Cahier spécial Inondations 2001-2011
12 pages
Français

Cahier spécial Inondations 2001-2011

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  • mémoire - matière potentielle : homme
  • cours - matière potentielle : eau et des nappes
  • cours - matière potentielle : eau du bassin
  • cours - matière potentielle : eau
  • mémoire - matière potentielle : des faits
  • mémoire
Thierry Monier explique pourquoi 2001 ne pourrait plus se reproduire aujourd'hui PAGE X Décryptage de la rumeur évoquant un sacrifice de la Somme au profit de Paris PAGE V RUMEUR HYDROLOGIE Il y a dix ans la Somme sous les eaux MARDI 12 AVRIL 2011 TKE0100A
  • plan blanc
  • pre- mier plan de prévention des ris- ques d'inondations
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Extrait

RUMEUR HYDROLOGIE
Décryptagede ThierryMonier
larumeur évoquant expliquepourquoi
unsacrificede 2001nepourrait
laSommeau profit plussereproduire
deParis PAGEV aujourd’hui PAGEX
MARDI12AVRIL2011
Ilya
dixans
laSomme
sousleseaux
TTKE0100AKE0100AIIII CAHIER SPÉCIAL
COURRIER PICARD MARDI12 AVRIL2011
INONDATIONSg
Quandlemoral
variaitavec
leniveaudel’eau
Pendant plus de deux mois, les sinistrés
de la Somme, à bout de nerfs, ont dû tenir bon
dans un quotidien où chacun a dû apprendre
à vivre en bottes, en barque voire en mobile home.
rois mois. Trois mois les tis, d’autres sont venus s’installer, d’abordàMareuilpuisàAbbeville.
pieds dans l’eau, trois mois et la mémoire des faits a tendance Celle aussi plus anecdotique deTd’insomnies, trois mois inter- às’évaporer.«Biensûr,on restevigi- Bernadette Chirac sortant d’une
lants, mais cela ne nous empêche maison de la chaussée de Rouvroyminables. Avec Abbeville, Fontai-
ne-sur-Somme est la commune la plus de dormir », résume le maire parunefenêtre.
actuelGérardLeroy.plus durement touchée par les
Au maximum de la crise, plus de LionelJospinconspuéinondations. C’est ici qu’ont eu
lieu les premières évacuations, et 700 maisons auront été inondées souslescaméras
à Abbeville. Incontestablement, lac’est encore ici que le retour à la Sans oublier enfin celle du pre-
capitale du Ponthieu fut la ville lanormaleaprisleplusdetemps. mier ministre Lionel Jospin
plus touchée, à côté de sa voisine conspué sous les caméras par desDébut avril, au plus fort de la
Mareuil-Caubert.crue, la rue Verte et la rue Clabaud sinistrés à bout de nerf. À tel point
sont submergées par plus d’1, qu’il avait renoncé à pousser sa
visite jusqu’à Fontaine-sur-Som-50 mètres d’eau. Les riverains,
me.impuissants, regardent leur mai- «Parmoments,nous
son s’enfoncer dans les marais. Il faut dire que le maire d’alorsavonsdûparleràdes
«On n’aurait jamais dû nous laisser Joël Hart l’avait senti très tôt :«La
gensquimenaçaientconstruire ici, je suis en train de tout situationpeut durer entreunet trois
mois. »Laréalitéfutentrelesdeux.perdre », commente à l’époque desesuicider»
Jean-Paul Boyeldieu, habitant de Un temps suffisamment long pourJoëlHart
larueClabaud. quechacunapprenneviteàs’orga-maired’Abbevilleen2001
niserdansunquotidienchambou-
L’impressiond’être lé, et des rues rendues circulables
Mais au-delà de la force du chif-seulsaumonde uniquement en bottes, barques et
fre, ce sont surtout des images qui
Fatigués physiquement et ner- chemin de planches. «Même
resteront sans doute dans les
veusement, les habitants de Fon- quand les Allemands avaient inondé
mémoires, comme autantde sym- Les sinistrés et élus (en bas Guy Dovergne dit «Popof» le maire de Mareuil) ont dû s’adaptertaine-sur-Somme ont aussi le marais (pendant la guerre), ça
boles d’une histoire à tiroirs. Cellel’impression d’être seuls au mon- n’avait rien de comparable ! », nous
çaient de se suicider », le dira Joël sonenplastique.d’abord de la gare aux voies fer-de. Élu depuis seulement une avaitlâchéunancien.
Hart,unanaprèslacatastrophe.rées transformées en canaux. Cel-semaine au moment des faits, Caves,piècesàvivre,garages,jar-
«IlyaplusmalheureuxParmi les sinistrés, les relogés enle plus poignante de ces tracteursl’ancien maire Patrick Poliautre dins… partout les mêmes scènes.
quenous»mobile home ont particulière-agricoles aux remorques chargéesn’a rien oublié de ces folles semai- Des pompes bruyantes, le moral
En miroir de cette désolation, lement ému. «Ma femme pense quedemeubles d’habitantssauvantcenes.«Jen’étaisévidemmentpaspré- variant au gré des averses de pluie
meilleur aussi s’est exprimé lorsl’on ne passera pas l’été ici. J’aime-quipouvaitl’êtredansl’urgence.paré à cela et, si nous avons eu la etdelahauteurd’eaudanslesmai-
rais qu’elle ait raison, mais au fond desinondations,àtraversunemul-Celleencoredesmilitaires,unani-chance de ne pas avoir de morts, je sons, mais aussi les badauds trou-
titude de grands et petits gestesmement admirée, venus avec de moi, je sais qu’elle a tort », nousvantdanscepaysageextraordinai-n’oublie pas le stress. » Dix ans plus
leurs moyens lourds et leurs bras. avait ainsi confiés M. Taghon. En solidaires. Comme cette coiffeusetard,Fontaine-sur-Sommesemble reuneoccasiondesortiedudiman-
effet, certains «relogés » ont d’Abbeville qui proposa des cou-pourtant avoir en partie évacué le Celle de l’installation des mobiles che. Usant. «Par moments, nous
souvenir. Des habitants sont par- homes pour reloger les sinistrés, avonsdû parleràdesgensquimena- réveillonné à Noël dans leur mai- pes gratuites aux sinistrés, tandis
ER18-23MARS 2-3AVRIL 10AVRIL 22-25AVRIL 27AVRIL 1 MAI
L’Ancre,laNoyeet LePremierministre Étatdecatastrophe Leniveaudel’eauLesHortillonnages Unpicdanslenombre
diminued’uncoupdel’Avredébordent; d’Amienssubmergés; LionelJospinconspué. demaisonstouchées naturelledéclarédans
premièresévacuations; desdizainesdemaisons «Onnem’enlèverapas (2800)estatteint; 107premières 24cmàAbbeville;
definfévrieràfinmars, l’idéequel’eauvientdu communes;le inaugurationd’unetouchéesàAbbevilleet progressiondel’eauplusRAPPEL «placedesinondés»desinondations Fontaine;déjàplusde canalduNord»,lui lentedepuislami-avril, présidentChiracévoque
sporadiques. 1000surlaSomme. jetteunsinistré. voirequelquesdécrues. sa«compassion». parlessinistrés.DESFAITS
TKE02II.TKE02II.IIIIIICAHIER SPÉCIAL
MARDI12 AVRIL2011COURRIER PICARD
ÀAmiens,lesriverains
n’avaientjamaisvucela
«Tout est allé très vite. L’eau montait de 5 cm toutes les demi-heures »…
IsabelleGriffoinétaitadjointeaumaired’Amiens,le17mars2001,lorsque
l’eau s’est mise à monter le long des voiries situées en bord de Somme.
«Trèsvite, nousavons su que nousallionsfaire faceà unévénement exception-
nel… »Exceptionnel,illefut,autantparsonampleurqueparsadurée.
Jamais de mémoire de riverains de la Somme à Amiens, on n’avait vu l’eau
atteindre une telle hauteur : «Nous habitions chemin de Halage depuis
vingt-huitans,sesouvientRaymondePrévot. Avantnous, l’ancien propriétai-
re avait habité là pendant plus d’un demi-siècle. Il n’avait jamais eu d’eau
dans son sous-sol… » Raymonde et Maurice Prévot, eux, ont pompé pen-
dantdeux mois. «Je me couchais à 20 h 30 pour me lever à 3 heures du matin,
se souvient la sinistrée. Avec mon mari, nous alternions, pour qu’il y ait en
permanence quelqu’un… » La ville d’Amiens a elle aussi été durement
impactée par les inondations : chemin de Halage, rue de Verdun, chemin
duMalaquis,ÎleSainte-Aragone…Pendantdeuxmois,desdizainesd’habi-
tantsdesbordsdeSommeonteulesnerfsàvif,tandisquelesservicesdela
ville, les pompiers et l’armée étaient constamment sur la brèche. In fine,si
de nombreux riverains ont réussi à rester chez eux, d’autres ont fini par
être évacués, particulièrement Chemin du Malaquis et rue de Verdun où il
amêmefalluraserunemaison,tropendommagée.
Maiscomme ce futle castout au longde lazone sinistrée,cet épisode mal-
heureux aura aussi donné lieu à d’innombrables témoignages de solidari-
té, à l’image de ces hortillons qui ont prêté et cultivé des terres pour les
maraîcherssinistrésdel’îleSainte-Aragone.
PH.F.
3QUESTIONSÀ
«Ilnefautpasoublier»
JEAN-PHILIPPEDAMIEN Président de
leurhumaineexceptionnelle,avec
laFédération des associationsde
despersonnesqui sontrestéesdessinistrés de la Somme (FASS).
amis depuis. Au risque de cho-
quer, je peux dire aujourd’hui,
Quels sont vos souvenirs mar- qu’au final, je garde plus de bons
quantsdecesinondations? Jereve- quede mauvais souvenirs de cette
nais de Paris. Il y avait quelques période...
centimètres d’eau dans ma mai- Dix ans après, faut-il maintenir
son que je venais juste d’acheter lesouvenirdecettecrue?Latempê-
(dans le marais Saint-Gilles) à te en Vendée m’a fait remonter
Abbeville. Les pompiers m’ont desflashs.Ilestclairquenoussom-
tout de suite prévenu que j’aurais mes désormais confrontés à des
de 20 à 30 cm en quelques heures. changements climatiques. C’est
Ça sentait mauvais. Je voyais des dans les périodes tranquilles qu’il
poissons dans mon entrée. Je ne faut justement pas oublier. Pas
revois aussi ces gens qui pour affoler mais pour rester vigi-
balayaient leur maison pleine lant.Jenesaispassiunetellecatas

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