Zevaco cour miracles
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Extrait

Michel Zévaco LA COUR DES MIRACLES 1900-1901 – La Petite République Socialiste 1910 – Arthème Fayard, Le Livre populaire Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits » – 2 – Table des matières I TRUANDS ET RIBAUDES ....................................................6 erII UNE VICTOIRE DE FRANÇOIS I ...................................28 III LA GYPSIE........................................................................39 IV BÉATRIX...........................................................................65 V MONSIEUR FLEURIAL.....................................................74 VI LA RÉCOMPENSE D’ALAIS LE MAHU ..........................87 VII LE TESTAMENT D’ÉTIENNE DOLET ......................... 107 VIII FONTAINEBLEAU....................................................... 118 IX UN COURRIER DE PARIS............................................. 133 X LA CONDAMNATION DE DOLET ..................................150 XI OÙ FUT ÉDIFIÉ LE BÛCHER ....................................... 157 XII LA PLACE MAUBERT....................................................161 XIII APRÈS… ....................................................................... 170 XIV LA BOHÉMIENNE....................................................... 175 XV LE COMTE DE MONCLAR ........................................... 185 XVI LE FILS DU GRAND PRÉVÔT..................................... 192 XVII LE GRAND MAITRE................................................... 213 XVIII LA MÈRE DE GILLETTE ..........................................235 XIX NOUVELLE APPARITION DE FRÈRE THIBAULT ET FRÈRE LUBIN......................................................................253 XX LE GIBET DU TRAHOIR ..............................................264 XXI MAITRE LEDOUX ....................................................... 271 XXII LA RUE SAINT-ANTOINE........................................ 288 XXIII VOYAGE DE LOYOLA 304 XXIV LE FOU.......................................................................325 XXV LA BELLE FERRONNIÈRE........................................343 XXVI DEUX CAVALIERS PASSAIENT ..............................364 XXVII LA MÈRE EN MARCHE.......................................... 382 XXVIII LA FILLE DE MARGENTINE ................................395 XXIX LA CHASSE ROYALE............................................... 409 XXX LA CONSIGNE DU ROI..............................................424 XXXI AU GRAND-CHARLEMAGNE..................................445 XXXII LE PAVILLON DES GARDES.462 XXXIII JARNAC ET LA CHATAIGNERAIE .......................476 XXXIV LA CHAMBRE VIDE...............................................494 XXXV DISPOSITIF DE COMBAT. ...................................... 517 XXXVI DÉLIRE D’AMOUR.................................................530 XXXVII LE PHILTRE..........................................................550 XXXVII UN SOIR DE PRINTEMPS....................................563 XXXIX DU BOUFFON AU ROI DE FRANCE.....................587 XL UN JOUR D’ÉTÉ............................................................ 591 XLI RAMBOUILLET598 – 4 – À propos de cette édition électronique.................................607 Texte établi d’après l’édition Arthème Fayard, Le Livre populaire 1956, version abrégée. – 5 – I TRUANDS ET RIBAUDES1 À l’époque dont nous essayons de donner une idée par le caractère des personnages et les aventures possibles, les choses publiques s’entouraient de moins de mystère qu’aujourd’hui. De nos jours une opération de police, une rafle, par exem- ple, demeure un secret tant qu’elle n’a pas été opérée. Les truands de la Cour des Miracles étaient tous au courant de l’expédition qui se préparait contre eux, sorte de rafle énorme imaginée par Monclar sous l’inspiration d’Ignace de Loyola. La seule chose qu’on ignorât parmi les truands, c’était le jour où l’attaque aurait lieu. En attendant, la Cour des Miracles s’était préparée à soute- nir un véritable siège. Le roi d’Argot – le mendiant Tricot – avait fort habilement répandu le bruit que l’expédition n’aurait pas lieu, mais grâce aux conseils de Manfred et de Lanthenay, on avait agi comme si les gens du roi eussent été sur le point d’arriver. 1 L’épisode qui précède cet ouvrage a pour titre : TRIBOULET. – 6 – C’est-à-dire qu’on avait entassé des provisions, et qu’on avait fortement barricadé les ruelles qui aboutissaient à la Cour des Miracles. Tricot, d’abord opposé à toute résistance, avait feint de prendre au sérieux son rôle de général d’armée. Ce soir-là, comme d’habitude, il avait placé des sentinelles avancées dans les rues qui avoisinaient le vaste quadrilatère. Seulement, ces sentinelles étaient des créatures à lui, et à cha- cune il avait donné pour mot d’ordre : – Ne rien dire, et laisser passer ! Ces quelques explications données, revenons à Ragastens. Le chevalier et Spadacape s’étaient rapidement éloignés de la rue Saint Denis, se dirigeant par le plus court vers la Cour des Miracles. Ragastens était soucieux. Il fallait coûte que coûte arriver jusqu’à Manfred. Or, il s’était heurté à de si étranges difficultés toutes les fois qu’il avait voulu entrer sur le territoire de l’Argot qu’il désespé- rait presque d’y pouvoir pénétrer. – Monseigneur, dit Spadacape en souriant dans sa terrible moustache, savez-vous à quoi je pensais quand nous étions en- fermés dans le caveau de l’enclos des Tuileries ? – Non, mais je serais content que tu me le dises. – Je pensais que si, par hasard, un des soldats avait eu soif, et qu’il eût voulu boire du vin de notre futaille… – 7 – – Je devine le reste : nous étions obligés d’en découdre. Mais pourquoi cette réminiscence ? – Pour rien ; parce que je pensais que des gens qui ont soif sont capables de tout, même d’oublier une consigne. – Je vois ce que tu veux dire. Mauvais moyen ! J’en ai es- sayé… Non, j’ai une autre idée qui réussira peut-être. Allons… Bientôt, ils se trouvèrent dans le dédale d’infectes et som- bres ruelles qui formait un inextricable réseau autour du do- maine des truands. L’idée de Ragastens était de raconter au premier truand qui voudrait l’empêcher de passer, ce qu’il venait d’apprendre de la bouche du roi lui-même, c’est-à-dire qu’à minuit, l’empire d’Argot allait être attaqué par toutes les forces de Monclar. À son grand étonnement, il avançait sans encombre. Tout à coup, il se trouva dans une ruelle au milieu de la- quelle se dressait une barricade. – Ah ! ah ! pensa-t-il paraît que nos gens étaient sur leurs gardes ! C’est ici que nous allons être arrêtés. Un homme se dressa près de lui. – Mon ami, dit Ragastens, il faut que je passe, il y va de no- tre vie à tous. – Vous êtes de la cour ? fit l’homme, Passez. C’était une des sentinelles de Tricot. – De quelle cour veut-t-il parler ? se dit Ragastens. – 8 – Et il enjamba rapidement les obstacles accumulés dans cet endroit. Sans plus se demander ce que signifiait cette extraordinaire facilité qui lui était donnée, surtout en un moment où plus que jamais les défiances des truands devaient être éveillées, Ragas- tens poursuivit son chemin. Et ce lui fût une violente émotion que d’apercevoir au bout de la ruelle une vaste place éclairée par des feux. Quelques secondes plus tard, il était dans la Cour des Mira- cles. Il s’arrêta d’abord pour s’orienter, s’il pouvait, et jeter un coup d’œil sur l’étrange spectacle qui se déroulait autour de lui. Cinq ou six brasiers allumés de distance en distance brû- laient avec des flammes lourdes enveloppées de fumées ; par moments un coup de vent chassait la fumée, et alors les flam- mes éclairaient de reflets rouges les maisons qui bordaient le vaste quadrilatère, maisons lézardées, lépreuses, dont les fenê- tres noires semblaient des yeux louches fixés sur la place. Autour de chaque feu grouillait une vraie foule et autour de grandes tables, des hommes à figures sinistres, des femmes à physionomies fatiguées chantaient d’une voix éraillée et vi- daient leurs gobelets d’étain, qu’au fur et à mesure les ribaudes remplissaient de vin. D’autres, assis sur le sol détrempé, fourbissaient des rapiè- res ou aiguisaient des poignards. Quelques-uns chargeaient des arquebuses. Ragastens et Spadacape passèrent au milieu de ces groupes sans que personne parût faire attention à eux. – 9 – En effet, du moment qu’ils étaient là, c’est qu’ils avaient dû donner de bonnes raisons aux sentinelles. Ragastens examinait avec une avide attention ces groupes bizarres qui formaient, dans la lueur des brasiers un ensemble fantastique. Il cherchait à reconnaître parmi ces sombres figures, parmi ces farouches physionomies, la figure ouverte, riante et énergi- que du jeune homme qu’il avait tiré du charnier de Montfaucon. Mais arriverait-il à le reconnaître, même s’il le voyait ? Au centre de la place, un groupe plus nombreux et plus in- téressant attira son attention. Là, on ne buvait pas, on ne chan- tait pas. Et ce groupe, composé de deux à trois cents hommes, semblait, écouter avec attention quelqu’un qui parlait. Ces hommes étaient tous armés solidement. La plupart portaient des cuirasses. Ils constituaient en somme la véritable armée de la Cour des Miracles. Ragastens s’approcha, se faufila à travers les rangs serrés et parvint aux premières places. Au centre de ce groupe, dans un assez large espace laissé vide, se dressait une sorte d’échafaud composé de planches po- sées sur des tonneaux vides. Sur cet échafaud, il y avait une chaise, et sur la chaise un homme assis parlait à voix assez haute pour être entendu de – 10 –
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