Psychologues et bénévoles, partenaires ou concurrents ?

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Psychologues et bénévoles, partenaires ou concurrents ?

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Tribune

1

Psychologues et bénévoles,

partenaires ou concurrents ?

Dominique Senasson

,

Psychologue

Hôpital Européen Georges Pompidou - Paris

Service de Psychologie Clinique et de Psychiatrie de liaison

Des questions de territoire viennent poindre aujourd’hui à l’horizon des soins palliatifs,

du côté de l’accompagnement où se côtoient professionnels et bénévoles des associations

.

La fin de vie fascine et devient un point de mire attractif, terrain d’une concurrence entre

initiés et supposés spécialistes de la relation.

Les soins palliatifs ont ouvert une brèche au coeur de la forteresse médicale. Ils font l’objet

d’un enseignement inséré progressivement dans le cursus des soignants et la formation des

futurs médecins. Pour autant l’approche palliative est loin d’être intégrée dans la pratique

médicale et d’innerver concrètement les moeurs hospitalières. La mort reste une forteresse

imprenable et mourir une expérience inédite, profondément singulière, qui renvoie ceux qui

s’en approchent au non-savoir. L’accompagnement offre une alternative, mais il demeure une

carence institutionnelle et sa mise en oeuvre est sans cesse contredite par l’organisation

médicale et ses logiques économiques. La souffrance de la fin de vie a toujours pour écho la

déroute des professionnels et l’agressivité des familles ne fait que croître, envers l’hôpital et

les médecins, dans une confusion des places et des enjeux.

L’histoire avance et recule

Le bénévolat associatif s’est pourtant développé avec une ampleur remarquable, apportant une

réponse d’humanité pertinente et immédiate aux manques pointés par les soignants comme

par la société civile.

Des équipes de bénévoles ont rejoint les professionnels et se sont

mobilisés à leurs côtés pour offrir un accompagnement aux malades et aux proches,

oeuvrant à la prise de conscience solidaire et au développement des soins palliatifs.

L’accompagnement a pris place dans les attentes, mais sans apporter les changements de

logique et de pratique médicales, objets de fortes résistances. Et tandis que court la demande

d’accompagnement, de l’hôpital au domicile, le recrutement des bénévoles atteint un niveau

plateau, qui oblige aujourd’hui à repenser son souffle.

Parallèlement, depuis les années 80

, mouvement précipité par l’épidémie du sida,

les

psychologues sont apparus dans l’espace hospitalier

, de plus en plus hors du champ

restreint de la psychopathologie associée aux troubles psychiatriques. Ils ont investi le champ

psychosomatique,

confrontant leurs interrogations sur les liens psyché-soma et les

répercussions psychologiques de la maladie grave, avec les enjeux collectifs et éthiques

de la santé.

Dès lors, impliqués comme partenaires des somaticiens au sein des équipes, leur

clinique a fait surgir un champ de représentations issu du corpus théorique de la psychanalyse