Histoire des origines de la langue française
582 pages
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"3 HISTOIRE DES ORIGINES DE LA LANGUE FRANÇAISE TYPOGRAPHIE FIRMIN DIDOT. — MESKIL (EUKE). HISTOIRE DES ORIGINES DE LA LANGUE FRANÇAISE A. GRANIER DE CASSAGNAC ANCIEN DÉPUTÉ CORPS LÉGISLATIF, DU CONSEILAU MEMCUE GÉNÉRAL DO GERS « Sonis homines, ut œra linnilu dignoscimus. » Nous distinguons les hommes à leurs langues, comme les métaux à leurs sons. (QuiNTiLlAN. Institut, oi'alor., lib. xi, cap. m.) wt PARIS LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C'« IMPRIMEURS DE l'iNSTITUT, RUE JACOB, oG 1872 l r PRÉFACE. Tons les lettrés savent qu'il a dans le français , dansy l'italien et dans l'espagnolun grand nombre de mots usuels, qui sont aussi dans le latin. Expliquer la présence simultanée de ces mots dans ces important, difficile,quatre langues est un problème et depuis longtemps débattu. mant adoptée consisteLa solution générale à prétendre soumis les peuples de l'Italie , de la Gaule etqu'après avoir Romains les obligèrent ou les amenèrentde l'Espagne les, langues nationales par la langue latine,à remplacer leurs peuples auraient emprunté les mots latinsà laquelle ces qu'on remarque dans leurs idiomes. L'objetde ce livre est deprouver que cette solution choque violemment et au môme degré le bon sens, l'histoire et les principes sur lesquels repose la philologie.

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"3
HISTOIRE DES ORIGINES
DE LA
LANGUE FRANÇAISETYPOGRAPHIE FIRMIN DIDOT. — MESKIL (EUKE).HISTOIRE DES ORIGINES
DE LA
LANGUE FRANÇAISE
A. GRANIER DE CASSAGNAC
ANCIEN DÉPUTÉ CORPS LÉGISLATIF, DU CONSEILAU MEMCUE GÉNÉRAL DO GERS
« Sonis homines, ut œra linnilu dignoscimus. »
Nous distinguons les hommes à leurs langues,
comme les métaux à leurs sons.
(QuiNTiLlAN. Institut, oi'alor., lib. xi, cap. m.)
wt
PARIS
LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C'«
IMPRIMEURS DE l'iNSTITUT, RUE JACOB, oG
1872
lrPRÉFACE.
Tons les lettrés savent qu'il a dans le français , dansy
l'italien et dans l'espagnolun grand nombre de mots usuels,
qui sont aussi dans le latin.
Expliquer la présence simultanée de ces mots dans ces
important, difficile,quatre langues est un problème et
depuis longtemps débattu.
mant adoptée consisteLa solution générale à prétendre
soumis les peuples de l'Italie , de la Gaule etqu'après avoir
Romains les obligèrent ou les amenèrentde l'Espagne les,
langues nationales par la langue latine,à remplacer leurs
peuples auraient emprunté les mots latinsà laquelle ces
qu'on remarque dans leurs idiomes.
L'objetde ce livre est deprouver que cette solution choque
violemment et au môme degré le bon sens, l'histoire et
les principes sur lesquels repose la philologie.
Concentrant d'abord la discussion sur lalangue française,
nous ferons voir que , si l'on excepte un certain nombre de
aux arts ettermes relatifs aux lettres , aux sciences, termes
qui les avait lui-mêmeempruntés par nous au latin, em-
au grec, la langue française est entièrement origi-pruntés
nale et nationale, môme dans les mots usuels qui lui sont
communs avec la langue latine.
résumé nous ancêtres,En , soutenons quelles Gaulois,,hos
sont, comme nation, aussi anciens que les Latins et plus y
anciens que les Romains que la langue gauloise se parlait (i(;
chez les premiers, pendant que la langue latine se par-PREFACE.IV
les seconds; et que si haut que l'on remontelait chez dans
les motsl'histoire de ces deux langues , qu'elles possèdent
et la foiscommun existaient déjà à dans toutesen deux,
auxquels ces languesparce que les peuples appartiennent
pays et constituentsont originaires dumême deux tribus de
primitive.lamême nation
_^
Notre éducation classique i, aveuglément favorable aux
Grecs et aux Romains, nous a habitués à nous considérer
comme formés de leur substance et vêtus de leurs dé-
personnespouilles. Des milliers de sensées, parlant ou
notre langue, laécrivant fort bien regardent sincèrement
comme un bienfaitdont elles doivent les éléments grecs aux
Phocéens de Marseille, et les éléments latins aux légionnaires
français,de César. Les lettrés ces railleurs par excellence,
bravent le ridicule attaché à un système d'après lequel les
Marseillais auraient mêlé le grec à la langue française, en
le glissant dans les épices qu'ils vendaient aux Gaulois, et
qui fait des soldats ombriens, màrses, étrusques, samnites
de César autant de professeurs enseignant à la Gaule , du
fond de leurs camps retranchés, le latin qu'ils ne savaient
pas eux-mêmes.
Telle est la forcedupréjugé qui nous fait considérer notre
propre langue comme étrangère à la nation , et comme ap-
portée jadis aux Gaulois, ainsinos ancêtres, qu'un ballot
par des navigateurs ou des conquérants étrangers, qu'il
n'est peut-être pas un écrivain , employant le terme le plus
visiblement français, comme caillou^ oiichemin,bâton auquel
il ne soit arrivé de se demander : d'où vient donc ce mot?
Tant il est convenu qu'un motfrançais doit venird'ailleurs
que lade France !
Cependant le bon sens, qui se révolte à sou-sesheures , a
vent protesté contre cette explication parfaitement impro-
bable d'un fait d'ailleurs parfaitement certain.
Le fait certain, nous l'avons déjà signalé; c'est qu'un
assez grand nombre de mots, qui sont dans le latin mêmeou
dans le grec, sont aussi dans le français, et en même temps
dans tous les dialectes ou patois qui se parlent en France.

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