La guerre et la psychanalyse comme thème d’étude?
4 pages
Français

La guerre et la psychanalyse comme thème d’étude?

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description


Nous avons proposé à quelques psychanalystes et à quelques autres de gloser un peu la question qu’Einstein pose à Freud en 1932, de dire pourquoi la guerre les intéresse, pourquoi elle intéresse la psychanalyse.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 182
Langue Français

Extrait

Pourquoi la guerre ?
Nous avons proposé à quelques psychanalystes et à quelques autres de gloser un peu la question qu’Einstein pose à Freud en 1932, de dire pourquoi la guerre les intéresse, pourquoi elle intéresse la psychanalyse. ·Marlène Belilos La guerre et la psychanalyse comme thème d’étude? Pour répondre à cette question on peut rappeler l’ étonnement de Freud face à l’interrogation d’Einstein: Pourquoi la guerre? Scepticisme d’abord pour son éventuelle contribution de psychanalyste .Savoir « ce que l’on peut faire pour libérer les humains de la menace de guerre » serait « une tache pratique dont l’apanage revient aux hommes d’état ». Si Freud se prête à répondre à Einstein, c’est comme « ami des humains »à l’invitation de la Société des Nations, et à l’exemple d’un Nansen qui vient en aide aux affamés et victimes de la guerre, privés de patrie. [...]Lire la suite en cliquant ICI ·Marie-Hélène Brousse 1 Guerre et psychanalyse : c’est quoi ce thème de travail? La guerre a toujours été un facteur important dans l’avancé des savoirs. Ce fut vrai doublement pour la psychanalyse : d’une part la guerre de 14/18 fit s’ouvrir à la psychanalyse la société autrichienne et son armée mise en difficulté, d’autre part les trauma des soldats furent un des éléments cliniques qui poussèrent Freud à aller au de là du principe de plaisir, enfin Freud prit à ce propos une position éthique fondamentale. Il y a donc un lien de la psychanalyse à la guerre. Mais il y a plus : [...]Lire la suite en cliquant ICI ·Rolande Causse Marie Christine Bruyère :Rolande, tu as écrit :Les enfants d’Izieu, peux- tu nous dire comment ce livre est né ?
« La genèse du texteLES ENFANTS D’IZIEUest une émission d’Antoine Spire écoutée sur France Culture en 1987, juste après le procès de Klaus Barbie, cet officier nazie qui signa le télégramme d’arrestation des quarante-quatre enfants et sept adultes juifs du foyer d’Izieu dans l’Ain, le 6 avril 1944.[...]iqclneteuislaeriLautniic
·Nathalie Georges
Guérirsives’aguerrir
«Is there any way of delivering mankind from the menace of war?[1]» « Existe-t-il un moyen d’affranchir les hommes de la menace de la guerre ?[2]», telle est la question qu’Albert Einstein adresse le 30 juillet 1932, de Potsdam, à Sigmund Freud. Celui-ci lui répond en septembre, de Vienne. Durant ce même été, il a rédigé sa préface à l’édition de sesNeue Folge der Vorlesungen zur Einführungin die Psychoanalyse[3], «Meine Berührung mit Josef Popper-Lynkeus[4]» et «Zur Gewinnung des Feuers[5]». A peine huit mois plus tard, le 21 mars 1933 serait bientôt baptisé la « Journée de Potsdam » ; Josef Goebbels y produirait la première mise en scène de la propagande nazie. Pendant ce temps Gaston Bachelard, qui inscrirait six ans plus tard dans la langue française, notamment avec saPsychanalyse du feu, le nom de psychanalyse dans la filiation de Jung, publiait « L’intuition de l’instant ».[...]Lire la suite encliquant ici
·Bénédicte Jullien
En quoi ce thème vous a-t-il intéressé pour animer avec Marie-Hélène Brousse le séminaire sur la guerre?
La proposition de Marie-Hélène m’a tout de suite interpelée : La guerre est un fait de discours. La guerre n’est pas uniquement se battre, ou tuer l’autre. Ce n’est donc pas ce qui nous resterait de notre prétendue animalité. Comme le dit M.-H. Brousse les animaux ne se font pas la guerre. Ils se battent, se tuent, mais ne se font pas la guerre. [...]Lire la suite en cliquant ici
·Jean-Pierre Klotz
Martine Bartholoni: « Tu participes au séminaire de M-H Brousse, « La guerre, face obscure de la civilisation ».
Qu’est-ce qui a déterminé ta présence à ce séminaire ?
Le thème proposé de ce séminaire m’a de suite accroché, par ce qu’il a d’inattendu qui touche juste. Nous devons trouver des voies nouvelles pour parler des enjeux de la psychanalyse au XXIème siècle. Ils ont à compte de ce qui change dans le bain de discours dans lequel nous sommes pris. Il imprègne et modèle la civilisation, celle que Freud a défini de son malaise et que Lacan a reformulé comme symptôme. Le symptôme est la visée et le coeur, toujours déconcertants, de la psychanalyse. Il me semble que la guerre, qui touche au plus près, plus activement que d’autres biais, l’activité immémoriale de l’homme, le rapport qu’il entretient aux autres et à lui-même, consonne bien avec ce qui du symptôme a été promu par Lacan, spécialement à la fin de son enseignement. L’obscur de la civilisation évoque aussi bien son symptôme
Jean-Pierre Klotz
Martine Bartholoni: « Tu participes au séminaire de M-H Brousse, « La guerre, face obscure de la civilisation ».
Qu’est-ce qui a déterminé ta présence à ce séminaire ?
Le thème proposé de ce séminaire m’a de suite accroché, par ce qu’il a d’inattendu qui touche juste. Nous devons trouver des voies nouvelles pour parler des enjeux de la psychanalyse au XXIème siècle. Ils ont à compte de ce qui change dans le bain de discours dans lequel nous sommes pris. Il imprègne et modèle la civilisation, celle que Freud a défini de son malaise et que Lacan a reformulé comme symptôme. Le symptôme est la visée et le coeur, toujours déconcertants, de la psychanalyse. Il me semble que la guerre, qui touche au plus près, plus activement que d’autres biais, l’activité immémoriale de l’homme, le rapport qu’il entretient aux autres et à lui-même, consonne bien avec ce qui du symptôme a été promu par Lacan, spécialement à la fin de son enseignement. L’obscur de la civilisation évoque aussi bien son symptôme.
Par ailleurs, les références chez Freud et Lacan sont précises, récurrentes et évocatrices. Rien n’est plus pratique, plus vivant, plus aux antipodes de ce qui ferait d’eux des penseurs déconnectés du réel. Ils ne proposent aucun idéal et ne reculent pas devant le pire, non bien sûr pour le promouvoir, mais pour ne pas le nier, pour « faire avec » sans se perdre dans les billevesées idéalisantes habituelles. Le pacifisme a montré ses méfaits dans l’Histoire.
Voilà donc de quoi s’intéresser à la guerre pour ceux qui veulent ne pas perdre le fil du symptôme freudien. La guerre comme symptôme, voilà le champ qui m’intéresse, dans la lignée de « l’inconscient , c’est la politique » récemment réactualisé par Jacques-Alain Miller à partir de Lacan
MB : Le prix Nobel de la Paix vient d’être attribué à l’Europe, quel est ton sentiment à ce sujet?
L’Union Européenne s’est construite pour la paix là où la guerre s’était spécialement déchaînée au cours du XXème siècle, et où elle avait pris le caractère de plus en plus sensible de « guerre civile européenne » au sein d’un monde de moins en moins cloisonné. Guerre symptomatique s’il en est, dont la violence, les destructions, les pertes en vies humaine, ont pris une ampleur liées à l’importance des incidences de la science sur les moyens mis en œuvre et les points de vue mis en avant (comptabilité des morts, évaluation des forces, etc…). La première de ces guerres « modernes » fut la Guerre de Sécession (« The Civil War ») américaine, aussi civile que coûteuse. C’est dans ce contexte symptomatique que le Prix Nobel de la Paix a été décerné cette année 2012 à l’Union Européenne, célébrant son projet alors que ladite Union s’éloigne dans le temps de ses prémisses pacifistes et que les styles de conflits changent, de plus en plus civils et symptomatique. En quelque sorte, le Prix Nobel, lui-même envisageable comme un symptôme, vise une organisation fondée sur le combat contre la guerre pour la soutenir, alors que son succès apparaît comme n’étant jamais acquis une fois pour toute. J’entends ainsi donc cette attribution, que je soutiens bien sûr, comme je soutiens l’Union Européenne, qui ne saurait être
qu’imparfaite et qui vaut si elle n’est pas seulement un idéal, mais le lieu d’un combat contre le pire qui inclut aussi ce dernier, symptomatiquement.
MB : Quelle serait la spécificité de la guerre d’Espagne du point de vue de la psychanalyse ?
Je ne suis pas un spécialiste de la guerre d’Espagne, mais elle attire cette attention affûtée en tant guerre civile, soit une dimension où le symptôme est plus sensible que dans une guerre classique. La guerre y concerne le sujet, celui de l’époque où l’inconscient d’abord freudien, puis lacanisé, a émergé pour qui veut bien s’y colleter. Et il s’y collète d’autant plus qu’à l’occasion il a pu s’alimenter des effractions de réel, des déferlements de jouissance qu’une guerre a fait surgir, certes au niveau collectif, mais aussi pour chacun. Les relations entre le singulier et le collectif ont été soulignées tant par Freud que par Lacan. Il est possible de percevoir cet aspect d’effraction de l’intime à propos de la guerre d’Espagne, ne serait-ce qu’à partir de ce qui s’en est rapporté, de ce qui s’en rapporte toujours. Son versant « préparatoire » à ème la 2Guerre Mondiale, terrain d’entraînement mondialisé comme inscrit au plus intime de l’histoire de l’Espagne, son côté « pas fini », souterrain tout en étant apparemment réglé, voilà qui éveille. Et l’association qui m’est venue là fortuitement avec la « Civil War » américaine laisse ouverte un champ qui n’est pas clos.
Bref, il y a de quoi aller y voir, dans cette ville de Toulouse qui abrita longtemps le gouvernement de la République espagnole en exil. Il y a là de la trace, de quoi questionner, élaborer, associer. Dans un monde où la langue espagnole s’est trouvée venir en première ligne pour se servir de et chez Lacan, pour la psychanalyse, cette Journée est d’un intérêt qui frappe. Qu’on y aille donc !
http://etudespsy.wordpress.com/entretiens-avec/jean-pierre-klotz/
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents