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Québec assouplit les exigences pour devenir professeur

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Langue Français

Extrait

Québec assouplit les exigences pour devenir professeur
Marie-Andrée Chouinard
Édition
du jeudi 16 mars 2006
LE DEVOIR
Une pénurie appréhendée d'enseignants dans plusieurs domaines convainc Québec d'assouplir les règles d'entrée dans la
profession enseignante. Les profs de cégep, les bacheliers spécialistes d'une discipline et même les étudiants n'ayant pas
complété leur formation en enseignement pourront désormais diriger une classe du primaire ou du secondaire.
Le Devoir a
appris qu'en plus des maîtres ayant cheminé par le baccalauréat obligatoire de quatre ans en enseignement, le ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) a ouvert la porte de l'école à tous ces groupes jusqu'ici privés d'entrée dans les
commissions scolaires. Une pénurie de ressources professionnelles non seulement en sciences, en mathématiques et en
anglais mais aussi dans certaines disciplines artistiques ainsi qu'en français force le MELS à assouplir les préalables exigés
des futurs profs.
Un projet de règlement sur les autorisations d'enseigner, tout juste publié comme il se doit dans la Gazette
officielle du Québec, chemine en ce moment dans toutes les sphères du réseau primaire et secondaire pour les 45 journées
de consultation obligatoire lors de la publication d'une telle modification. «Le ministère procédera ensuite aux ajustement
nécessaires s'il y a lieu et en fera un véritablement règlement», a expliqué hier le porte-parole du MELS, François Lefebvre.
Ces changements considérables dans l'accès à la profession enseignante sont motivés par une disette appréhendée dans les
commissions scolaires qui devront embaucher. «Le ministère a jugé qu'il était devenu nécessaire d'assouplir le règlement
pour faire face à la pénurie d'enseignants prévue dans plusieurs secteurs», a ajouté M. Lefebvre. L'ajout d'une heure et
demie d'enseignement à la semaine du primaire, dès septembre prochain, et l'obligation de donner des cours d'anglais dès la
première année plutôt qu'à la troisième créent une pression chez les spécialistes d'anglais, déjà difficiles à dénicher. Québec
estime à environ 600 le nombre de ces nouveaux professeurs à dénicher uniquement pour répondre à ce besoin.
Les
assouplissements prévus permettraient à un bachelier en anglais, spécialiste de sa discipline, d'être embauché dès septembre
prochain par une commission scolaire même s'il n'a pas en poche le baccalauréat en enseignement primaire, composé tant de
cours disciplinaires que de classes en pédagogie.
Jusqu'en 2010, prévoit le projet de règlement, les titulaires d'un baccalauréat disciplinaire pourront obtenir une «autorisation
provisoire d'enseigner» moyennant la promesse de traverser une soixantaine de crédits universitaires «essentiellement» en
pédagogie (l'équivalent de deux ans de formation), un contrat qu'ils devront avoir réalisé en l'espace de sept ans. Ce candidat
pourra toutefois avoir accès immédiatement à la salle de classe.
De la même façon, les professeurs du réseau collégial, pour
lesquels aucune mesure facilitant leur passage au secondaire n'existe à l'heure actuelle, pourront obtenir un permis
d'enseigner s'ils possèdent «déjà une formation disciplinaire compatible avec le régime pédagogique» et une formation d'au
moins 30 crédits en pédagogie collégiale. Les candidats devront toutefois acquérir 15 unités «d'un programme de formation
de l'enseignement secondaire» et faire un stage probatoire, le tout en l'espace de cinq ans.
Pour «faciliter le cheminement de candidats qui possèdent déjà une partie de la formation exigée», le MELS prévoit que des
étudiants déjà inscrits à un programme de formation de l'enseignement puissent être embauchés dans une classe s'ils en sont
«à compléter la quatrième année» de leur formation, et ce, contre l'obligation de terminer ladite formation en l'espace de
deux ans. L'autorisation provisoire d'enseigner pourrait alors se transformer en brevet d'enseignement, qui est actuellement
le passeport permanent pour devenir professeur au Québec.
Québec fixe à 2010 la cible terminale de son projet de règlement «parce que nous présumons que le problème de pénurie
sera résorbé d'ici là», a expliqué M. Lefebvre. Le MELS va de l'avant avec ces assouplissements car il souhaitait que les
autorisations d'enseigner aillent de pair avec l'esprit des «orientations» qu'il a publiées sur la formation des enseignants en
2001.
Le manque d'enseignants au secondaire avait fait les manchettes à l'automne et forcé le ministère de l'Éducation à songer à
de nouvelles manières de gonfler son bassin de professeurs. Octroyées aux commissions scolaires qui éprouvaient des
difficultés d'embauche, les «tolérances d'engagement» avaient littéralement explosé en nombre au cours des dernières
années, passant de 192 à 716 au cours des trois dernières années, a-t-on confirmé au MELS hier. Ces tolérances, des permis
temporaires délivrés à un établissement plutôt qu'à un individu, ont dû être distribuées à un rythme soutenu tant les besoins
étaient criants dans les écoles.
Rappelons que depuis la création d'un programme de formation à l'enseignement exigeant un double perfectionnement, tant
disciplinaire que pédagogique, nombreuses ont été les critiques adressées à ce modèle, qui décourageait un candidat
parfaitement formé dans son champ de compétence de suivre une formation de quatre ans en enseignement pour avoir accès
à une école secondaire.
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