L Agriculture en Amérique Latine Note de Synthèse
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L'Agriculture en Amérique Latine Note de Synthèse

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Extrait

CHAPITRE 9 : EXTENSIVITÉ ET VOLONTARISM E. LES ACTIVITÉS ÉCONOM IQUES
Le développement économique du continent sud-américain est déterminé par
une dépendance forte (bien que décroissante) à l’égard de l’Europe et se fait donc
en décalage avec celui-ci (la Révolution industrielle en Europe lance le développement agricole
en Amérique du Sud).
I/L’AGRICULTURE ET LE M ONDE RURAL : DES ENJEUX FONDAM ENTAUX DU DÉVELOPPEM ENT
L’agriculture joue un role primordial dans le processus d’élaboration du Nouveau Monde. Ce role se reflète à la fois dans l’histoire de l’agriculture du sous-
continent avec l’élaboration de formes spécifiques d’organisation et encore aujourd’hui où l’agriculture, intimement liée à la problématique du développement,
apparaît de plus en plus comme un moyen d’intégration dans l’économie mondialisée.
1/L’Histoire rurale du Nouveau Monde a connu quatre étapes successives
L’agriculture et l’élevage ont d’abord été les instruments de la conquête de l’espace et de son organisation en territoires.
La conquête visait ici, de même qu’aux Antilles, au contrôle de l’espace, plus pour l’exploitation des Hommes, que l ‘exploitation de la terre.
Elle reste longtemps incomplète et superficielle. Ainsi début XVIII
e
, c’est un espace très majoritairement désert et sommairement approprié. Aux Antilles la
population indigène a été exterminée rendant impossible une mise en valeur rapide.
Le sucre et le tabac sont les seules ressources exploitées systématiquement à cette période, à l’origine grâce aux Portugais
sur le littoral brésilien (Nordeste).
Elles acquièrent un rôle peuplant aux Antilles par le besoin de main d’oeuvre qu’elles suscitent (esclavage), définissant une société divisée entre maîtres et
esclaves. C’est le principal atout économique des colonies américaines. Elles structurent géographiquement l’espace.
L’essor d’une grande activité agricole d’exportation ne prend une réelle importance qu’après 1850 :
Il débute en 1850 quand un cadre libéral a pu être établi par le biais des indépendances et de l’abolition de l’esclavage, mais également au moment où l’essor
européen assure des débouchés.
La deuxième moitié du XIXème siècle est donc marquée par le développement de la deuxième vague de plantations :
La concentration en grande propriété s’accentue (par exemple en Argentine et au Mexique) et génère des inégalités flagrantes sauf quand l’immigration
européenne est importante (propriétés de taille moyenne).
Ces grandes propriétés ont un besoin important en main d’oeuvre qu’il faut fixer par le biais de l’apport de main d’oeuvre indienne ou asiatique (aux Antilles) ou
du système du colonat (nouvelle forme de servage). Cela est facilité par la misère des populations d’affranchis.
Le système de plantation a donc installé un puissant dualisme économique et social qui marque
les structures sociales et économiques :
Ce dualisme social résulte d’abord de l’opposition entre cultures commerciales et de subsistance :
- la première par sa logique de profit, son recours à des connaissances, est incluse dans le système capitaliste, et participe, soit à la création d’une
économie d’enclave quand les grandes puissances sont impliquées (par leurs investissements comme les Etats-Unis), soit à l’ébauche d’un capitalisme
national.
- la seconde est marginalisée à bien des égards : elle se concentre sur les terres les plus pauvres et se limite à l’autoconsommation.
En conséquence il se met en place un fort dualisme social caractérisé par l’opposition entre maîtres des latifundios d’un coté et masse des paysans pauvres
souvent indigène, affaiblie par la disparition progressive des communautés de l’autre. Les relations entre les deux groupes sont de type féodal (colonat,
métayage, saisonniers…)
L’agriculture de plantations élabore une carte nouvelle de l’agriculture latino-américaine :
La spécialisation des régions agricoles se met en place à la fin du XIXème siècle (carte des belts aux Etats-Unis) en fonction de différents critères :
- les données climatiques d’abord : coton au Mexique, Pérou, Nordeste car la sécheresse y est saisonnière; l’élevage et le blé dans la plaine de la
Pampa ; banane dans les régions chaudes et humides d’Amérique centrale.
- la fertilité naturelle des sols est un atout majeur comme dans l’Etat de Sao Paulo et ses «
terras roxas
» (terres violettes), les sols de l’Argentine pour
les céréales, les versants forestiers des régions humides des Andes (Colombie..) pour la banane et le café. D’autant que l’irrigation ne se propage pas
avant l’entre-deux-guerres par manque de moyens ce qui exclut du développement toutes les terres « sèches » (savanes au Brésil..).
- la position par rapport aux grands marchés participe également à la définition géographique du développement en faisant rentrer en compte des
facteurs divers comme celui
du caractère périssable ou non du produit :
-les produits peu périssables (café, céréales, viande) ont pu s’étendre dans les espaces éloignés du tropique Sud.
- la banane (produit périssable), liée au marché des Etats-Unis, est restée localisée en Amérique centrale et en Équateur.
Les années 1930 marquent le début d’une crise agraire complexe qui fait de l’agriculture la clef du sous-développement jusqu’aux années 1980 :
Face aux difficultés de l’agriculture d’exportation confrontée à l’effondrement du prix des matières premières qui entraîne les économies toutes entières, les
États mettent en place des organismes publics de régulation des marchés. (Institut brésilien du café en 1931…)
Cependant cette sollicitude de l’État à l’égard de l’agriculture d’exportation apparaît inadéquate, en effet, certains
économistes (Josué de Castro) rendent ce
secteur responsable du sous développement en raison de la DTE. Celle-ci intervient non seulement dans l’échange de produits industriels du Nord contre des
produits agricoles mais également à l’intérieur même des échanges agricoles puisque dès 1950, le continent devient importateur de produits agricoles! De plus,
l’État aide surtout les producteurs exportateurs aisés.
L’agriculture est souvent négligée dans les politiques de développement. Considérée comme archaïque, elle doit fournir les matières premières pour l’industrie
(50% des industries dans les années 1960 sont des activités de transformation de matières premières animales ou végétales)
et des aliments à bas prix pour le
secteur urbain. Ces bas prix ont des effets destructeurs sur la masse des
paysans pauvres, contrainte à l’exode vers les grandes exploitations ou les villes (pau
de araras
Brésil).
La crise agraire est aggravée par l’explosion démographique que l’exode rural ne compense pas (au Mexique, la population rurale double entre 1930 et 1980).
La croissance démographique remet en cause les relations traditionnelles de travail notamment au Brésil où le système du colonat (réponse à la rareté de la
main d’oeuvre) est abandonné et laisse sans travail de nombreux paysans (expulsion des colons des grands domaines), qui deviennent des saisonniers ou des
journaliers.
Cette crise agraire se manifeste par une profonde crise de l’emploi (33% de sous-emploi dans les campagnes, 50% dans les villes). Le monde rural reste ainsi en
grande partie en dehors de la société de consommation et donc du développement.
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