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I n t roduct ion:
É léments d' a n a lyse du d iscours Georges-Elia Sarfati
Analyse du discours: discipline spécifique prenant pour objet « le discours ». L'apparition de cette discipline est une réalitéqu'il faut interpréter dans le cadre de l'évolution des sciences du langage (fin années 60). Elle entretient des rapports complexes avec la linguistique. C'est un mouvement qui suppose et implique la production d'un objet spécifique ainsi que la mise au point d'un dispositif de notions et de cadres méthodologiques adéquatsàleur nouvel objet. On utilise la notion de « bricolage » (C. Lévi-Strauss) pour caractériser le mode de développement de ces disciplines.
Particularitéde l'analyse du discours: Si une habitude de langage nous contraintàfaire référence au domaine de l'analyse du discours c'est que toutes les voies convergentes vers une définition-cadre qu'elles ne cessent de vérifieràmesure de l'avancée des différentes recherches. M Gravitz: « Toutes les recherches conduites dans ce domaine partent du principe que lesénoncés ne se préphrases mais comme des textes. Or le textesentent pas comme des phrases ou des suites de est un mode d'organisation spécifique qu'il fautécomme tel en le rapportant aux conditionstudier dans lesquelles il est produit. Considérer la structuration d'un texte en le rapportantàses conditions de production, c'est l'envisager comme discours ».
Chapit re 1:Délimitation du domaine:
Objectif: Situer l'analyse du discours en regard de la tradition scientifique issue du « Cours de Linguistique Générale » de F. Saussure. 1 .La t r ad i t ion du CLG et l a question du d iscours:
Dans le CLG, la notion de discours n'est pas acceptée. Deux décisions méthodologiques sont au principe de ce traitéfondateur. Pour caractériser l'objet et les tâches de la linguistique, Saussure procède de manière négative: ilénonce ce qui n'est pas de la linguistique: c'est une démarche par approche successive. Pose une démarcation entre la linguistique et les autres sciences qui auraientàse confronter àlangage. (confrontation direct: psychologie et sociologie; confrontationla question du indirect: géographie et histoire) Pour Saussure: domaine linguistique=étude de la langue (elle-même définir comme système de signes) => Opposition liminaire langue/parole (ou encore société/individu)
A ce parallèle correspond un programme de recherche qui oriente la linguistique naissante vers l'étude des faits de systèmes (constitutifs de la langue). L'espace de manifestation effectif du langage (la parole), définie comme lieu des variations individuelles, est exclu en tant qu'objet d'étude.
En séparant la langue de la parole on sépare: ce qui est social de ce qui est individuel qui est accessoire et plus ou moins accidentel.ce qui est essentiel de ce Le concept de discours fait office de troisième terme absent.
Mise en cause de l'opposition langue/parole ==> réhabilitation de la parole comme domaine: un ensemble de régularités le rend digne d'uneélaboration théorique. 1909: Traitéprincipes d'une linguistique de la parole et ouvre lade Stylistique: C. Bailly: expose les voie aux recherches sur la relation du sujet parlantàson propre discours et sur l'importance du contexte dans la détermination du sens. Dans le Psychomécanique du langage de G. Guillaume, le terme de discours apparaît nommémentà la faveur d'une ré-interprétation de la pertinence théorique du distinguo langue/parole au profit d'une théorie de la liaison dynamique ( « cinétiques ») des deux plans du langage. Même si la conception guillaumienne de l'acte de discours tendàmieux préciser le rôle du sujet parlant et introduit un terme absent de CLG, cela n'implique en rien un dépassement de l'opposition saussurienne entre sociétéet individu, ni même une théde l'articulation du discours avec lesorie conditions socio-historiques de sa production.
Dans le cadre du Cercle de Moscou (1915) + Sociétéd'étude du langage poétique de Petersbourg (1916) les formalistes russes influencés par les principes de la CLG développent des recherches sur les structures narratives de la littérature orale etécrite. « La morphologie du Conte » V. Propp (1928) : il opère sur des textes, c'estàdire de vastes ensembles discursifs et non pas des unités linguistiques inférieures ouégalesàla phrase. Selon le principe d'immanence: il incombe au chercheur de rendre compte de l'organisation syntaxique et sémantique du texte par et pour lui-même, sans recouriràdes données ou critères extra-linguistiques.
Linguistique structurale :édifiée sur une radicalisation su systématisme de Saussure. Elle s'ouvre au thède l'interlocution sous l'influence de R. Jackobson et de E. Benveniste.me
R. Jackobson: recherches sur la théorie de l'information: propose une formalisation de la communication. Il est, avec le Prince de Trubetskoï, le fondateur de la phonologie structurale. Suite aux travaus de K. Bühler, il expose une théorie des fonctions du langage.
E. Benveniste: réflexion sur la subjectivitédans le langage. Recherches sur l'énonciation et la sémiologie de la langue: tentative de surmonter l'opposition saussurienne. Ces recherches contribuentàsensibiliser le champ linguistique Français au thème de langage en contexte.
Aujourd'hui, « discours » et « paroles » sont interchangeables car usages incontrôlés des concepts. Dans l'esprit du CLG, il existe une démarcation entre une entitécaractéristique de fonctionnement collectif du langage (système de langue) et une entitécorréléeàl'expérience individuelle (la parole) qui interdit toute identification de ces deux concepts.
2. Au-Del à de l a ph r ase : L a D iscourse Analysis de Z . H a r r is et l a Sémant ique St r uctu r a le de A.J. Greim as:
Les thèses de Z. Harris et d’A.J. Greimas: point de départ de l'analyse du discours dans le champ
linguistique français.
Harris: discours = « un tout spécifique consistant en une séquence de formes linguistiques disposées en phrases successives» Greimas: discours= « un tout de signification »
(Note: cadre phrastique: analyse des constituants de la phrase et des schémas de phrases/ cadre métaphrastique: analyse de l'au-delàde la phrase.)
Analyse du discours
INTERPHRASTIQUE TRANSPHRASTIQUE (Z. Harris) (A.J. Greimas) Description des régularités syntaxiques Description des régularités sémantiques (Classes de distribution) (Isotopie du discours)
3 . Le problème term inologique
L'analyse du discours sépare le discoursàproprement parler, qui est l'objet de connaissance de la discipline, du texte, qui est son objet empirique.
Dans le domaine des sciences du langage, la notion de discours donne lieuàune extrême diversité d'acceptions:
%Discours: Langage mis en action, langue assumée par le sujet parlant. Iciéquivalent de « paroles », il s'applique aux réalisations orales etécrites de la langue.Par oppositionàla langue-code de communication virtuel-, le discours en constitue l'actualisationàtravers la diversitédes usages. %Discours: Touténoncésupérieuràla phrase . %Discours: Benveniste: l 'instance d'énonciation. Dans un sens restreint, spécialiséil désigne touténoncéenvisagédans sa dimension interactive. %De manière plus spécifique, il désigne la conversation. %L.Guespin: oppose discours eténoncé: -unénoncéest la suite des phrasesémises entre deux blancs sémantiques;  -un discours est l'énoncéconsidérédu point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne.  Maingueneau: Le discours est un système de contraintes qui régissent la production d un -' ensemble illimitéd'énoncésàpartir d'une certaine position sociale ou idéologique. Cette acception est caractéristique de celle qu'admet l'Ecole française d'analyse du discours.
-Le terme de discours désigne tout système de signes non verbal. Il réfèreégalement aux réseaux de signification qui s'articulent au verbal: sémiotique des cultures.
Quelques définitions:
Langue: facultéde symbolisation (représentation et expression) propreàl'espèce humaine qui englobe le langage articuléet les langages.
Parole: réalisation individuelle du système linguistique selon Saussure.
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