Emancipation, émergence et diversification du Tiers monde
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Emancipation, émergence et diversification du Tiers monde

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1/6
Décolonisation et émergence du Tiers monde.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’essentiel de la planète est contrôlé par les puissances européennes. Cette
domination européenne va progressivement être remise en cause donnant naissance à ce qu’Alfred Sauvy a dénommé le
« Tiers monde », c’est-à-dire le monde dominé des pays peu développés (à rapprocher du Tiers Etat de l’Ancien Régime)
et qui n’appartient à aucun des deux blocs de la Guerre froide (3
e
monde). Ce terme désigne ainsi les Etats qui se
caractérisent par un revenu moyen par habitant faible, de grands écarts de ressources entre une minorité de riches et une
majorité de pauvres, une forte dépendance vis-à-vis des échanges extérieurs, des taux de fécondité et d’analphabétisme
élevés et de fréquents problèmes de malnutrition et de sous-nutrition.
Comment le Tiers monde va-t-il s’émanciper de ce contrôle ? Quelles sont les conséquences politiques, économiques
et sociales de cette émancipation du Tiers monde ?
Bénéficiant des événements consécutifs à la Seconde Guerre mondiale, les colonies vont se lancer dans un processus
d’émancipation aboutissant à la disparition plus ou moins violent des empires coloniaux. Après qu’elles aient obtenu leur
indépendance, va se poser le devenir des anciennes colonies.
I.
L’émancipation des peuples dominés.
Bien avant la Seconde Guerre mondiale, la colonisation avait déjà fait l’objet d’une importante contestation. A partir
de 1945, cependant, les facteurs de dislocation prennent une ampleur nouvelle permettant le développement des
mouvements nationalistes et provoquant des réactions diverses dans les métropoles.
A.
Un contexte international favorable.
Les relations internationales sont dominées au lendemain de 1a guerre par les deux superpuissances, Etats-Unis et
URSS, hostiles à la domination coloniale. Les Etats-Unis, ancienne colonie britannique, ont énoncé, dans la charte de
l’Atlantique, en 1941, de grands principes idéalistes, comme le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ou la
« condamnation du racisme », qui, dirigés au départ contre le nazisme, sont perçus par les peuples dominés comme une
reconnaissance de leurs revendications. Ainsi, en 1946, ils accordent l’indépendance aux Philippines. D’un autre côté, les
Américains souhaitent voir s’ouvrir de nouveaux marchés, liés jusque-là aux métropoles. Mais, les Etats-Unis, qui
redoutent de voir les pays nouvellement émancipés tomber dans le camp communiste, tentent de promouvoir une
décolonisation négociée. L’URSS, de son côte, fidèle à la ligne héritée de Lénine, fait de la lutte contre l’impérialisme un
élément majeur de sa propagande. A Yalta, Staline affirme que le « premier devoir est de donner l’indépendance aux
peuples des anciens empires coloniaux ». La décolonisation devient ensuite un enjeu de la guerre froide. L’URSS apporte
son soutien aux mouvements d’émancipation radicaux qui préconisent une rupture violente avec l’ordre ancien.
L’ONU, nouvelle organisation internationale qui a vu le jour à San Francisco en juin 1945, joue également un grand
rôle. Elle diffuse, dans sa charte, des principes qui prônent l’égalité entre les peuples, l’anachronisme et l’immoralité de
l’existence des empires coloniaux. Semblables prises de position encouragent et légitiment les aspirations formulées par
les mouvements d’émancipation, qui
s
ortent de leur isolement. Les déclarations sur les droits de l’Homme (1948) et sur
les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes (1952) renforcent les mouvements anticolonialistes. Par la suite, l’ONU
relaie les revendications des pays du
T
iers monde.
Le dernier élément est constitué par l’affaiblissement des métropoles coloniales. Pendant la guerre, les victoires
rapides des puissances de l’Axe ont entamé le prestige de ces métropoles et entraîné l’effondrement du mythe de leur
invulnérabilité. De plus, le Japon a encouragé les mouvements indépendantistes avant sa défaite. Pour faire face à l’effort
de guerre, les métropoles ont, en outre, largement engagé les « peuples de couleur » à leurs côtes, en échange de
promesses d’émancipation ou de changements des rapports entre la métropole et ses colonies (discours de Brazzaville d
u
30 janvier 44, promesse de la reine de Pays-Bas de donner à l’Indonésie « la liberté d’action en ce qui concerne les
affaires intérieures »). Elles ont besoin de recruter des combattants (2 millions d’indiens, 520 000 hommes de l’Afrique
noire française), de trouver des matières premières pour fabriquer du matériel militaire. Au lendemain du conflit, elles ne
parviennent que difficilement à restaurer leur autorité.
B.
L’affirmation des mouvements d’indépendance.
Les mouvements d’indépendance sont souvent d’existence ancienne. Ainsi, la création du parti du Congres, en Inde,
remonte à 1885. En Indochine, la contestation contre l’ordre colonial se développe dès 1920. En 1927, le parti national
indonésien est fondé par Sukarno.
Ces mouvements tirent leur inspiration d’influences très diverses. Le parti du Congrès est le fait d’une élite cultivée,
pétrie de valeurs anglo-saxonnes, qui formule des revendications directement inspirées de la métropole. On rencontre le
même phénomène en Afrique anglophone, où des leaders charismatiques apparaissent très tôt, comme Kwame Nkrumah
au Ghana. L’autre grande source d’influence reste le communisme international, à l’œuvre notamment en Indochine. On
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