Centre de cas [Numéro du cas] Réservé au Centre de cas Ginette Tremblay et les Éditions L’Artichaut Cas produit par Claudine AUGER , Bernard CHASSÉ et le professeur Laurent LAPIERRE . Une entreprise nommée L’Artichaut C’était il y a un peu plus d’une quinzaine d’années. Sur les rives du Saint-Laurent, dans le paysage saisissant de la Gaspésie qui ouvre son rivage à l’inconnu, le vent est fort, puissant et salé. Il soulève des vagues exaltées, éveille les passions; et pour l’affronter, il faut aimer le risque, ne pas avoir froid aux yeux. L’aventure, alors, peut mener vers des terres lointaines, très lointaines. Jusque-là, Ginette Tremblay, originaire de Rimouski, une région de l’Est du Québec, avait suivi la voie claire de sa vocation : l’enseignement de la langue française et de sa complexe grammaire auprès des étudiants du primaire du Bas du fleuve. Dès le début de sa carrière, elle a vite senti le besoin d’outils adaptés pour accomplir sa tâche avec efficacité et satisfaction. Le français possède des règles laborieuses, parfois difficiles à comprendre et à assimiler pour de jeunes enfants ou pour quiconque désire en faire l’apprentissage. Partageant ses questionnements, ses idées et ses méthodes avec des collègues, Ginette Tremblay développe peu à peu son propre système d’enseignement de la grammaire française et des aptitudes linguistiques. Ses réflexions et sa pratique déboucheront, à la fin des années 1980, sur la rédaction en collaboration avec une collègue orthopédagogue, Claire Demers d’un outil d’apprentissage original basé sur l’autocorrection : Le Référentiel grammatical . Fortes de leur expérience en salles de cours, les deux jeunes femmes savaient et comprenaient avec précision les besoins de l’étudiant d’une langue. Le manuel proposé devait être simple à utiliser et à interpréter et permettre à l’élève de s’autoévaluer afin de progresser rapidement. Peaufinant leur nouvel outil, les auteures ont testé pendant trois ans Le Référentiel grammatical dans les écoles, auprès de la clientèle concernée. En fait, Ginette Tremblay n’en était pas à la rédaction de son premier ouvrage de pédagogie. Elle en avait déjà quelques-uns à son actif. Mais faire éditer un outil pédagogique qui sortait des sentiers battus, qui ne répondait pas aux critères classiques d’un livre (avoir 48 pages reliées, paginées, etc.) devenait tout un défi pour les auteures. Elles avaient en vain tenté de faire publier, se déplaçant dans la métropole auprès d’éditeurs.