Répartition des métiers de tissage de la soie au service de la fabrique lyonnaise en 1936-1937  - article ; n°4 ; vol.14, pg 215-234
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Répartition des métiers de tissage de la soie au service de la fabrique lyonnaise en 1936-1937 - article ; n°4 ; vol.14, pg 215-234

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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1938 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 215-234
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M.-L. Bourgeon
Répartition des métiers de tissage de la soie au service de la
fabrique lyonnaise en 1936-1937
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 14 n°4, 1938. pp. 215-234.
Citer ce document / Cite this document :
Bourgeon M.-L. Répartition des métiers de tissage de la soie au service de la fabrique lyonnaise en 1936-1937 . In: Les Études
rhodaniennes. Vol. 14 n°4, 1938. pp. 215-234.
doi : 10.3406/geoca.1938.5451
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1938_num_14_4_5451RÉPARTITION
DES MÉTIERS DE TISSAGE DE LA SOIE
AU SERVICE
DE LA FABRIQUE LYONNAISE
EN 1936-1937
Par Mlle M.-L. BOURGEON
Marins Moran'd a publié, dans le compte rendu des tra
vaux de la Chambre de Commerce de Lyon pour 1914,
une statistique des métiers de tissage au service de la Fabri
que lyonnaise, accompagnée de. deux cartes et d'un com
mentaire. Depuis 1914 il n'est pas paru de statistique géné
rale de ces métiers, non plus que de carte indiquant leur
répartition dans le Sud-Est de la France.
En juin 19,3(), le Syndicat des Fabricants de Soieries a
reçu les statistiques des métiers de tissage au service de la
Fabrique lyonnaise recueillies par les Inspections du tra
vail des divers départements. Le Syndicat des Façonniers
en gros a fait faire, en 1937, la liste de ses adhérents. Par
une combinaison de ces deux sources, il est possible de se
rendre compte de la situation à peu près actuelle au point
de vue nombre et répartition des métiers.
La comparaison entre les statistiques de 1914 et 1 9.'îf)-.°>7,
de même que la confrontation des cartes de 1914 avec celles
10 21 Г) M.-L. BOURC.KON
(le 1936-.'î7, obtenues grâce aux statistiques, est le sujet de
ce travail (voir carte en annexe in fine).
Des réserves s'imposent sur le bien-fondé de cette compar
aison.
D'abord les statistiques données par le recensement de
1936, recueillies par le Syndicat des Fabricants de Soieries,
indiquent le nombre total des métiers existants et, à coté,
le nombre des métiers en chômage, susceptibles de repren
dre d'une année à l'autre. La carte de la répartition des
métiers en 1936-.')? que nous avons établie représente tous
les métiers : en eiï'et, la proportion du chômage est parfois
considérable, mais il est impossible de savoir dans quelles
limites, à quels moments il augmente, diminue, cesse.
De plus, en 1914, les métiers à bras étaient encore nomb
reux, à domicile en particulier. C'est ce qu'on voit par les
statistiques données dans les départements les plus riches
en tissage de la soie :
MÉTIERS MÉCANIQUES MÉTIERS A BRAS
(pour la seule soierie)
en usines à domicile en usines à domicile
Isère 17.924 11 253 2.375
Loire 8.382 151 0 6.059
Hhône 4.032 1.307 05 0.245
Л l'heure actuelle, voici ce qui correspond à ces chiffres :
METIERS mécanique:; METIERS A H RAS
en usines à domicile en usines à domicile
034 19.532 258 1
3.544 22 Loire 9.715 317
2.004 Rhône. . . . 7.417 420 242
Ce sont donc souvent des métiers à rendement différent
qu'il faut comparer : les à bras tissent naturell
ement beaucoup plus lentement que les métiers mécaniques,
et ceux-ci sont de modèles et de rendements différents. Les
métiers mécaniques eux-mêmes ont subi des perfectionne
ments depuis une vingtaine d'années : de 15 coups à la MÉTIERS Л SOIE, ПК-)0-Г)7 "lil
minute, ils sont passés à l!)()-2()0. La vitesse est d'ailleurs
obligatoirement subordonnée à la qualité du tissu.
Enfin tous ou presque tous les métiers tissent à la fois
soie et rayonne; il n'en était pas de même en 1914. Il est
bien difficile, d'ailleurs, de savoir celui qui, des deux fils,
est le plus rapide à tisser : l'un dit que le fil de rayonne,
plus régulier puisque fabriqué industriellement, va plus vite
en même temps qu'il est plus accessible à toute ouvrière ;
l'autre affirme qu'il préfère tisser le fil de soie, plus fin.
Pour ces trois raisons, on peut bien mettre en parallèle
le nombre des métiers et leur répartition en 1914 et actuel
lement ; mais c'est la répartition seule qui présente un
sens dans l'absolu : elle indique le domaine occupé par
l'activité industrielle soyeuse ; le nombre des métiers n'in
dique pas le degré de cette activité par rapport à 1914 : les
rendements de la production ne sont plus les mêmes.
L'étude successive de chaque département occupé au ti
ssage de la soie met en relief des différences entre les deux
époques.
En Saône-et-Loire, où le nombre des métiers a baissé, les
deux statistiques sont :
1914 2.G92 métiers
1 930-37 1 .555
L'organisation du travail présente également des diffé
rences : en 1914, quatre communes, Chauffailles, Montceau-
les-Mines, Ozolles, Saint-Maurice, ont des usines, pendant
que des quantités de métiers à domicile se dispersent dans
les villages entre la Loire et les limites Sud du département,
si bien que 909 métiers sont en usines, et 1.78,'J à domicile.
Л l'heure actuelle, trois communes réunissent 20 usines -qui
ont 818 métiers, tandis qu'il y en a 7.'î7 à domicile. C'est
(Tailleurs, malgré ce changement de proportions, dans ce
département que se sont le mieux gardés les métiers à
domicile.
La répartition géographique s'en est beaucoup modifiée :
10* M.-L. BOURGEON *>Í8
Io regroupement du tissage dans deux villes surtout, Chauf-
failles et Taneon, est très net, en opposition avec la disper
sion et l'étendue du domaine des métiers qui, en 1914, allait
vers le Nord, jusqu'à Montceau-les-Mines. Il semble qu'il y
ait tendance actuelle à la concentration avec les villes de la
Loire.
Le seul tissage est celui de la soierie, comme en 1914,
avec, seulement, en plus, 15 métiers-maille, c'est-à-dire tr
icotant un tissu- jersey.
La différence de répartition avec 1914 est due sans doute
à l'attirance des régions tisseuses de la Loire et du Rhône.
La diminution du nombre des métiers peut s'expliquer par
le fait que, plus au Nord, les hommes préfèrent gagner
davantage dans l'industrie lourde de Montceau-les-Mines, le
Creusot, Chalon-sur-Saône ; elle est aussi une conséquence
de l'émigration rurale vers les villes. Sans doute faut-il
ajouter que l'élevage pour la fourniture de la boucherie
aux centres industriels voisins est plus lucratif que le ti
ssage à domicile, et semble bien adapté à un pays que tr
aversent les Monts du Beaujolais.
Dans l'Ain, les statistiques montrent aussi une diminut
ion du tissage sur 1914 :
EN USINES Л DOMICILE TOTAL
1914 1.230 métiers f)71 métiers 1.801 métiers
193(5-37.... f)81 49 (530
Moins de la moitié des métiers est conservée. L'organi
sation est, actuellement, le travail en usines surtout, alors
qu'en 1914, le travail à domicile représentait le tiers du
total.
Les métiers-maille se sont introduits à Bourg et Nantua.
L'examen des cartes 1914 et 1936-1)7 indique la suppres
sion du tissage au Nord-Est immédiat de Lyon, là où, en
1914, des métiers en usines et à domicile tissaient la soie
rie, le velours et le tulle. Il est supprimé également dans
de nombreux villages de la rive gauche de l'Ain, qui demeure MihiHiîs л son:, 19.°>(>-.'>7 ±11)
pourtant son domaine le plus fourni actuellement : 11 com
munes y tissent la soie à domicile, et 4 villes y ont des
usines. En dehors de ce groupement au bord de l'Ain, les
trois villes de Bourg, Artemare et Belley ont seules des
usines.
Le voisinage de Lyon explique ici, par l'émigration rurale
vers la grande ville, ainsi que par le développement de l'agr
iculture et de l'élevage pour la fourniture alimentaire du
grand centre de population, l'abandon du tissage. Les usi
nes de production du fil et de l'étoffe de rayonne, installées
au Sud du département, sur les bords du Rhône qui apporte
l'eau, enlèvent de la main-d'œuvre au tissage de la soie,
et peut-être d'autant plus que la production de la rayonne
n'exige pas d'ouvriers aussi habiles. Il est vrai que, comme
partout, et les « soyeux » lyonnais sont catégoriques là-
dessus, le tissage des deux fils : rayonne et soie, se fait

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