La psychologie de Facebook / Des crocodiles sur internet. Panique morale et loi de la pesanteur
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Que vous l’ayez remarqué ou non, Facebook a des effets sur votre cerveau. Par exemple, lors de l’arrivée d’une notification, votre cerveau est envahi par un afflux de dopamine – ce même produit chimique qui entre en jeu lorsque vous êtes récompensés. Chacune de ces notifications a donc un effet addictif sur vous au même titre, et espérons dans une moindre mesure, que des substances illicites!
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Des crocodiles sur internet. Panique morale et loi de la pesanteur
3 décembre 2012
ParMarie-Anne Paveau
“Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! “, Michel Serres, 2007
J’aime bien Jamel Debbouze. Ce type me plaît, surtout dans l’acuité que contiennent certaines de ses sorties. Le coup du bol breton est déInitivement intégré dans mon magasin personnel de citations et phrases-cultes, entre Peirce et Arendt (hé oui). “L’intégration, c’est quand t’as ton nom sur le bol breton”. Et le bol breton a encore quelques belles bolées de cidre fabrication française devant lui. Mais j’avais été aussi frappée par cette remarque au détour d’une interview : “Vous savez, quand on ne connaît pas, on crache dessus, on cogne quoi, c’est comme ça” (de mémoire). Ce n’est pas tant le contenu qui avait retenu mon attention que la manière évidente et explicite de formuler ce qui reste souvent implicite et même dissimulé derrière des arguments aux apparences plus rationnelles.
Sur OWNï, dans un billet intitulé “Peur sur le web“, Laurent Chemla a une jolie expression à laquelle je souscris entièrement pour décrire l’internet tel que je le
vois, que je le pratique, tel que je l’habite et tel que je l’aime : “J’ai toujours vécu internet comme un désir”.
Mais cette approche désirante, et donc créative, n’est vraiment pas la plus répandue. Ces dernières semaines j’ai rencontré plusieurs réactions négatives au numérique ou à l’internet, et j’ai à chaque fois pensé à Jamel Debbouze. Dans une formation doctorale que j’assurais, la partie sur le doctorant 2.0 a provoqué des réticences fortes d’une jeune femme, réticences qui embrassaient sans distance les discours technophobes bien connus de la dégradation de la langue (“Ah mais moi je ne pourrais pas écrire comme ça, aussi rapidement, sans relire, sans corriger, j’ai besoin de revenir sur mon texte, que ça soit parfait, rien que d’y penser ça me donne des frissons”), ou de la solitude pathologique du geek (“ah mais, à ce compte-là, on ne sort plus, on ne voit plus personne, le virtuel, ça coupe de la réalité”). Je précise bien “jeune femme”, pour enfoncer le clou de la non-pertinence de cette notion de “digital native” derrière laquelle nombre de rejets irrationnels se tapissent. Larécente chroniqued’Antoine Compagnon dans leHuIngton postva exactement dans ce sens, tout en prétendant le contraire : il faut lire ce morceau de purisme le plus anachronique et le plus élitiste, dans lequel il n’est pas du tout question de numérique, mais de correction de la langue, à coup de subjonctifs et de subordonnées complexes, comme si l’internet était un papier comme un autre, sans contexte, sans dispositif, sans écosystème, sans technologie, sans univers en un mot. Répondant à la critique d’un lecteur qui l’accusait d’écrire de manière “débraillée” (toujours cette métaphore du corps de la langue), c’est-à-dire “numérique”, Antoine Compagnon rate une belle occasion d’expliquer que l’écriture numérique est, fondamentalement… une écriture, ni plus ni moins “débraillée” qu’une autre. Mais au lieu de cela, il réduit le “numérique” au bon usage, comme dans une antique chronique “Le bon français” duFigaro.
Dans une communauté savante d’un pays lointain, un responsable a déposé un unique exemplaire papier d’un document collectif dans un scriptorium fermé, que les moines et moniales du groupe, censément levés pour mâtines et supposés consacrer tout leur temps aux joies sereines du recopiage, étaient invités à aller lire manuellement, si je puis dire. À l’ère de la dématérialisation des dossiers de toute sorte, il lui a été suggéré une forme un tout petit plus numérique, qu’il a refusée au nom du “risque électronique”. Le “risque électronique”. Je connaissais le risque sismique, nucléaire, chimique, professionnel, mais électronique, je découvre. Cette réponse médiévale (pardon aux médiévistes, oui je sais que cette période n’est pas aussi obscure que le dit le stéréotype, mais là, tout de suite, j’ai besoin du stéréotype, vous savez, genreLe nom de la rose), cette réponse médiévale donc, m’a rappelé une autre anecdote. On m’avait rapporté la réponse d’une vieille dame, dans les années 1970, à Calais, à un médecin qui lui conseillait d’emmener ses petits-enfants au bord de la mer pour qu’ils se baignent et soient donc moins sédentaires : “Ah, mais non, pour que les crocodiles y m’les mangent ?”
Des crocodiles, c’est ça, c’est exactement ça. Chacun a ses crocodiles personnels, chacun a son imaginaire du danger et de la sauvagerie, et pour
certains, il y a des crocodiles sur internet, qui dévorent la langue, l’écriture, la sociabilité, la Iabilité et les documents.
ïl existe depuis longtemps des réexions sur cette “phobie” de l’internet et de la technologie en général, et on a pris l’habitude d’en parler comme d’une “panique morale”, comme le fait Xavier de La Porte dans unbillet récent sur le site ïnternetActu: “Le vrai problème de ceux qui répandent la panique, explique-t-il, est leur conviction que toute ère technologique révolue était l’âge d’or de la civilité et de la contemplation. Or, c’est faux”. Cette dimension fantasmatique est également à verser au dossier anthropologique des “numériquement incapables”, dont parle très bien Pierre Marige dans “Numériquement incapables : stigmatisation et acculturation“. ïl y montre clairement comment le sujet fabrique ses propres rejets en les attribuant à l’extérieur, et élabore sa propre stigmatisation en l’intériorisant. Dans mon vocabulaire, et avec des références proches de la psychanalyse, c’est un mécanisme de projection (Mélanie Klein) : j’attribue aux autres l’origine de mes rejets, de mes angoisses, de l’ensemble de mes sentiments négatifs (le prochain billet de la série “Discours de place” y sera d’ailleurs consacré). Avec un soupçon de dispositif “cheveux de Münchhausen” (Paul Waztlawick) : pour traverser une rivière, le baron se tire vers le haut avec ses propres cheveux ; ou comment fabriquer soi-même les causes des conséquences dont on se plaint.
Je ne peux terminer ce billet sans mentionner le débat actuel sur la dangerosité des jeux vidéo, enIn, “débat”, si l’on veut, à partir d’unarticle crépusculaire de Claire GalloisdansLe Point, intitulé “Permis de tuer”, auquel Yann Leroux a répondu de manière percutante par l’ouverture d’un réjouissant TumblrJouer n’est pas tuer, où il se met en scène façon dedipix. Le collectifMerlanfrit.netvient de publierune excellente synthèse de la question, et il faut lire cet intelligent billet d’urgence. On voit donc quel puissant réservoir imaginaire constituent l’internet et la technologie informatique, numérique et électronique en général, et également quelle puissante structure : AnciensvsModernes, RéelvsVirtuel, jeux éducatifs hors lignevsJeux vidéo en ligne, autant de paires binaires qui organisent les discours sociaux et permettent aux individus de produire des argumentations pour justiIer leurs positions, surtout quand elles ne peuvent pas être argumentées, justement. Que le monde se diversiIe, que les univers se multiplient, que les possibilités humaines s’ampliIent, et voilà que le rappel à une humanité circonscrite dans le cercle de sa propre pesanteur se transforme en terreur anthropologique.
Vous qui prenez en ce moment même le risque électronique inou de parcourir les dangereux espaces de l’internet, et même parfois d’y construire desvillas, d’y engager des relations et d’y déposer vos trésors, d’y âner, d’y jouer et d’y voyager, faites attention à vous, et regardez bien où vous marchez. Qui sait, vous pourriez y laisser vos jambes, et votre réalité. À moins que, peut-être, les crocodiles de l’internet, comme celui d’Hérodote en illustration, ne vous transforment en brosse à dents, dans un élan de symbiose… électronique ?
Références Chemla L., 29 novembre 2012, “Peur sur le
web“,OWNï[site],http://owni.fr/, consulté le 3 décembre 2012 Compagnon A., 24 novembre 2012, “Écrire numérique“,Le Hungton post[quotidien en ligne], consulté le 1er décembre 2012 Klein M., 1968 [1955], “L’identiIcation”, dansEnvie et gratitude et autres essais, Paris, Gallimard, 139-185 La Porte X. (de), 26 novembre 2012, “Les règles de la panique morale technologique“,ïnternetACTU.net, [blog], consulté le 26 novembre 2012 Marige P., “Numériquement incapables : stigmatisation et acculturation“,aka Reup[carnet de recherche],http://akareup.hypotheses.org/, consulté le 1er décembre 2012 Watzlawick P., 2000,Les cheveux du Baron de Münchhausen. Psychothérapie et réalité,Paris, Seuil.
Crédit: “Nile crocodile getting teeth cleaned by symbiotic Spur-winged Plover”, Henry Scherren, 1909, Popular, natural, History,Wikimedia Commons.
Pour citer ce billet: Paveau M.-A., 3 décembre 2012, “Des crocodiles sur internet“,La pensée du discours[Carnet de recherche],http://penseedudiscours.hypotheses.org/, consulté le…
L
a
psycholo
gie
de Facebook [infographie]
2 novembre 2012 2 commentaires
Que vous l’ayez remarqué ou non, Facebook a des eets sur votre cerveau. Par exemple, lors de l’arrivée d’une notiIcation, votre cerveau est envahi par un aLux de dopamine – ce même produit chimique qui entre en jeu lorsque vous êtes récompensés. Chacune de ces notiIcations a donc un eet addictif sur vous au même titre, et espérons dans une moindre mesure, que des substances illicites! Je sais, cela parait très excessif comme analyse, mais voici justement une infographie qui va vous permettre de prendre conscience que tout réseau social, et notamment Facebook, a des eets sur votre cerveau que l’on veuille ou non, et plus ou moins négatifs! Par exemple, nous apprenons que les plus addicts d’entre nous à ïnternet et Facebook ont une zone du cerveau permettant la parole, la mémoire, le contrôle moteur, l’émotion et d’autres fonctions, 10 à 20% moins importante que ceux qui utilisent ïnternet et Facebook à petite dose! Bref, prenez connaissance de cette infographie, mais ne paniquez pas tout de même car Inalement, ce qu’elle nous rappelle, c’est que tout excès est mauvais pour la santé!
sourcehttp://www.unsimpleclic.com/la-psychologie-de-facebook-infographie_23497.html
Les dernières statistiques de Facebook en image [infographie]
En In de semaine, je vous proposaisune infographie concernant les dernières statistiques de Twitter. Aujourd’hui, c’est au tour du plus important réseau social, Facebook. Facebookest né à l’université Harvard : c’était à l’origine le réseau social fermé des étudiants de cette université, avant de devenir accessible aux autres universités américaines. e nom du site s’inspire des albums photo (« trombinoscopes » ou « facebooks » en anglais) regroupant les photos prises de tous les élèves au cours de l’année scolaire et distribuées à la In de celle-ci aux étudiants. e site est ouvert à tous depuis septembre 2006.Facebook est aujourd’hui le plus important des réseaux sociaux. En juillet 2010, Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, annonce sur son blog que Facebook regroupe plus de 500 millions de membres actifs. Selon les informations oîcielles, ils étaient 17,2 millions en France en avril 2010. Aujourd’hui, d’après cette infographie, c’est de 845 millions de comptes actifs dont il est question!
#iPadMini – Toutes les rumeurs en 1 image [infographie]
17 octobre 2012 Ajouter un commentaire
Comme je vous en faisais part hier, la prochainekeynote Apple se déroulera le 23 octobre prochainet comme beaucoup, je pense que cela sera l’occasion pour la Irme pommée delever le voile sur l’iPad Mini, un version de 7 pouces de l’iPad. Alors bien évidemment et Idèle à ses habitudes, Apple n’a donné aucune information concernant le contenu de lakeynote et d’ailleurs, certains pensent même que cet évènement ne sera pas seulement dédié à l’iPad Mini. En eet, selon certains autres « experts » du secteur, Apple pourrait proIter de cette occasion pour nous proposer la version 13 pouces du MacBook Pro Retina après avoir lancéla version 15 pouces en juin dernier lors de la keynote estampillée WWDC 2012. Mais ce n’est pas tout puisque selon d’autres rumeurs, la Irme pommée pourrait aussi présenter un nouveau Mac Mini. Bon, je pourrai continuer à énoncer tous les produits que tout le monde espère découvrir le 23 octobre prochain, mais je pense que le plus sérieux est de patienter tranquillement et ce, maintenant moins de 7 jours.
Mais revenons sur le produit qui devrait être présenté et qui semble faire l’unanimité, j’ai nommé l’iPad Mini. Alors c’est vrai que nous en entendons parler depuis très longtemps, et l’idée même de savoir qu’il va enIn voir le jour, est tout simplement très existant. Mais histoire de vous faire patienter, que diriez-vous de passer en revue l’ensemble des rumeurs sur l’iPad Mini et pour ce faire, rien de mieux qu’un belle infographie qui présente l’avantage d’être facile à lire. Alors, je tiens à préciser que celle-ci n’ai plus vraiment à jour notamment concernant les dernières rumeurs que nous avons pu lire ici ou là ces derniers jours, mais cela nous donne malgré tout, un bon résumé de l’histoire de l’iPad Mini.
Comme vous le savez, Microsoft a prévu de sortir la prochaine version de son OS Windows, Windows 8, le 26 octobre prochain et comme c’est toujours le cas dans ces moments là, on se demande tous si Microsoft a eectivement réinventé les choses en proposant un Windows véritablement nouveau, ou s’il va s’agir simplement d’une version revisitée? J’ai envie de dire que c’est plus que normal de se poser ce genre de questions puisque par le passé, certaines versions de Windows ont été plus que décevantes et pourtant, toujours à des prix excessifs! ïl suît de penser à Windows ME ou encore Windows Vista pour comprendre ce que je veux dire… Pour nous aider à comprendre ce que Windows 8apportera véritablement de nouveau, le très réputé site d’informations du mon hightech,Clubic, a eu l’ingénieuse idée de réunir dans une infographie « un rappel des principales nouveautés introduites au sein de ce prochain Windows 8, mises en parallèle avec ce que propose déjà la concurrence » . Et oui, Inalement, Windows 8 fait-il réellement la part belle à l’innovation ou s’est il simplement contenté de reprendre ce qui existe déjà ailleurs?
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