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168

Langue

Français

1893
Décembre
 Le Figaro, 10 décembre 1893
Le Figaro : n° 344
Le Figaro
Explosion d’une Bombe À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Hier, pendant la séance de la Chambre, une bombe a éclaté avec un effroyable fracas, blessant une cinquantaine de personnes et répandant une poussière noire à travers toute la salle. Jusqu’au soir, le Palais Bourbon a été transformé en une vaste ambulance, encombrée e brancards, d’infirmiers et de matelas, tandis qu’une instruction judiciaire était tout aussitôt commencée.
Voici les détails recueillis par nous, heure par heure, sur cet horrible attentat qui n’a fort heureusement occasionné aucune mort, mais qui causera une légitime émotion dans la France entière.
Nous donnons d’abord le récit initial de notre collaborateur Paul Hémery, qui assistait à la séance dans la tribune des journalistes, et qui par conséquent, a été la premier témoin de cet attentat :
L’EXPLOSION « Il était environ quatre heures. Placé au premier rang de la galerie du premier étage qui fait face à la tribune et au président de la Chambre, j’ai entendu une formidable détonation et j’ai vu en même temps une lueur vague entourée d’une épiasse fumée.
Un horrible attentat venait d’être commis : une bombe, lancée d’une des tribune du second étage, au dessus de l’extrême droite, avait éclatée avant de toucher le sol, répandant une effroyable pluie de projectiles de toutes sortes, clous énormes, morceaux de zinc ou de plomb, atteignant les députés et les personnes placées dans les diverses galeries ou tribunes, frappant en tous sens et en tous endroits, causant l’émotion la plus poignant. Des cris déchirants s’échappaient de toutes les poitrines, les voix de femmes dominées le tumulte comme dans un épouvantable rêve et donnaient la sensation d’une lente et plaintive clameur.
J’eus d’abord l’impression d’un immense danger, comprenant de suite la nature de l’attentat et redoutant une suite à cette première manifestation : je croyais à une seconde, peut être à une troisième bombe !
Devant l’attitude énergique et résolue du président de la Chambre et du gouvernement, devant le sang froid dont firent preuve tous les représentants du pays, tous les fonctionnaires qui assistaient à la séance et tous les représentants de la presse, le même sentiment se dégagea aussitôt : on avait échappé au premier danger et on attendait avec courage, ignorant les malheurs causés, les conséquences de cet affreux crime.
M. Charles Dupuy, ainsi qu’on le verra plus loin, dans le compte rendu de la séance a donné l’exemple du devoir, et on ne saurait trop le féliciter en cette circonstance : quand il a quitté la salle des séances, il a d’ailleurs été l’objet d’une manifestation sympathique qui a du lui aller au cœur.
La bombe à été lancée de la seconde tribune publique, située à la droite du président de la Chambre, au deuxième étage, et à éclatée à hauteur de la galerie du dessous, emportant dans un immense tourbillon tout ce qu’elle rencontrait devant elle.
Plusieurs députés ont été renversé ; l’abbé Lemire est projeté sur le sol, il est atteint par un projectile derrière la tête et reçoit une blessure profonde. D’autres députés sont blessés : MM. De Lanjuinais, Leffet, le baron Gérard, Sazenove de Pradine, de Montalembert, Charpentier, de Tréveneue. On les entoure, on les emporte dans les bureaux pour leur donner les premiers soins.
M. Ch. Dupuy, au fauteuil, a eu le cuir chevelu déchiré par un clou.
Détail curieux : le bureau du secrétaire général de la présidence, M. Pierre, qui se trouve derrière le fauteuil du président, est couvert d’une couche épaisse de poussière, que l’on se garde d’enlever, cette poussière devant servir à faire des expériences chimiques.
De nombreux députés ont les épaules recouvertes de cette même poussière : MM. Georges Cochery, Marcel Habert ont comme un
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