Face à face avec la Crise avec Paul JORION
19 pages
Français

Face à face avec la Crise avec Paul JORION

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
19 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

  • cours - matière potentielle : courant sur le marché
  • cours - matière potentielle : des actions
  • cours - matière potentielle : écroulement
1 Journée diocésaine de l'observatoire des Réalités Sociales (1ère après-midi) « Face à face avec la Crise » avec Paul JORION – 27 novembre 2010. Châteaulin. 1.- Intervention préliminaire de Mgr LE VERT L'ORS est un service diocésain mis en place par Mgr GUILLON et dont le but est d'observer certaines réalités pour amener à l'évêque une certaine expertise à l'intérieur dans son Diocèse.
  • fallait faire venir de nouvelles
  • industrie financière
  • pouvoir financier
  • secteur reste majoritaire
  • situation de dissolution
  • droit en actions
  • chute des prix agricoles
  • travail en atelier sur les conséquences
  • abandon progressif par l'europe des outils de régulation
  • aux membres
  • échanges économiques
  • échange économique
  • finistère
  • financière
  • financier
  • financières
  • financiers
  • population
  • populations
  • secteur
  • secteurs
  • systèmes
  • système

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait


Journée diocésaine de l’observatoire des
èreRéalités Sociales (1 après-midi)


« Face à face avec la Crise » avec Paul
JORION – 27 novembre 2010. Châteaulin.
1.- Intervention préliminaire de Mgr LE VERT
L’ORS est un service diocésain mis en place par Mgr GUILLON et dont le but est d’observer certaines
réalités pour amener à l’évêque une certaine expertise à l’intérieur dans son Diocèse. L’ORS est capable
d’amener une information et une formation pour les divers membres de notre Diocèse. Il constitue une
passerelle avec les personnes qui ne sont pas d’Eglise.
1

Ce thème nous tient à cœur. Il risque de nous occuper de nombreux mois. L’intérêt d’une telle
rencontre est de poser un regard original sur notre société. L’intérêt est de porter un autre regard
inspiré par l’Évangile et notre vie chrétienne pour nous aider dans notre discernement.
Je voudrais déjà remercier Daniel et toute son équipe. Nous aurons une seconde partie de cette
rencontre en Février. Je vous souhaite de recevoir beaucoup au cours de cette après-midi. Et merci à
notre interlocuteur.
2.- Lancement de l’après-midi par Jean PIANEL
3 temps dans notre parcours de cette après-midi :
1. Un temps de constat et d’analyse. Analyse des causes et des conséquences. Retour sur les
conséquences économiques sur notre Diocèse
2. Après une pause, travail en atelier sur les conséquences
3. Conclusions.
12.1.- Comment est vécu la crise dans notre Finistère ? (Jacques LE GOFF )
Nous avons 3 atouts dans la société finistérienne tel qu’ils ressortent du dossier OCTANT et de l’Atlas
2010 édité par le Conseil Général.
• La sociabilité
• La solidarité
• La solidité de la formation.
La sociabilité
L’écart entre les hauts et bas revenus est parmi les plus faibles de France. Le revenu médian, en 2006
est de 16 K€ (voir graphique suivant). Cela vaut également pour les salaires entre les hommes et les
femmes. La seconde manifestation est l’implication dans la vie de la société : la participation électorale
pour les présidentielles est supérieure à la moyenne nationale : 87 % (contre 84 % au niveau national).

1 Professeur de droit public à la Faculté de droit de Brest. (Université de Bretagne occidentale). Jacques LE GOFF
enseigne le Droit du travail, les Libertés publiques, les Politiques sociales et la Philosophie du droit.

2


La solidarité
33 600 associations sont répertoriées en Bretagne, fondées de 1945 à 2008. Dans ces associations, le
sport arrive en tête, mais la part des associations culturelles et sociales est forte. Dans notre
département, l’économie sociale représente 15 % de l’emploi (contre 11 % en France).
La solidité de la formation
Les finistériens obtiennent dans 92,5 % des candidats contre 88 % au niveau national. Le taux
d’illettrisme est le plus bas de France. Prosper Mérimée remarquait à son époque « que les bêtes ont
plus d’esprit que les Bretons », cette affirmation est contredite clairement par ce résultat…
L’espérance de vie est par contre plus faible: -1 ;7 pour les hommes et 1,3 pour les femmes. On trouve
une forte propension au suicide dans notre région : 28/10 0000 habitants contre seulement 17 au
niveau national.
Résultats sociaux
Le taux d’emploi est de 63 % des actifs (moyenne nationale). Mais il se situe un point en dessous de la
moyenne régionale. Ce résultat est lié à la tendance au vieillissement de la population. Il est de 33 %
pour les 55-64 ans et les 16-25 ans. Cela s’explique pour les jeunes, par la durée de la scolarité
actuellement.
Le chômage se situe à un niveau inférieur au niveau national. Ce niveau faible de chômage s’explique
par la bonne résistance du secteur agro-alimentaire. Le taux de chômage des femmes est supérieur de 3
% à la moyenne nationale. Il concerne une femme sur 3. Les résultats précis sont synthétisés par le
graphique suivant.
3


La pauvreté. Ce seuil concernait 90 000 Finistériens (10 % de la pop contre 11 % au niveau national). On
observe une réalité : la solitude est un facteur d’exposition à la pauvreté, qui peut être monoparentale.
Les facteurs de pauvreté sont : la solidarité et la monoparentalité. Sur cet élément, sur 18 700 familles
prestataires des allocations, 56 % sont en-deçà du seuil de pauvreté. Le « monoparent » est une femme
dans la plupart des cas. Le Nord a moins de familles monoparentales que le Sud.
Le graphique suivant montre les différences entre ces divers groupes cités.

Globalement, le Finistère ne s’en tire pas trop mal, mais il ne faut pas considérer que ce moindre mal est
stable. Il pourrait évoluer. Toutes ces réalités dépendent de facteurs économiques qui vont vous être
présentés par la suite.
4


23.- Intervention magistrale de Paul JORION
3Je ne suis ni un haruspice, ni un prophète … J’ai accepté d’être trader pour un moment. C’était un
métier passionnant. J’ai une formation d’anthropologue et de sociologue. J’ai continué à travailler dans
la finance.
Aux membres de l’ORS, je m’adresse pour vous dire que je voudrais que vous soyez des participants
actifs dans cette journée. Il y a une demande importante qui va venir : le retour à des valeurs. On va être
obligé de penser aux principes essentiels.
En 1989, quand le Mur est tombé, le monde communiste s’est écroulé. Il reste aujourd’hui la Chine,
mais le triomphalisme a été poussé trop loin depuis par le capitalisme. Nous sommes dans une société
difficile et compliquée, il nous faudrait éviter la montée des extrémismes.
Ce qui inspire le droit est la morale et l’éthique. Nous possédons un système qui encourage l’ignorance
des règles. J’ai découvert que la fraude est plus importante que je ne le pensais vis-à-vis des edge-
funds. Ces fonds se vantaient d’avoir une expertise technique, mais ils sont liés à la fraude. Le
gouvernement THATCHER et REAGAN ont lancé un système dérégulé tant en GB qu’aux USA, pensant
que l’autorégulation permettrait d’assainir les échanges économiques. Nous avons vu ce que cette
position a amené.
ème
A la fin du XVIII Adam SMITH, un écossais a écrit « la richesse des nations » publié en 1778. Il avait
impressionné Molière ; mais Napoléon ne faisait pas confiance aux systèmes fonctionnant sans règles.
Cet auteur avait lancé l’idée de la « main invisible ». Cet homme qui aurait pu être compris comme un
homme de gauche était contre les régimes forts. Il avait énoncé les principes de ce qui est devenu
ensuite le libéralisme. Le danger, quand on enlève des règles, est qu’il est difficile ensuite d’inverser la
vapeur. Un cadre législatif, voté en 1933 aux USA, voulait séparer dans l’activité globale financière,
l’activité d’intermédiation. En 1990, on a supprimé ce cadre législatif. En effet, auparavant les banques
pouvaient soit choisir l’activité bancaire classique, soit prendre le risque de faire des paris (démarche
spéculative) : ce qui est devenu le domaine d’activité des banques d’affaires comme MORGAN SACHS,
LEHMANN BROTHERS, etc.
En 1990, le président CLINTON a supprimé ce cadre législatif, permettant ainsi à toutes les banques
d’utiliser l’argent déposé pour faire des opérations financières spéculatives. En arrière plan, en 1975-
1980, à l’échelle mondiale, on a assisté à une régression de la masse des salaires par rapport à la
richesse créée (PIB). Le rapport de force avait changé. Plusieurs raisons ont été avancées :

2 Paul Jorion, né le 22 juillet 1946[1] à Ixelles, est un chercheur en sciences sociales belge ayant fait usage des
mathématiques dans de nombreux champs disciplinaires : anthropologie, sciences cognitives, et économie [2]. Il
est l'un des rares économistes à avoir anticipé la crise des subprimes américains de 2006 et le risque de récession
mondiale qui en a résulté. Il a enseigné dans les universités de Bruxelles, Cambridge, Paris VIII et l'Université de
Californie à Irvine. Il a également été fonctionnaire des Nations-unies (FAO), participant à des projets de
développement en Afrique

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents