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Centre Humanismes, gestions et mondialisation HEC Montréal LA RÉVOLUTION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES 1DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS Renée Bédard et Alain Chanlat Certaines des difficultés économiques que nous connaissons actuellement sont l’expression des soubresauts d’une époque déclinante, d’autres phénomènes sont des signes avant-coureurs de l’avènement d’une nouvelle société. Mais comme les deux événements se produisent simultanément dans l’espace et dans le temps, il est difficile de les distinguer. Les premiers exigent le retrait, les seconds le développement. Cette simultanéité affecte non seulement le domaine économique mais également toutes les sphères humaine, culturelle, politique et sociale. Depuis quarante-cinq ans, des bouleversements irréversibles se sont produits, qui reposent sur des bases ne correspondant plus aux caractéristiques de la société marchande, industrielle et manufacturière. Dans l’histoire de l’humanité, l’invention du premier ordinateur en 1946 s’avérera plus qu’une simple innovation technique, il symbolisera une véritable rupture. En effet, le mariage de l’informatique et des télécommunications engendre une nouvelle civilisation qui s’inscrit hors de l’espace et du temps concrets.

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• Publié par: juliaer
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Extrait

Centre

Humanismes, gestions et mondialisation

HEC Montréal

LA RÉVOLUTION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS

1

Renée Bédard et Alain Chanlat

Certaines des difficultés économiques que nous connaissons actuellement sont l’expression des

soubresauts d’une époque déclinante, d’autres phénomènes sont des signes avant-coureurs de

l’avènement d’une nouvelle société. Mais comme les deux événements se produisent simultanément dans

l’espace et dans le temps, il est difficile de les distinguer. Les premiers exigent le retrait, les seconds le

développement. Cette simultanéité affecte non seulement le domaine économique mais également toutes

les sphères humaine, culturelle, politique et sociale.

Depuis quarante-cinq ans, des bouleversements irréversibles se sont produits, qui reposent sur des bases

ne correspondant plus aux caractéristiques de la société marchande, industrielle et manufacturière. Dans

l’histoire de l’humanité, l’invention du premier ordinateur en 1946 s’avérera plus qu’une simple innovation

technique, il symbolisera une véritable rupture. En effet, le mariage de l’informatique et des

télécommunications engendre une nouvelle civilisation qui s’inscrit hors de l’espace et du temps concrets.

Des lieux virtuels émergent qui font fi des contraintes de l’espace matériel, tandis que la vitesse de la

lumière pénètre progressivement toutes les activités humaines de base et vient modifier, par le biais des

nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC), les échanges et la communication

qui, de tout temps, ont été au coeur des relations humaines. Ces innovations technologiques bouleversent

plusieurs des catégories fondamentales de la pensée (le lieu, le temps, la relation, l’action, …) au même

titre que celles introduites, à un autre niveau, par l’ingénierie génétique. Dorénavant, la mise en réseaux

par fibres optiques, en permettant de transmettre et de recevoir des images animées en trois dimensions,

contribue à la construction d’une « réalité virtuelle » — le cyberspace — qui se joue du temps et où les

distances géographiques et sociales sont abolies, où les cercles les plus fermés s’ouvrent et donnent

naissance à des communautés et à des activités nouvelles. Cet univers est aussi inédit que l'a été la

découverte du Nouveau Monde en son temps. Désormais, face à cette réalité nouvelle, trois constats

viennent remettre en cause les manières traditionnelles de prendre des décisions.

LE CHANGEMENT NON SEULEMENT RAPIDE MAIS PERMANENT

Le domaine des NTIC n’arrête pas de changer, ce qui a pour effet qu’aucun décideur (fonctionnaire,

administrateur, professionnel ou financier), quelle que soit sa bonne volonté, n’est jamais en mesure de

1

Cet article est paru dans la revue

Nouvelles tendances en management

, Montréal, décembre-janvier 2000, p. 15.

Revu et corrigé en février 2003 et en novembre 2008.