YVES BAMBERGER PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION ET PIERRE BÉREST PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

Yves Bamberger

Description

• cours - matière potentielle : l' année

YVES BAMBERGER, PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION ET PIERRE BÉREST, PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE Un Président du Conseil scientifique renouvelé en 2003 et un nouveau Président du Conseil d'administration en 2004, deux regards extérieurs particulièrement qualifiés sur le LCPC. Que vous inspirent de prime abord l'organisme et son environnement ? Yves Bamberger, Président du Conseil d'administration C'est d'abord un retour aux sources, puisque j'y ai occupé mon premier poste de jeune ingénieur des Ponts. Je constate avec plaisir que je retrouve un organisme en bonne santé et plein d'allant. J'arrive à un moment charnière pour l'organisme : la fin du précédent contrat quadriennal (2001- 2004) et l'élaboration du prochain (2005-2008). L'environnement du Laboratoire Central a connu et connaît encore des transformations profondes. L'essentiel de l'effort d'équipement du pays est derrière nous. Des préoccupations plus qualitatives (maintenance, durabilité, optimisation de l'usage) prennent une place accrue. La demande de la société française a évolué dans une direction assez proche, avec notamment une exigence très forte en matière de sécurité routière, et plus généralement de prévention des risques d'origine naturelle ou résultant de l'activité humaine. D'autre part, économiser l'énergie et les matériaux est aujourd'hui primordial et doit être pris en compte dans la conception et la construction des ouvrages. C'est le rôle du LCPC d'accompagner ces mutations.

• effort d'adaptation


• comité d'évaluation


• port


• acteurs de terrain des réponses concrètes


• concitoyens dans le sens de la qualité


• ingénieurs de laboratoires étrangers


• lcpc


• coopération avec le port autonome du havre


• sens large

Sujets

• Bamberger
• Berest

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Extrait

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2004
INTERVIEW CROISÉE
YVES BAMBERGER, PRÉSIDENT DU CONSEIL
D’ADMINISTRATION ET PIERRE BÉREST,
PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE
La demande de la société française a évolué
dans une direction assez proche, avec notamment
une exigence très forte en matière de sécurité
routière, et plus généralement de prévention
des risques d’origine naturelle ou résultant
de l’activité humaine. D’autre part, économiser
l’énergie et les matériaux est aujourd’hui
primordial et doit être pris en compte dans la
conception et la construction des ouvrages. C’est
le rôle du LCPC d’accompagner ces mutations.
Enfin, une économie de plus en plus ouverte De gauche à droite, Yves Bamberger, Président
du Conseil d’administration et Pierre Bérest, vers l’extérieur, des réglementations élaborées
Président du Conseil scientifique.
au niveau européen, une rapidité extraordinaire
de la circulation de l’information soulignent
Un Président du Conseil scientifique renouvelé les limites du cadre strictement national. Le rôle
en 2003 et un nouveau Président du Conseil de l’Etat et des services publics, au sens large,
d’administration en 2004, deux regards fait l’objet d’une interrogation de la société
extérieurs particulièrement qualifiés sur française.
le LCPC. Que vous inspirent de prime abord
l’organisme et son environnement ? Pierre Bérest, Président du Conseil scientifique
La notion de “service public” dans toute sa
Yves Bamberger, Président du Conseil généralité déborde notre sujet ! On observe
d’administration en tout cas l’expression d’exigences accrues
C’est d’abord un retour aux sources, puisque j’y de nos concitoyens dans le sens de la qualité,
ai occupé mon premier poste de jeune ingénieur de l’utilisation optimale des ressources,
des Ponts. Je constate avec plaisir que je retrouve du recueil attentif des besoins des utilisateurs
un organisme en bonne santé et plein d’allant. et de la mesure de leur satisfaction, de
J’arrive à un moment charnière pour l’organisme : l’élaboration d’une stratégie de moyen terme
la fin du précédent contrat quadriennal (2001- conforme aux orientations générales de l’action
2004) et l’élaboration du prochain (2005-2008). de l’Etat. La mise en place des contrats
quadriennaux, dont le Conseil scientifique avait
L’environnement du Laboratoire Central a connu examiné avec attention et clairement apprécié
et connaît encore des transformations profondes. la première réalisation, illustre bien cette
L’essentiel de l’effort d’équipement du pays tendance. Une évaluation sans complaisance
est derrière nous. Des préoccupations plus est aussi un élément de cette politique,
qualitatives (maintenance, durabilité, optimisation et le LCPC sait s’y soumettre sous des formes
de l’usage) prennent une place accrue. variées.
6RAPPORT D’ACTIVITÉ 2004
Le Conseil scientifique, notamment, est chargé uniforme les contenus et les modes
de l’évaluation scientifique des unités. Il serait d’organisation de la recherche. Une tendance
d’ailleurs plus juste de dire que le Conseil actuelle est clairement de privilégier un mode
scientifique accompagne le Laboratoire Central d’organisation par unités de recherche de
et ses unités dans leur effort d’évaluation grande taille rassemblées sur un même site.
scientifique, puisque l’évaluation commence Contre une telle tendance, il faut expliquer
par l’élaboration collective par l’unité d’un les grands mérites du réseau du LCPC. Hormis
document de bilan et perspective. Chaque sa contribution scientifique propre, le réseau
réunion du Conseil scientifique donne dote le LCPC d’un ancrage aux réalités de terrain
l’occasion de mesurer les tensions entre qui manque souvent aux équipes universitaires.
les objectifs de nature plus académique C’est un antidote à l’académisme.
et le souci d’apporter aux acteurs de terrain
des réponses concrètes et clairement formulées. Une réflexion doit certainement être conduite
Rien ne serait plus dommageable pour le LCPC quant à la place que le LCPC peut occuper
qu’une évaluation unidimensionnelle, qui se à terme dans le dispositif de recherche français.
réduirait au morne décompte des publications Le LCPC représente à peu près 25 % de l’effort
des unités. Il s’agit au contraire d’aider français de recherche en génie civil.
le Laboratoire Central et ses unités à trouver C’est considérable, et ce chiffre crée au LCPC
le point d’équilibre entre leurs divers objectifs ; une responsabilité particulière ; mais c’est sans
c’est ce qui rend passionnant le travail doute moins qu’il y a une trentaine d’années.
d’évaluation.
Le CNRS et les universités ont pris en charge,
de manière certes inégale suivant les secteurs,
On a vu, au cours de l’année écoulée, des recherches autrefois conduites par les seuls
la recherche française poser vigoureusement centres techniques et services des ministères,
la question de sa place et de ses finalités, ou par quelques écoles d’ingénieurs.
et resurgir l’opposition recherche fondamentale
et recherche appliquée. Qu’en pensez-vous ? Ces nouveaux acteurs sont souvent représentés
par des équipes excellentes, mais de petite
Pierre Bérest taille, et mal liées au tissu industriel ou
Le gouvernement, en réponse aux interrogations administratif. Les complémentarités sont
des chercheurs, a élaboré un projet qui donne évidentes, d’autant que les recherches conduites
un poids important à la notion d’innovation. au LCPC sont souvent aussi du meilleur niveau
Ce projet a suscité quelques réactions qui vont académique. On parle aujourd’hui de pôles
dans le sens de la défense d’une recherche d’excellence, de programmes fédérateurs
fondamentale opposée à une recherche nationaux et européens : le LCPC a clairement
appliquée. Comme président du Conseil un rôle éminent à jouer. Il remplit d’ailleurs
scientifique du LCPC, et aussi comme chercheur déjà ce rôle, à travers ses unités mixtes
d’un laboratoire du département Sciences Pour ou sa participation active à des groupements
l’Ingénieur (SPI) du CNRS, une telle de recherche organisés par le CNRS.
problématique me met mal à l’aise. Nous
traitons des problèmes appliqués difficiles, La définition de la place précise du LCPC
qui appellent l’utilisation et parfois l’élaboration dans le dispositif de recherche français,
de concepts scientifiques fondamentaux. à la fois comme producteur et organisateur
Plus généralement, il faudrait se défier de recherches, appelle la poursuite d’une
d’un modèle unique qui définirait de manière politique qui peut déjà faire valoir des acquis.
7RAPPORT D’ACTIVITÉ 2004
Yves Bamberger le Collège de France, l’Unesco, la Fondation
Une recherche finalisée ne signifie effectivement EDF, EDF Chine. Ce sont de telles recherches
pas l’abandon de la recherche fondamentale que devrait chercher à développer l’organisme.
et le LCPC est bien placé pour illustrer
cohabitation et complémentarité de soi-disant Pierre Bérest
différents types de recherche qu’il n’y a pas lieu L’internationalisation est certainement un
d’opposer. Je citerai pour exemple les travaux grand défi proposé au LCPC pour la décennie
entrepris sur les parois moulées du port qui vient. Il s’agit de passer d’une époque où
du Havre. Le LCPC, en coopération avec le port la réglementation, les ressources, les clients,
autonome du Havre et plusieurs entreprises, les évaluateurs, la langue, les lecteurs
a instrumenté un panneau de paroi moulée s’inscrivaient principalement à l’intérieur d’un
sur ce qui constitue le nouveau mur de quai périmètre hexagonal à une époque nouvelle
de “Port 2000” situé dans l’estuaire de la Seine ; dans laquelle le terrain de jeu est européen ou
l’étude de cet ouvrage a pour but d’améliorer même mondial. C’est une mutation que le LCPC
la compréhension du comportement des a bien amorcée : il est présent, souvent
ouvrages portuaires et de recueillir des données à la première place, dans des programmes
pour améliorer les méthodes de calcul. On voit européens ; ses ingénieurs et chercheurs
bien ici la part de recherche et les résultats participent aux grandes manifestations
escomptés qui déboucheront, à terme, scientifiques, ou les organisent ; ils contribuent
sur des applications d’intérêt public. à l’élaboration des règles, n