Position de thèse de téléchargeable sous format PDF

Description

Niveau: Supérieur, Doctorat, Bac+8

• mémoire - matière potentielle : culturelle


• cours - matière potentielle : la classe de composition de taira


• cours - matière potentielle : différentes époques créatrices

Hui-Mei CHEN Position de thèse 1 Hui-Mei CHEN Les sources d'inspiration et les influences dans la musique de Yoshihisa Taira Position de thèse Le point de départ de cette recherche est la force irrésistible qui se dégage de la musique de Yoshihisa Taira, compositeur né à T?ky? en 1937, séjournait à Paris depuis son arrivée en 1966 et s'y est éteint en 2005. Avec une œuvre originale de qualité et un catalogue de quatre-vingts opus environ, la musique de Taira lui a valu plusieurs grands prix. Ses œuvres ont été créées dans le cadre des principaux festivals et des institutions de musique contemporaine, en France comme à l'étranger, et elles sont appréciées par le public comme par les interprètes. Nous nous interrogeons sur la provenance de la particularité et l'originalité de cette musique. Nous tentons de savoir en quoi la musique de Taira se différencie et en quoi elle est comparable à la musique d'autres compositeurs. Nos préoccupations consistent à chercher de quelle manière les sources d'inspiration et les influences réciproques de deux cultures co-existent dans la musique de ce compositeur. Certes, l'acte du créateur, qu'il soit accompagné dans ses débuts d'une cause fortuite comme l'inspiration ou l'intuition, est le fruit d'un travail acharné et se fonde sur une technique acquise et beaucoup de discipline et d'assiduité. Néanmoins nous ne pouvons pas nier l'existence d'idées initiales spontanées participant au caractère intuitif d'une création artistique ; elles représentent les manifestations d'une certaine intuition créatrice pour beaucoup de créateurs, un départ qui ouvre à une nouvelle aventure artistique.

• musique de taira


• immense champ d'investigation


• japon


• organisation du discours musical


• image du japon chez taira


• présentation du contexte de création


• compositeur

Sujets

• Amerifit Brands
• Yoshihisa Taïra

Informations

• Publié par: mijec
• Nombre de lectures: 57
• Langue: Français

Extrait

Hui-Mei CHEN
Les sources d’inspiration et les influences dans la musique de
Yoshihisa Taira

Position de thèse

Le point de départ de cette recherche est la force irrésistible qui se dégage de la musique de
Yoshihisa Taira, compositeur né à Tōkyō en 1937, séjournait à Paris depuis son arrivée en
1966 et s’y est éteint en 2005. Avec une œuvre originale de qualité et un catalogue de quatre-
vingts opus environ, la musique de Taira lui a valu plusieurs grands prix. Ses œuvres ont été
créées dans le cadre des principaux festivals et des institutions de musique contemporaine, en
France comme à l’étranger, et elles sont appréciées par le public comme par les interprètes.
Nous nous interrogeons sur la provenance de la particularité et l’originalité de cette musique.
Nous tentons de savoir en quoi la musique de Taira se différencie et en quoi elle est
comparable à la musique d’autres compositeurs. Nos préoccupations consistent à chercher de
quelle manière les sources d’inspiration et les influences réciproques de deux cultures co-
existent dans la musique de ce compositeur.
Certes, l’acte du créateur, qu’il soit accompagné dans ses débuts d’une cause fortuite comme
l’inspiration ou l’intuition, est le fruit d’un travail acharné et se fonde sur une technique
acquise et beaucoup de discipline et d’assiduité. Néanmoins nous ne pouvons pas nier
l’existence d’idées initiales spontanées participant au caractère intuitif d’une création
artistique ; elles représentent les manifestations d’une certaine intuition créatrice pour
beaucoup de créateurs, un départ qui ouvre à une nouvelle aventure artistique. Donc, malgré
la suspicion que pourrait susciter l’évocation de « sources d’inspirations », nous ne pouvons
pas nous en priver.
Nous savons aussi que les influences, bien qu’elles puissent être étudiées et examinées d’une
manière rigoureuse, sont souvent niées et les créateurs n’en sont pas toujours conscients. Si
nous avons parfois hésité à employer le terme « influence » dans notre thèse, c’est d’une part
parce qu’il est extrêmement large, et qu’on touche alors à des domaines multiples, le champ
de la recherche pouvant s’étendre à l’infini ; d’autre part, cette appellation risque de susciter
le mécontentement des compositeurs car tout créateur rêve d’être original, unique. Parler des
influences dans les créations est délicat et peu apprécié. Pourtant nous pensons qu’aucune
1 Hui-Mei CHEN Position de thèse création n’est envisageable sans l’immense trésor de la mémoire culturelle. Si chaque
novateur ajoute sa pierre à l’édifice, quitte parfois à en ôter quelques autres branlantes ou
caduques, la somme de recherche, d’expérience et d’inspiration accumulée n’en demeure pas
moins supérieure à n’importe quel apport individuel. En ce sens, « les influences » peuvent
très bien être remplacées par « la parenté » ou « les références ». Mais cela revient au même.
C’est pour cette raison que nous avons parcimonieusement usé du terme « influence ». Nous
limitons le champ de cette recherche à certaines sources et influences, très significatives et
manifestes dans la musique de Taira. Nous ne prétendons pas cette présentation exhaustive et
nous pensons qu’une recherche musicologique ne dépasse pas le cadre d’une interprétation,
fût elle menée avec un souci d’objectivité.
La musique de Taira est souvent décrite comme riche en couleur et portant des caractères très
« japonais » ; pourtant, ce compositeur n’emploie ni les instruments ni la théorie traditionnelle
de son pays natal. En effet, l’image du Japon chez Taira n’a pas vraiment de relation réelle ni
avec le Japon d’aujourd’hui, ni avec celui du Japon d’autrefois de la tradition lointaine, mais
il s’agit plutôt d’un « Japon imaginaire ». Ce que nous nommons « Japon », « japonais » ou
« la musique traditionnelle japonaise » dans notre thèse possède de multiples significations, et
il est parfois difficile de situer ces termes dans un contexte précis. Le Japon peut avoir le sens
géographique, pour désigner le pays ou sa culture, mais il peut aussi indiquer l’état
psychologique de Taira et sa nostalgie pour son passé.
Puisque les méthodes analytiques musicales traditionnelles qui s’appuient principalement sur
les paramètres harmoniques, mélodiques ou formelles ne s’adaptent pas tout à fait à une
œuvre musicale de notre temps, nous avons appliqué parallèlement d’autres méthodologies en
essayant de tenir comptes des aspects culturels, philosophiques, historiques, psychologiques
et métaphoriques.
Les matériaux qui nous aident à construire notre corpus sont de différents types. Tout d’abord
les supports traditionnels : documents écrits en japonais ou chinois, français ou anglais, puis
les supports audio-visuels de différentes natures et, enfin, les partitions elles-mêmes. À ceci
s’ajoute une source précieuse que sont les témoignages vivants. Ce que nous appelons les
témoignages vivants comprend trois catégories : la première porte sur des discours directs de
notre sujet, le compositeur Yoshihisa Taira. Nous avons opté comme méthode de recherche
d’assister assidûment au cours de la classe de composition de Taira à l’École normale de
musique de Paris, à la suite de son invitation et tout au long de notre recherche jusqu’à son
décès en 2005. Une recherche scientifique n’exigerait peut-être pas une approche de la
personnalité du sujet, pourtant ce rapport très naturel, à la fois professionnel et affectueux,
2 Hui-Mei CHEN Position de thèse avec le compositeur comme avec ses élèves, a construit une expérience très précieuse qui
nous a permis de mieux connaître sa personnalité et son univers musical.
La deuxième catégorie de ces témoignages vivants comporte de nos propres expériences
d’observation dans ces cours ainsi qu’à notre participation directe à des diverses occasions de
la création de ce compositeur : concerts, conférences, table ronde… et à la préparation de
leurs documents nécessaires. Quant à la troisième catégorie, elle comprend les témoignages
vivants des amis compositeurs, les interprètes ou les disciplines de Taira. Ces sources
construirent une partie importante à la constitution de notre corpus.
Cette thèse est divisée en trois parties. Pour comprendre le contexte dans lequel est formé
Yoshihisa Taira, nous pensons qu’un aperçu historique est nécessaire. La première partie de
cette recherche comporte deux chapitres : le premier commence par un bref aperçu historique
de l’introduction de la musique occidentale au Japon afin de comprendre dans quelle
condition cette musique a été importée dans ce pays avant d’arriver à une présentation de la
situation florissante de la création musicale de nos jours. Le deuxième chapitre est consacré à
l’histoire personnelle de Taira, depuis son enfance jusqu’à ses années de formation, au Japon
et en France.
Après l’histoire, nous abordons les problématiques de notre recherche. La deuxième partie est
divisée en trois chapitres. Le chapitre 3 présente quelques caractéristiques de la musique de
Taira. Souvent chez ce compositeur, les sources d’inspiration jouent non seulement un rôle
initiateur qui suggère un projet d’œuvre musicale, mais aussi reflète sa pensée musicale et
philosophique. Ces sources du début se transforment en réalisation concrète et se manifestent
dans le choix des instruments, les structures formelles et l’organisation du discours musical.
Le chapitre 4 tente d’en saisir quelques-unes de ces sources. Le contact avec les grands
maîtres, puis avec ses condisciples et ses compatriotes, ses amis compositeurs : les sources
d’inspirations et les références dans la musique de Taira sont multiples. La discussion avec
ses amis a aussi inspiré Taira pour sa composition musicale. De nombreuses notions
esthétiques, compositionnelles, philosophiques chez lui sont en rapport avec celles de ses
amis et de compositeurs occidentaux ou asiatiques. Le chapitre 5 clôt la deuxième partie en
présentant quelques-uns de ces compositeurs prédécesseurs ou contemporains de Taira.
La troisième partie est consacrée à une analyse musicale centrée principalement sur trois de
ses œuvres les plus représentatives. C’est en analysant ces partitions sélectionnées que nous
tentons de montrer comment les sources