Irak : les programmes de missiles - article ; n°1 ; vol.69, pg 39-52
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Politique étrangère - Année 2004 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 39-52
Jusqu'en 1991, l'Irak a développé ses programmes de missiles tous azimuts, multipliant les filières, explorant la possibilité de transporter des armes de destruction massive. Des missiles balistiques Scud ou des dérivés ont ainsi joué un rôle de premier plan dans la guerre contre l'Iran puis lors de la guerre du Golfe. En 1991, les connaissances de la communauté internationale sur ces programmes étaient à la fois bonnes et incomplètes. Par la suite, l'Irak a réussi à obtenir des vecteurs balistiques d'une portée supérieure aux 150 km autorisés (Al-Samoud 2, Ababil-100), ainsi que des missiles à propulsion solide et quelques missiles de croisière. Des entreprises de plus de 50 pays étaient impliquées dans le commerce qui a permis à Bagdad de poursuivre son effort malgré l'embargo et les inspections. Aujourd'hui, on sait que la menace pesant sur les pays de la région était limitée, aucun missile irakien ne pouvant atteindre 300 km, ce qui montre que le dispositif d'inspections a, dans le domaine balistique, relativement bien fonctionné.
Iraq The Missile Programs by uad EL KHATIB Since 1982 ballistic missile forces played major role in Saddam stra tegy especially when Iraq modified its imported Scud missiles to develop an exten ded-range variant the Al Hussein This role was confirmed during the first Gulf War while Iraqi units fired 93 missiles at Israel and Allied forces In 1991 UN Security Council Resolution 687 did not restrict the development of missiles with range less than 150 km and Iraqi scientists legally embarked in steady effort to develop the Al- Samoud new short-range ballistic missile based on SA-2 surface-to-air missiles Several of these efforts unveiled by UNSCOM between 1991 and 1998 were ambi guous and could have led to breakout capability After the departure of the UN inspectors Baghdad produced limited force of Al-Samoud missiles and revived some old proscribed projects including variant capable of ranges greater than 150 km as well as drone projects Most of the in-service proscribed missiles were des troyed when the UN inspectors returned to Iraq in 2002 ISG inspections which fol lowed in 2003 seems to point out that none of the proscribed activities undertaken after 1998 to acquire long-range missiles capabilities was ever close to pre-develop- ment stage
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

El Khatib
Irak : les programmes de missiles
In: Politique étrangère N°1 - 2004 - 69e année pp. 39-52.
Citer ce document / Cite this document :
El Khatib. Irak : les programmes de missiles. In: Politique étrangère N°1 - 2004 - 69e année pp. 39-52.
doi : 10.3406/polit.2004.1267
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_2004_num_69_1_1267Résumé
Jusqu'en 1991, l'Irak a développé ses programmes de missiles tous azimuts, multipliant les filières,
explorant la possibilité de transporter des armes de destruction massive. Des missiles balistiques Scud
ou des dérivés ont ainsi joué un rôle de premier plan dans la guerre contre l'Iran puis lors de la guerre
du Golfe. En 1991, les connaissances de la communauté internationale sur ces programmes étaient à
la fois bonnes et incomplètes. Par la suite, l'Irak a réussi à obtenir des vecteurs balistiques d'une portée
supérieure aux 150 km autorisés (Al-Samoud 2, Ababil-100), ainsi que des missiles à propulsion solide
et quelques missiles de croisière. Des entreprises de plus de 50 pays étaient impliquées dans le
commerce qui a permis à Bagdad de poursuivre son effort malgré l'embargo et les inspections.
Aujourd'hui, on sait que la menace pesant sur les pays de la région était limitée, aucun missile irakien
ne pouvant atteindre 300 km, ce qui montre que le dispositif d'inspections a, dans le domaine balistique,
relativement bien fonctionné.
Abstract
Iraq The Missile Programs by uad EL KHATIB Since 1982 ballistic missile forces played major role in
Saddam stra tegy especially when Iraq modified its imported Scud missiles to develop an exten ded-
range variant the Al Hussein This role was confirmed during the first Gulf War while Iraqi units fired 93
missiles at Israel and Allied forces In 1991 UN Security Council Resolution 687 did not restrict the
development of missiles with range less than 150 km and Iraqi scientists legally embarked in steady
effort to develop the Al- Samoud new short-range ballistic missile based on SA-2 surface-to-air missiles
Several of these efforts unveiled by UNSCOM between 1991 and 1998 were ambi guous and could
have led to breakout capability After the departure of the UN inspectors Baghdad produced limited force
of Al-Samoud missiles and revived some old proscribed projects including variant capable of ranges
greater than 150 km as well as drone projects Most of the in-service proscribed missiles were des
troyed when the UN inspectors returned to Iraq in 2002 ISG inspections which fol lowed in 2003 seems
to point out that none of the proscribed activities undertaken after 1998 to acquire long-range missiles
capabilities was ever close to pre-develop- ment stagePOLITIQUE ÉTRANGÈRE 1/2004
c ^ c, ,/uatid lrak: les programmes Fouad EL KHATIB . . ..
de missiles
Jusqu'en 1991, l'Irak a développé ses programmes de missiles tous azimuts, multi
pliant les filières, explorant la possibilité de transporter des armes de destruction
massive. Des missiles balistiques Scud ou des dérivés ont ainsi joué un rôle de pre
mier plan dans la guerre contre l'Iran puis lors de la guerre du Golfe. En 1991,
les connaissances de la communauté internationale sur ces programmes étaient à
la fois bonnes et incomplètes. Par la suite, l'Irak a réussi à obtenir des vecteurs
balistiques d'une portée supérieure aux 150 km autorisés (Al-Samoud 2, Ababil-
1 00), ainsi que des missiles à propulsion solide et quelques missiles de croisière. Des
entreprises de plus de 50 pays étaient impliquées dans le commerce qui a permis à
Bagdad de poursuivre son effort malgré l'embargo et les inspections. Aujourd'hui,
on sait que la menace pesant sur les pays de la région était limitée, aucun missile
irakien ne pouvant atteindre 300 km, ce qui montre que le dispositif d'inspections
a, dans le domaine balistique, relativement bien fonctionné.
Politique étrangère
Les missiles balistiques Scud livrés par l'Union soviétique à part
ir de 1975 ont joué, dès octobre 1982, un rôle essentiel dans la
stratégie de Saddam Hussein contre l'Iran. Les Ai-Hussein,
dérivés des Send et de technologies acquises au prix fort à l'étranger,
ont été utilisés au cours de la guerre des villes, entre février et avril
1988, avant même que leur développement fût totalement achevé.
Le rôle central de la composante balistique irakienne s'illustre à nou
veau pendant l'opération Tempête du Désert. Les forces irakiennes,
dont l'aviation est impuissante, parviennent, grâce à leur force balis
tique, à peser sur les zones de déploiement des coalisés et à menacer la
cohésion de la Coalition en s'attaquant à Israël. Entre le 18 janvier et
le 26 février 1991, l'Irak a tiré 93 missiles Ai-Hussein (43 contre Israël,
49 contre l'Arabie Saoudite, 1 contre le Bahrein). En 1 500 raids, les
Fouad El Khatib, ancien inspecteur de la Commission spéciale des Nations unies pour l'Irak (UNSCOM), est
haut fonctionnaire au ministère français de la Défense. 40 / POLITIQUE ÉTRANGÈRE
forces américaines de neutralisation ne détruiront ni lanceur ni véhi
cule d'accompagnement.
La signature du cessez-le-feu et la mise en place de la commission
chargée de neutraliser les programmes et moyens non conventionnels
de l'Irak n'entameront pas la volonté de Saddam Hussein de mettre au
point des armes balistiques. D'autant que la résolution 687 du Conseil
de sécurité des Nations unies ne prohibe pas la possession de missiles :
l'Irak peut légalement développer et détenir des engins d'une portée
inférieure à 150 km.
Dès 1991, Bagdad développe de nouveaux vecteurs, notamment à part
ir du missile sol-air SA-2, dont l'Irak possède plusieurs centaines
d'exemplaires. À plusieurs reprises, les travaux des ingénieurs irakiens
vont conduire au développement d'engins dont la portée dépassera les
150 km. Ce sera notamment le cas des missiles Al-Samoud 2, dont la
Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations
unies (l'UNMOVIC) demandera la destruction.
Plusieurs pistes de recherche, mises à jour par l'UNMOVIC, auraient
pu conduire à la mise au point de missiles dépassant largement la por
tée fixée par la résolution 687. Mais ces recherches sont restées limi
tées et n'ont pas débouché sur des réalisations concrètes.
Avant 1991 : un développement tous azimuts
Des filières multiples
Le programme balistique irakien a pour origine la fourniture par
Moscou, de 1975 à 1988, de 10 lanceurs mobiles et de 819 missiles
Scud. Ces premiers engins ne permettent pas de menacer les princi
pales agglomérations iraniennes, notamment Téhéran. Aussi, dès 1986,
une équipe d'ingénieurs, menée par le général Raad, entreprend-elle
de modifier les Scud pour en doubler la portée. Elle parvient, en moins
de deux ans, à un premier résultat, le Ai-Hussein, immédiatement uti
lisé contre les villes iraniennes.
Plusieurs pistes d'amélioration sont dès lors explorées. Il s'agit notam
ment de répondre aux principales limites des modifications entreprises
pour le Ai-Hussein : la réduction de la charge embarquée, la stabilité
aérodynamique, une portée jugée encore insuffisante. Des travaux sont
aussi menés dans le domaine des concepts de missiles à plusieurs étages IRAK : LES PROGRAMMES DE MISSILES / 41
de propulsion et de la mise en fagot. Ces techniques consistent à assemb
ler selon différents schémas plusieurs moteurs dans un seul missile
pour en accroître les performances (portée et charge utile). Elles sont
utilisées dans le programme du lanceur spatial Al-Abid, initié en 1989.
L'embargo et les difficultés d'approvisionnement compliquent égale
ment la tâche du régime. Une seconde équipe tente de développer, à
partir de 1989, une copie irakienne du moteur du Scud. Le projet
1 728, mené par le docteur Modher, entreprend également d'identifier
des sources d'approvisionnement étrangères pour les composants du
missile qui ne peuvent être fabriqués sur place. L'Irak s'engage en
outre dans une coopération avec l'Egypte et l'Argentine sur le déve
loppement d'un missile à propulsion solide, le Badr-2000. Cette
coopération débouchera sur la livraison à Bagdad de matières pre
mières et d'équipements pour la réalisation de blocs de propergols.

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