UNIVERSITE PARIS I PANTHEON SORBONNE UFR de Science Politique
139 pages
Français

UNIVERSITE PARIS I PANTHEON SORBONNE UFR de Science Politique

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
139 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Niveau: Supérieur, Master, Bac+5

  • mémoire


- 1 - UNIVERSITE PARIS I – PANTHEON-SORBONNE UFR de Science Politique Année universitaire 2007-2008 MEMOIRE DE RECHERCHE Master II Sociologie et institutions du politique ETUDES EUROPEENNES ET SCIENCE POLITIQUE FRANCAISE Histoire et évolutions d'une relation délicate, de l'après-guerre à nos jours Sous la direction de M. Yves DELOYE Session septembre 2008 Présenté et soutenu par Romain HORS

  • science de la politique

  • année de mémoire

  • relance de l'intégration européenne

  • pantheon-sorbonne ufr de science politique

  • stabilisation du thème européen entre les décennies

  • essor de l'union


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 47
Langue Français

Extrait

UNIVERSITE PARIS I – PANTHEON-SORBONNE UFR de Science Politique Année universitaire 2007-2008MEMOIRE DE RECHERCHE Master II Sociologie et institutions du politique ETUDES EUROPEENNES ET SCIENCE POLITIQUE FRANCAISE Histoire et évolutions d’une relation délicate, de l’après-guerre à nos jours
Sous la direction de M. Yves DELOYESession septembre 2008 Présenté et soutenu par Romain HORS
-1-
AVERTISSEMENT
L’université n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce dossier. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.
-2-
REMERCIEMENTS Je tiens à remercier mon directeur de mémoire, monsieur Yves Déloye, pour m’avoir aidé et soutenu dans mon travail. Je remercie toutes les personnes interrogées de m’avoir accordé un peu de leur temps pour répondre à mes questions lors d’entretiens. Je remercie particulièrement Michèle, pour ses très nombreuses relectures et son aide précieuse. J’adresse un remerciement particulier et très amical à Alain Dallo pour son aide informatique et pour tout le temps qu’il m’aura consacré sans y être le moins du monde obligé. Enfin, je remercie tous ceux qui ont pu me conseiller des lectures et m’orienter au cours de cette année de mémoire.
-3-
Sommaire
INTRODUCTION...................................................................................................................... 6 I Présentation de l’objet.................................................................................................. 8 II L’apport de ce sujet à la science politique.................................................................. 9 III Méthode et problématique....................................................................................... 11 Première partie : La construction d’un nouvel objet d’étude.... 14 I Un vide jusqu’au milieu des années 1980................................................... 14 A) Les premiers pas de l’Europe dans la science politique française .............................. 14 1) Des débuts hésitants ..................................................................................................... 16 2) Une responsabilité partagée ? ...................................................................................... 17 B) Les obstacles au développement des études européennes en France .......................... 20 1) L’Europe au ralenti ...................................................................................................... 21 2) D’autres facteurs internes à la discipline ..................................................................... 26 II La stabilisation du thème européen entre les décennies 1980 et 1990................................................................................................................................... 30 A) La relance de l’intégration européenne ....................................................................... 30 1) Le chemin vers Maastricht, 1985-1992 ....................................................................... 30 2) Maastricht et ses conséquences, 1992-1995 ................................................................ 38 B) Un retard à combler..................................................................................................... 44 1) L’avance prise par certains pays .................................................................................. 45 2) L’Europe en quête de légitimité en France .................................................................. 51 Deuxième partie : L’évolution de la science politique française et la normalisation des études européennes........................................... 60 I Des années 1990 à nos jours, une véritable montée en puissance de l’objet européen........................................................................................................... 60 A) Le développement de l’Union européenne ................................................................. 61 1) L’après-Maastricht et l’essor de l’Union de 1995 à nos jours ..................................... 61 2) L’Europe comme source de financement .................................................................... 65 B) Le champ scientifique, du franco-centrisme aux études européennes ........................ 70 1) L’internationalisation (difficile) de la science politique et du champ universitaire français ............................................................................................................................. 70 2) Un long processus menant à la création d’une revue spécialisée :Politique européenne .......................................................................................................................................... 77 II La normalisation des études européennes et ses effets sur le champ de la science politique............................................................................... 85 A) Les explications de cette normalisation ...................................................................... 85 1) Un effet générationnel.................................................................................................. 85 2) Des pôles qui contribuent au développement des études européennes........................ 89 B) L’« incontournabilité » des études européennes aujourd’hui.................................... 102 1) Un terrain transversal… ............................................................................................. 103 2) …qui reste fragile ...................................................................................................... 104 CONCLUSION ...................................................................................................................... 107 Annexes ...................................................................................................................... 110 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 111
-4-
Questionnaire ..................................................................................................................... Entretiens............................................................................................................................ Analyse factorielle..............................................................................................................
-5-
114 116 137
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations 1 concrètes créant d’abord une solidarité de fait ».
INTRODUCTION « Une discipline a concrètement des objets, dont la liste varie dans le temps et l’espace. La science politique française des années 1950 ne travaille pas sur les mêmes objets 2 que ceux retenus par la science politique actuelle. » Cette phrase de Pierre Favre est intéressante pour notre travail dans la mesure où les « études européennes » (j’annonce dès maintenant que les guillemets ne seront pas présents les prochaines fois que nous parlerons des études européennes) constituent un objet relativement nouveau pour la science politique, en particulier en France. En effet, de même qu’il n’aurait pas été judicieux de travailler sur les e Organisations Non Gouvernementales ou sur les groupes d’intérêt au début du XX siècle, il
l’est au contraire de se pencher sur l’importance de la communication par exemple à l’heure desmass media. La science politique n’est pas de l’histoire. Et même s’il nous semble nécessaire que ces deux disciplines travaillent ensemble, en particulier lorsque les politistes travaillent sur des questions temporellement plus anciennes, il ne faut pas oublier que la science politique se consacre en général à des objets qui lui sont contemporains. Il est évident que, si la science politique se donne pour ambition de s’intéresser à des questions relatives à la politique, la société, etc., alors ses objets d’étude dépendent d’une certaine temporalité. Comme nous le verrons plus tard, il y a une certaine dynamique des « sous-disciplines » et des terrains dans la science politique. Pour comprendre de quoi nous allons parler, une recontextualisation des choses est nécessaire. Notre sujet concerne l’Europe davantage en tant qu’organisation qu’en tant qu’aire géographique. C’est donc le processus d’intégration européenne débutant réellement avec la création de la CECA puis avec le traité de Rome de 1957 qui sera en quelque sorte notre fil conducteur. Si des idées de fédération ou d’union européenne existaient déjà chez certains
1 Extrait de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950. 2 FAVRE Pierre, « Préface » inLa science politique une et multiple(DARRAS Eric et PHILIPPE Olivier dir.), Paris, L’Harmattan, coll. Logiques politiques, 2004 , p.13
-6-
esprits dans l’entre-deux-guerres, ce qui nous intéresse ici est l’aventure européenne qui débute après le second conflit mondial. Le monde, et en particulier l’Europe, est victime d’une guerre qui aura coûté des millions de vies humaines ainsi que des dégâts matériels sans précédent. Le bilan est désastreux. Des villes ont été rasées, à l’image de Dresde en Allemagne, et les populations ont toutes la même volonté : ne plus jamais vivre cela. Nous entrons dès lors dans un contexte de guerre froide pour reprendre la célèbre expression 3 du journaliste américain Walter Lippmann , ou plutôt de conflit Est-Ouest ou encore de
« guerre de cinquante ans » pour utiliser cette fois la terminologie de l’historien Georges-4 Henri Soutou . Les deux « supergrands » que sont les Etats-Unis et l’URSS incarnent cette nouvelle ère des relations internationales. Le monde est divisé en deux camps, c’est la bipolarité. Dans ce conflit à distance, l’Europe se retrouve au centre. Des pays d’Europe de l’Ouest rejoignent l’OTAN en 1949 afin d’assurer leur sécurité face à la menace soviétique. Les Soviétiques répondent en 1955 par la création du pacte de Varsovie qui intègre des pays comme la Pologne ou la Hongrie.
Le 9 mai 1950, Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères français, prononce sa célèbre déclaration – préparée avec Jean Monnet – qui lance le processus amenant à la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier. « En visant une
unification économique poussée, dans un domaine restreint, le modèle proposé par R. Schuman et J. Monnet inaugurait l’ère de l’intégration sectorielle à composante 5 supranationale. » C’est le traité de Paris, signé le 18 avril 1951 entre les trois pays du
Benelux, ainsi que la France, l’Italie et l’Allemagne, qui crée la CECA. « La réalisation de la CECA passait par l’établissement d’un Marché commun du charbon et de l’acier et l’exploitation en commun de ces deux ressources. L’originalité de cette organisation consistait
en l’introduction d’une nouvelle méthode d’intégration fondée sur la mise en commun de compétences et la création d’organes forts capables d’incarner l’autorité générale et d’imposer leur décision. Le traité prévoyait la création d’une Haute Autorité, d’une Assemblée
commune, d’un Conseil spécial des ministres, d’une Cour de justice et d’une Cour des comptes. Ainsi, dès 1951, les organes qui feront le succès des Communautés européennes se
3 LIPPMANN Walter,The Cold War : A Study of the United States Foreign Policy, New York, 1947 4  SOUTOU Georges-Henri,: Les relations Est-Ouest 1943-1990La guerre de cinquante ans , Paris, Fayard, 2001. Pour cet auteur, la notion de guerre froide est trop « eurocentrée » puisque, s’il n’y a pas eu de guerre en Europe depuis 1945, la guerre de Corée a tout de même fait deux millions de morts à titre d’exemple. Cette expression ne rend donc pas clairement compte de la réalité de cette période, néanmoins on pourra continuer à l’utiliser par commodité. 5 LARAT Fabrice,Histoire politique de l’intégration européenne (1945-2003), Paris, La documentation Française, coll. Les études de La Documentation Française, 2003, p.44.
-7-
trouvaient mis en place, notamment le triangle institutionnel composé de la Commission 6 (“Haute Autorité”), du Parlement et du Conseil. » L’échec de la Communauté européenne de défense (CED) et de la Communauté politique européenne (CPE) eut pour conséquence de geler pour un temps les initiatives d’intégration supranationale. « Malgré des difficultés, seule l’intégration dans le domaine économique semblait pouvoir bénéficier d’un soutien suffisant de la part des élites et de la 7 population pour permettre de prendre les décisions difficiles qui s’imposaient. » Le 25 mars 1957, les traités de Rome instaurant la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté de l’énergie atomique (Euratom) sont signés. C’est le début du Marché commun, et un tournant dans l’histoire de l’Europe. L’objectif, ici, n’est évidemment pas de refaire l’histoire de l’intégration européenne. Les ouvrages d’histoire et de science politique sur la question ne manquent pas. En revanche, ce qui nous intéresse, et que l’on étudiera dans le développement, c’est une mise en parallèle de la chronologie de la construction européenne avec le développement – ou non – des études européennes. I Présentation de l’objet Nous n’allons pas non plus chercher à réécrire l’histoire de la science politique française. Néanmoins, nous pouvons essayer d’apporter notre pierre à l’édifice en nous intéressant à un objet étudié par les politistes depuis maintenant quelques décennies, à savoir l’Europe. C’est en étudiant des questions qui font l’objet de cours et de travaux de recherche que l’on peut contribuer à écrire l’histoire d’une discipline et à comprendre son évolution. En toute logique, les études européennes n’auraient pu être un objet, un terrain, une sous-discipline de la science politique (on reviendra sur ces terminologies et les problèmes qu’elles peuvent poser dans le développement) avant que l’intégration européenne ne se mette réellement en marche. On peut légitimement se demander quel est l’intérêt d’étudier le sous-champ disciplinaire des études européennes. Si l’on s’intéresse à l’Europe, il semble plus attractif de se pencher sur une question de politique européenne du type « la citoyenneté européenne », ou bien « les nouveaux Etats membres de l’Union européenne ». Mais notre sujet sort du simple cadre des questions européennes puisqu’il vise à observer ce cadre lui-même. Ce qui
6 LARAT Fabrice, op. cit., p.44. 7 LARAT Fabrice, op. cit., p.48.
-8-
nous intéresse ici est d’identifier le succès des études européennes et d’en comprendre les causes et les conséquences. Pour avoir réalisé l’an passé un travail de Master 1 sur les études de développement, nous avons pu observer que certaines « sous-disciplines » tendent à disparaître, et ce, en science politique comme ailleurs, pour des raisons diverses que l’on pourra voir plus tard. Les études de développement, très présentes dans les années 1950-1960, quand le tiers-monde occupait encore une place importante dans les esprits, ont peu à peu perdu de leur importance, à tel point que les enseignements, mais surtout les travaux de recherche consacrés à ces questions, deviennent de plus en plus rares. Dans le même temps, la science politique a vu de nouveaux objets apparaître et prendre une place considérable dans la discipline, à l’image de la communication politique et des politiques publiques. Le terrain des études européennes s’est lui aussi considérablement développé, en particulier depuis une quinzaine d’années et nous tenterons de comprendre pourquoi.  La hausse du nombre d’enseignements, mais également celle de travaux de recherche, a plusieurs facteurs explicatifs. On cherchera à montrer que ce phénomène est en partie le fruit d’un effet générationnel. En effet, après quelques pionniers (en particulier Jean-Louis Quermonne et Christian Lequesne), une génération de politistes, ayant aujourd’hui entre trente et quarante ans pour la majorité d’entre eux, a porté et poussé le développement des études européennes. Il serait difficile de prétendre que cela est le fruit du hasard et il apparaît alors important et intéressant de se demander pourquoi une génération a pu se consacrer aux questions européennes. Les années 1990 semblent constituer un tournant pour le sujet qui est le nôtre. Les évolutions politiques qu’a connues l’Europe durant cette période ne sont certainement pas étrangères à cela. La création de la revuePolitique européenneen l’an 2000 semble être d’ailleurs un révélateur important du changement. II L’apport de ce sujet à la science politique  Il est légitime de se demander ce que ce sujet peut apporter à la discipline par rapport aux écrits qui l’ont précédée. On peut souligner tout de suite que celui-ci est très rarement abordé par les politistes. En effet, rares sont les ouvrages parlant de l’évolution des disciplines, et encore moins des études européennes. On peut néanmoins citer le numéro quatorze dePolitique européennequi reprend la journée d’étude organisée conjointement par l’AFSP et l’Association des Enseignants et des chercheurs en Science Politique en juin 2003,
-9-
8 consacré à l’enseignement de ces questions. A part ce numéro et quelques articles isolés, ce sujet ne fait évidemment pas partie des terrains de recherche classiques de la science politique. Pourtant, « il n’y a rien dans la science faite qui n’ait été un jour dans la science 9 incertaine et vivante. » Par conséquent, il faut garder à l’esprit que les études européennes qui nous semblent aujourd’hui être un sujet de recherche et d’enseignement tout à fait banal et normalisé en science politique n’ont pas toujours eu ce statut. La sociologie des sciences nous permet d’aborder ce point en revenant sur les notions d’intérêt et de construction de la science. Nous avons utilisé pour ce travail des outils très différents les uns des autres. Mais le sujet nécessite cela. L’histoire de la construction de l’Europe permet à la fois de comprendre le processus en marche et la mise en parallèle avec le développement des études européennes. Si l’on n’a pas en tête certaines dates charnières, il est difficile d’expliquer pourquoi l’Europe devient un objet de plus en plus important pour la science politique, mais aussi pour les citoyens.  A cela, il convient d’ajouter la sociologie des sciences pour montrer comment l’objet Europe s’est construit, c’est-à-dire comment il est apparu soudainement comme nécessaire
aux yeux de tous. Tout le monde ne parle pas la même langue, mais le modèle de traduction est là pour faire converger les intérêts de chacun. La théorie des champs de Bourdieu, en particulier le champ scientifique et universitaire, nous permet d’aborder encore davantage cette notion de l’intérêt tout en ayant également un développement sur l’importance de la position de chacun dans le champ. En effet, si les jeunes chercheurs n’ont pas forcément le même intérêt que les plus anciens, c’est aussi parce qu’ils n’occupent pas la même position dans le champ et ne disposent alors pas du même capital (social, culturel, économique). De même, le champ universitaire ne fonctionne pas différemment. Les enjeux peuvent être différents, mais il en faut pour qu’il fonctionne. Sans enjeux ni intérêts, le champ ne marche pas. Dans le monde universitaire, les enjeux et les intérêts sont nombreux, et le prestige de l’établissement en est un des principaux.  Enfin, si l’on ajoute à cela des textes concernant non pas l’intégration européenne en tant que processus, mais en tant qu’objet digne d’être étudié, on obtient une histoire qui, elle aussi, nous l’espérons, mérite d’être lue. En effet, notre souhait est d’apporter à la science politique de l’Union européenne des notions d’intérêt, de prestige, de compétition internationale. Pour autant, notre mémoire ne s’inscrit pas véritablement dans un travail sur
8 « Enseigner l’Europe »,Politique européennen°14, octobre 2004. 9 LATOUR Bruno,La science en action. Introduction à la sociologie des sciences, Paris, La Découverte/Poche, 1995 (1987), p.29.
-10-
l’Europe dans la mesure où nous voulons insérer, dans la théorie des champs et dans la sociologie des sciences, une dose d’Europe. Notre démarche est donc double, de même que le point de départ. C’est aussi bien une réflexion sur le monde universitaire, la construction des disciplines, etc. que sur le succès des études européennes et de l’Europe comme système d’intégration régionale. A notre sens, faire l’histoire de ces questions nécessite d’aborder ces deux volets de façon équivalente et de les combiner. Pourtant, faire l’histoire récente de la science politique ne semble pas être une pratique très appréciée. « C’est autant l’absence de travaux portant sur l’histoire de la science politique française qui suscite l’interrogation que la faible légitimité attachée à ce type de perspectives. Comme différentes expériences nous l’ont appris, c’est au scepticisme que se heurte celui qui voudrait se consacrer à ce type d’objet. […] Quiconque se vouerait à une tâche aussi subalterne et aussi périlleuse que d’explorer 10 l’histoire récente de sa propre discipline risquerait de perdre la patience de ses pairs. » Par chance, nous pouvons nous permettre ce type d’enquête car nous ne sommes pas l’égal hiérarchiquement des « pairs » dont Loïc Blondiaux parle.III Méthode et problématique  Il semble naturel d’expliciter la méthode employée tout au long de la recherche. Un lourd travail empirique, long et fastidieux, a été effectué pour recenser les travaux inédits de science politique portant sur les questions européennes, depuis les années 1960. C’est le
principal travail empirique qui a été mené. Pour cela, nous avons créé une base de données dans laquelle nous avons inséré différents champs tels que le nom de l’auteur, le prénom, le titre du travail de recherche, le cycle de travail (mémoire, thèse, etc.), la date, le lieu, le(s) directeur(s) de recherche et le nom de la formation quand il y en avait un (exemples : Construction de l’Europe, Relations internationales, etc.). On peut trouver les résultats de cette base en annexe. Nous avons recensé pour cette base allant de 1962 à 2007, 1824 titres de travaux (mémoires, thèses, etc.) a nécessité près de deux mois de travail pour être réalisée. En effet, ce ne sont que ceux datant de 1994 à aujourd’hui qui sont directement accessibles en 11 ligne . Par conséquent, pour les années précédentes, il a fallu tout retaper manuellement. Grâce à cette base, de nombreux tableaux ont pu être réalisés. Nous les avons incorporés dans la rédaction afin d’illustrer régulièrement nos propos par des courbes ou des histogrammes.10 BLONDIAUX Loïc, « Pour une histoire sociale de la science politique », in DELOYE Yves, VOUTAT Bernard (dir.),Faire de la science politique : pour une analyse socio-historique du politique, Paris, Belin, 2002, pp. 49-50. 11 http://tuisp.online.fr/sommaire.php
-11-
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents