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Extrait

 
1èreCONFERENCE - INTRODUCTION
PRESENTATION DU CYCLE DE TROIS CONFERENCES
 Par ce cycle, la pari est de vous présenter en environ 6 heures et 3 conférences, l’histoire du mouvement social et ouvrier français de la révolution de 1789 à nos jours. Nous y croiserons les grandes figures qui ont porté par leurs actes, leurs paroles, leurs idées, ce mouvement à travers les décennies et les siècles. Nous nous attarderons sur certains évènements signifiants, nous traiterons aussi des avancées sociales qui sans ces hommes et femmes connus ou non, sans leurs actes et leur pensée n’auraient pu se réaliser. Il sera donc question de la réflexion sur le travail, sur le temps de travail et les loisirs, sur la sécurité sociale, les pensions de retraite, du droit de grève, des syndicat et de leur droit ou non d’exister en tant que tels.  Avant d’aborder le fait ouvrier, il nous faut tout d’abord parler des mouvements sociaux qui ont précédé les deux siècles qui forment le sujet de ce cycle de conférences.  Des mouvements sociaux ont à plusieurs reprises marqué de leur empreinte la période antécédente, nous parlerons des jacqueries des 16 et 17ème siècle,la bande de malandrins entourant un certain de Mandrin dans les années 1750.  Ces siècles antérieurs sont ceux de la misère, des disettes répétées, de la migration permanente des populations. Une population pour sa grande majorité qui vit ou survit de son travail lié à la terre. Ce ne sont pas quelques manufactures comme celle des Gobelins à Paris, de Rouen ou du nord de la France, quelques ateliers, qui peuvent permettre de démontrer l’existence d’une véritable classe ouvrière. Cela ne veut pas dire que l’ouvrier en tant que tel n’existe pas, il vit comme il peut, mais uniquement dans les villes d’une certaine importance. Une classe ouvrière non organisée et faible en nombre, mais par contre des ouvriers de la terre, plutôt des intermittents de la terre, eux très nombreux et éparpillés aux quatre coins du territoire….  Si l’on peut parler d’ouvrier en ces temps anciens il faut surtout parler d’ouvriers agricoles qui ne sont en aucune façon attachés, ni à un employeur, ni à un emploi, ni à une terre, ni à une région. Ils vont par les chemins, se vendant au plus offrant pour une semaine ou un mois au gré des saisons et des récoltes. C’est bien pour cette raison, qu’il ne s’agit pas d’une classe ouvrière structurée, nous sommes encore au temps du chacun pour soit, de l’individualisme forcé, de l’instinct de survie.  Pour ce qui concerne les villes de l’époque, même si chacune d’elle, au cours de la période comprise entre le 16 et le 17èmesiècle a grossit en population, cette dernière est composé elle aussi de paysans. De paysans sans terre, mais aussi le plus souvent sans toit, tant il était difficile de trouver à se loger dans ces villes qui les employaient. Remises, écuries, granges aux faubourgs des cités leurs servaient de dortoirs, dès les beaux jours, cette population dormait à la belle étoile. Une population de traîne-misère, de portefaix, employés au coup par coup par les échoppes des artisans un peu fortunés, par les bourgeois ayant pignon sur rue. Seuls, les compagnons, l’élite de cette population besogneuse, parce qu’en possession d’un vrai métier, parce que reconnus comme tailleur de pierre, charpentier ou menuisier, arrivaient à tirer leur épingle de ce jeu pour le moins assez sinistre.  Ces compagnons appartenant à une caste, celle du compagnonnage, étaient pourtant eux aussi des migrants, allant de chantier en chantier au gré des besoins. L’individualisme était aussi leur lot. Ce n’est pas ainsi que peut se construire un esprit de communauté, de classe.  Outre la misère et la faim, ces siècles passés ont été marqué par le problème du logement, un problème aussi grave que celui de la recherche d’un travail. Nos ancêtres étaient des migrants et se trouvaient dans la même situation que les immigrés sans papier d’aujourd’hui. Tout ce qui était bon pour habiter était déjà pris. Se loger dans une ville, alors que l’on n’y a pas de passé était une gageure.  Bien que l’entassement de populations urbaines dans des lieux insalubres soit aussi ancien que ce qui se passait dans les grandes cités de la Rome antique où lesinsulae(logements collectifs d’une dizaine d’étage) sont vingt cinq fois plus nombreux que lesdomi(spacieuses maisons individuelles), la prise de
conscience de la nécessité d’un habitat populaire ne commence qu’au XIXème siècle. C’est en effet seulement un siècle en arrière que s’expriment le besoin et la justice d’un logement sain pour tous. Où trouve t’on auparavant des revendications concernant le logement ? Les seules exigences sont celles du pain et du travail, les seules révoltes et la seule révolution (de 1789) proviennent du chômage et de la famine.  Mais sur la période et sur celle qui suivit, fut le temps des manufactures :
Tout commence par celle des Gobelins créée par Louis XIV, la manufacture d'armes de Saint-Étienne, Beauvais our les ta isseries 1644 , Aubusson our les ta is, Reuill abrite une « manufacture de laces, cristaux et verre » ui deviendra Saint-Gobain , la bonneterie à Tro es, la dra erie à Abbeville, la papeterie à An oulême. La faïence a alors remplacé la céramique et de rands centres de production sont créés comme les manufactures de Rouen ou de Sarre uemines. Cha ue ré ion com te au moins une manufacture d’importance : Le bassin de Montceau / Le Creusot avec ses mines de Houille et sa fonderie, le tabac à Marseille, mais aussi à Morlaix ou à Torrens dans le Lot et Garonne, fabrication d’orgues dans les Vosges, corderies et tissages à Angers … C’est le début de l’âge industriel.
L'â e industriel est aussi im ortant ue l'a arition de l'a riculture au Néolithi ue ; il a araît en effet une idée derupture le passé. L'âge industriel est caractérisé par une croissance durable et avec irréversible de la production industrielle, accompa née de transformations dans l'or anisation de la roduction et dans les sociétés. Malgré les crises difficilement re ues par les contemporains, la tendance générale de la période 1790-1939 est caractérisée par l'expansion. La remière révolution industrielle commence aux alentours de 1790, our se terminer aux rémices de la seconde révolution industrielle. Les inventions motrices de cette ériode sont liés à la va eur et au charbon ; son centre d'activité principal est le Royaume-Uni, puis, quelques décennies plus tard, la révolution industrielle touche la France, et enfin l'Allema ne. La deuxième révolution industrielle commence aux alentours de 1850, et s'arrête aux environs de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les inventions principales de cette période ont un rapport direct avec l'exploitation des découvertes en électricité. Trois facteurs ont permis à cette deuxième révolution industrielle d'aboutir :
· La révolution technologique (Henri Bergson parle de « poussée inventive » duXIXesiècle). Il s'a it d'inventions essentiellement européennes. De nouveaux modes de production a araissent, ainsi ue de nouvelles formes de trans ort chemin de fer et de communication (télégraphe, téléphone). Les matériaux utilisés ne sont plus les mêmes.
· L'accumulation du capital. Puisque la richesse se fonde sur les investissements, on pense à aller chercher l'ar ent chez les particuliers : c'est ainsi que les actions pour des petits porteurs dites « outtelettes du ca ital » deviennent lus courantes au États-Unis ; ailleurs, cela reste mar inal. De plus, la création et le développement des banques de dépôt favorisent aussi la croissance.
· La réor des entreprises, avec deux modifications ma anisation dans la structure, et dans eures : l'or anisation du travail. o Structurellement, on asse d'un atelier familial à l'usine lus de 50 ersonnes , et à la grande firme. On tente de mieux maîtriser les coûts : la maîtrise s'étend de la matière brute au roduit fini, et de nouveaux modes de estion du marché a araissent. Untrust est une com a nie avalant de etites entre rises ui erdent leur indé endance tandis qu'uncartel est une alliance d'entreprises (généralement placées sur le même segment de marché , ces dernières restant autonomes. o  scientifi anisation : l'or araît du uedu travail, une nouvelle notion a  anisationDans l'or travail (OST), avec deux idées : le fordisme et le taylorisme, qui introduisent la production en série, le minutage du travail, et le travail à la chaîne. 
C’est du volet social de ces transformations dont nous allons à partir de ce soir rendre compte.
 
  
Jacquerie et jacqueries des croquants
Au sens strict, laJac uerie ouGrande Jac uerie est san survenu en 1358 dans un soulèvement a les campa nes d'Île-de-France, de Picardie, de Champa ne, d'Artois et de Normandie, lors de la Guerre de Cent Ans dans un contexte de crise oliti ue, militaire et sociale. Ses causes sont multi les, conjoncturelles - ainsi l'impopularité de la noblesse après la bataille de Poitiers (1356) - et structurelles -misère des campagnes dévastées par les armées. Les croquants On appellejacqueries des croquants diverses révoltes populaires du Sud-Ouest de la France aux XVIIeet XVIIIesiècles. Les principales causes de ces révoltes ont été d'ordre fiscal.
Le eu le a elait la noblesse "cro uants", disant u'ils ne demandaient u'à cro uer le eu le. Mais la noblesse retourna ce sobriquet sur le peuple mutiné, à qui le nom de croquants resta. MaisCroquantest un terme in urieux et ils préfèrent s’appeler entre eux lesartavd-ésis ou lesuelosrasch-vse selon les régions.
Ces révoltes ont lieu dans le contexte des uerres de reli ion. À artir de Turenne en Limousin en 1594, elle se répand ensuite dans le Périgord. Massacré par la noblesse en juin 1594, les révoltés rejoignent le cam des ro alistes. En uillet 1595, les cro uants se révoltent à nouveau et, en se tembre, ils combattent la noblesse locale : cette bataille indécise met fin à la révolte.
En Guyenne de 1593 à 1595, des insurrections se développent. Encadrées par les notables royalistes, catholiques modérés ou protestants, partisan d'Henri IV. Leurs principales revendications sont néanmoins tou ours fiscales et l'influence de la uestion reli ieuse est faible. Ces cro uants ont le mépris des villes et leurs principaux ennemis sont les chefs ligueurs. Il arrive que ces révoltés deviennent dan ereux pour le pouvoir ro al, tels les croquants du Lan uedoc massacrés par les troupes royalistes. 
On trouve des révoltes similaires en Bourgogne où les vignerons se révoltent.
Une autr lie l ression fei srcéavleo ltees t dloe urcrdoe qeut adntess  éameuut eps uésc ltaatredn t deann sG ule ecnonnet eexnt e1 6d3e5 .l aÀ  loureirrien ec, oenllteres  sl'oEnstp dauense  à:  llaa  taxe des cabarettiers sur le vin , mais la contestation orte aussi sur les tro fortes tailles et les insur és réclament également une dîme qui ne profiterait qu’aux petits curés, car ils méprisent le haut clergé.
La révolte est proche des petites villes mais voue une haine au pouvoir centralisateur parisien.
En 1636, des soulèvements dans les cam a nes a araissent contre les tailles en An oumois et au Périgord C’est le début de l’une des plus grandes guerres civiles déclenchées par des paysans.
Le duc de La Valette, envoyé par le roi, arrive du Pays basque avec trois mille hommes et met fin à la révolte le 1erjuin 1637 à la bataille de La Sauvetat-du-Dropt. Un millier de croquants meurent..
 
 
 
 
 
 
  
Louis Mandrin Louis Mandrin, né le 11 février 1725 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et mort le 26 mai 1755 à Valence est un célèbre « brigand » dauphinois de l'Ancien Régime. Fils de Fran ois-Antoine Mandrin, négociant marchand de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, et aîné de neuf enfants, il devient chef de famille à 17 ans, à la mort de son ère. Il est issu d'une famille établie autrefois riche mais sur le déclin. Le 27 juillet 1753, suite à une rixe mortelle, Louis Mandrin et son ami Benoît Brissaud sont condamnés à mort. Mandrin est en fuite, mais Brissaud est pendu sur la place du Breuil, à Grenoble. Le même our Pierre Mandrin, son frère, est endu our faux-monna a e. Il déclare alors la uerre aux collecteurs de taxe de la Ferme générale. Les fermiers énéraux sont alors honnis par la population. Ils prélèvent les taxes sur les marchandises la lus connue est la abelle, la taxe sur le sel, mais d'autres marchandises, comme le tabac sont lourdement taxées . Le s stème d'afferma e de la collecte des taxes entraîne d'énormes abus. Les fermiers généraux accumulent des richesses incroyables en ne reversant au Roi que le montant convenu, parfois le quart des taxes qu'ils prélèvent. Mandrin entre dans une bande ui fait de la contrebande, en articulier de tabac, entre les cantons Suisses, Genève, la France et les États de Savoie, alors souverains. Il en devient vite le chef. Il a 300 personnes sous ses ordres et or anise sa bande comme un véritable ré iment militaire. C'est en Savoie duché faisant artie, à l'é o ue, du Ro aume de Sardai ne u'il a ses dé ôts d'armes et de marchandises, se ensant ainsi hors d'atteinte des Fran ais. Dans l'année 1754 il or anise six campagnes. Ne s'attaquant qu'aux impopulaires fermiers généraux, il re oit rapidement le soutien de la population. Il achète en Suisse des marchandises tissus, eaux, tabac, toiles et é ices , u'il vend dans les villes fran aises sans qu'elles soient soumises aux taxes des fermiers généraux. La population est enchantée. Bien vite une interdiction est faite d'acheter ses roduits de contrebande. Mais à Rodez, il rovo ue les fermiers énéraux en obli eant, sous la menace des armes, leurs ro res em lo és à acheter ses marchandises. La Ferme énérale, exaspérée par ce « bandit » qui devient tou ours plus populaire, demande le concours de l'armée du Roi our l'arrêter, dont les chasseurs de Fischer. Mais il arvient encore à se réfugier en Savoie près des deux villes de Pont-de-Beauvoisin. Les fermiers généraux décident alors de pénétrer illé alement dans le territoire du Duché en dé uisant 500 hommes en pa sans. Ils arrêtent Mandrin au château de Rochefort-en-Novalaise râce à la trahison de deux des siens. Lors ue le Roi Charles-Emmanuel III de Sardai ne a rend cette intrusion sur son territoire, il exi e la restitution du prisonnier à Louis XV qui s'exécute. Mais les fermiers généraux, pressés d'en finir avec Mandrin, accélèrent son procès et son exécution. Il est u é le 24 mai 1755, puis roué vif à Valence le 26 mai, devant 6000 curieux, sans ue le su lice ne lui arrache un cri. Au bout de 8 minutes, il est étran lé afin d'abréger ses souffrances.     
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