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JIC63_1COUV-SR1VD 17/08/2005 15:22 Page 1LE JOURNALDE L’INSTITUT CURIECOMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCERENTRE NOUS8-9 octobre. Week-endcontre le cancerACTUALITÉSDix ans de progrès 10 ans de progrès pour la celluleDOSSIERProches de maladesPrAider: oui, mais comment?# 63 - AOÛT 2005 - 1,25 € - ISSN 1145-9131JIC63_2-3-SR2VD 17/08/2005 15:23 Page 2ACTUALITÉSINSTITUT CURIESOMMAIRE ,BIOLOGIE CELLULAIREÉDITORIALACTUALITÉShParce que le monde évolueDix ans de progrès pour la celluleInstitut Curie p. 3Dix ans de progrès pour la celluleAujourd’hui, la recherche est en restructuration. DepuisEn septembre, le pôle de biologie cellulaire de l’Institut Curie fête ses dix ans. Le moment Coup double contre les tumeurs quelques années, les conditions de son exercice se sontp. 5de dresser un bilan et de parler d’avenir pour les chercheurs qui poursuivent cette grande aventure.profondément modifiées. La France ne lui a consacré et l’infarctusen 2001 que 33 milliards d’euros, soit 2,2 % de son PIB ;Actualités générales p. 6cliniques. notre pays est donc en retrait par rapport aux grandsTabagisme passif : Le biologiste Bruno Goud est depuis pays producteurs de savoir, et la désaffection desla fumée des autres tue aussidix-huit mois à la tête de l’unité étudiants vis-à-vis des sciences est une réalité. LesCNRS-Institut Curie « Compartimentationchercheurs réclament un meilleur accueil des jeunes, rP Daniel Louvard,et dynamique cellulaires » ...

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LE JOURNAL LINSTITUTCURIE DE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER
ENTRE NOUS 8-9 octobre. Week-end contre le cancer
ACTUALITÉS D1i0xans de progrès pour la cellule
DOSSIER Proches de malades Aider : oui, mais comment ?
# 63 - AOÛT 2005 - 1,25- ISSN 1145-9131
SOMMAIRE ACTUALITÉS h Institut Curie Dix ans de progrès pour la cellule Coup double contre les tumeurs et l’infarctus Actualités générales Tabagisme passif : la fumée des autres tue aussi
DÉCRYPTAGE h La coloscopie Ce qu’il faut savoir
DOSSIER h PROCHES DE MALADES AIDER : OUI, MAIS COMMENT ?
Grâce à vous Une consultation de sexologie Témoignage Des petits rien qui lui permettaient de continuer
ENTRE NOUS h Initiatives Week-end contre le cancer Histoire d’un don : au nom de leurs pères Rétrospective Pionnier de la lutte contre le cancer
p. 3
p. 5
p. 6
p. 7
p. 8
p. 11
p. 13
p. 15
p. 19
ÉDITORIAL
Parce que le monde évolue
Aujourd’hui, la recherche est en restructuration. Depuis quelques années, les conditions de son exercice se sont profondément modifiées. La France ne lui a consacré en 2001 que 33 milliards d’euros, soit 2,2 % de son PIB ; notre pays est donc en retrait par rapport aux grands pays producteurs de savoir, et la désaffection des étudiants vis-à-vis des sciences est une réalité. Les chercheurs réclament un meilleur accueil des jeunes, r P Daniel Louvard, un décloisonnement entre les disciplines, une plus directeur du centre grande ouverture internationale et un développement de recherche des partenariats institutionnels et industriels. Le de l’Institut Curie, potentiel humain de la recherche publique doit être reconduit dans un revitalisé. Grâce à la dynamique du Plan cancer, l’Institut e 3 mandat jusqu’en 2010. Curie a initié le Cancéropôle Île-de-France, au sein duquel il est une permanente force de proposition, et l’organisation originale et performante de son centre de recherche apporte d’emblée des réponses adaptées aux préoccupations des chercheurs et des patients. Mais ce n’est pas suffisant. Afin d’alimenter la réflexion nécessaire à la future loi d’orientation et de programmation de la recherche, la direction et les chercheurs de l’Institut Curie proposent des restructurations pour notamment : haccorder des moyens aux jeunes chercheurs pour leurs projets ; haméliorer la gestion de carrière des enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs et techniciens ; hcréer, en France comme à l’étranger, de nouvelles relations entre son centre de recherche, les universités et les organismes de recherche ; haccroître les échanges entre disciplines (physique, chimie, biologie, médecine) et les partenariats industriels. Tous les efforts doivent être faits pour s’affranchir des lourdeurs et rigidités qui caractérisent le système français. En proposant de telles actions *, l’Institut Curie veut donner à la communauté scientifique les moyens de satisfaire les attentes des patients touchés par le cancer et celles de leur famille. Le temps presse…
* Pour en savoir plus : L’Institut Curie : un site pilote sur www.curie.fr/recherche (rubrique À la une).
Amélie Mauresmo : marraine de l’Institut Curie Depuis 2004, la championne de tennis apporte bénévolement son soutien aux chercheurs, aux médecins de l’Institut Curie, et plus encore aux malades du cancer. Marraine de l’Institut, elle« espère pouvoir leur donner du courage et un peu de bonheur. Il faut toujours aller de l’avant, se battre. Parfois, on est moins motivé et, à d’autres moments, on reprend confiance en soi. »
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIECOMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCEREST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT CURIE - 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - FAX: 01 43 25 17 56 - JOURNAL.INSTITUT-R CURIE@CURIE.FR - WWW.CURIE.FR -DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :HURIETP CLAUDE - RÉDACTRICE EN CHEF :NATHALIE BOISSIÈRE- RÉDACTION :JEAN-BAPTISTE CUMIN, CÉLINE GIUSTRANTI, SARAH MELHENAS, ESTELLE MERCERON, XAVIER SIMONIN- ICONOGRAPHIE :CÉCILE CHARRÉ (01 44 32 40 51)- DONS ET ABONNEMENTS :YOVAN VUJOSEVIC (01 44 32 40 80) -ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO :PR PIERRE BEY, GINETTE BUSSON, PR JEAN-MARC COSSET, DR LAURE COPEL, CECILE FLAHAULT, DR JACQUES GIRODET, BRUNO GOUD, ALEXANDRE LESCURE, PR DANIEL LOUVARD, DR JEAN MICHON, ROLON POINSOT, PR PIERRE POUILLART, DR ETIENNE SEIGNEUR, JEAN PAUL THIERY DE L’INSTITUT CURIE - LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION EN CHEF ET N’ENGAGENT PAS LES AUTEURS:- PHOTO DE COUVERTURE IMAGE 100- ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN :5- CRÉATION ET RÉALISATION :CITIZEN PRESS (01 53 00 10 00)- FABRICATION :TC GRAPHITE (PARIS)- IMPRESSION :LA GALIOTTE PRENANT - 70/82 RUE AUBER, 94400 VITRY-SUR-SEINE- NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE :0907H82469- DÉPÔT LÉGAL DU N° 63 :AOÛT 2005- CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉÀ 140 000 EXEMPLAIRES DONT 10 000 SONT ACCOMPAGNÉS D'UN PAPILLON « LEGS ». TOUS COMPRENNENT UN DEPLIANT « WEEK-END CONTRE LE CANCER ».
LE JOURNAL DE 02 ,L’INSTITUT CURIE
ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
,BIOLOGIE CELLULAIRE Dix ans de progrèspour la cellule
En septembre, le pôle de biologie cellulaire de l’Institut Curie fête ses dix ans. Le moment de dresser un bilan et de parler d’avenir pour les chercheurs qui poursuivent cette grande aventure.
epu s x ans, e p e e o og e ce u aire de l’Institut Curie est précurseur dans les techniques d’imagerie du vivant. n 1995 s’ouvrait le pôle de biologie la recherche en biologie cellulaire à E cellulaire à l’Institut Curie. l’Institut Curie, et participe largement à 2 Ses 7 000 m de laboratoires l’étude des cellules normales et tumorales. dédiés à la cellule en faisaient – et en font toujours – le plus grand centre… sous tous ses angles de recherches de biologie cellulaire Tout au long de ces années, le pôle en France. Sa création est née d’un de biologie cellulaire n’a cessé de se constat : la cellule doit être repensée développer et d’investir de nouveaux au vu des formidables avancées champs de recherche. Il a fédéré de la biologie moléculaire. Connaître des énergies et servi de tremplin aux la cellule et son fonctionnement est collaborations entre chercheurs et indispensable pour comprendre médecins de divers horizons. Rapidement, les dérèglements des cellules tumorales, une interface originale entre physique et y pallier. Et, comme le rappelait à et biologie est née. Cet échange a créé r l’ouverture de ce pôle le P Daniel Louvard, une dynamique favorable à la créativité directeur du centre de recherche de et a participé à mieux comprendre le l’Institut Curie :« Les grandes propriétésfonctionnement complexe de la machinerie d’une cellule sont communes à toutescellulaire. Les découvertes en attestent. les cellules, et le détail des mécanismes moléculaires est souvent remarquablementDu fondamental à l’application conservé d’une espèce à l’autre. »Aujourd’hui, le pôle imagine son avenir. De son évolution est d’ores et déjà née Voir la cellule…la nécessité de donner une nouvelle L’une des grandes performances de ce impulsion au « transfert ». Passerelle pôle est d’avoir su anticiper les avancées entre le centre de recherche et l’hôpital technologiques, et miser notamment de l’Institut Curie, il est la condition sur l’imagerie du vivant. Cette plongée essentielle à une concrétisation rapide au cœur de la cellule a contribué à des découvertes scientifiques en changer la vision du monde cellulaire. applications médicales, comme au Elle fait désormais partie intégrante de décryptage moléculaire des observations
cliniques. Le biologiste Bruno Goud est depuis dix-huit mois à la tête de l’unité CNRS-Institut Curie « Compartimentation et dynamique cellulaires » de ce pôle. Il souhaite encore renforcer les liens entre son laboratoire et le Département de transfert, tout en participant au grand chantier de l’Institut Curie : le pôle de 1 biologie du développement . Tandis que les interfaces qui en ont fait l’originalité se poursuivent, le pôle de biologie cellulaire entend contribuer à mieux comprendre comment une cellule saine devient maligne. Céline Giustranti
1. Lire « Projet ambitieux pour de nouveaux laboratoires »,Journal de l’Institut Curie,juin 2005.
CHRONOLOGIE > 1995 :le pôle comprend des biologistes rassemblés en une unité mixte de recherche CNRS-Institut Curie, intitulée Compartimentation et dynamique cellulaires (UMR 144) et dirigée par Jean Paul Thiery, et une jeune équipe (contrat jeune formation Inserm, CJF 95-1) de huit immunologistes, codirigée par Christian Bonnerot et Sebastian Amigorena. Ayant pris de l’ampleur, cette équipe Inserm constitue aujourd’hui le pôle d’immunologie cellulaire. Une seconde jeune équipe, dirigée par Geneviève Almouzni, a conduit à la création d’un laboratoire CNRS-Institut Curie dans le domaine des phénomènes biologiques qui ne sont pas strictement déterminés par le matériel génétique. > 2003 :Jean Paul Thiery prend la direction du tout nouveau Département de transfert. > 2004 :Bruno Goud lui succède à la tête de l’UMR 144 CNRS-Institut Curie.
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE
,03
ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
Quand le gène Notch est actif, le développement du tissu intestinal est tel que les cellules souches et progénitrices (en vert) ont colonisé les replis du côlon.
EN BREF L’INSTITUT CURIE EN CHIFFRES 62 équipes > Ses de recherche, associées au CNRS ou à l’Inserm, font du centre de recherche de l’Institut Curie le plus important centre en France dédié au cancer.
100 000 patients > Avec en consultation chaque année, dont 7 500 nouveaux, son hôpital spécialisé dans la lutte contre le cancer est le centre de référence pour plusieurs cancers, et assure la diffusion de multiples innovations médicales.
PHYSIQUE À LA RENCONTRE DES LYCÉENS ! À l’occasion de l’Année mondiale de la physique, l’Institut Curie e s’associe à la 13 édition des Olympiades de physique, et crée le prix Institut-Curie doté de 1 000 euros. Chaque année, la Société française de physique et l’Union des professeurs de physique et chimie organisent ce concours, re qui s’adresse aux lycéens de 1 et Terminale. Objectif : valoriser la culture scientifique et susciter des vocations. Les élèves travailleront par groupes sur le sujet expérimental de leur choix. Après sélection régionale, les meilleurs projets seront récompensés début 2006.
LE JOURNAL DE 04,L’INSTITUT CURIE
,DÉCOUVERTE
Notch, un acteur clé du développement intestinal
l’issue d’une collaboration À exemplaire, le groupe de chercheurs r dirigé par le P Spyros Artavanis-Tsakonas (Boston, États-Unis) et l’équipe CNRS du r P Daniel Louvard à l’Institut Curie viennent de découvrir un nouvel acteur indispensable au développement intestinal : le gène Notch. Ce dernier maintient l’équilibre entre deux types de cellules, essentiel au renouvellement de ce tissu : les cellules souches, qui participent à son renouvellement, et les cellules différenciées, qui remplissent des fonctions précises dans l’activité intestinale. Au même moment, un groupe néerlandais, avec lequel a également
,CURIETHÉRAPHIE
Pas plus grands que des grains de riz, les implants radioactifs détruisent les tissus dans lesquels ils sont implantés.
En avril 2005, l’Institut Curie associé aux hôpitaux Cochin et Necker (Paris) a traité e son 1 000 patient par curiethérapie prostatique, un des nombreux traitements conservateurs dont l’Institut est le pionnier. Initiée à Paris en 1998, la curiethérapie se distingue
r collaboré l’équipe du P Louvard, a montré qu’en bloquant l’activité de Notch – et donc en obligeant les cellules à se (re)spécialiser –, il est possible, chez la souris, de faire régresser des polypes, précurseurs des tumeurs colorectales. Ces découvertes permettent d’en savoir plus sur le rôle des cellules souches adultes dans le développement tumoral, et ouvrent de nouvelles perspectives dans la compréhension du cancer colorectal, l’un des plus fréquents au monde, ainsi que des voies prometteuses dans son traitement. Céline Giustranti Nature,16 juin 2005.
e 1 000patient traité par son efficacité et des d’effets secondaires effets secondaires minimes. que les autres traitements Elle consiste à implanter (chirurgie, radiothérapie dans la prostate, au contact classique). Avec 40 000 de la tumeur, de petits nouveaux cas chaque année éléments métalliques en France, le cancer de radioactifs. Ces grains la prostate est la maladie émettent un rayonnement la plus fréquente chez qui détruit les cellules dans l’homme. Plus d’un millier un rayon de quelques de patients ont ainsi été millimètres ; ils peuvent traités, ces douze derniers être laissés définitivement mois, dans une vingtaine de dans la prostate car leur centres français. Ils seraient radioactivité décroît environ 5 000 à pouvoir en rapidement. Les résultats bénéficier chaque année. de la curiethérapie Nathalie Oudar prostatique, pratiquée depuis longtemps aux h États-Unis, montrent quePOUR EN SAVOIR PLUS Le Cancer de la prostate. dans les formes précoces de Dossier thématique de cancer elle est tout aussi l’Institut Curie (vente par efficace et provoque moins correspondance - 1,25 euro).
,SOLIDARITÉ 20 ans pour le bonheur des enfants ’Association des parents et amis L d’enfants soignés à l’Institut Curie (Apaesic) fête ses 20 ans. Créée grâce à un groupe de parents d’enfants atteints de cancers et au personnel soignant du Département d’oncologie pédiatrique de l’Institut Curie, cette association est animée par un réseau de parents bénévoles. Objectifs de l’Apaesic ? Apporter un soutien moral et financier autres associations). En 2003, l’Apaesic aux enfants atteints de cancers et à leurs s’est rapprochée d’autres structures pour familles, améliorer la qualité de vie former l’Union nationale des associations de l’enfant et de sa famille au sein de parents d’enfants atteints de cancers de l’hôpital, promouvoir et financer ou de leucémie, plus représentative la recherche médicale liée aux tumeurs auprès des pouvoirs publics. Estelle Merceron de l’enfant, informer les familles et dialoguer avec les milieux professionnels POUR EN SAVOIR PLUS h (santé, éducation, administrations,www.apaesic.com
,RECHERCHE Coup double contre les tumeurs et l’infarctus e nouveaux vaisseaux à l’hôpital Lariboisière et de D sanguins se forment Clotilde Théry et Sebastian dans notre organisme Amigorena à l’Institut Curie tout au long de notre vie. Ce viennent de montrer mécanisme, l’angiogenèse, le rôle clé joué par une est essentiel pour protéine, la lactadhérine, reconstruire les vaisseaux en dans la formation des cas d’infarctus du myocarde, vaisseaux sanguins. d’attaque cérébrale ou Ces résultats laissent d’ischémie des membres. deviner de nouvelles Mais c’est également ce stratégies thérapeutiques phénomène qui permet aux pour traiter les maladies tumeurs de croître, en leur cardiovasculaires ou bloquer apportant les indispensables le développement des nutriments et oxygène. tumeurs, premières causes La lactadhérine jouerait Les équipes Insermun rôle clé dans la formationde mortalité en France. des vaisseaux sanguins (visibles de Ziad Mallat et C. G. en rouge) : une nouvelle cible à Jean-Sébastien Silvestrebloquer pour combattre les tumeurs. Nature Medicine,
ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
À LIRE VIVRE AVEC LE CANCER À la disparition de son épouse, Marcel Angenault a recueilli le témoignage de ceux qui luttent contre le cancer : patients, soignants, médecins, chercheurs et ami(e)s, parmi lesquels r le P Pierre Pouillart, chef du Département d’oncologie médicale de l’Institut Curie et son équipe. Les droits d’auteur de ce livre sont reversés à l’Institut Curie.
Éditions de l’Archipel, 2005 h (240 p., 17,95 euros).
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE,05
ACTUALITÉS
ÉNÉRALES
EN BREF
À LIRE TOUTES LES QUESTIONS À VOS RÉPONSES r Le P Philippe Jeanteur (Montpellier) a répondu à plus d’une centaine de questions claires, précises et spontanées qui lui ont été posées, au fil des années, par ses patients. Destiné au grand public, son livre divisé en dix grands thèmes permet d’accéder facilement aux informations recherchées et aux nombreux renseignements pratiques. h Éd. John Libbey Eurotext, coll. « Dialogue médecin-malade », 2004 (238 p., 19 euros).
CANCER DU SEIN. L’ANNONCE, LE TRAITEMENT, LA RÉMISSION Atteinte d’un cancer du sein à 32 ans, l’auteur, Stéphanie Honoré, nous raconte toutes les étapes qu’elle a traversées durant sa maladie. Elle y mêle témoignages, informations pratiques et explications scientifiques particulièrement bien vulgarisées. Déçue de ce qu’elle a pu lire durant sa maladie, elle a voulu donner aux femmes, confrontées à cette situation, une aide aussi bien pour comprendre les médecins, dont le langage est souvent trop codifié, que pour se comprendre elles-mêmes. h Éd. du Seuil, 2005 (224 p., 19 euros).
LE JOURNAL DE 06,L’INSTITUT CURIE
,TABAGISME PASSIF La fumée des autrestue aussi e tabagisme passif est l’expression L la plus connue pour désigner le fait de respirer la fumée des autres. Malgré la loi Évin de 1991 qui interdit de fumer dans tous les lieux publics, excepté dans des zones réservées, un laxisme indéniable est constaté. Pourtant, les risques du tabagisme passif sont scientifiquement établis. La fumée de tabac secondaire, qui se dégage lorsque la cigarette se consume, contient en effet plus de substances cancérigènes que celle inhalée par le fumeur lui-même ! Des chiffres troublants le montrent. Ainsi, le risque d’avoir un cancer du poumon serait augmenté de 26 % chez un adulte non-fumeur exposé à la fumée des autres. Chez l’enfant, les conséquences ne sont pas non plus négligeables : mort subite du nourrisson,
infections respiratoires, asthme et cancers, avec une augmentation du risque estimée à 10 % lorsque la mère a fumé pendant sa grossesse. Deux tiers à trois quarts des Français seraient favorables à l’interdiction 1 totale de fumer dans les lieux publics . Une mesure qui, selon des experts, permettrait de sauver 80 000 vies en dix ans. Estelle Merceron
1. Sondage TNS Sofres, auprès de 1 008 personnes, pour l’Alliance contre le tabac (octobre 2004).
h POUR EN SAVOIR PLUS www.tabac-info-service.fr www.help-eu.com
« HELP - POUR UNE VIE SANS TABAC » Fumer reste la première cause de mortalité prématurée évitable en France, comme dans les 25 États membres de l’Union européenne : respectivement 66 000 et 650 000 décès chaque année. Le tabac est sans nul doute le seul produit de grande consommation qui tue la moitié de ses consommateurs et met en grave danger la vie des non-consommateurs. Consciente de cette situation, l’Union européenne a lancé une campagne d’information et de sensibilisation intitulée « Help - Pour une vie sans tabac », et Paris accueille, du 18 e au 21 septembre, la II Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac. Xavier Simonin
,SOS CANCER
e la Santé à cette Cancer Info tend développer ux aspects, i de promouvoir ortements individuels fs durables.
tre dossier « Hérédité u sein ou de l’ovaire ».
DÉCRYPTAGE
LA COLOSCOPIE
Ce qu’il fautsavoir
Le programme de dépistage gratuit des cancers colorectaux (proposé tous les deux ans aux 1 personnes de 50 à 74 ans) doit être généralisé à toute la France d’ici à 2007 . Il repose sur la détection de sang dans les selles. Si ce test est positif, une coloscopie permet alors de déterminer l’origine du saignement. Certains antécédents médicaux peuvent amener à réaliser une coloscopie d’emblée. Plus de 36 000 nouveaux cas de cancers colorectaux sont diagnostiqués chaque année.
hLE PRINCIPE La coloscopie consiste à introduire dans le côlon un tube souple muni d’un système vidéo. Un canal de l’endoscope, dit opérateur, permet d’introduire dans le côlon différents instruments : pince à biopsie, anses pour ablation des polypes, aiguilles, cathéters. Le médecin peut ainsi examiner les parois internes du côlon, y découvrir d’éventuelles lésions et en pratiquer soit l’ablation totale, soit l’ablation d’un fragment (biopsie) pour l’analyser. La coloscopie est prescrite chez tous les patients présentant des symptômes évocateurs de lésion intestinale. C’est également le meilleur examen individuel de dépistage proposé à partir de 45-50 ans chez les personnes présentant des facteurs de risque. Cet examen, pratiqué en milieu hospitalier, dure quinze à vingt minutes en moyenne.
hLA PRÉPARATION Une consultation préanesthésique est nécessaire avant l’examen puisqu’il se déroule sous anesthésie générale. On ne doit pas prendre d’aspirine dans les dix jours qui précèdent. Les patients sous traitement anticoagulant doivent le signaler pour que le médecin prescrive des médicaments compatibles avec l’examen. Une préparation est indispensable pour débarrasser les intestins des matières qui s’y trouvent. Deux jours avant l’examen, le patient doit adopter un régime sans résidus (sans fruits ni légumes, ni viandes grasses…). Le riz, les pâtes, les poissons et les viandes maigres sont autorisés. La veille de la coloscopie, le patient doit boire avant le dîner deux litres d’un médicament qui va provoquer des selles liquides « lavant » les intestins. Si la coloscopie a lieu le lendemain matin, un troisième litre doit être bu après le repas. Si elle a lieu le lendemain après-midi, le troisième litre sera bu le matin de la coloscopie.
hCOMMENT SE DÉROULE LA COLOSCOPIE ? Le patient est allongé et endormi. Le médecin introduit l’endoscope par l’anus et le fait progresser dans le côlon. De l’air est insufflé par l’endoscope pour bien visualiser les parois sur un écran. Si le médecin repère un polype, celui-ci peut être enlevé immédiatement, à condition qu’il n’excède pas un certain volume. Le polype sera analysé pour en préciser la nature, bénigne ou maligne. Les résultats sont connus en une semaine environ. Une fois l’examen terminé, on reste sous surveillance deux à trois heures avant de rentrer chez soi – accompagné. La reprise des activités peut se faire dès le lendemain.
1. Seuls vingt-trois départements pilotes le proposent déjà : Allier (03), Alpes-Maritimes (06), Ardennes (08) , Bouches-du-Rhône (13), Calvados (14), Charente (16), Côte-d’Or (21), Finistère (29), Hérault (34), Ille-et-Vilaine (35), Indre-et-Loire (37), Isère (38), Marne (51), Mayenne (53), Moselle (57), Nord (59), Orne (61), Puy-de-Dôme (63), Pyrénées-Orientales (66), Haut-Rhin (68), Saône-et-Loire (71), Seine-Saint-Denis (93), Essonne (91).
Existe-t-il des complications ? Les complications sont rares : douleurs aiguës dues à la perforation du côlon, hémorragie après ablation d’un polype. Elles nécessitent une intervention chirurgicale d’urgence.
POUR EN SAVOIR PLUS h « Le cancer colorectal », dossier thématique de l’Institut Curie (1,25 euro, sur commande).
Polype repéré lors d’une coloscopie classique grâce à un système vidéo.
R D JACQUES GIRODET GASTRO-ENTÉROLOGUE À L’INSTITUT CURIE
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE,07
PROCHES DE MALADES AIDER : OUI, MAISCOMMENT?
Que l’on soit ami, parent, conjoint… être proche de malades n’est pas chose facile. Les conseils éclairés sont souvent les bienvenus.
LE JOURNAL DE 08,L’INSTITUT CURIE
Comment aider, soutenir une personne atteinte d’un cancer ? Comment gérer la vie au quotidien lorsque la maladie s’ajoute à la complexité des rapports humains ? Il n’y a pas de recette miracle, chaque situation est unique. Mais comme aucun proche, aussi aimant soit-il, ne saurait tout assumer sans se faire aider, nombre de dispositifs d’accueil, d’écoute, d’information et d’orientation leur sont désormais destinés.
es troubles persistants atteignent votre conjoint, votre enfant, un parent, votre meilleure amie. Une consultation D médicale. Des examens. Peut-être un cancer ? Redouté, le diagnostic tombe, c’est le choc. L’annonce de la maladie bouleverse, sidère, les mots se dérobent, l’existence est subi-tement remise en cause. C’est un traumatisme pour la personne malade, mais aussi pour son entourage, pour vous-même.
La vie change, les rythmes et les repères du quo-tidien sont perturbés. Plus rien n’est comme avant. La lutte contre la maladie est désormais au centre de toutes les préoccupations. À l’angoisse de la mort s’ajoutent les « blessures narcissiques » qu’in-flige le parcours de soins : ausculté, échographié, « IRMisé », « biopsié », piqué, tatoué, parfois mutilé… Le corps malade devient l’objet de tous les regards, de toutes les expertises. Simultanément, le patient se perd dans la maladie, vacille et chan-
celle, en proie à tous les états. Tantôt combative et optimiste, calme et rassérénée, tantôt abattue et déprimée, irritable et pessimiste, la personne malade est de manière plus ou moins explicite en quête d’affection, de soutien, de sécurité et de réparation de son image dans le regard des autres. Mais ce « regard-miroir » n’est pas toujours au rendez-vous. Que dire ? Que faire face à une telle maladie à laquelle rien ne prépare ? Et comment prévoir jusqu’à quel point elle vous affectera, vous, qui n’êtes pas malade ? Plus proches l’un de l’autre, nous découvrions ir véritablement se le communiqu pourtant la solitude et la fragilité dans ce qui s’éprouve 1 sans pouvo er. ” Entre ce que vous dites, ce que vous ressentez et ce que vous pensez, tout se décale. Votre regard s’affole, les larmes jaillissent, les mots se coincent, ou alors vous adoptez un air détaché, vous tempé-rez, vous minimisez la gravité de la maladie, l’impact des effets secondaires des traitements… Faute d’offrir un « regard-miroir » dans lequel le malade espérait se retrouver, vous donnez à voir votre propre représentation de la maladie. Ni enten-due dans sa plainte, ni reconnue dans son atteinte, la personne en souffrance peut alors se sentir seule, comme recluse dans sa maladie.
Proche et lointain à la fois De votre côté naît alors un sentiment d’inutilité, d’impuissance. Pourtant, le témoignage de votre amour, de votre affection est essentiel durant toutes les étapes du parcours de soins : les hospita-lisations, la mise en œuvre de traitements à domi-cile, la sortie du tunnel thérapeutique, la réinsertion sociale, peut-être aussi parfois la rechute, et parfois les soins palliatifs, la fin de vie. Chacune de ces étapes exige énormément de bienveillance, un peu de savoir-faire, beaucoup d’endurance et une bonne organisation de la vie quotidienne. Les conjoints, les proches ne sont pas suffisamment prévenus 2 des changements de caractère de comportement des malades. Tout le problème est alors de trouver les moyens de vous préserver de l’épuisement physiqu■ ■ ■
1. Postface d’E. Hirsch dansLe Temps d’un cancer. Chroniques d’un méde-cin malade,Sylvie Froucht-Hirsch, éd. Vuibert, 2005 (Lire aussi p.10). ers 2.États généraux des malades du cancer,Le Livre blanc des I la Ligue contre le cancer, éd. Ramsay, 2000.
DOSSIER
PROCHES
VIVRE AUPRÈS D’UNE PERSONNE ATTEINTE D’UN CANCER :SUIVEZ LE GUIDE !
Complétant la collection Sor Savoir Patient *, la publication du guideVivre auprès d’une personne atteinte d’un cancerest prévue pour la fin de l’année 2005.« Ce guide est réalisé par une équipe pluridisciplinaire (cancérologues, psychiatres, psychologues, professionnels paramédicaux, linguistes, etc.) sur la base d’une analyse des informations existantes sur le sujet et des expériences des différents professionnels impliqués », explique Julien Carretier, de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer. Parmi les têtes de chapitres de cet outil d’information élaboré à l’attention des proches de malades : les relations aux différentes étapes de la maladie, le secret médical, les besoins exprimés par les proches, mieux communiquer, le cas des familles qui interdisent de dire la vérité au patient, l’équilibre familial pour les enfants, la lutte contre l’épuisement, mieux connaître les différents professionnels de santé. En outre, le guide regroupe une multitude d’adresses utiles et un glossaire médical à la portée du grand public. S. M. * Le Sor (standards, options et recommandations) Savoir Patient est un programme mené depuis 1998 par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, en collaboration avec la Ligue contre le cancer, la Fédération hospitalière de France, la Fédération nationale de cancérologie des centres hospitaliers régionaux et universitaires et la Fédération française de cancérologie des centres hospitaliers généraux.
Se procurer les guides Sor Savoir Patient hSur Internet : www.curie.fr, www.fnclcc.fr et www.ligue-cancer.asso.fr hEn allant au centre de lutte contre le cancer de votre région, à l’occasion d’une consultation et dans certains Eri (Espaces de rencontre et d’information). hPar courrier à la Ligue contre le cancer : 14, rue Corvisart, 75013 Paris
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE,09
DOSSIER
ROCHES
VRAI OU FAUX ?
LE CANCER EST CONTAGIEUX Faux.Des cellules anormales se multiplient et forment la tumeur, mais ne se transmettent pas. Aucun danger donc à approcher une personne malade d’un cancer.
À LIRE
et psychologique, de vous situer par rapport ■ ■ ■ à la personne malade sans vous perdre de vue. Ô combien précieux, le réseau familial et amical peut être alors le recours moral et matériel idéal. Les uns accompagnent les enfants à l’école ou les prennent le temps d’un week-end, les autres vous aident dans les tâches de tous les jours et ne manquent jamais de sollicitude. Las ! Il arrive que ce réseau ne soit guère opéra-tionnel. Dès lors, que faire ? Où trouver de l’aide ? Cet appel au secours posé avec force en 1998, lors des premiers États généraux des malades du cancer, a été entendu. Il existe aujourd’hui nombre de dispositifs d’aide et de soutien que vous pou-3 vez solliciter pour mieux vous consacrer à votre proche et vous accorder des temps de pause.
Structures et espaces ressources La plupart des centres hospitaliers spécialisés en cancérologie disposent désormais de structures diverses et variées dédiées aux malades et à leurs proches qui souhaitent en savoir plus sur le cancer,
3.Votre médecin traitant ou les professionnels hospitaliers sauront vous orienter.
TENDRES REGARDS Sylvie Froucht-Hirsch est médecin anesthésiste-réanimateur. Atteinte d’un cancer du sein, elle décrit son parcours de soins sous le regard toujours tendre de son compagnon de vie :« Il n’y a pas que la solitude du coureur de fond ; il y a aussi celle du patient face à son proche non malade mais également atteint par la maladie dans ce que l’autre représente pour lui. » hLe Temps d’un cancer. Chroniques d’un médecin malade,Sylvie Froucht-Hirsch, éd. Vuibert, 2005 (141 p., 15 euros).
HUMAINE, JUSTE HUMAINE Un après-midi, quelque chose explose dans la tête de Lydie Violet. Comas, réveil. Une tumeur incurable a atteint son cerveau : chômage, solitude, peur, l’avenir en vrille, ses enfants à préserver. « On a vite une reconnaissance humide pour ceux et celles qui vous parlent avec humanité quand vous en êtes sortis,
LE JOURNAL DE 10,L’INSTITUT CURIE
ses traitements ou les recours médico-sociaux et psychologiques auxquels ils peuvent faire appel. Parmi ces structures, les Départements interdisci-plinaires des soins de support pour les patients en oncologie (Disspo) ou les services hospitaliers équivalents et les Espaces de rencontre et d’infor-mation (Eri). D’un côté, le Disspo vise la mutua-lisation des compétences et regroupe le service social, la kinésithérapie, la psycho-oncologie, la diététique, les soins continus.« Ce dispositif per-met de mieux coordonner les différents modes de r prise en charge du patient »,Laurerésume le D Copel, chef du Disspo de l’Institut Curie. Avantage pour les malades et leurs proches : pouvoir s’ap-puyer sur des expertises cohérentes et adaptées à leur D’un d’inf contr Cler (68), (94) ; oblig dispo
justement, de l’humanité. »Avec la romancière Marie Deplechin, Lydie Violet nous livre un témoignage sans fard, réaliste, féroce et plein d’humour. hLa Vie sauve,Lydie Violet, Marie Deplechin, éd. Seuil, 2005 (127 p., 12 euros).
À CORPS ÉPERDUS Annie et Marc font l’amour et photographient leurs vêtements jetés n’importe où la veille au soir. Ils composent ainsi un journal intime pour dire le cancer, l’amour, la mort.« Durant plusieurs mois, nous ferons ménage à trois, la mort, A. et moi. Notre compagne était envahissante.[...]dans la poche de liquide collé au ventre d’A.[...]sur l’ensemble de son corps désormais dénué de toute pilosité[...]envahissante mais impuissante à atteindre notre amour. » hL’Usage de la photo,Annie Ernaux, Marc Marie, éd. Gallimard, 2005 (151 p., 13,90 euros).
Un proche peut lui-même avoir besoin d’un soutien psychologique individuel.
pr f rer tre seul.
ers 5.Le Livre blanc des I
tats généraux des malades du cancer,déjà cité.
GRÂCE À VOUS
DOSSIER
PROCHES
Une consultation de sexologiedans un centre de lutte contre le cancer, une première en France
R Une question au D Laure Copel, chef du Département interdisciplinaire de soins de support pour le patient en oncologie et à Rollon Poinsot, psychologue à l’Unité de psycho-oncologie de l’Institut Curie
Une consultation de sexologie va être créée à l’Institut Curie grâce à l’implication de la marque de lingerie Simone Pérèle. En quoi cette initiative s’est-elle imposée ? Les problèmes de sexualité des patients traités contre un cancer sont souvent importants. Une opération du périnée pour un cancer du col de l’utérus, un traitement hormonal dans le cadre d’un cancer du sein, une poche de colostomie suite à un cancer du côlon, une mastectomie, la perte des cheveux, l’angoisse quant à l’avenir, etc. Tous ces facteurs peuvent entraver le désir et les rapports sexuels. Aussi, les patients ont-ils besoin d’en parler. Mais ce n’est pas forcément simple, il faut du temps pour faire la part entre ce qui relève d’un traitement médical adapté (hormonal par exemple) et ce qui relève d’une psychothérapie. D’où l’intérêt d’ouvrir une consultation spécifique, menée en binôme par un médecin et un psychologue. Ce projet est soutenu par la grande marque de lingerie Simone Pérèle qui va nous accompagner pendant trois ans. En 2005, cette entreprise prend en charge financièrement une enquête qualitative auprès d’une trentaine de femmes ayant eu un cancer du sein et une enquête quantitative qui permettra une comparaison avec l’analyse des comportements sexuels en France récemment menée par l’Inserm. À l’automne 2005, les premiers résultats seront rendus publics. Mieux cerner l’impact de la maladie et de ses traitements sur la sexualité, les relations intimes, l’image de soi nous est en effet indispensable pour définir les modalités d’une consultation de sexologie au sein de l’Institut. Grâce à l’engagement de Simone Pérèle, ce type de consultation pourra être envisagé courant 2006, afin d’accueillir les patients et patientes de l’Institut Curie, quel que soit le type de cancer qui les affecte. Une telle consultation dans un centre de lutte contre le cancer sera une première en France !
Propos recueillis par Sarah Mélhénas
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