Quelques données sur le régime du Pô - article ; n°255 ; vol.45, pg 257-275
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Description

Annales de Géographie - Année 1936 - Volume 45 - Numéro 255 - Pages 257-275
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Pardé
Marco Visentini
Quelques données sur le régime du Pô
In: Annales de Géographie. 1936, t. 45, n°255. pp. 257-275.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice, Visentini Marco. Quelques données sur le régime du Pô. In: Annales de Géographie. 1936, t. 45, n°255. pp.
257-275.
doi : 10.3406/geo.1936.18632
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1936_num_45_255_18632257
QUELQUES DONNÉES SUR LE RÉGIME DU PÔ
Depuis plus de vingt ans, VUfficio idrografico del Po, dont le pre
mier directeur fut Mr M. Giandotti, a entrepris des observations
variées et sans cesse plus précises et plus nombreuses sur le régime
du grand fleuve italien et de ses affluents. Nous nous proposons
dans cet article, non d'étudier tous les facteurs et tous les éléments
de l'hydrologie padane, mais d'exposer certains faits géographiques
très importants, qu'ont mis en lumière les recherches de l'Office1.
I. — Abondance pluviale
Grâce à l'emploi de très nombreux pluviomètres 2, on trace chaque
année des cartes d'isohyètes (à 1 : 500 000) dont on déduit, par plani-
métrage, les moyennes pluviales.
Voici, pour des périodes de longueur diverse (huit à dix ans seu
lement pour le premier groupe, quatre à huit pour le second, 1833-
1928 pour le troisième, 1920-1931 pour le Pô), les lames d'eau qui
alimentent diverses surfaces réceptrices :
1° Affluents alpestres septentrionaux.
PRÉCIPITATIONS PRÉCIPITATIONS
NON RECTIFIÉES KECTIFIÉES
Tessin à Sesto Calende (issue du lac Majeur) 1 750 1 800 à 1 850
Adda à Lecco (issue du lac de Côme) 1 375 1 470 à 1 520
Oglio à Sarnico 1375 1 525 à 1 575
Mincio à Peschiera (issue du lac de Garde) . 1 250 1 250 à 1 275
2° Secteur alpestre occidental.
Sesia à Ponte Aranco 1 813 ?
Doire-Baltée à Ponte Baio 955 1 250 à 1 300
Orco à Ponte Canavese 1 335 ?
Doire-Ripaire à San Antonino 825 875 à 900
Chisone à Fenestrelle .\ , 834 840 à 850
Varaita à Rore 945 945 à 950
Tanaro à Alexandrie 943 ? à Montecastello 995 ?
Pô à Moncalieri (amont de Turin) 940 950 à 975 ?
1. Lire les nombreuses publications de l'Office, et, en particulier, les Annaliidro-
logici (Rome, Istituto poligrafico dello stato), actuellement 6 volumes par an : trois
pour les Osservazioni, et trois pour les Elaborazione et Studi. Ces derniers ouvrages
abondent en tableaux et figures de toutes espèces, y compris des cartes pluviomé-
triques annuelles, etc.
2. 1124 en 1932, dont plus de 100 enregistreurs et de 70 totalisateurs.
ANN. DE GÉOG. XLVe ANNÉE. 17 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 258
3° Rivières de l'Apennin.
Bormida 116° Parma 1187
Scrivia 1328 Enza 1237
Trebbia ....... 1 4'5 Secchia 1228
Taro 1 366 Panaro 1 096
4° Fleuve principal.
PRÉCIPITATIONS PRÉCIPITATIONS
NON RECTIFIÉES RECTIFIÉES
Pô à Plaisance 1072 1 120 à 1 140
— Casalmaggiore 1 099 id.
— Roncocorrente 1 076 1 110 à 1 130
— Revere 1073 id.
— Pontelagoscuro 1 092 1 120 à 1 130
et 1 200 à 1 220 de 1873 à 1931
Ces chiffres appellent quelques remarques :
1° La plupart d'entre eux comportent des valeurs rectifiées. C'est
que, malgré la remarquable densité du réseau pluviométrique, celui-
ci ne couvre pas avec une densité suffisante certains secteurs alpes
tres au-dessus de 2 000 m. ; or il s'agit des zones les plus arrosées.
D'où, pour les moyennes partielles, une sous-estimation insignifiante
pour l'Apennin et pour les Alpes occidentales, mais plus sérieuse pour
la plupart des tributaires alpestres septentrionaux.
En ajoutant aux pluies écoulées par les cours d'eau certaines
quantités prudemment fixées1 et qui représentent le déficit d'écou
lement annuel probable, on trouve que les planimétrages ont pu
donner, par défaut, des erreurs de 50 à 100 mm. pour le Tessin, de 100
à 150 pour l'Adda, de 300 à 350 pour la Doire-Baltée, etc. Ceci prouve,
une fois de plus, l'extrême difficulté de la pluviométrie dans les bas
sins de très haute montagne.
2° Les précipitations indiquées pour le fleuve principal et appli
cables à 1920-1931 paraissent inférieures à la normale de quarante
ou cinquante ans. D'après des comparaisons avec les chiffres de cer
taines stations qui fonctionnent depuis très longtemps, l'ensemble
du bassin aurait reçu 1 193 mm. (chiffre non rectifié) en 1873-1931,
contre 1 158 en 1914-1932 et 1 092 en 1920-1931. En gros l'infério
rité de cette dernière période par rapport à la normale nous paraît
voisine de 5 à 10 p. 100.
3o Le Pô reçoit plus d'eau qu'il n'en tombe sur le Rhône : 1 200
à 1 220 mm. (chiffres rectifiés), en période normale, contre 1 080.
C'est que ce bassin ne contient pas autant de couloirs très creux,
1. A vrai dire, l'un de nous estime sans doute trop fortes les corrections appliquées
ci-dessus, tout au moins pour la Doire-Baltée. Cependant, les chiffres non rectifiés
impliqueraient des déficits d'écoulement annuels difficilement acceptables, en raison
de leur faiblesse. QUELQUES DONNÉES SUR LE RÉGIME DU PO 259
enfoncés au cœur des Alpes et relativement peu humides, qu'il y
en a dans le domaine rhodanien. La vallée d'Aoste (Doire-Baltée
entre le Paradis et les Alpes Pennines) ou la Valteline (haut Adda),
ainsi abritées, occupent une surface bien inférieure à celle que tota
lisent le Briançonnais, la Maurienne, la Tarentaise, le sillon alpin,
le Valais. Ainsi le Pô se distingue comme le mieux alimenté de tous les
grands fleuves européens (900 mm. pour la Garonne, 920 à 940 pour
le Rhin). Il doit cette circonstance à son vaste pourtour montagneux
sur lequel se modèle un croissant d'intenses pluies de relief.
4° Le secteur occidental, du Grand Paradis à la naissance de V Apenn
in, est le moins arrosé. De ce côté, certaines rivières, si l'on excepte
leurs hauts bassins, ne doivent pas recevoir des moyennes égales à
1 000 mm. : pluviosité des plus maigres pour de si hautes surfaces,
pas supérieure à celle qui nourrit, sous les mêmes latitudes, la Durance
et ses affluents, au Sud du Briançonnais, et très inférieure à celle dont
bénéficient la plupart des autres grandes rivières alpestres de France
et de Suisse (1 400 à 1 800 mm. en général, pour des bassins de
2 000 km2 et plus). Les observations actuelles révèlent des maxima
sur les premiers contreforts des Alpes (1 6C0 mm. au Sud du Grand
Paradis, 1 400 sur la haute Stura di Lanzo, 1 200 sur le Chisone).
Peut-être vers les sommets alpestres les maxima réels atteignent-ils
1 500 ou 2 000 mm., même plus sur le Grand Paradis, le Mont Blanc,
et le versant septentrional de la vallée d'Aoste (flanc Sud des Alpes
Pennines).
5° Les chutes d'eau deviennent bien plus riches sur les affluents issus
de V Apennin dont les crêtes sont exposées à la fois aux pluies venues
de l'Adriatique et aux systèmes nuageux qui ont passé sur la mer
Tyrrhénienne. Dans ce secteur, les reliefs plus élevés du Sud-Est
attirent des maxima supérieurs à ceux qui frappent les bassins plus
septentrionaux : 3 000 mm. pour les cours supérieurs de la Secchia
et du Panaro, 2 600 pour la haute Trebbia et la haute Enza. Mais,
dans le centre de cette région, précisément à cause de l'altitude plus
basse de la barrière montagneuse, les précipitations tyrrhéniennes
s'avancent plus loin à contre-pente vers le Nord-Est : de sorte que.
le Taro, la Trebbia, la Scrivia, moins arrosés vers leurs sources,
reçoivent au total plus d'eau qu'il n'en tombe sur le Panaro et
la Secchia.
6° Le secteur alpestre septentrional, c'est-à-dire le versant Sud des
Alpes centrales, est la zone la plus arrosée de tout le bassin, parce que
le relief, orienté de l'Ouest à l'Est, subit presque de plein fouet l'assaut
des systèmes nuageux adriatiques, poussés par les vents d'entre Sud
et Est. Le Tessin subit un arrosage inconnu partout ailleurs en Europe
pour une telle surface réceptrice : 1 800 à 1 850 mm. pour 6 598 km2
en amont de Sesto Calende. D'autre part les premiers chaînons des •
,
ANNALES DE GÉOGRAPHIE 260
Alpes, d'abord atteints par les offensives nuageuses, paraissent plus
arr

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