Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes - Actes du séminaire Ages et travail (mai 2009)
185 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes - Actes du séminaire Ages et travail (mai 2009)

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
185 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce rapport présente les travaux et débats du Séminaire Ages et travail organisé en 2009 par le le Créapt (Centre de recherches et d'études sur l'âge et les populations au travail). L'objectif du séminaire était de présenter et discuter des recherches, dans diverses disciplines, qui éclairent la place du genre dans le faisceau des relations entre âge, travail, santé et expérience.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 février 2012
Nombre de lectures 24
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

71 Février 2012
Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes Actes du séminaire Âges et travail, mai 2009 Créapt-CEE
Rapport de recherche
 
RAPPORT DE RECHERCHE
Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes Actes du séminaiÂrgees et trav,a imlai 2009
     
CRÉA P T- CE E
 
 
      
F é v r i e r 2 0 1 2N° 71 
Directeur de publication : Alberto Lopez
ISSN 1776-2979 ISBN 978-2-11-128676-4
www.cee-recherche.fr 
Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes
RÉSUMÉ 
Les recherches sur les relations entre âges et travail qui pointent les enjeux de santé et d’expérience au fil du parcours professionnel ignorent encore largement la dimension du genre. Pourtant, les études statistiques ou épidémiologiques constatent et parfois analysent les disparités et ressemblances entre les résultats concernant les femmes et les hommes. Pourtant, des travaux de démographes, d’économistes, de sociologues démontrent qu’une analyse sexuée des itinéraires est indispensable. Pourtant, les travaux des ergonomes se veulent attentifs à la « diversité des opérateurs », et le socle des connaissances ergonomiques sur l’âge, la santé et le travail s’est largement élaboré à partir de recherches menées dans des secteurs d’emploi féminin (dans la confection, l’électronique, les ren-seignements téléphoniques, les services administratifs, les hôpitaux, etc.). Prendre en compte le genre et les femmes, ce n’est pas développer un domaine de connaissances spécifiques. C’est viser un approfondissement des questions et des savoirs. Par exemple, il est pos-sible ainsi de connaître de façon plus complète et plus diversifiée la continuité ou la discontinuité des carrières, la progression ou la stagnation professionnelle, l’accès aux formations et aux appren-tissages, les formes d’émancipation ou d’assujettissement dans l’activité, l’usage des horaires et l’articulation des sphères de la vie. Dans cette perspective, l’objectif du séminaire sera de présenter et discuter des recherches, dans diverses disciplines, qui éclairent la place du genre dans le faisceau des relations entre âge, travail, santé et expérience.   
 
Sommaire
OUVERTURE: Serge Volkoff ................................................................................................................ 7 
INTRODUCTION Anne-Françoise Molinié .............................................................................................. 9 
Chapitre 1 – TRAVAIL ET SANTÉ DES FEMMES À DIVERSES ÉTAPES DE LA VIE PROFESSIONNELLE Marie-Josèphe Saurel ................................................................................................ 31 Chapitre 2 – APPORTS CLINIQUES DES RAPPORTS«GENRE-ÂGE-TRAVAIL-SANTÉ» Fabienne Bardot ........................................................................................................ 55 Chapitre 3 – « L’AIR DE RIEN,CEST ASSEZ FATIGANT AU BOUT DUN MOMENT… »: LES DIMENSIONS GENRÉES DUNE FATIGUE ARTISTIQUE Marie Buscatto ........................................................................................................... 71 Chapitre 4 – LES CONDUCTRICES DE BUS,LES RAPPORTS TRAVAIL/HORS TRAVAIL ET LES ÂGES DE LA VIE Livia Scheller ............................................................................................................. 91 
Chapitre 5 – RÉPARTITION DES TEMPS DES HOMMES ET DES FEMMES SELON LES ÉTAPES DU CYCLE DE VIE : UNE COMPARAISON ENTREITALIE, ÉTATS-UNIS, FRANCE ETSUÈDE Ariane Pailhé ............................................................................................................ 101 Chapitre 6 – TRAJECTOIRES DE VIE,TRANSITIONS SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET MODÈLES NATIONAUX Christine Erhel......................................................................................................... 117 
Chapitre 7 – LES FINS DE CARRIÈRE CHEZ LES ENSEIGNANT(E)S :LA PRISE EN COMPTE DU GENRE A-T-ELLE UN SENS? Dominique Cau-Bareille ......................................................................................... 133 Chapitre 8 – SUIVI DE LÉVOLUTION DES TMS CHEZ DES TRAVAILLEUSES DUSINES DE TRANSFORMATION SAISONNIÈRE DU CRABE :UNE ÉTUDE DE CAS MULTIPLES Marie-Ève Major ..................................................................................................... 149
 
 
 Chapitre 9 – SYNTHÈSE DES DÉBATS Marianne Lacomblez, Laurence Théry................................................................. 167
Chapitre 10 – DISCUSSION GÉNÉRALE.................................................................... 177
 
 
 
OUVERTURE
Serge Volkoff,statisticien, ergonome et directeur scientifique du Créapt au Centre d’études de l’emploi 
Le Créapt organise, chaque année, ce séminaire de trois journées : « Âges et Travail ». Un sémi-naire qui a quelques usages qui ne sont pas établis de manière trop dogmatique mais qu’on reprend année après année. Ce séminaire est groupé sur trois jours. La première demi-journée est un exposé introductif qui es-saye de cadrer le thème dont on va débattre durant ces trois jours, et la dernière demi-journée est une journée de discussion libre introduite par deux discutants, en l’occurrence par deux discutantes cette année. Les discussions après chaque exposé sont aussi très libres pour le reste du séminaire. Entre cet après-midi et mercredi matin, il y aura un certain nombre d’interventions dont vous avez la liste sur le programme. L’idée est d’avoir des interventions longues et des discussions longues. C’est-à-dire que ceux qui interviennent ici prennent le temps d’expliquer à la fois un certain nombre de leurs préoccupations, de leurs résultats, de leur méthode, et il y a un long temps de discussion après chaque intervention. Les actes seront accessibles sur le site du Centre d’études de l’emploi (CEE), organisme qui hé-berge l’essentiel de l’équipe du Créapt. Voici l’adresse du site : www.cee-recherche.fr. Vous y trouverez les rapports de recherche du CEE, – ils sont tous fort intéressants –, ainsi que ceux du Créapt, dont les actes des séminaires « Âges et Travail ». Si cela vous intéresse, vous pourrez con-sulter les actes des séminaires des années précédentes. Alors, chaque année, on choisit un thème plus particulier. Cette année, nous avons choisi :« Ils et Elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes». C’est donc la dimen-sion « sexuée », « genrée » si vous-voulez, des réflexions sur les relations : âge, travail, expérience et santé, qui vont être à l’ordre du jour. C’est un choix important, et intéressant, que nous avons choisi de faire essentiellement pour deux raisons : l’une qui est qu’en interne, au sein même du Créapt, on commence à avoir quelques recherches qui essayent explicitement d’intégrer cette di-mension, même si, dans beaucoup de nos recherches précédentes, elle n’était pas absente. Mais là, ça va se voir davantage par les exposés d’Anne-Françoise Molinié et de Dominique Cau-Bareille, des interventions venues de notre équipe de recherche elle-même. Sinon, l’autre raison, c’est que c’est un thème, ô combien, légitime ! Scientifiquement et socialement, on ne pouvait pas indéfini-ment faire une impasse pareille sur ces questions-là. Puisque, dans d’autres disciplines que l’ergonomie, et nous allons en voir défiler un bon nombre : épidémiologie, médecine du travail, psychologie, sociologie, économie, démographie – jespère navoir oublié personne – pour le coup il y a des travaux où les dimensions âge, santé, expérience sont explicitement articulées avec les questions de genre, donc on peut puiser dans ce vivier de réflexions et on ne va pas s’en priver au cours de ce séminaire. La pertinence sociale, je ne sais pas si elle est à démontrer. Pratiquement dans tous les débats so-ciaux importants du moment ayant trait à des questions « âge/travail », qu’il s’agisse des retraites, des évolutions dans le temps de travail, de l’intensification du travail, des carrières, de la formation continue, etc., dans tous ces enjeux-là il y a une dimension homme/femme et, on va dire ça comme ça, si on l’omet on se prive à la fois de comprendre ce phénomène lui-même, mais de comprendre aussi toute une série de caractéristiques de ces sujets-là, vis-à-vis desquels l’interrogation « genrée » est un registre d’interprétations supplémentaires. On analyse mieux et on comprend mieux sur le fond ces questions « âge », « travail », « santé », « expérience », dès lors que l’on introduit cette dimension-là qui en éclaire des facettes actuellement inconnues ou insoupçonnées.
 
Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes
Donc, ce matin, il y a un exposé d’Anne-Françoise Molinié, démographe, qui fait partie du Créapt, qui va cadrer le sujet. À qui il est arrivé une mésaventure extrêmement intéressante, le plantage de son disque dur hier soir à 22 heures, au moment où elle allait récupérer son diaporama. Donc, vous imaginez les régulations qu’elle a dû faire. Vous allez avoir un exposé peut-être très différent de celui qu’elle avait prévu, qu’elle a fait en récupérant (de bric et de broc) tout ce qu’elle avait comme information, dans la nuit. Vous avez ainsi devant vous une travailleuse qui fait les 3 x 8, qui n’alterne pas, qui fait du non-stop et en plus avec un travail du week-end. Je lui cède la parole.  
8
 
INTRODUCTION
Anne-Françoise Molinié,démographe, Créapt-Centre d’études de l’emploi 
Ce que je voulais dire en introduction rejoint les propos que Serge vient de tenir. Il est important de comprendre que, lorsqu’on s’intéresse aux études de genre, cela ne signifie pas simplement s’intéresser aux femmes. Et, s’il a d’abord été question, notamment dans les travaux qui se sont développés en France depuis les années 1960 et surtout 1970, de connaître et d’écrire l’histoire des femmes, de rendre compte de ce que l’on appelait à l’époque la « condition féminine », les ques-tions qui ont été ouvertes par les travaux sur les identités féminines et masculines, sur le genre et sur le sexe, dépassent largement la seule question des femmes. Ces études visent plutôt un approfondis-sement des questions, des savoirs, des connaissances. Et elles prétendent qu’il est possible de con-naître mieux et plus, ou de façon plus complète et plus diversifiée. La proposition serait peut-être de passer des « sciences de l’Homme » et de les enrichir pour qu’elles deviennent des « sciences des hommes et des femmes ». Sexuer les données et les faits de connaissances, c’est enrichir ces données et ces faits en intégrant à tous les niveaux de l’analyse cette question du « genre » sous la forme d’une préoccupation ou au moins d’un regard. On produit alors probablement une meilleure sociologie, une meilleure épidé-miologie, une meilleure démographie, et peut-être aussi une meilleure ergonomie – même si c’est un domaine où les questions du genre sont nettement en retard par rapport à la façon dont elles ont été travaillées dans d’autres disciplines. Pour information, il y a un groupe « Genre et Travail » qui s’est constitué depuis quelque temps au sein de la société d’ergonomie de langue française (Self), il y a un comité technique à l’IEA (l’Association internationale d’ergonomie), mais c’est un domaine dans lequel les choses sont encore un peu balbutiantes. Finalement, l’un des objectifs du séminaire, pour nous, c’est aussi d’essayer d’avancer, de présenter des travaux divers, multiples, et de voir comment à partir de ces multiples connaissances situées, parfois bien particulières, on peut com-mencer à enrichir, de cette perspective sur le genre, les réflexions sur l’âge, la santé et le travail. Pour cet exposé introductif et compte tenu de ce qui va se raconter par la suite dans le séminaire, j’ai choisi de découper cette intervention en deux parties assez distinctes. La première partie vise simplement à reprendre quelques données de cadrage sur l’emploi des femmes, informations qui me paraissent nécessaires pour situer nos réflexions. Je m’appuierai lar-gement sur des travaux de l’Insee et de la Dares, notamment de Monique Méron (Insee, Dares). Ensuite, je partirai de travaux qui me sont propres, pas tant pour présenter des résultats que pour présenter des perplexités, des questions, et les mettre en débat.
1. FEMMES ET HOMMES DANS L EMPLOI
Alors, qu’aujourd’hui, on compte à peu près autant de femmes que d’hommes dans l’emploi, les dif-férences sexuées sur le marché du travail ne s’estompent pas ; de nouveaux clivages se créent, d’autres disparaissent. Les femmes n’exercent pas les mêmes métiers, elles n’ont pas les mêmes types d’emplois, elles ne font pas les mêmes carrières que les hommes ; et ce, malgré leur nombre toujours croissant dans l’activité, malgré les transformations économiques qui semblent leur être plutôt favo-rables, et même malgré l’augmentation de leur participation dans beaucoup de professions (on en ver-ra des exemples, au cours de ce séminaire). Les inégalités persistent entre hommes et femmes, mais s’accentuent aussi entre femmes : notamment entre les femmes diplômées, de plus en plus nom-breuses, qui accèdent à des situations où les différences entre hommes et femmes s’atténuent, et les
 
Ils et elles : parcours professionnels, travail et santé des femmes et des hommes
femmes moins qualifiées qui sont nombreuses à toujours exercer des métiers presque exclusivement réservés aux femmes, aux revenus faibles et aux conditions de travail difficiles. Les femmes sont de plus en plus nombreuses dans l’emploi, c’est quelque chose que l’on connaît bien : la part des femmes dans l’emploi continue de croître, atteignant 47 % en 2007. Les évolutions du mar-ché du travail, notamment la montée du salariat et la tertiarisation, vont de pair avec cette hausse. Ce sont les métiers où les femmes étaient déjà les plus nombreuses, qui se sont le plus développés. Je reprends ici un graphique, tiré des travaux de Monique Méron, qui montre que si on prend en considération la nomenclature des catégories socioprofessionnelles (en trente et un postes dans ce cas), l’évolution structurelle compte pour environ un tiers dans l’augmentation de la proportion des femmes dans l’emploi depuis 1982.  
De plus en plus de femmes « actives »
Le taux « structurel » de féminisation est obtenu en appliquant à la répartition des emplois par professions de chaque année, les proportions de femmes de 1982 ; cela permet de visualiser l’évolution qu’aurait connue la part des femmes dans l’emploi si seule l’évolution des professions avait joué, à taux de féminisation constant dans chaque profession. AF.Molinié, Séminaire CREAPT, mai 2009: Insee, Enquête emploi. Traitements DARES.Source Méron, 2008.
 Le taux « structurel » de féminisation permet d’apprécier ce que serait le taux de féminisation, si la proportion de femmes dans les différents métiers était restée la même en 2007 qu’en 1982. L’écart avec le taux « réel » permet d’apprécier ce qui tient à l’évolution du poids des différents métiers au cours de la période. On peut ainsi se rendre compte qu’une grande part de l’évolution de l’emploi des femmes s’explique par le développement des métiers où elles sont déjà nombreuses.  
Mais : travail à temps partiel…
Champ: femmes des générations 1935 à 1970, âgées de 25 à 59 ans. (enquêtes emploi, 1982 à 2002) AF.Molinié, Séminaire CREAPT, mai 2009Source : Afsa et Buffeteau, Economie et Statistique n°398-399, 2006
 Ce diagnostic peut quand même être nuancé à plusieurs égards. La première raison est le fait qu’une grande partie de la hausse de l’emploi féminin correspond à du travail à temps partiel : en équiva-
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents