Dans cette recherche fruit d un travail de terrain mené en Russie au Canada et aux États Unis depuis l an je me propose d étudier le processus d intégration de trois communautés les doukhobors les molokans et les vieux croyants populations d origine russe immigrées en Amérique du Nord voici plus d un siècle La spécificité de ces populations outre leurs origines dans la paysannerie russe du XVIIe et du XVIIIe siècle vient de leurs croyances religieuses qui trouvent une source commune dans le raskol le schisme de dans l Église orthodoxe russe Ces trois communautés ethniques et religieuses sont considérées comme des sectes par la plupart des chercheurs
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Dans cette recherche fruit d'un travail de terrain mené en Russie au Canada et aux États Unis depuis l'an je me propose d'étudier le processus d'intégration de trois communautés les doukhobors les molokans et les vieux croyants populations d'origine russe immigrées en Amérique du Nord voici plus d'un siècle La spécificité de ces populations outre leurs origines dans la paysannerie russe du XVIIe et du XVIIIe siècle vient de leurs croyances religieuses qui trouvent une source commune dans le raskol le schisme de dans l'Église orthodoxe russe Ces trois communautés ethniques et religieuses sont considérées comme des sectes par la plupart des chercheurs

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Niveau: Supérieur, Doctorat, Bac+8
1 POSITION DE THÈSE Constance Joyce MARTIN Dans cette recherche, fruit d'un travail de terrain mené en Russie, au Canada et aux États-Unis depuis l'an 2000, je me propose d'étudier le processus d'intégration de trois communautés, les doukhobors, les molokans et les vieux-croyants, populations d'origine russe immigrées en Amérique du Nord voici plus d'un siècle. La spécificité de ces populations, outre leurs origines dans la paysannerie russe du XVIIe et du XVIIIe siècle, vient de leurs croyances religieuses qui trouvent une source commune dans le « raskol », le schisme de 1666 dans l'Église orthodoxe russe. Ces trois communautés ethniques et religieuses sont considérées comme des sectes par la plupart des chercheurs. Qui connaît l'histoire de l'Amérique du Nord se souvient certainement du rôle de la Russie dans la partie ouest de ce territoire à partir des expéditions du 18e siècle. Voici que dès 1899, d'autres Russes y retournèrent, comme de droit, avec l'espoir d'y rester. À l'instar de tant d'autres communautés fuyant les persécutions contre leurs convictions religieuses et pacifistes et espérant fonder une utopie de liberté et de fraternité, ces populations, au bout de quelques années, furent souvent déçues, ayant trouvé des conditions climatiques rudes en plus de difficultés économiques, et s'étant également heurté, dans une société pluriethnique censée appliquer la philosophie du « melting- pot », à l'ostracisme d'habitants nativistes.

  • secte doukhobore

  • évolution de la cellule familiale

  • sectes

  • personnes vivant dans les environs

  • système d'entraide entre les membres, des coopératives agricoles et des entreprises familiales

  • vie collective

  • ancien

  • membre


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Langue Français

Extrait

1
POSITION DE THÈSE
Constance Joyce MARTIN
Dans cette recherche, fruit d’un travail de terrain mené en Russie, au Canada et aux
États-Unis depuis l’an 2000, je me propose d’étudier le processus d’intégration de trois
communautés, les doukhobors, les molokans et les vieux-croyants, populations d’origine
russe immigrées en Amérique du Nord voici plus d’un siècle. La spécificité de ces
populations, outre leurs origines dans la paysannerie russe du
XVII
e et du
XVIII
e siècle,
vient de leurs croyances religieuses qui trouvent une source commune dans le «
raskol
»,
le schisme de 1666 dans l’Église orthodoxe russe. Ces trois communautés ethniques et
religieuses sont considérées comme des sectes par la plupart des chercheurs.
Qui connaît l’histoire de l’Amérique du Nord se souvient certainement du rôle de la
Russie dans la partie ouest de ce territoire à partir des expéditions du 18
e
siècle. Voici
que dès 1899, d’autres Russes y retournèrent, comme de droit, avec l’espoir d’y rester. À
l’instar de tant d’autres communautés fuyant les persécutions contre leurs convictions
religieuses et pacifistes et espérant fonder une utopie de liberté et de fraternité, ces
populations, au bout de quelques années, furent souvent déçues, ayant trouvé des
conditions climatiques rudes en plus de difficultés économiques, et s’étant également
heurté, dans une société pluriethnique censée appliquer la philosophie du « melting-
pot », à l’ostracisme d’habitants nativistes.
Faisant partie de la première vague d’immigration (avant la révolution russe), la secte
doukhobore arriva en masse (environ 7500 personnes) du Caucase pour défricher des
terres réservées pour eux (
homesteads
) par le gouvernement fédéral dans l'Ouest
canadien. Ils furent aidés financièrement par Léon Tolstoï et les Quakers et
s’installèrent d’abord dans les territoires de l'Assiniboine (qui devint la province de la
Saskatchewan en 1905), puis en Colombie-Britannique. Peu après, en 1905, les
molokans, secte "jumelle" des doukhobors, arrivèrent également de leur exil dans le
Caucase et d’autres régions de Russie, préférant la côte ouest des États-Unis (la
Californie, puis l’Oregon). Enfin, les vieux-croyants (nous précisons qu'il s'agit
principalement de certaines obédiences sans prêtres) immigrèrent dans ces mêmes
régions à partir de la révolution russe de 1917. J’ai étudié en particulier les mouvances
qui s'étaient dispersées, fuyant le communisme en passant par la Chine, la Turquie, le
Brésil, etc.… pour s’installer définitivement dans les années 1960 dans l’Oregon, puis
l’Alaska et l’Alberta.
C’est dans ces mêmes régions que j’ai repéré les descendants des immigrants, qui
constituent cinq générations, et tenté de comprendre l’évolution de ces communautés
pendant une période de cent ans. J’ai remarqué que le degré d'acculturation et
d'assimilation des membres de ces sectes semble moindre que dans le reste de la
population d'immigrés russes et ukrainiens, et par ailleurs, que l'évolution au sein des
sectes elles-mêmes variait d'une ville à une autre et d'un groupe ou sous-groupe à
l'autre, allant d'une intégration presque totale à une ségrégation volontaire de la part de
leurs membres. Les doukhobors, dans l'ensemble, sont les plus ouverts et les mieux
intégrés, alors que les vieux-croyants sont restés les plus traditionnels et les plus fermés
sur eux-mêmes.
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