Démogéographie du grand tronc ferré sud-est (Paris-Lyon- Méditerranée) - article ; n°1 ; vol.22, pg 35-82

Abel Chatelain

Description

Les Études rhodaniennes - Année 1947 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 35-82
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: LES_ETUDES_RHODANIENNES
• Publié le: 01 janvier 1947
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Extrait

Abel Chatelain
Démogéographie du grand tronc ferré sud-est (Paris-Lyon-
Méditerranée)
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 22 n°1-4, 1947. pp. 35-82.
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Chatelain Abel. Démogéographie du grand tronc ferré sud-est (Paris-Lyon- Méditerranée). In: Les Études rhodaniennes. Vol. 22
n°1-4, 1947. pp. 35-82.
doi : 10.3406/geoca.1947.5620
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1947_num_22_1_5620DÉMOGÉOGRAPHIE
DU GRAND TRONC FERRÉ SUD-EST
(PARIS-LYr)N-MEDITERRANEE)
par ЛЬе! Châtelain
( )n a fait en France beaucoup de démographie, mais fort peu de démo-
péo^raphie. ( )r, le ^ré< graphe ne {veut se contenter d'une simple étude de la
population en soi, par l'examen pourtant déjà très instructif de la natalité,
de la mortalité, de l'émigration et de l'immigration. Cette analyse est trop
limitée. La dérno^éo^raphie a un domaine beaucoup plus 1агде et même très
vaste, puisqu'il s'agit de déceler le» rapports entre les phénomènes de popul
ation et le milieu géographique: éléments physiques, humains et économiq
ues. C'est dans la densité de population, ce complexe géographique, que
viennent se conjuguer et se fondre les facteurs les plus divers qui dépas
sent parfois le domaine purement géographique. La densité e>t le moyen
le plus simple et le plus comprélu-nsif de résumer les caractères цеоцга-
phiques ou non d'une région; elle en fait la synthèse sommaire, exprimable
par un chiffre.
( )r, jusqu'à maintenant la plupart des ^éo^raplies ont analysé des den
sités calculées dans le cadre des divisions administratives. Ils ont tenu
compte des facteurs physiques: influence de la mer, nature fies terrains,
altitude et relief, et fies facteurs humains ou économiques (1). Mais beau
coup moins ont essayé fie déterminer út>> zones démo^éo^raphiques pou
vant être représentées par des cartes et établies après tle lon^s et utiles cal-
(i) V<>ir les articles clt- :
Sorrk (Max): Répartition «If» populations dans le Вал-Lançuudoc (Bull. Si>c. I an-
tjnedoc. de Géoyr. XXIX. ioof\ p. 105, 237, jfîj et tirage à part: 07 p., 1 carte hors
texte).
Anfosst (G.): Recherche sur la distribution de la population en Corse (Rec. Trav.
Institut Géugr. alp. VI. igi!\ p. 71-135).
Robert (].): La densité de population des Alpes françaises d'après le dénombre
ment de пш (Rcv. Gé'xjr. alf. VIII. 1020, p. 5-124) éd" (Bull. Soc. de Statist, de
l'Isère. Tome XV, p. 12k).
Parmi les nombreux travaux concernant la France, voir surtout les thèse> grenob
loises sur les Alpes, particulièrement les thèses d'Aixix A.: L'Oisans au Moyen-
Age (Champion igjg, 255 p.) et l'Oisan.s (A. Colin. Paris. 102g). Voir aussi le-, études
récentes de Blanchard (R.): les Alpes occidentales (Arrault ou Arthaud. en cours
de publication depuis ig^.S. 7 volumes parus) et de Onde (H.): l'Occupation humaine
dans les massifs .savoyards internes, étude critique historique et démographique
(Grenoble et Paris, Arthaud. 1942, 1 vol. in-R IX. 359 p., 16 fijr. et б pi. photos).
Sur la démoííéo^raphie, voir: Abel Châtelain: Démographie et démo^éo^raphie, à
propos d'ouvrages récents (Etudes Rhodaniennes, XX, 1945, p. 201-204). '
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culs.. Ces nouvelles densités zonales sont nécessaires pour mieux comprendre
et analyser les rapports entre les phénomènes de peuplement et ceux de la
nature: et de l'homme. Certains géographes (2) ont déjà tracé ces zones;
en partant d'éléments physiques,, mais pourquoi ne pas- essayer de les
déterminer en tenant compte des facteurs humains ou: économiques? Une
route, une: voie navigable, une ligne de chemin, de fer, un. bassin minier."
un port, une ville ont autant d'influence,, sinon- plus, sur la. distribution de
la population que les facteurs physiques. Ces zones démogéographiques sont,
plus parlantes que les densités établies dans des cadres purement administ
ratifs ; elles peuvent : révéler de précieuses indications sur l'évolution- des
densités: de population.. Celles-ci, en effet, n'évoluent que sous 4'influence
humaine car les - facteurs physiques varient peu.-.
On* voit ainsi i l'intérêt: d'une' analyse- démogéographique - d'une grande
ligne du réseau ferré français tel que le grand tronc de la région Sud-Est:
Paris-Lyon-Méditerranée.- Ligne essentielle dans l'économie nationale, elle-
ne l'est; pas moins pour, le : groupement de la; population/ Elle agit . sur. les
villes comme sur les campagnes ; et: il sera nécessaire d'examiner, la démo
géographie rurale et la' démogéographie urbaine. La. population fixe ou
statique sera seule étudiée à l'exclusion de la population mobile donnée par
la circulation des voyageurs et" qui fait aussi. partie de kudémogéographie.\
Mais des recherches nouvelles supposent • des méthodes nouvelles ; : celles-ci
doivent' reposer nom seulement sur. des données scientifiques précises, mais
faire appel à des représentations cartographiques qu'il: faut d'abord mettre
au point..
/. Les- méthodes d'analyse:.
Nous ne chercherons pas - à examiner ici comment la population ;, peut."
varier.- en fonction de la natalité et de la:mortalité, car nous retiendrons
qu'en démogéographie, il y a un brassage humain: qui a pour base :-les- pos
sibilités 'de -vie; '.l'homme se. porte là où il peut vivre. Il '.peut" y avoir une-
forte natalité en un. lieu sans entraîner pour cela un: accroissement. de den
sité;; la famille nombreuse cherchera ailleurs les ressources nécessaires à
son entretien afin de nepas diminuer, son niveau de vie..
La démocartographie (3) restera toujours la base la plus sûre de la- démog
éographie. La représentation graphique ou cartographique permetd'utiliser
(2) Voir: Martonxe (E..fle): Recherche sur la .distribution géographique de la
population en Valachie (Paris, Colin 1903; Thèse complémentaire).
Robert ( E.) : Densité de population . en Bretagne, calculée par. zones - d'égal éloi-
tnementde la mer (Annales de géographie. XIII. HJ04. p. _'д6-за>, i carte. Ed?
{Travaux Châtelain' du Laboratoire (Abel): Les de densités Géographie de population de l'Université dans de le RennesN" Jura méridional 4. 1005). (Etudes
Rhodaniennes XVIII, 1942, p. .41-60, .8 fig.).
(3) Du Bus: La . Démocartographie de la . France (thèse complémentaire. Paris.
Alcan, 19,51, 205 p.) donne la liste des travaux faits avant 1931. Pour le P.L.M.voir
p. 145-146 la liste des cartes concernant le trafic des- voyageurs, le trafic rapporté
xix" à la population >iècle. desservie par .le réseau, le nombre quotidien de trains vers la. fin. du DĚMOGĚOGRAPHIE P.L.M. 37
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de façon parlante des .statistiques nombreuses et encombrantes. Mais il con
vient d'utiliser, en gé< graphie, des données statistiques officielles précises
se rapportant à des circonscriptions administratives conventionnelles. L'a
daptation géographique la plus simple consiste donc à employer les divisions
administratives les plus petites (4) ("communes, cantons) et à les grouper
dans des zones géographiques déterminées: zones équidistantes par rapport
à la ligne ferrée. Pour entreprendre un tel travail, il faudrait avoir à sa
disposition tous les registres départementaux de dénombrement des XIXe et
xx° siècles (5) et voir à quelle zone déterminée les personnes de telle habi
tation appartiennent. Mais ce labeur, en ce qui concerne notre sujet, serait
énorme; il porterait sur dix-huit départements de Paris à Menton. Faut-il
avoir recours al<»rs à des calculs compliqués pour les communes à cheval
>ur deux zones, tri tenant compte de la population moyenne des lieux ha
bités comme l'a fait en Bretagne E. Robert quand il détermine les densités
de population par rapport à la mer? Ce procédé enlève aux statistiques offi
cielles la seule, qualité