LES RÉFORMES DES UNIVERSITES EST-AFRICAINES ET L'ENVIRONNEMENT ...

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Extrait

LES RÉFORMES DES UNIVERSITES EST-AFRICAINES ET L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Hervé Maupeu

CREPAO-Pau

I- L’AIDE OCCIDENTALE AUX REFORMES DES UNIVERSITES EST-AFRICAINES

Dans les années 90 tout particulièrement, les bailleurs de fonds occidentaux ont fortement accompagné les réformes des universités publiques ougandaises et tanzaniennes. À la même époque, les universités kenyanes évoluaient également, mais peut-être pas au rythme souhaité par les organismes d’aide, ni toujours dans le sens du catéchisme prêché. Et surtout, la kleptocratie du i régime de Moi avait progressivement conduit l’aide occidentale à déserter l’État kenyan pour se déverser sur les modèles de reconstruction qu’étaient censés être l’Ouganda et la Tanzanie de l’époque. Depuis l’alternance politique de 2002, l’aide occidentale a retrouvé le chemin du Kenya, mais encore celui des universités, du moins jusqu’à une époque récente.

Nous allons voir le type d’aide amené par les Occidentaux et nous différencierons l’action des grandes fondations américaines qui se sont rassemblées dans le cadre du « Partenariat pour l’éducation supérieure en Afrique » de celle des États occidentaux. Je laisse ainsi de côté l’analyse de ii l’action de la Banque Mondiale qui mériterait à elle seule un article entier . Pour autant, tous ces acteurs de l’aide sont intervenus avec des conceptions implicites relativement similaires qui encodaient leur démarche.

Du non-dit au référentiel de l’aide occidentale aux réformes universitaires est-africaines

Le partenariat pour l’éducation supérieure en Afrique

Ce partenariat rassemble des fondations américaines (Carnegie, Ford, Mac Arthur et Rockefeller) qui pour certaines, et en particulier la Rockefeller et la Ford, connaissent très bien les universités est- africaines et sont habituées à travailler avec elles depuis plusieurs décennies.

Outre cette expertise indéniable, elles sont dotées de moyens financiers importants dont elles peuvent user avec souplesse.

Au regard de ces deux points, on peut interpréter le partenariat de quatre fondations, une pratique peu courante, comme un geste fort visant à souligner d’abord leur conviction que le moment est bien venu pour les réformes des universités africaines, que le contexte politique est enfin propice, que les intéressés ont pris conscience de la nécessité de changer et ils ont des idées pour cela. Ainsi, les quatre fondations se disent prêtes à investir significativement pour aider ce processus de reconstruction.

Comment souhaitent-elles procéder ? En deux temps.