La paix française et le traité de Paris La question qui se posait ...
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La paix française et le traité de Paris
La question qui se posait devant le gouvernement royal était donc celle de la paix
française à rétablir, celle de négocier le traité que l’on appelle le premier traité de Paris avec les
Alliés. Avec le retour du Roi, c’est la possibilité de l’organisation d’un gouvernement régulier.
Talleyrand, cantonné d’ailleurs dans la politique extérieure, devient ministre des Affaires étrangères
le 13 mai. L’objet de la politique du gouvernement et celle des ministres et des gouvernements
alliés, de l’autre côté, est, en même temps, avant que ceux-ci quittent la France, d’établir la
Constitution française – ce sera la Charte – et la paix : ce sera le traité de Paris du 30 mai.
Les conceptions de Louis XVIII et de Talleyrand en matière de politique étrangère.
Leurs conceptions sont analogues bien qu’ils ne se soient pas mis d’accord à l’avance,
mais ni l’un ni l’autre ne sont des gens de la Révolution : ce sont des gens du XVIII
ème
siècle et ils
ont, en matière de politique étrangère des conceptions semblables.
Ces conceptions font en réalité revivre le système qui a été celui de la France sous le
règne de Louis XV et de louis XVI, ce système dont nous trouvons déjà la conception chez le
marquis d’Argenson, le ministre des Affaires étrangères, qui écrivait dans ses Mémoires
1
«
ce n’est
plus le temps des conquêtes ; la France a de quoi se contenter de sa grandeur et de son
arrondissement ; il est temps enfin de gouverner, après s’être tant occupé d’acquérir de quoi
gouverner
». C’est la conception de Montesquieu, développée dans l’Esprit des lois ; Montesquieu
voyait un rapport nécessaire entre la grandeur d’un État et sa constitution ; les limites sont
marquées, dans l’esprit de Montesquieu, non pas par des fleuves ou des montagnes, mais par le
caractère des habitants et par l’économie de leurs intérêts : «
C’est une bonne fortune pour la
France que son territoire soit proportionné à sa puissance et au génie tempéré de ses habitants
» ;
il en développe la théorie dans l’Esprit des Lois
2
. Surtout, c’est la conception de Vergennes, le grand
ministre des Affaires étrangères de Louis XVI, et c’est Vergennes qui est le maître, en politique
étrangère, de Louis XVIII, de Talleyrand et de cette génération qui prend la direction de la France
en 1814.
Le meilleur énoncé de la politique de Vergennes, nous le trouvons dans le mémoire qu’il
a adressé à Louis XVI le 12 avril 1777, pour le dissuader de s’associer aux dessein de Joseph II sur
la Bavière, en échange des Pays-Bas, offerts à la France. Ce mémoire, que je vais vous analyser,
vous montre la philosophie en quelque sorte de politique étrangère qui est celle de la France à la fin
du XVIII
ème
siècle et dans la première moitié du XIX
ème
.
Vergennes conseille à Louis XVI de ne pas céder à des tentations d’annexion qui offrent
plus d’inconvénients que d’avantages, sans parler, dit-il «
de la perte de l’opinion, qui serait de
toutes la plus regrettable
». Il ne faut pas s’associer au système prussien de partage de territoires :
«
Où en serait l’Europe si jamais, à ce que Dieu ne plaise, ce monstrueux système venait à
s’accréditer ? Tous les liens politiques seraient dissous, la sûreté publique serait détruite, et
l’Europe n’offrirait bientôt plus qu’un spectacle de confusion
». Au contraire, c’est dans une
politique de modération qu’il voit la meilleure solution : en renonçant aux conquêtes, la France
contraindra les autres à y renoncer aussi ; elle groupera autour d’elle, par son désintéressement tous
les États menacés, dont la coalition se ferait automatiquement autour de la France. «
Le Roi doit se
faire le tuteur des princes faibles. Cette politique a fait depuis plusieurs siècles la grandeur, la
sûreté et la gloire de cette couronne. Le système qui assure l’influence de la monarchie française
sur toutes les affaires de l’Europe st devenu également pour elle un droit et un devoir
». En
travaillant à la paix générale, dit-il, la France travaille pour son propre bien et elle assure sa
suprématie. «
Constituée comme elle est, la France doit craindre les agrandissements, bien plus
que les ambitionner... elle a en elle-même tout ce qui constitue la puissance : un sol fertile, des
1
.- Tome I, page 29
2
.- Livre IX, chapitre VIII.
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