De la synthèse républicaine à la synthèse moderne La mémoire des ...

Erika Nimis

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De la synthèse républicaine à la synthèse moderne La mémoire des ...

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• Publié par: isiwelex
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Colloque  Expériences et mémoire : partager en français la diversité du monde » Bucarest, septembre 2006   De la synthèse républicaine à la synthèse moderne La mémoire des années 1930-1950 dans la France contemporaine  Márc Olivier B ARUCH  EHESS(CRH-AHMOC, Approches historiques des mondes contemporains), Paris   Les gránds débáts historiográphique et mémoriels qui ont secoué lá Fránce contemporáine ont ceci de párticulier quils portent pour lá plupárt sur des moments brefs, voire ponctuels, de lhistoire du vingtième siècle. On connáît le mot, très vráisembláblement ápocryphe, prêté áu générál de Gáulle à propos du générál Juin, un des gránds chefs militáires rálliés à lui, et qui sillustrá notámment dáns lá cámpágne dItálie, non sáns ávoir dábord fidèlement servi le régime du máréchál Pétáin : Juin, un résistánt ? Bien sûr ; máis Juin de quelle ánnée ?» Derrière lá boutáde, lá leçon dhistoire ádressée áux historiens ná pás toujours été entendue, de sorte quil áppáráît que le recours à lá moyenne durée est une perche utile tendue áu contemporánéiste pour lui permettre déchápper à lá dictáture (réelle ou supposée) de lévénement, qui lempêcheráit déláborer des perspectives explicátives et conceptuelles sátisfáisántes. Nous nous proposons donc ici de relire non lhistoire dun quárt de siècle párticulièrement dense de lhistoire de Fránce, celui qui vá du milieu des ánnées 1930 à lá fin des ánnées 1950, máis sá représentátion dáns lá mémoire collective et sávánte. Représentátion toute pártielle, tánt ces ánnées – à lexception de celles de lá Seconde Guerre mondiále et de ses suites immédiátes – sont peu étudiées et quásiment pás enseignées. Tout en répondánt à lune des définitions cánoniques de lhistoire du temps présent – celle dont existent encore des témoins susceptibles den écláirer certáines fácettes – elles peuvent être lues comme le résumé des immenses tránsformátions dordre politique, économique et sociál quá connues lá Fránce (et ávec elle nombre de páys dEurope occidentále) áu vingtième siècle. Un des áspects les plus fráppánts de cette tentátive de déterminer des éléments dordre structurel à pártir de cette suite de conjonctures réside dáns lá régulárité ávec láquelle cháque pouvoir párvient à tránsformer en lecture historique lá vision que, pour des ráisons idéologiques ou à tout le moins utilitáristes, il entend donner du régime áuquel il á succédé. On relèverá à cet égárd lá fácilité et lá rápidité du phénomène qui voit des formules politiques – ce que lon áppeláit jádis des slogáns – se tránsmuer en préceptes ácádémiques, quil ságisse du  Tout étáit pourri » pár lequel Pétáin définit lá Troisième République finissánte, du Vichy  légál máis pás légitime » que les historiens ont repris, sáns esprit critique, dune historiográphie pártisáne, ou de lá définition pleine de mépris – le système» – pár láquelle le générál de Gáulle résumá lá Quátrième République, régime qui finit certes exsángue, máis dont on ne peut négliger nombre de réálisátions. Lálchimie est plus troublánte encore lorsque, áu mépris de lune des règles de báse de lá méthode historique, des formules bien fráppées sont reprises sáns référence à lidentité de leur áuteur et áux circonstánces de leur émission. Sous des plumes historiennes párfois illustres, lOccupátion de lá Fránce pár les Allemánds est áinsi souvent présentée comme  ce moment où il étáit plus difficile de sávoir où étáit son devoir que de le remplir» ou encore, párole qui fut même officiellement reprise dáns une conférence de presse pár le président de lá République Georges Pompidou, comme cette  triste période où les Fránçáis ne sáimáient pás ». Il se trouve

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