D U de formation l animation d atelier d écriture Université de Provence
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D U de formation l'animation d'atelier d'écriture Université de Provence

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Description

Niveau: Supérieur

  • redaction

  • mémoire

  • expression écrite


D.U. de formation à l'animation d'atelier d'écriture Université de Provence Module ECR D02. Cours d'Annick Maffre « L'Autre » Atelier d'écriture autobiographique Mémoire professionnel de Martine Tridon 2009 – 2010 A l'origine, petite enfant, il y eut la lecture d'albums : je me rappelle un petit livre illustré, dont l'histoire se passait à la ferme. A un moment précis de l'histoire, il me semblait parvenir à entrer dans le poulailler représenté, pour devenir la petite fermière et aller caresser les poussins. La réalité des dessins, devenant étrangement concrète, en trois dimensions, se substituait à celle qui m'entourait à ce même moment. Je renouvelais cette expérimentation, avec toujours autant de délice, de multiples fois, en basculant à volonté dans la réalité du livre. Et je quittais toujours les poussins avec regret, me consolant à la pensée prometteuse de ma prochaine visite. Cette métalepse magique, provoquée par ma rêverie d'enfant, n'est-elle pas une de mes premières expériences de projection ? Le livre arrivait ainsi à démultiplier la réalité et à m'offrir d'autres espaces à découvrir et à expérimenter. Cette anecdote représente ce qu'est pour moi la littérature : une porte ouverte sur d'autres mondes, expériences réflexions et rêves. Préadolescente, je me passionnais pour les aventures du « Club des cinq », heureuse d'être membre incognito de ce groupe d'enfants, et de vivre intensément avec eux, les enquêtes qu'ils menaient toujours avec succès

  • lecture publique des textes

  • atelier d'écriture

  • bibliothèque méjanes d' aix

  • animation de stages de formation en collaboration avec le rectorat d'aix-marseille

  • journée de l'autobiographie


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Langue Français

Extrait

D.U. de formation à l’animation d’atelier d'écriture Université de Provence
Module ECR D02. Cours d’Annick Maffre
« L’ A u t re »
Atelier d’écriture autobiographique
Mémoire professionnel de Martine Tridon 2009 – 2010
A l’origine, petite enfant, il y eut la lecture d’albums : je me rappelle un petit livre illustré,
dont l’histoire se passait à la ferme. A un moment précis de l’histoire, il me semblait parvenir
à entrer dans le poulailler représenté, pour devenir la petite fermière et aller caresser les
poussins. La réalité des dessins, devenant étrangement concrète, en trois dimensions, se
substituait à celle qui m’entourait à ce même moment. Je renouvelais cette expérimentation,
avec toujours autant de délice, de multiples fois, en basculant à volonté dans la réalité du
livre. Et je quittais toujours les poussins avec regret, me consolant à la pensée prometteuse de
ma prochaine visite. Cette métalepse magique, provoquée par ma rêverie d’enfant, n’est-elle
pas une de mes premières expériences de projection ? Le livre arrivait ainsi à démultiplier la
réalité et à m’offrir d’autres espaces à découvrir et à expérimenter. Cette anecdote représente
ce qu’est pour moi la littérature : une porte ouverte sur d’autres mondes, expériences
réflexions et rêves.
Préadolescente, je me passionnais pour les aventures du « Club des cinq », heureuse
d’être membre incognito de ce groupe d’enfants, et de vivre intensément avec eux, les
enquêtes qu’ils menaient toujours avec succès.
A l’adolescence, ce fut le choc des grands classiques : Camus, Dostoïevski, Sartre, Zola,
pour ne citer qu’eux. Parvenue à l’âge adulte, d’autres rencontres littéraires essentielles
jalonnèrent sans cesse toutes les étapes de ma vie, m’apportant des éclairages qui
accompagnaient la succession de mes choix de vie : Marguerite Duras, marguerite Yourcenar, Romain Gary, Virginia Woolf, Carson Mac Cullers, J.D. Salinger, Andreï Tchekhov,
Rabindranah Tagore, Sôseki, Yasunari Kawabata, Robert Walser, Yoko Ogawa, Erri de Luca,
etc… Les auteurs sont mes compagnons de fortune et d’infortune, mes maîtres, mes amis et
mes conseillers, me révélant des visions du monde qui élargissent la mienne, le long de mes
chemins éclairés de leurs lanternes magiques. Ils m’ont appris à comprendre que la place que
j’occupe est liée à ce que je suis et à ce que je sais faire.
Le processus de l’écriture serait lié à la lecture par un mécanisme proche de celui de la
respiration : ainsi l’inspiration correspondrait à tout ce que nous percevons et retenons des
auteurs, et entrerait en résonnance avec tous les apports de nos expériences de vie. Notre
esprit, oxygéné par ces nourritures vitales, aurait besoin alors d’expirer ce que nous pouvons
ou choisissons d’écrire, avec des matériaux, mots et idées, accumulés parfois depuis
longtemps, en strates successives. Ecrire c’est donner forme à nos perceptions du monde, en
retraitant tout ce qui a été gardé consciemment et inconsciemment : cela surgit dans des
nouveaux puzzles racontant le monde. D’abord on se laisse surprendre, mener et emporter par
le flux des mots, qui émergent à l’état brut, pour être laissés tels quels ou bien retravaillés
plusieurs fois. Ecrire c’est fabriquer des formes en rassemblant des éléments épars ou en en
éparpillant d’autres, comme des graines à germer et à semer. C’est inscrire ses passages
terrestres, en jouant avec les mots prévus et imprévus, et les regarder, vus d’avion, pour s’en
instruire ou bien en rire. C’est aussi garder la trace de ce qui nous importe : les traces d’un
être, d’un lieu, d’un moment. Ecrire c’est écouter sa voix et ouvrir des voies pour y chanter
ses musiques : découvrir sa valeur.
Quand j’écris, je vis en temps réel, j’adhère au présent, la main guidée par la dictée de la
pensée. Le temps devient extensible : il se distend, se ralentit ou s’accélère. Les secondes
s’épaississent ou s’amenuisent, au rythme des apnées et des respirations profondes ou
saccadées de l’écriture. Quand j’écris, je me risque en me lançant, avec ou sans filet, pour voir
comment ça rebondit et ça résonne, pour sentir le contact de l’air traversé de la trajectoire et
pour me réfléchir dans les mots. Les forces qui me poussent à écrire sont celles qui me font
explorer le monde, les êtres et moi-même, pour tâcher de saisir quelques bribes des
mécanismes qui actionnent les rouages de vie, pour trouver des fils conducteurs à lier et à
tisser, pour proposer des perceptions du monde qui fassent corps et sens.
Mon envie d’animer des ateliers d’écriture est venue de ma pratique professionnelle.
L’ e x e r c i c e c a n o n i q u e d e l a r é d a c t i o n n é c e s s i t e u n e n s e m b l e c o m p l e x e d e c o m p é t e n c e s : le
soin à apporter à l’élaboration des consignes d’écriture, données en liaison avec l’étude des
textes étudiés en classe ou lus de façon cursive en autonomie, me semblait primordial. Les
consignes sont élaborées en fonction des apprentissages et doivent agir comme des
déclencheurs d’écriture. D’autre part, les réécritures successives des élèves, guidées par mes
remarques inscrites dans la marge, donnaient naissance à des textes riches de forme, de sens et
de symbolique. Je trouve passionnant de constater l’émergence des textes et la confiance que
les enfants, même les plus en difficulté, arrivent à trouver en eux-mêmes, au fur et à mesure
de l’année et des textes qu’ils écrivent. Lorsque je suis arrivée au collège Vallon des Pins, j’ai
entendu parler de la journée de l’autobiographie, initiée par Philippe Lejeune, spécialiste
universitaire de l’autobiographie, journée à laquelle participaient des élèves du collège. Je
trouvais formidable que ces élèves des cités marseillaises, aux trajectoires de vie souvent très
complexes, puissent accéder à une « tribune » où ils parleraient de leur vie individuelle. Et
puis en 2003, je ne me suis plus contentée des devoirs d’expression écrite, et j’ai commencé à
animer des ateliers d’écriture, dans le but de participer à cette journée : dans ces ateliers,
lorsque les élèves écrivent leurs textes, ils sont heureux de s’exprimer et de découvrir ce dont
ils sont capables d’exprimer, en dehors d’un contexte strictement scolaire. Du coup, reprenant
confiance en eux et progressant en expression écrite, dans les ateliers, ils s’investissent
souvent de façon plus affirmée dans leur travail scolaire. Mes ateliers ont été jusqu’à présent, majoritairement destinés au seul public scolaire, (mis à part l’animation d’un atelier d’écriture
de contes traditionnels, en direction de mères d’élèves analphabètes, d’origine étrangère, dans
un projet académique de « liaison parents – école », au début des années 1990). Mes projets
d’écriture sont choisis d’une part en fonction du programme de la classe, d’autre part en
fonction du thème proposé chaque année par l’Association pour le Patrimoine
Autobiographique (APA), présidée par Philippe Lejeune, ou bien encore en fonction des
projets culturels en co-animation avec des comédiens ou des vidéastes.
A force de travailler l’écriture des enfants, la question de ma propre écriture émergeait
subrepticement : une envie d’expérimenter et d’approfondir des textes qui, auparavant ne
prenaient corps que sporadiquement. Et puis il y eut la découverte des ateliers d’écriture pour
adultes : mon premier atelier eut lieu en 2003, l’année où je commençais à participer au projet
de l’écriture autobiographique, dans le cadre de l’APA : ce fut une révélation. Se réunir en
chair et en os, écouter des textes lancés comme déclencheurs d’écriture, être guidé par des
consignes et contraintes, et écrire dans l’urgence du temps imparti avec le risque de lire son
texte et d’entendre ce qui en est dit. Ce jour-là, j’écrivis comme grisée et prise dans une transe
aussi soudaine qu’imprévue. Par la suite, j’ai souvent retrouvé cet état dans les autres ateliers
d’écriture auxquels j’ai participé. De plus c’est l’occasion de faire partager ses goûts
littéraires, d’écouter les textes des autr

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