1919 LA TETE DU VERT GALANT

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• Publié par: ymekegup
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Extrait

1919

LA TETE DU VERT GALANT

Source indéterminée

Le 31 octobre 1919, on vendait à l’hôtel Drouot la succession de

Mme Nallet-Poussin.

« Nous vendons maintenant une tête momifiée :

la tête de Henri IV. Mise à prix trois francs. »

Quelqu’un leva la main. Il n’y eut pas de surenchère et

l’acquéreur emporta la tête. Il se nommait M.Bourdais, était antiquaire

à Montmartre et devait passer le reste de sa vie à essayer

d’authentifier son acquisition.

Il est un fait certain : lorsqu’on ouvrit, sous la Terreur, les

tombes royales de Saint-Denis afin de jeter les restes des rois et des

reines dans la fosse commune, le corps d’Henri IV apparut

miraculeusement bien conservé.

Le commissaire des beaux arts, Lenoir, lui serra même la main

avec un respect dont il ne put se défendre.

Ce vrai républicain avait une âme de collectionneur et il vola :

Une omoplate d’Hugues Capet

Un tibia de Charles VI

Une vertèbre de Charles VII

Une côte de Philippe le Bel

On les retrouva dans un carton après sa mort. Vola-t-il aussi la

tête d’Henri IV, on ne sait ?

Avant d’être jeté dans la fosse commune, le Béarnais demeura

deux jours debout dans le passage conduisant aux chapelles.

Nombreux furent les visiteurs qui vinrent contempler « le bon roi ». Un

certain Comparot prit même un moulage de la tête. Il paraît que la

photographie de ce moulage apparaît dans tous les manuels d’Histoire.

Quoiqu’il en soit, en 1815, lorsque Louis XVIII fit ouvrir les

fosses communes où avaient été jetés pêle-mêle, vingt années

auparavant, les restes de ses ancêtres, le corps du Béarnais fut trouvé

sans sa tête. Or, selon les anthropologues consultés, la tête achetée

pour trois francs à la salle Drouot aurait indéniablement été sectionnée

longtemps après la mort.