PONDICHERY 2018 Matière : Philosophie Série S S u j e t 2 . U n e l o i i n j u s t e v a u t - e l l e m i e u x q u e l ’ a b s e n c e d e l o i ?
Le rapport entre la loi et la justice est fréquemment occulté, car pour le sens commun, qui ne distingue pas la loi du juste, ce qui est légal est confondu avec ce qui est moral et ce qui est illégal est injuste. Or, cette identification du légal et du juste nous conduirait à affirmer la nécessité de la loi, afin que justice soit faite comme le revendique aussi le sens commun. Comment penser l’injustice de la loi s’il est nécessaire d’écrire et d’énoncer un critère d’évaluation, une norme régulatrice préférable à l’absence de loi ? Que serait une loi qui manque de légitimité ? C’est le rapport entre la loi positive, écrite, instituée, bref, la légalité, et la légitimité, la justice, qui doit être ici interrogé. Est-ce une question de préférence, une inclination, un moindre mal, que de faire valoir une loi injuste face à l’absence de loi ? Mettre en question la loi et le juste face à l’absence de loi, n’est-ce pas admettre une seule exigence de justice qui serait lelexcontre le jus, la première pouvant se passer du second ? Mais alors, comment la loi peut- elle être contraire à ce qui, en principe, la détermine ?
I . L o i e t j u s t i c e
- La justice est une idée (voire un idéal), une exigence. La loi y est subordonnée car elle vise cette exigence supérieure. Une loi injuste serait celle qui ne respecte pas cet idéal supérieur de justice. - La loi peut être injuste lorsqu’elle s’éloigne de cet idéal, de la norme du droit (droit naturel) pour exprimer un droit positif : les lois sont relatives aux époques et aux sociétés alors que le droit naturel est immuable.
- Dans leDiscours sur les fondements et l’origine de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau affirme la nécessité d’écarter tous les faits afin de parvenir à comprendre l’universalité de l’homme. Il faut le
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dépouiller de tout ce que la culture lui a apporté pour comprendre ses droits naturels et universaux. Il s’agit des droits naturels subjectifs, tels la liberté, la propriété, la sécurité. Mais ces droits n’étant pas assurés dans l’état de nature, il faut passer à un état civil (par le contrat social). La justice, naturelle et universelle, requiert un ensemble de lois.
Une loi injuste serait une loi qui ne respecte pas l’exigence supérieure de justice. Cependant, cette exigence est difficilement accessible dans la mesure où il faut l’accorder à une histoire d’une société donnée pour que la loi soit effective.
I I . L a j u s t i c e ( a b s o l u e ) s a n s l o i , n ’ e x i s t e p a s
- On ne peut penser l’injustice des lois en l’absence d’un critère de justice. Or, l’histoire des sociétés nous montre qu’il existe une diversité de lois, règles, institutions qui constituent à elles seules des modèles de justice. - Les lois sont, comme le souligne Pascal, relatives. Pour lui, la justice universelle est inaccessible à l’homme et s’il y a bien des lois, elles ne sont ni justes ni injustes, chacune étant le produit d’une société.
- Le critère de justice est inhérent à la loi établie par une culture donnée et fournit donc des valeurs différentes selon les mœurs, les habitudes, les coutumes. Peut-on alors juger une loi d’après un critère qui n’a aucune valeur objective ou universelle ? Si on ne peut juger aucune loi selon son caractère injuste, cela signifie-t-il que toute conception de la justice est relative et que l’on peut se passer de loi ? Comment rendre valide une loi si elle ne peut être jugée, juste ou injuste ?
I I I . L a l o i s a n s l a j u s t i c e
- La difficulté de penser l’absence de loi que nous permettrait une position relativiste, prend une importance cruciale relativement à l’obéissance à la loi. En effet, il existe bien des lois injustes, inacceptables, opprimantes. Or, de telles lois peuvent bien être injustes, mais que serait l’absence de loi ?
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- Une loi injuste peut-être justifiée par la force, par exemple par le tyran de Rousseau qui sait transformer la force en droit et l’obéissance en devoir. Une loi injuste peut être valide, efficace et assurée par un système politique (les lois anti-juifs par exemple sous le régime de Vichy). Mais est-ce un devoir que d’obéir à ces lois ? Quel droit avons-nous de les contester si elles nous semblent injustes ?
- Dans le dialogueCritonde Platon, Socrate, condamné à mort, attend son exécution. L’un de ses amis lui propose de fuir, c’est-à-dire de désobéir à la loi qui l’a condamné. Socrate refuse, car la justice est supérieure à la vie : «Il vaut mieux subir une injustice plutôt que la commettre». Dans un dialogue fictif avec les lois, Socrate met en évidence une obéissance inconditionnelle aux lois de la cité, confondant le légal et le juste, identifiant l’injuste au mal (remettre en cause l’harmonie de la cité) et prouvant son respect constant à l’égard des lois. Socrate pense sans doute qu’une loi, pour être légale n’est pas pour autant légitime. Cependant, a-t-il choisi le cadre juridique et législatif qui le condamne ?
C o n c l u s i o n : C e q u i v a u t m i e u x q u e l ’ a b s e n c e d e l o i : l a d é s o b é i s s a n c e a u x l o i s i n j u s t e s
La question de l’absence de loi ou la soumission à des lois injustes se pose dans un État qui est fondé sur des lois, soit un État de droit. Dans un État tyrannique, sous un régime d’oppression, l’arbitraire du pouvoir atteste de l’injustice des lois et seules la servitude ou la révolte seraient possibles.
Dans un État démocratique, comment comprendre l’absence de loi sans que cela ne corrompe les fondements même d’un tel État qui repose sur l’obéissance à la loi ? Il faut alors penser un droit à la désobéissance civile, lorsque la loi est injuste. Comme le rappelle la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793, l’insurrection est, sous certaines conditions, le plus sacré des devoirs. Si les lois peuvent être injustes, nous sommes en mesure, en démocratie, de justifier un acte de désobéissance, qui loin de s’abstraire de toute loi, viendrait renforcer les fondements de l’État.
F. Begel
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