Les courants artistiques et économiques de l industrie céramique dans l Antiquité. D Arezzo aux confins de l Empire à travers la Gaule romaine - article ; n°1 ; vol.12, pg 115-126
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Les courants artistiques et économiques de l'industrie céramique dans l'Antiquité. D'Arezzo aux confins de l'Empire à travers la Gaule romaine - article ; n°1 ; vol.12, pg 115-126

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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1973 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 115-126
Dr M. VAUTHEY et P. VAUTHEY,
Les courants artistiques et économiques de l'industrie céramique dans l'Antiquité, d'Arezzo aux confins de l'Empire à travers la Gaule romaine.

L'étude de la céramique sigillée de l'époque romaine, véritable « fossile directeur » au point de vue archéologique général, peut contribuer à une meilleure connaissance des courants artistiques et économiques entre Gaule du Sud, Gaule Centrale et Gaule de l'Est.
En réalité, le problème dépasse les limites de la Gaule et ces courants artistiques et économiques doivent être envisagés, d'Arezzo, berceau de la sigillée italique, jusqu'aux confins de l'Empire et aux différents limes.
Des officines de la péninsule (Arezzo-vallée du Pô) l'on assiste à un rayonnement et à une diffusion d'influence qui, à travers les succursales provinciales et les ateliers indigènes, vont se manifester dans les trois grands groupes d'ateliers en Gaule puis se propager en éventail aux confins de l'Empire, jusqu'aux pays breton, belge, rhénan et danubien.
L'évolution et l'expansion économique ont varié dans le temps, principalement du règne d'Auguste à ceux des Antonins, avec des cheminements considérés actuellement comme classiques, mais parfois avec des courts-circuits, ou des relais. Tout se passe comme si, dans une assez longue chaîne évolutive, des maillons manquants apparaissaient tout à coup, comblant un vide et éclairant l'histoire des officines céramiques ; c'est le cas par exemple de l'activité précoce de Lezoux dès le règne de Tibère et de celle des ateliers de la Muette à Lyon, qui constituent le lien et assurent la continuité entre les officines italiques et les ateliers gaulois.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 38
Langue Français

Extrait

Dr Max Vauthey
Paul Vauthey
Les courants artistiques et économiques de l'industrie
céramique dans l'Antiquité. D'Arezzo aux confins de l'Empire à
travers la Gaule romaine
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 12, fascicule 1-2, 1973. pp. 115-126.
Résumé
Dr M. VAUTHEY et P. VAUTHEY,
Les courants artistiques et économiques de l'industrie céramique dans l'Antiquité, d'Arezzo aux confins de l'Empire à travers la
Gaule romaine.
L'étude de la céramique sigillée de l'époque romaine, véritable « fossile directeur » au point de vue archéologique général, peut
contribuer à une meilleure connaissance des courants artistiques et économiques entre Gaule du Sud, Gaule Centrale et Gaule
de l'Est.
En réalité, le problème dépasse les limites de la Gaule et ces courants artistiques et économiques doivent être envisagés,
d'Arezzo, berceau de la sigillée italique, jusqu'aux confins de l'Empire et aux différents limes.
Des officines de la péninsule (Arezzo-vallée du Pô) l'on assiste à un rayonnement et à une diffusion d'influence qui, à travers les
succursales provinciales et les ateliers indigènes, vont se manifester dans les trois grands groupes d'ateliers en Gaule puis se
propager en éventail aux confins de l'Empire, jusqu'aux pays breton, belge, rhénan et danubien.
L'évolution et l'expansion économique ont varié dans le temps, principalement du règne d'Auguste à ceux des Antonins, avec
des cheminements considérés actuellement comme classiques, mais parfois avec des courts-circuits, ou des relais. Tout se
passe comme si, dans une assez longue chaîne évolutive, des maillons manquants apparaissaient tout à coup, comblant un vide
et éclairant l'histoire des officines céramiques ; c'est le cas par exemple de l'activité précoce de Lezoux dès le règne de Tibère et
de celle des ateliers de la Muette à Lyon, qui constituent le lien et assurent la continuité entre les officines italiques et les ateliers
gaulois.
Citer ce document / Cite this document :
Vauthey Max, Vauthey Paul. Les courants artistiques et économiques de l'industrie céramique dans l'Antiquité. D'Arezzo aux
confins de l'Empire à travers la Gaule romaine. In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 12, fascicule 1-2, 1973.
pp. 115-126.
doi : 10.3406/racf.1973.1852
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1973_num_12_1_1852LES COURANTS ARTISTIQUES ET ÉCONOMIQUES
DE L'INDUSTRIE CÉRAMIQUE DANS L'ANTIQUITÉ.
D'AREZZO AUX CONFINS DE L'EMPIRE
A TRAVERS LA GAULE ROMAINE
par Dr Max Vauthey et Paul Vauthey
L'étude de la céramique sigillée de l'époque romaine offre au cher
cheur de multiples aspects que des recherches systématiques permettent
de mettre en évidence ainsi que leurs prolongements dans des domaines
très variés des civilisations antiques. En particulier, — et dans le cadre
précisément du présent Congrès, — elle peut être l'objet d'un essai de
synthèse concernant les rapports entre les grandes officines des céra
mistes de la1 Gaule Romaine et le rôle joué, — entre les deux groupes
méridionaux et septentrionaux, — par les officines et ateliers arvernes
et du Centre de la Gaule.
C'est qu'en effet l'histoire de la céramique antique offre une évo
lution double, à la fois au point de vue géographique (de la Méditerranée
orientale au monde italique et à l'Empire romain) et au point de vue
chronologique (des derniers siècles avant Jésus-Christ aux trois pre
miers siècles de notre ère). Cette évolution s'est effectuée d'une façon à
peu près continue au cours de plusieurs centaines d'années, aboutissant
à un prototype céramique technique et artistique, baptisé « terra sigil-
lata » ; cette dénomination est universellement adoptée à l'heure actuelle
et remplace définitivement le terme « poterie samienne ■» utilisé par les
archéologues de la fin du siècle dernier.
La Terra Sigillata mérite certainement l'intérêt dont elle est l'objet
actuellement, en sa qualité de « fossile directeur ■», possédant un carac
tère d'universalité dans le inonde italique et dans l'empire romain et la
valeur d'un témoin chronologique sûr.
Lorsqu'on travaille sur la Terra Sigillata, il est une question qui se
pose à tout esprit curieux d'étymologie, c'est le sens et la signification
de l'expression en question, ainsi que de son précurseur, le terme
« sigillum » .
Si l'on tient au sens étymologique pur et strict, la terra sigillata
concerne :
— soit une céramique ornée de décors obtenus par l'impression de
divers poinçons ou « Sigilla » à l'intérieur d'un moule.
— soit une unie dont la signature de l'artisan apparaît
sur le fond, intérieur et extérieur, par opposition d'un poinçon ou
« sigillum » .
Le sens étymologique s'est progressivement élargi et, par le jeu de Dr M. VAUTHEY ET P. VAUTHEY 116
cette extension, — regrettée par certains, mais adoptée par l'usage, —
le terme « sigillée » s'applique à toute céramique en terre rouge cou
verte d'un beau vernis brillant ayant subi une cuisson à température
assez élevée après engobage dans un bain de barbotine liquide, avec un
coup de feu terminal destiné à assurer le frittage de la pellicule superf
icielle.
Cette sigillée, peut-être originaire de la Méditerranée orientale au
voisinage de l'île de Samos et des Sporades, a eu son « floruit » dans le
monde italique avec ses officines-mères de la péninsule, avec ses succurs
ales provinciales, avec ses ateliers indigènes.
Le sens des courants commerciaux entre Sud et Nord de la Gaule
peut être apprécié d'abord par l'étude de la répartition de la céramique
sigillée du Sud, du Centre et de l'Est de la Gaule, et de sa diffusion
considérée à la fois dans l'espace et dans le temps.
Il s'agit d'abord de la répartition de la sigillée sur les grands habit
ats constitués par les limes de l'Empire romain : limes britanniques
(Mur Antonin, Mur Hadrien avec les grandes forteresses et les entre
pôts de l'intérieur tels que York), limes rhénan depuis PHelinium (vaste
territoire de la partie terminale du Rhin en Belgique et Hollande) ju
squ'aux sites d'Autriche, de Carinthie et de Pannonic (Limes Main-
Neckar-Danube) .
Mais ces grands courants entre Gaule du Sud et Gaule de l'Est et
du Nord ne peuvent être compris que si on les intègre dans les cou
rants à plus grande échelle géographique, c'est-à-dire à partir de la
péninsule italique et du inonde méditerranéen jusqu'à leur expansion
et leur diffusion à travers toute la Gaule et au-delà.
Le haut-lieu de la céramique sigillée italique est Arezzo en Tos
cane. Son premier traitement épigraphique correct est dû à Friederich
Dressel et à Max Ihm dans le Corpus Inscriptionorum Latinarum (re
spectivement en 1899 tome XV et en 1901 tome XI).
Mais cela avait été précédé, — de peu il est vrai, — par le pre
mier traitement archéologique valable, établi dès 1892 par H. Dragen-
dorff, auteur dont la classification reste la base incontestée de toutes
les études qui ont pu suivre.
Actuellement, — c'est-à-dire de 1945 à 1970, — les deux spécialistes
incontestés de la céramique arétine sont les professeurs Arturo Stenico
et Howard Comfort dont les travaux font autorité et ont permis une
connaissance meilleure et plus approfondie de la technique, de l'art
et de la diffusion des produits de la grande métropole qu'était Arezzo1.
Mais à côté d'elle d'autres ateliers ou centres de production céra
mique existaient dans la péninsule italique.
En Campanie c'était Pouzzoles qui produisait également de la céra
mique unie et de la céramique décorée. Si cette dernière avait eu une
distribution régionale assez limitée, il n'en était pas de même de la
céramique lisse dont la diffusion et l'exportation, — sans être aussi
1. Stenico Arturo. — Ceramica arretina a rilievo délia Coll. Pisani-Dossi
del Duseo di Milano. Varese-Milano, 1955, 1 plaquette, 62 pages, VIII planches.

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