BILAN ET MEMOIRES DE LA SECONDE  GUERRE MONDIALE EN FRANCE
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BILAN ET MEMOIRES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE EN FRANCE

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1/6
BILAN ET MEMOIRES DE LA SECONDE GUERRE
MONDIALE EN FRANCE
Le 8 mai 1945, la Seconde Guerre mondiale s’achève en Europe. La France a, certes, subi une rapide
défaite en 1940 mais elle a connu ensuite une longue occupation et une libération non sans dommages. La
France doit se reconstruire politiquement et matériellement. De plus, le choc de la guerre a donné
naissance à différentes visions, différentes mémoires concernant le conflit. Ces mémoires sont
particulières, évolutives, manipulables ; il s’agit d’un lien affectif avec le passé. Il faut les différencier de
l’histoire qui est une reconstruction savante et incomplète, la plus objective possible du passé. Cependant,
il est possible de mener une étude historique de la mémoire, de suivre l’évolution des différentes pratiques
sociales ayant pour objet la représentation du passé et l’entretien de son souvenir, l’analyse des usages qui
en sont faits. Enfin, les historiens étudient les évolutions de cette mémoire collective et les différents
mythes qui ont tenté de reconstruire la réalité en la simplifiant.
Quelles sont les conséquences du conflit, en France, dans l’immédiat après-guerre ? Comment se sont
construites les différentes mémoires françaises de la guerre (mémoires de Vichy et de la Résistance, de la
déportation et du génocide) ?
Tout d’abord, nous étudierons comment la France va sortir de la guerre. Puis, nous nous intéresserons
à la mémoire de Vichy et de la Résistance. Enfin, nous nous attarderons sur la mémoire de la déportation
et du génocide.
I.
DU CHAOS A LA RECONSTRUCTION
A la sortie de la guerre, la France est, comme la plupart des belligérants, affaiblie, humainement et
matériellement. A cette situation, s’ajoute la nécessité de rétablir un Etat légitime démocratique après
l’épisode de la France de Vichy.
A.
Un pays ravagé et meurtri.
1.
le bilan humain.
Si, sur un plan mondial, la Seconde Guerre mondial a été plus meurtrière que la Première, la situation
est différente en France. Le conflit est à l’origine d’environ 600 000 morts directes et d’environ 500 000
décès en raison des conditions de vie. Le bilan est donc moins lourd que celui de la Première Guerre
mondiale qui s’élevait à 1,4 millions morts directes. Mais, les pertes civiles sont plus nombreuses et
représentent 45% du total. Elles sont dues aux bombardements, aux massacres et aux déportations (73 000
juifs, près de 35 000 travailleurs du STO). Ces morts ainsi que les déplacements de population (40 000
déportés politiques, 1,85 million de prisonniers de guerre, 70 000 réquisitionnés du STO) sont à l’origine
d’un déficit de naissances de 500 000 limité par la reprise de la natalité dès 1942.
La France présente la même population en mars 1946 qu’en 1900. 70% des hommes et 53% des
femmes ont perdu du poids, 1/3 des enfants souffrent de troubles de croissance. Cette situation
dramatique est favorisée par l’état de délabrement du pays.
2.
le bilan matériel.
La guerre (combat, bombardement), les actions de la résistance, le perfectionnement des armes et le
caractère total du conflit ont provoqué des destructions importantes, supérieures à celles dues au premier
conflit mondial. En effet, 74 départements ont été touchés en 39-45 contre 13 en 14-18, 25% des
immeubles sont endommagés en 1945 contre 9% en 1918.
Des villes comme Rouen, Le Havre, Saint-Lô, Caen, Brest, Dunkerque ou Toulon sont détruites à
80%. 2,5 millions d’immeubles sont détruits ou endommagés. Un million de familles sont sans abris. Plus
de 100 millions de mines restent à désamorcer. Les infrastructures de transport sont fortement
altérées rendant la reprise économique plus difficile : ½ des voies ferrées sont endommagées ; 5/6 des
locomotives, 2/3 des wagons de marchandises, ½ des wagons de voyageurs et ½ des gares de triage sont
détruits. 2/3 des cargos, ¾ des pétroliers, 80% des installations portuaires et 85% du matériel fluvial sont
détruits. 40% des véhicules automobiles, ½ des ponts importants sont détruits.
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