Le Micro monde : le titre en larges caractères gothiques  ne cac
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Le Micro monde : le titre en larges caractères gothiques ne cac

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Langue Français

Extrait

European Medi@Culture-Online
http://www.european-mediaculture.org
Auteurs:
Cumerlato, Corinne.
Titre:
Passion d'écrire au Micro monde.
Source:
CRDP
Editeur:
Editions CRDP d'Alsace.
La publication est faite avec l'aimable autorisation de l'auteur.
Corinne Cumerlato
Passion d’écrire au Micro monde
Le Micro monde : le titre en larges caractères gothiques évoque sans ambiguïté le
quotidien de référence français «Le Monde». Certes, le préfixe «micro» modère quelque
peu l’ambition affichée. Mais tout au long de ses dix-huit pages, le journal du lycée des
Pontonniers relève depuis treize ans le même défi que son prestigieux homologue :
informer et intéresser ses lecteurs potentiels.
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European Medi@Culture-Online
http://www.european-mediaculture.org
Ce lycée de Strasbourg réunit plus de 850 élèves de la seconde à la terminale d’une
cinquantaine de nationalités différentes, répartis dans cinq sections linguistiques :
allemand, anglais, italien, espagnol et polonais. L’établissement permet en effet de
préparer un baccalauréat à option internationale destiné à des élèves d’origine étrangère
ou à des Français dominant parfaitement une langue étrangère. Le numéro 78 de
décembre 2003, illustre bien la diversité culturelle du lectorat auquel il s’adresse. Sur
quatre pages baptisées «Ailleurs», Beatriz, Kaori, Yekaterina, Ingeborg, Huynh , Melikian
et Zafer décrivent en quelques mots le système scolaire espagnol, japonais, kazakh,
allemand, norvégien, vietnamien, arménien ou turc…
Une formule souple
La plupart d’entre eux sont arrivés récemment et maîtrisent mal le français, mais leur
effort répond à l’une des finalités du journal : «c’est d’abord un outil d’intégration et de
communication de la vie du lycée» souligne Sylvie Lemler, enseignante de lettres et l’une
des deux animatrices du club journal. La participation des élèves étrangers reste
cependant épisodique. Le noyau dur de la rédaction est aux mains d’une dizaine d’élèves
français ou parfaitement francophones. Secondes, premières ou terminales, ils se
retrouvent tous les mardis pendant une heure en salle informatique pour contribuer
librement au contenu du journal. Avec un éditorial à la une, des pages consacrées à la vie
du lycée, une rubrique actualité, des critiques de cinéma, de concerts, et quatre colonnes
réservées au « coin des blagues », Micro-monde offre à ses rédacteurs un canevas
suffisamment souple pour que chacun y trouve sa place. Sous la houlette des deux
professeurs en charge de la publication, la rédaction se réunit après chaque parution, soit
toutes les sept semaines, pour faire un bilan du numéro sorti et définir le sommaire du
suivant.
«Nous fonctionnons de manière très souple », explique Francine Marchand, enseignante
de mathématiques et d’informatique qui prend en charge l’animation et la réalisation
technique du journal. Aucune obligation de présence pour les journalistes en herbe : ils
peuvent au choix travailler chez eux, envoyer leur article par e-mail ou venir en salle
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informatique taper leur texte et bénéficier des conseils des deux responsables du club.
L’équipe de rédaction est elle aussi à géométrie variable. Autour des quelques fidèles qui
ont la passion viennent se greffer au gré des thématiques abordées des contributions
individuelles ou collectives émanant d’une classe. Ainsi pour le prochain numéro, une
enseignante de sciences prépare avec sa classe un dossier spécial consacré à l’effet de
serre et aux changements climatiques.
Au sommaire : un sondage auprès des lycéens, un article de fond et une BD présentant
quelques conseils pratiques à mettre en œuvre.
Peu de soutien
Jusqu’à présent les sujets scientifiques étaient peu présents dans le journal et c’est avec
plaisir que les deux animatrices ouvrent les pages de Micro-monde à l’une de leurs
collègues. « Il est assez rare que d’autres professeurs s’impliquent. La plupart sont plutôt
indifférents » témoigne Sylvie Lemler. «Mais c’est très agréable de se sentir soutenus».
En dépit du relatif désintérêt que manifeste l’ensemble de la communauté éducative du
lycée, l’engagement des deux enseignantes ne faiblit pas. Depuis plus de sept ans, elles
travaillent côte à côte pour que le journal vive et remplisse sa fonction auprès des élèves
qui s’aventurent chaque année dans sa réalisation. « Il y a des hauts et des bas,
reconnaît le professeur de lettres. La motivation des élèves n’est pas égale, mais ce sont
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eux qui nous portent et on adapte la formule du journal à ces évolutions. » Il y a quelques
années encore, les apprentis journalistes pouvaient présenter les articles écrits pendant
l’année dans le cadre d’une option prise en compte au baccalauréat. Aujourd’hui, ce n’est
plus le cas. «Si les élèves viennent, c’est uniquement par curiosité ou par passion »
confirme l’enseignante.
La passion d’écrire
Parmi les lycéens les plus assidus au club, plusieurs sont attirés par le métier de
journaliste. «Ce travail me passionne », déclare Fabienne, élève de terminale qui depuis
trois ans collabore à Micro-monde. «J’aime écrire, aller chercher l’information, faire la
mise en page, tous les métiers de la presse m’attirent.» Christophe, en seconde, se voit
bien lui aussi suivre la route des rédactions. Pourtant ses débuts ne sont pas faciles : «je
voulais interviewer les élèves du club Burkina Faso, la plupart n’avaient rien à dire et s’en
fichaient complètement » raconte-t-il un brin désabusé. Arrivé la veille du bouclage avec
son article sur une disquette incompatible avec le système informatique du lycée, son
travail n’a pu être publié… Ces premières embûches ne gâchent pas pour autant le plaisir
que Christophe éprouve au moment où il affronte la page blanche. «C’est dur de rédiger,
avoue-t-il, mais c’est sympa. Je me rends compte de tout le travail qu’il y a derrière celui
qui fait le journal… »
La plupart des apprentis-rédacteurs dépassent leurs appréhensions et se familiarisent
avec le style journalistique. «On voit nettement leur écriture évoluer au fil des semaines,
analyse l’enseignante de lettres. Les maladresses deviennent moins fréquentes, leurs
qualités s’affirment. Eux-mêmes sont surpris de ce qu’ils écrivent». D’une rubrique à
l’autre, le ton change : souvent informatif ou descriptif, il devient parfois plus polémique.
Sous le titre « FEC, don ou punition des Dieux », Jean-Sébastien se livre à une critique en
règle de la cantine du lycée. «La qualité des repas, écrit-il, varie en fonction de la
météorologie du jour, de la phase lunaire et de l’humeur du chef…Après une expectative
interminable et une lutte acharnée dans la file d’attente, les « pratiquants » du FEC se
sont pas au bout de leurs peines. La qualité des repas va de pair avec l’exiguïté des
lieux …»
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La vie du lycée et l’actualité nationale
Le Micro-monde des Pontonniers ne tourne pas uniquement autour de la vie et des
activités du lycée. Les sujets d’actualité qui alimentent les pages de la presse nationale et
régionale trouvent aussi leur écho dans les colonnes lycéennes. C’est le cas par exemple
des intermittents du spectacle qui, depuis plusieurs mois, défrayent la chronique française
ou encore des enfants victimes de maltraitance qui ont ému Fabienne. En éditorialiste,
Morgan expose son point de vue sur le débat consacré à l’avenir de l’école que le
ministère de l’Education a lancé dans tous les établissements de France. «Je trouve très
intéressant de donner ses idées sur les choses de la vie. Les autres élèves peuvent le
lire, c’est un journal ouvert» estime-t-il.
Les lycéens abordent la plupart des thèmes qu’ils souhaitent, même si, souligne Francine
Marchand, «ils ne peuvent pas dire n’importe quoi. On ne peut pas laisser s’exprimer des
propos grossiers ou insultants ». «Les élèves doivent apprendre à dire ce qu’ils ont envie
de façon correcte », précise sa collègue de français. «On discute souvent des limites avec
les élèves». Pragmatique, Marion admet qu’écrire exige un cadre : «si on veut être lu par
les élèves, il vaut mieux faire court et s’exprimer avec une certaine sobriété, c’est
normal… »
Concurrencer le monopole …
Tous ne se retrouvent pas dans l’approche jugée trop « scolaire » de Micro-monde. A
plusieurs reprises des journaux parallèles sont nés à l’initiative d’élèves. Ainsi, avec
«Sciences occultes», un petit groupe d’élèves de section scientifique a tenté l’espace de
deux numéros d’organiser une certaine concurrence au sein de l’établissement. Sébastien
a partagé cette aventure : «On aime bien le pluralisme, explique-t-il, et d’une certaine
manière on trouvait que Micro-monde monopolisait les points de vue. On a donc sorti un
journal différent, dans son format et dans son contenu. Notre objectif était de démonter
les clichés qui existent sur les élèves… ». A en croire Sébastien, le succès a été au
rendez-vous mais il a dû quitter le lycée pour poursuivre ses études et ignore ce qu’il est
advenu du concurrent de Micro-monde. «La plupart des initiatives spontanées des élèves
meurent faute de moyens et de suivi, relève Francine Marchand. Car, au départ, les
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élèves s’appuient quelques fois sur les parents, mais ils se rendent vite compte
qu’assurer une périodicité régulière, photocopier, distribuer le journal, c’est un vrai
travail… »
Les rédacteurs de Micro-monde prêtent main-forte dans toutes les étapes du processus.
Cent cinquante exemplaires sont distribués gratuitement dans les boîtes aux lettres des
classes et dans les endroits stratégiques du lycée comme le centre de documentation ou
la salle des profs. C’est évidemment trop peu pour un établissement qui compte près de
900 élèves. Pour palier cette insuffisance, la nouvelle équipe a réhabilité un métier de la
presse disparu depuis quelques décennies et offre désormais son journal à la criée dans
la cour de récréation. Une manière efficace de mesurer l’intérêt que lui portent ses
lecteurs…
Tous les droits, en particulier le droit à la reproduction et à la diffusion de même qu?à la
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