Approche thérapeutique de l'initiation au Bwiti

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Approche thérapeutique de l'initiation au Bwiti
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Français

 Approche thérapeutique de la prise diboga   dans linitiation au Bwiti  vécue par les Occidentaux Marion Laval-Jeantet
Psychologue clinicienne Enseignante en Anthropologoe et Sciences de l’Art (Universités Paris 1 et Paris 8). aoo@free.fr http://editionscqfd.free.fr/iboga.htm http://loriginel.com/index.php?manufacturers_id=48&language=fr&osCsid=d3628
De plus en plus de voyageurs vont vers les thérapies traditionnelles africaines, alors qu’ils considèrent que la thérapie psychologique ou psychanalytique occidentale s’est avérée insuffisante à régler leur mal-être. Dans le cas du Gabon, la rencontre a lieu dans un processus initiatique au sein de la religion du Bwiti dont les conséquences sont complexes. D’autant plus complexes que " l’outil " thérapeutique utilisé par les guérisseurs est une plante médiatrice, l’ iboga , dont les effets psychotropes et physiologiques s’étalent dans le temps. Quel est l’usage rituel de l’iboga ?  Qu’est-ce qui est en jeu dans ce croisement entre patients occidentaux et thérapie gabonaise ? Comment des patients toxicomanes choisissent ce processus initiatiques comme cure de désaddiction ? Quels " soins " leurs sont effectivement apportés dans ce système thérapeutique ? Mots clefs : ethnopsychiatrie, initiation, iboga, Bwiti, thérapie traditionelle, toxicomanie, approche de la mort.
Qu’est-ce que le Bwiti ? Le Bwiti appartenait au départ au seul monde des Pygmées du Gabon, dont il était la conception religieuse de l’invisible et du divin, sous une forme certainement non ritualisée 1 . Ce monde, les Pygmées y avaient accès de façon empirique grâce à la manducation de bâtonnets de racines d’iboga, dont les effets se font sentir à divers degrés. A faible dose (une lamelle de la surface d’un doigt), l’iboga provoque un accroissement de la perception qui permettait aux chasseurs de mieux sentir le milieu forestier ; ensuite il a un effet stimulant qui permet de rester éveillé plusieurs jours d’affilé. Cet effet, qu’Haroun Tazieff avait éprouvé en escaladant un volcan sous iboga, était déjà bien connu des Occidentaux qui en avaient conçu un dérivé pharmaceutique dans les années cinquante : le lambarène (laboratoire Houdé) vendu jusqu’en 1967, et finalement retiré du marché du fait de stimulations cardiaques excessives chez certains usagers. A plus forte dose, l’iboga provoque de très fortes nausées, des vomissements et un état d’asthénie musculaire durant lequel des visions se manifestent en nombre. Pendant l’initiation, les doses peuvent atteindre plusieurs corbeilles et entraîner des états comateux dont les initiés reviennent avec le sentiment d’être « passé de l’autre côté », d’avoir fait une approche de la mort. Ce qui est généralement douloureux et éloigné de toute impression de plaisir. Ce « passage de l’autre côté », censé permettre une révision de la vie, mais aussi donner des clefs pour le futur est le but recherché de l’initiation, qui n’a généralement lieu qu’une fois dans la vie. Les effets bouleversants de cette étape sur le plan existentiel expliquent pourquoi le culte a essaimé dans toutes les ethnies gabonaises. Si on revient à la racine étymologique du mot « Bwiti », selon M. Okaba, linguiste originaire des Monts du Chaillu, il serait à l’origine une déformation du mot tsogho, bo-hete :
1 Cette assertion est celle de la tradition orale véhiculée par les nganga que j’ai croisé, mais aussi par M. Okaba, anthropologue et linguiste Mitsogho.
1
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