Brè ves du CSO n° 15 - mars 2003 SOMMAIRE Editorial p . 2 A la Une : Entretien avec Denis Segrestin, professeur des Universités p. 3 !" VIE DU LABORATOIRE p. 4 Echo des Recherches p. 4- Journéesd’études p. 5 #" La Santé en question(s) p. 5 #"Ruptures familiales p. 6 Séminaire mensuel sur l’Enseignement supérieur p. 6 Organisation de colloques p. 7 #" Communications aux colloques p. 7 !"LES CHERCHEURS p. 9 Chercheurs invités p. 9 Nominations etdistinctions p. 9 Missions et partenariats p. 10 !"PROGRAMME DOCTORAL p. 10 Séminaire hebdomadaire p. 10 Nouveaux doctorants : nouvelles thèses p. 10 Thèses soutenues p. 11 Séjours d’études à l’étranger p. 12 Insertion professionnelle des doctorants p. 12 Doctorants invités p. 13 !"PUBLICATIONS p. 13 Directeur de la publication : Erhard Friedberg – Réalisation : Elisabeth Kosellek, Marie-Annick Mazoyer, Nicole Tréhondart, Martha Zuber Centre de Sociologie des Organisations, UMR Sciences Po-CNRS, 19, rue Amélie 75007 Paris - Tél : 01 40 62 65 70 Fax : 01 47 05 35 55 ...
et l’innovation managériale. On pourra lire son entrentien dans la rubrique « A la Une » qui retrace son parcours professionnel et esquisse les thèmes de recherche qui le préoccupent actuellement. Ce numéro 15 des Brèves du CSO marque par ailleurs un tournant. C’est la première fois que la lettre d’information de notre Depuis février 2003, le CSO laboratoire est purement compte un nouveau membre électronique. Il nous est, en prestigieux. Denis Segrestin, effet, apparu qu’avec sociologue de l’entreprise et l’utilisation croissante de l’action collective, et d’Internet, l’expérience pou-maintenant professeur des vait être tentée sans nuire à Universités auprès de Sciences la diffusion de cette lettre. Po, a rejoint notre labora-toire. C’est pour nous aussi un moyen Je me réjouis tout d’inviter à la fréquentation particulièrement de cette de notre site WEB qui arrivée qui renforce les s’efforce de fournir, en temps compétences du CSO pour réel, les informations qui l’analyse des systèmes sont réunies dans Brèves . productifs et du management J’espère que le passage sur dueesraenttoruetprisneast,ureleltemecnotntraiu-sueprpmoertélectroniquenousdbéveloppementdesprogrammespleurtdtirffausido’na.ccroîtreencorede recherche sur l’entreprise Erhard Friedberg
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Denis SEGRESTIN vient d’être nommé professeur des Universités à Sciences Po et depuis février 2003, est rattaché au CSO, après avoir dirigé le CRISTO (Centre de recherche innovation socio-A la Une technique et organisations industrielles), laboratoire de sociologie de l’université Pierre Mendès-France de Grenoble. E ntreti n e avec Comment avez-vous rencontré la sociologie ? pDreonfiesssSeEurGdReEsSUTnIiNv,ersités C’est une vieille histoire : je me souviens avoir pratiqué des enquêtes de terrain alors que j’étais encore au lycée (notamment, une enquête sur la ville nouvelle de Mourenx, ville-dortoir annexée au complexe de Lacq dans les Basses-Pyrénées). J’ai ensuite commencé mes études supérieures par une licence de sociologie. Mais les choses sérieuses se sont jouées lorsque je me suis retrouvé étudiant à l’Institut d’études politiques de Paris. J’ai alors lu beaucoup de livres de sociologie, fréquenté divers enseignements et tissé des liens personnels qui m’ont peu à peu orienté vers la sociologie du travail, du syndicalisme et des relations professionnelles. J’ai alors travaillé avec Georges Lavau, et plus encore avec Jean-Daniel Reynaud. Ce dernier a dirigé ma thèse et m’a proposé un poste d’assistant au Conservatoire des arts et métiers. C’est ainsi que je suis entré dans le « métier ». Quel est le fil conducteur de votre parcours professionnel ? J’ai été formé à l’école de Georges Friedmann et, je crois que cette empreinte a dominé mon parcours, quels qu’aient été les glissements de mes objets d’étude. Mes intérêts initiaux touchaient aux relations professionnelles et à l’action collective. Mes travaux des dernières années ont notamment porté sur ce que j’ai ensuite appelé le « phénomène corporatiste », c’est-à-dire sur la dynamique paradoxale qui permettait alors aux syndicats de combiner avec une certaine efficacité des registres d’action qui n’étaient qu’apparemment opposés : le registre de la solidarité ouvrière face aux méfaits du capitalisme ; le registre de la défense des intérêts corporatifs ; le registre de la régulation productive et de la gestion du changement. Cela m’a conduit à souligner la place de l’identité de métier dans l’action collective, et la nécessité de réévaluer la portée de l’action professionnelle en France. Peu à peu, j’en suis arrivé à élargir le spectre des « communautés d’action » à l’œuvre dans la société française. C’est ainsi que je me suis intéressé à la réhabilitation de l’entreprise dans les représentations collectives et que j’ai pris part au courant de réflexion en faveur d’une « sociologie de l’entreprise ». Mais ma confrontation à la question de l’entreprise m’a entraîné bien plus loin que je ne l’imaginais initialement. Soucieux de ne pas m’éloigner du terrain, j’ai éprouvé le besoin de saisir l’évolution de l’entreprise « par le bas » et dans toutes ses dimensions. C’est ainsi que, depuis douze ans, à Grenoble, j’ai multiplié les angles d’observation. J’ai observé le fonctionnement des réseaux industriels et les pratiques de partenariat. J’ai entrepris une évaluation pragmatique des grands courants de l’innovation managériale (qualité, management par projet, gestion des processus, mise en place des bases de données intégrées ). Je n’en continue pas moins à m’interroger sur la place de la « communauté d’entreprise » dans la société. En dépit de l’ouverture des marchés et de ses effets apparemment radicaux sur le tissu industriel, j’estime qu’il est encore possible d’imaginer un avenir pour « l’entreprise institution », et je crois que celle-ci mérite de rester un chantier important pour la sociologie. Quels sont vos projets dans le cadre du CSO ? Depuis quelques années, le CSO s’efforce de développer un pôle de recherche sur l’évolution des organisations productives et sur les nouvelles formes de management. Je me propose évidemment de m’inscrire dans cette dynamique et d’y contribuer. Concrètement, mon tout premier projet sera de mener à
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son terme la rédaction d’un ouvrage en forme de « voyage » dans l’univers de l’innovation managériale. De même, je m’efforcerai de conclure un programme sur la mise en œuvre des progiciels de gestion intégrés dans l’industrie. Mais je voudrais surtout souligner combien je suis attaché à la dynamique du travail collectif en laboratoire. Ainsi, je compte beaucoup sur les échanges que pourra susciter ma contribution sur l’innovation de management pour stimuler ma réflexion et faire évoluer mes orientations problématiques aussi bien que mes objets scientifiques. Plus généralement, j’espère tirer profit de toute la palette des programmes engagés au sein du CSO pour réouvrir mes centres d’intérêt et imaginer de nouvelles collaborations. Je compte aussi beaucoup sur l’ouverture internationale du CSO : outre les opportunités que m’offrira ma tâche universitaire à Sciences Po, j’y vois l’occasion d’une relance générale de mon activité de recherche, que j’ai dû sacrifier pendant une période en raison des charges institutionnelles qui m’incombaient. ECHO DES RECHERCHES Désormais, chaque numéro de Brèves signalera une recherche achevée et les publications qui en sont issues ou annoncera les projets de recherche . Catherine Grémion a été chargée d’une recherche intitulée : « Le religieux dans les villes nouvelles » , à la demande du Comité d’histoire des villes nouvelles, rattaché au ministère de l’Equipement et dirigé par Jean-Eudes Roullier. Catherine Grémion a préféré aborder les villes nouvelles sous un angle moins connu, mais tout aussi important, celui des phénomènes religieux, et des conséquences de leur existence sur le développement du lien social. Ces villes ont été créées dans les années 60 sur un terrain rural, sans racines urbaines, et peuplées peu à peu à travers plusieurs vagues de nouveaux habitants, les uns venus de métropole, d'autres d'Algérie ou d'autres pays d'Afrique ou d'Asie. Ces nouveaux venus y ont recherché une implantation qui s'est souvent concrétisée par le rattachement à des instances religieuses existantes, ou par la création de regroupements spécifiques. Le souci des urbanistes de créer des centres-villes vivants les a amenés à se soucier des lieux de culte. Ainsi sont nées la cathédrale d'Evry, de grandes mosquées, réalisées ou en projet, des pagodes ou des synagogues. L'étude des mouvements religieux, de leur développement dans l’espace urbain, et dans les relations qu'entretiennent les habitants avec leurs voisinages et avec les pouvoirs publics, est un terrain d'enquête et de recherche nouveau. Cette recherche permet de réunir les compétences déjà acquises par le CSO dans le domaine religieux, ainsi que dans les champs de la ville, des politiques locales et des politiques sociales. Les sites choisis sont au nombre de trois, Evry, Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines. Les institutions religieuses étudiées sont autant les grandes religions traditionnelles, catholicisme, protestantisme, judaïsme, ou islam, que des confessions
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plus marginales ou récemment implantées, bouddhisme, églises du réveil, mormons, témoins de Jéhovah. L'équipe réunie autour de ce projet, sous la direction de Catherine Grémion et de Abel Kouvouama, professeur à l'université de Pau, est pluridisciplinaire, composée de sociologues, d'ethnologues et de politistes. Cette équipe comprend Brigitte Fouilland , maître de conférences à l'IEP, chercheur associé au CSO, Caroline de Saint-Pierre, maître de conférences à l'EHESS, Marie-Annick Mazoyer, ingénieur d’études au CSO, et des chercheurs ou doctorants, Céline David, Cécilia Deshayes, Thomas Deltombe et Elodie Vinatier. Olivier Borraz vient d’achever un travail sur le processus de décision en matière de sécurité sanitaire et, notamment, celui concernant la suspension de la campagne de vaccination scolaire contre l’hépatite B. Cette étude a donné lieu à la rédaction de deux chapitres dans le rapport Risques et sécurité sanitaire. Critères, méthodes et procédures utilisés dans le processus de décision de sécurité sanitaire : « La suspension de la campagne de vaccination scolaire contre l’hépatite B » (en collaboration avec P. Quénel) ; « La réduction des émissions de plomb par voie atmosphérique des ICPE » (en collaboration avec P. Gonzalez). Ce rapport de recherche était destiné au directeur de la Santé et a été remis en novembre 2001. Par ailleurs, Olivier Borraz est intervenu sur ce même sujet lors du colloque organisé par le ministère délégué à la Santé, les 21 et 22 mars 2002, dont les Actes paraîtront prochainement chez L’Harmattan. En janvier 2002, Ségolène Royal, ministre déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes handicapées, confiait, à Benoit Bastard , la présidence d’un groupe de travail sur les lieux d’accueil pour l’exercice du droit de visite. La réflexion menée a donné lieu à un rapport, réalisé avec Jean Gréchez, président de la Fédération des lieux d’accueil pour l’exercice des droits de visite. Ce rapport a été remis en avril 2002. JOURNEES D’ETUDES Ces journées permettent aux chercheurs de présenter leur recherche devant un public de professionnels concernés par la thématique exposée et d’en débattre avec eux. La Santé en question(s ) Environ 80 personnes - parmi lesquelles se trouvaient des professionnels de la santé, des chercheurs, des membres d’administrations centrales de la Santé et du Médicament, des éditeurs de la presse spécialisée et des consultants - ont assisté à notre colloque intitulé « La Santé en question(s) », qui s’est tenu le 14 juin 2002, à Sciences Po . Cette rencontre renouait avec une tradition déjà ancienne du Cycle Supérieur de Sociologie de Sciences Po et du programme doctoral du CSO . Le but de ces rencontres est double : celui de réunir des chercheurs, des doctorants et les acteurs d’un domaine précis, de faire connaître les recherches sociologiques sur ce thème, de leur donner la parole et d’en débattre.
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Ruptures familiales. Rencontre autour d’un auteur : Benoit Bastard Dans le cadre de l’école doctorale de Sciences Po, le CSO a organisé en novembre 2002 un débat à l’occasion de la parution de l’ouvrage Les Démarieurs. Enquête sur les nouvelles pratiques du divorce de Benoit Bastard sur le thème : « L’Ere des unions dissolubles : quelle famille ? Quelle justice ? Quelles interventions sociales ? » . Plusieurs intervenants ont pris place aux côtés de l’auteur : Jacques Commaille, sociologue et professeur à l’ENS Cachan ; Claire Hocquet, avocate au Barreau de Paris ; Monique Sassier, directrice de l’UNAF. Le débat était animé par Erhard Friedberg. SEMINAIRE MENSUEL SUR L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR (programme 2002-2003) Direction : Christine Musselin, en collaboration avec Stéphanie Mignot-Gérard et Agnès Van Zanten . $ Quels premiers cycles et pour qui ? 23 octobre 2002. Intervenants : Stéphane Beaud (Université de Nantes) ; Alain Renaut (université Paris IV). $ Les effets de sites : variété des contextes d’études dans l’enseignement supérieur français 20 novembre 2002. Intervenants : Jean Richard Cyterman (Directeur de la DPD) ; Georges Felouzis (université Bordeaux II). $ The Impacts of Increasing Competition Among Educational Institutions and Social Groups 9 décembre 2002. Intervenants : Hughes Lauder (Department of Education, University of Bath) ; Agnès Van Zanten (Observatoire sociologique du changement, FNSP/CNRS). $ L’Enseignement supérieur, (nouvel) objet de négociation pour le GATS 14 janvier 2003. Intervenants : Stephan Vincent-Lancrin et Kurt Larsen (OCDE) ; Eric Froment (Président de l’Association européenne de l’Université). $ Institutional Structuration of Higher Education Systems : Existing Models and New Trends 21 mars 2003. Intervenants : Ivar Bleiklie, (Department of Administration and Organizational Theory, Université de Bergen, professeur invité à l’IEP) ; Philippe Laredo (LATTS, Ecole nationale des Ponts). French and British Academic Leaders : Recent Empirical Results and Their Implications For Theory Vendredi 23 mai 2003, de 15 à 17 heures Intervenants :Oliver Fulton (Centre for the Study of Education and Training, Lancaster University) ; Stéphanie Mignot-Gérard (Centre de Sociologie des Organisations, CNRS/FNSP). Efficacité et équité des filières de formation dans l’enseignement supérieur Mercredi 18 Juin 2003, de 17 à 19 heures Intervenants : Noël Adangnikou (IREDU, université de Bourgogne) ; Pierre Veltz (Directeur de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées).