JANVIER UNIVERSITE PARIS PANTHEON SORBONNE MASTER PRO ETHIQUE APPLIQUEE MISSION EGALITE DES CHANCES ET DIVERSITE FONDATION PARIS DAUPHINE Mlle Amira ABDELWAHAB M Julien PERRICHON Mlle Hortense PUCHERAL
43 pages
Français

JANVIER UNIVERSITE PARIS PANTHEON SORBONNE MASTER PRO ETHIQUE APPLIQUEE MISSION EGALITE DES CHANCES ET DIVERSITE FONDATION PARIS DAUPHINE Mlle Amira ABDELWAHAB M Julien PERRICHON Mlle Hortense PUCHERAL

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Description

Niveau: Supérieur, Master
3 JANVIER 2011 UNIVERSITE PARIS 1, PANTHEON-SORBONNE MASTER 2 PRO ETHIQUE APPLIQUEE MISSION EGALITE DES CHANCES ET DIVERSITE, FONDATION PARIS DAUPHINE Mlle Amira ABDELWAHAB M. Julien PERRICHON Mlle Hortense PUCHERAL

  • egalité

  • massification scolaire

  • modèle de la ségrégation raciale

  • justice sociale

  • possibilité de distinctions raciales et de statistiques ethniques

  • codes sociaux de la réussite

  • élèves méritants


Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2011
Nombre de lectures 142
Langue Français

Extrait

JANVIER 2011
UNIVERSITE PARIS 1, PANTHEON-SORBONNE
MASTER 2 PRO ETHIQUE APPLIQUEE












MISSION "EGALITE DES
CHANCES ET DIVERSITE",
FONDATION PARIS DAUPHINE











Mlle Amira ABDELWAHAB
M. Julien PERRICHON
Mlle Hortense PUCHERAL
3 INTRODUCTION





Quelle égalité des chances pour quelle inégalité des chances?

L'égalité des chances, la diversité, la justice sociale; voilà des termes qui font et refont
l'actualité d'une société démocratique et républicaine qui a pourtant été fondée sur le
principe même d'égalité. Pourquoi alors cette attention toute particulière portée à la
question de l'égalité des chances. Quel constat et quel projet cette interrogation
contemporaine révèle-t-elle?

Idéalement, si l’école jouait pleinement son rôle, une société démocratique ne devrait
pas avoir recours à des dispositifs égalité des chances pour rétablir une égalité qui a
été érigée comme principe fondateur de notre République. Ainsi, l’école publique,
gratuite et laïque devait endosser le rôle du régulateur social et devenir par là-même le
lieu où l’origine social d’un individu n’est pas un facteur déterminant pour sa réussite
scolaire et a fortiori son ascension sociale.

Un constat d'échec d'abord. Une panne. L'ascenseur social fonctionne mal, il ne ferait
que descendre. Une partie de la population se retrouve exclue à tel point qu'elle en
aurait elle-même pris conscience. La méritocratie? Oui, mais pour qui? Les grandes
écoles et les établissements d'enseignement supérieur réputés se sont rendus compte
que les critères classiques d'évaluation du mérite étaient peut-être obsolètes. Et si l'on
passait à côté de nombreux autres mérites?

La mise en place, par des grands établissements de renom (tels que l'université
Dauphine, le lycée Henri IV, l'école Sciences Po, l'ESSEC, Polytechnique), de
programme d’égalité des chances, prouve bel et bien qu’il y a une prise de
conscience d'inégalités à combler lorsqu'il s'agit d'accès à l'éducation. C’est justement
dans ce type de programme que la fondation de l’université Dauphine s’est lancée
depuis maintenant deux ans avec la perspective d’intégrer dans son cursus
universitaire, des étudiants issus d’établissements difficiles situés dans les banlieues
défavorisées. Les modalités de chaque programme s'expriment différemment mais
l'objectif est le même: la même chance pour tous. L'entreprise est colossale et les
effets ne sont pas nécessairement à la hauteur des idéaux à atteindre.

La massification scolaire, la mise en place progressive du collège unique à partir des
années 60 et enfin le grand mot d’ordre des années 80 « 80% au bac » a
considérablement modifié le paysage de l’école française et a vu naître dans un même
temps, une école démocratique complexe, parfois ségrégative, qui, en dépit de l’idéal
qu’elle porte, a souvent bien du mal à satisfaire l’ambition de sa politique.

Or, le pivot de l’école démocratique se fonde sur le mérite, il semble être le moyen le
plus objectif et le plus juste de départager les individus et d’assurer une réussite
scolaire aux élèves méritants, qui ont fait preuve de détermination et de volonté pour
accéder aux meilleures places. Pourtant, il semblerait que ces dernières soient le plus
4 souvent accordées et réservées aux individus « d'une classe dominante», socialement
et culturellement avantagés, tenant entre leurs mains les codes sociaux de la réussite.
Philosophiquement, le mérite apparaît être une notion insondable et imprécise, si par
définition le mérite est ce qui rend digne une personne de récompense et d’estime, au
sein de l’école, cette définition ne va pas nécessairement de soi quand il s’agit de
prendre en compte tous les facteurs qui influencent ce principe. Il porte en lui des
valeurs, parfois morales, qui ne se prêtent pas absolument à une analyse rigoureuse et
impartiale. Seulement, l’école démocratique et la société en général – ce serait un
abus de penser que l’école est la seule responsable des inégalités sociales, elle
s’inscrit avant tout dans un système qui dépasse l’institution scolaire- reposent sur le
mérite comme garant formel de l’égalité et de la réussite. Ainsi, pour tenter de rétablir
cette égalité parfois malmenée, au nom de l’égalité des chances, des dispositifs sont
nés afin d’offrir la possibilité, aux élèves méritants issus de quartiers défavorisés, de
mettre à jour leurs talents et de s’engager dans la voie des études supérieures. Notre
objet d’étude, le dispositif égalité des chances de l’Université Dauphine, s’inscrit dans
cette ambition, l’établissement souhaite promouvoir la diversité en permettant aux
élèves méritants d’intégrer cette université réputée.

A l’aune d’une enquête sociologique et d’une analyse conceptuelle, nous allons
interroger ce principe et tenter de comprendre les enjeux qu’il implique. En effet, sur
quelle théorie repose ce principe ? Quelle conception du mérite et a fortiori de la
justice sociale engendre-t-il ? Une analyse des inégalités scolaires au sein de l’école
démocratique nous mènera ensuite à interroger le principe même d’égalité des
chances qui, en fait, ne repose pas sur un principe d’égalité mais sur une théorie de la
justice comme équité, enfin, nous examinerons ce qu’implique cette conception du
mérite, a fortiori de la justice sociale fondée sur la responsabilité individuel.

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1ère PARTIE :

VUE D'ENSEMBLE DES INITIATIVES
POUR L'EGALITE DES CHANCES

















6 I. LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE


Aux Etats-Unis, la question de l'égalité des chances s'est d'abord posée au
sujet de l'accès au travail. Après avoir été traités en égal dans l'armée, les Afro-
Américains de retour du front se retrouvèrent à nouveau victimes de discriminations
et exclus de la force de travail, dans l'impossibilité de bénéficier de la croissance
économique qui s'opérait alors.

Le terme "Affirmative Action" (discrimination positive) apparaît, pour la première
fois, dans l'ordre exécutif n°10925 émit par le président Kennedy en 1961, qui enjoint
toute entité fédérale à prendre les mesures nécessaires afin que l'accès à l'emploi ne
soit pas soumis à des critères raciaux.

Malgré ces initiatives officielles, les minorités ethniques étaient encore sous-
représentées, notamment parce que leurs niveaux de qualifications étaient inférieurs
pour des emplois de plus en plus techniques.

C'est pourquoi le problème de l'égalité des chances s'est très rapidement déplacé vers
la question de l'accès à l'éducation ; à une époque où les établissements
d'enseignement primaire, secondaire et supérieur fonctionnaient encore sur le modèle
de la ségrégation raciale et que les établissements réservés aux Afro-Américains
étaient encore trop peu nombreux et à mauvaise réputation. Le sociologue James
Coleman publie, en 1966, un rapport sur les inégalités dans l'éducation dans lequel il
démontre que les inégalités en matière de réussite scolaire sont le fait de la
ségrégation raciale et non des différences de moyens entre les établissements
scolaires.

Les initiatives en faveur de l'égalité des chances dans l'éducation aux Etats-Unis ont
surtout été des démarches personnelles et sont le produit de nombreux procès
juridiques. Un des premiers cas fût celui de Brown v. Board Of Education : Linda
Brown, Afro-Américaine,

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