Morts par asphyxie
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Description

  • redaction
  • cours - matière potentielle : des successions des sultans
  • redaction - matière potentielle : du jaysh dans l' effondrement moral
  • redaction - matière potentielle : du jaysh
  • mémoire - matière potentielle : et des textes
  • cours - matière potentielle : son séjour au hijâz
  • cours - matière potentielle : exégèse d' al - ifrânî
  • cours - matière potentielle : route
  • cours - matière potentielle : des saisons pluvieuses
  • cours - matière potentielle : la dernière décennie
Les rites de pluie et le champ politico-religieux au Maroc du XIXe siècle : Quand la pluie tue le sultan Jillali El Adnani Les Études et Éssais du Centre Jacques Berque N° 1 - janvier 2011 Rabat (Maroc)
  • armée sultanienne
  • incessante succession de périodes de paix et de périodes de révoltes
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Langue Français

Extrait

Les rites de pluie et le champ politico-religieux
au Maroc du XIXe siècle : Quand la pluie tue le sultan
Jillali El Adnani
Les Études et Éssais du Centre Jacques Berque
N° 1 - janvier 2011
Rabat (Maroc)Les rites de pluie et le champ politico-religieux
eau Maroc du XIX siècle : quand la pluie tue le sultan
Jillali El Adnani
ﺺﺨﻠﻣ

نﺎﻄﻠﺴﻟا ﺮﻄﻤﻟا ﻞﺘﻘﻳ ﻦﻴﺣ : ﺮﺸﻋ ﻊﺳﺎﺘﻟا نﺮﻘﻟا بﺮﻐﻣ ﻲﻓ ﻲﺳﺎﻴﺴﻟا- ﻲﻨﻳﺪﻟا لﺎﺠﻤﻟا و ﺮﻄﻤﻟا سﻮﻘﻃ
ﻲﻧﺎﻧﺪﻌﻟا ﻲﻟﻼﻴﺠﻟا

وأ ﻲﻴﺒﻌ ﺷ / ﻲﺴ آوﺪﺛرأ ،ﺮ ﺑﺮﺑ / بﺮ ﻋ تﺎﻴ ﺋﺎﻨﺘﻠﻟ ﺎﻳﺪ ﻐﻣ اﺪ ﻓار ﺲ ﻘﻄﻟ ا و ﺮﺤﺴ ﻟا لﺎ ﺠﻣ ﻞﻜ ﺷ ﺪ ﻘﻟ
حﺮ ﻄﻟا اﺬ ه ﺔﺷﺎﺸ ه لوﺎﻨ ﺘﺑ ﺔ ﺳارﺪﻟا ﻩﺬ ه ﻲ ﻨﻌﺗ . ﺔﻠﻴ ﺒﻘﻟا ﺔﻄﻠ ﺳ و نﺰ ﺨﻤﻟا ﺔﻄﻠ ﺳ ﻦﻴ ﺑ ضرﺎﻌﺘ ﻠﻟ
ﺔﻴﻋﺮﺸ ﻟا ﻲ ﻔﻈﺗ نأ ﻦ ﻜﻤﻳ ﺐﺨﻨ ﻟا و ءﺎ ﻤﻠﻌﻟا جرﺎ ﺧ ﻦ ﻣ ﺎﻓاﺮ ﻃأ نأ ﻒﻴ آ نﺎﻴ ﺒﺗ ﻮ ه ﺎﻬﻓﺪ ه نأ ﺎ ﻤآ
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Résumé
Le domaine de la magie et du mythe a souvent nourri la dualité arabe/berbère, orthodoxie/culture
populaire ou encore pouvoir mahkzen et société tribale. Cette étude traite de la fragilité de ces oppositions.
Nous avons tenté de montrer à quel point la légitimité du pouvoir politique n’est pas souvent une affaire de
savants et d’élites. Elle peut être accordée au sultan par le biais de rites populaires réinterprétés et admis dans
le discours officiel. On verra qu’il s’agit dans cet article de tribus qui réclament un pouvoir ferme face à un
sultan qui est prêt à se sacrifier pour le bien de ses sujets en accomplissant la prière de la pluie. C’est dire
combien ce mythe introduit et utilisé par l’historiographie officielle montre que les protagonistes peuvent
manier les mêmes armes pour des fins qui paraissent à la fois contradictoires et complémentaires.
Mots-clefs : Maroc, légitimité, historiographie, makhzen, tribu, confrérie, magie, rites populaires, rite de pluie

Sommaire

eLes rapports entre les tribus et le makhzen d’après l’historiographie marocaine du XIX siècle ............................3
Le Kitâb al-Ibtissâm ........................................................................................................................................3
L’œuvre d’Akansûs ou la gouvernance par le « mal » .................................................................................4
L’œuvre d’al-Nâsirî ou la gouvernance par le « bien » ................................................................................7
Rites de pluie : magie, orthodoxie et légitimation politique.........................................................................................8
La prière de la pluie : faveurs et châtiments.................................................................................................8
La pluie, la baraka et le sultan : une autre facette de la légitimation.........................................................9
Conclusion ................................................................... ................................................................................................... 11

1Les rites de pluie et le champ politico-religieux
eau Maroc du XIX siècle : quand la pluie tue le sultan
Jillali El Adnani*
professeur d’histoire
Université Mohamed V, Rabat-Agdal
jillalieladnani@yahoo.fr
« Nous sommes, la seule tribu au monde qui descende du ciel. Le ciel
fait partie des montagnes. Chez nous la pluie ne tombe pas, elle monte »,
Ahmed Abodehman (romancier saoudien), La Ceinture, Paris, Gallimard, 2000,
141 p.


En dehors de l’intérêt accordé à la question proie à des difficultés internes et auxquelles les
de la pluie et des rites qui l'accompagnent par les textes sacrés ne trouvent pas de remède.
ethnographes coloniaux, rares sont les recherches Notre connaissance actuelle est loin de
qui ont traité de la problématique liée aux tensions cerner les questions liées au flux et au reflux du
et aux compromis entre les tribus et le makhzen à pouvoir du makhzen et des tribus sous l'effet de
partir de ces mêmes rites. Pourtant l'historien l'abondance et de la rareté des pluies. Le pouvoir du
Mohammed El Bazzaz a consacré, au cours de la sultan se rétrécit au cours des saisons pluvieuses
dernière décennie, une étude aux famines et aux quand la tribu est « rassasiée » et peut entrer en
épidémies dans l'histoire du Maroc, de même que révolte, sinon c'est le sultan qui soumet le pays en
Nicolas Michel a pu mettre l’accent sur une 2« mangeant » les tribus affamées . Faut-il donc se
« économie de subsistances dans le Maroc pré- fier à l'historiographie marocaine qui s'est accordée
colonial » en s'appuyant sur un riche ensemble de sur un consensus plaidant pour une expression
données mais qui, comme le rappelle l’auteur, devenue célèbre : « le sultan qui grâce à la famine et
posent problème pour le regard et les la sécheresse arrive à soumettre le pays ? ». Ne s'agit-1reconstitutions de l'historien . Ce travail tentera il pas là d'une règle qui ne s'applique qu'aux
donc une étude de ce phénomène mais en moments de crises ? Sinon, quels sont les enjeux et
s´appuyant sur la relation entre ciel et terre et les mécanismes d'un équilibre au niveau des
surtout sur un type de magie qui renvoie à la rapports entre les tribus et le makhzen ? Enfin,
succession de la sécheresse, de la pluie et du peut-on parler d'une histoire marocaine faite d’une
pouvoir politico-religieux. C´est dire que les incessante succession de périodes de paix et de
oppositions classiques entre pays makhzen et pays périodes de révoltes ? Autrement dit, dans quelle
de l´anarchie ou encore entre la plaine et la mesure peut-on considérer une historiographie,
montagne ne seront pas souvent prises en compte. largement préoccupée par l’enregistrement des
La priorité sera donc donnée à cette alliance entre révoltes, des sécheresses et des famines, comme le
le sacré et le profane (baraka et violence) qui a pu reflet de la situation d'un pouvoir makhzenien
souvent venir en aide à un pouvoir politique en toujours en proie à sa tendance dominatrice et d’un
pouvoir tribal souvent à la recherche d'une
* Je tiens à remercier B. Dennerlein du Zentrum moderner « autonomie » ? C'est à partir de cette vision
Orient (ZMO) à Berlin, M. Naciri et A. Sebti pour leurs
précieuses suggestions et remarques.
1 2 M. El Amin El Bezzaz, Tarikh al-maja´at w al-awbia bi al- R. Jamous, Honneur et Baraka, les structures traditionnelles dans le
Maghrib, Rabat, faculté des Lettres et des sciences humaines, Rif, Paris, MSH, 1981, p. 226. L´expression du sultan qui
1992 mange les tribus a été rapportée par les chroniqueurs
N. Michel, Une économie de subsistance, le Maroc pré-colonial, Le marocains et aussi par les lettres sultaniennes (information
Caire, IFAO, 1997, 2 vols. fournie par A. Sebti).
2historienne et anthropologique que cette étude et le kitâb al-Istiqsâ d’al-Nâsirî. Ces trois écrits ont
tentera de retrouver les lacunes, les divergences et tous été rédigés après les temps des grandes crises
les convergences qui ont souvent rendu difficile notamment les défaites militaires de l’armée
l'étude de la relation tribus/makhzen. C'est marocaine d’abord face aux tribus du moyen Atlas
pourquoi on a choisi de traiter des rites pour entre 1818 et 1822 puis à Isly en 1844 et enfin à
obtenir la pluie et des constructions Tétouan en 1860. Cette prolifération des écrits et
hagiographiques à partir de plusieurs textes des pamphlets relatifs au contact avec les Européens
ehistoriques du XIX siècle dont les conditions et les a été suivie aussi d’une augmentation du nombre des
motifs de rédaction sont aussi ceux qui ont devins et des majdûbs dont celui qui s’était adressé au
engendré les frustrations, les espoirs et les mythes sultan Muhammed IV alors qu’il s’apprêtait à aller à
de cette époque. On commencera par introduire le Oujda pour faire face à l’armée française en 1844, et
lecteur dans cette historiog

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