La relation transatlantique et l Asie du Nord-Est  : front ou division ?
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La relation transatlantique et l'Asie du Nord-Est : front ou division ?

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Extrait

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La relation transatlantique et l’Asie du Nord-Est : front ou division ?
Par Barthélémy Courmont et Céline Pajon
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Les auteurs
Barthélémy Courmont, docteur en science politique, est chercheur au CET et responsable du Bureau IRIS à Taiwan, où il réside depuis septembre 2006. Ses champs d’expertise couvrent la politique étrangère américaine, les questions nucléaires, les nouvelles menaces, et l’environnement stratégique en Asie du Nord-Est. Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages d’études internationales et stratégiques. Quelques ouvrages récents : aux périls des nationalismes faceL’Asie orientale, Paris, Lignes de repères, 2006 ; (avec Pascal Boniface),Le monde nucléaire. Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2006 ; (dir.),Washington et les Etats voyous. Une stratégie plurielle ?, Paris, Dalloz, 2007 ; (avec Erwan Bénezet),Hollywood-Washington. Comment l’Amérique fait son cinéma, Paris, Armand Colin, 2007 ;La guerre, Paris, Armand Colin (collection 128), à paraître en septembre 2007 ; La décision d’utiliser la bombe atomiquePourquoi Hiroshima ?, Paris, L’Harmattan, à paraître en septembre 2007 ;L’autre pays du matin calme. Le paradoxe nord-coréen, Paris, Armand Colin, à paraître en janvier 2008. Céline PajonCET et chercheur associé à l’IFRI. Elle est spécialiste desest chercheur au relations internationales en Asie Pacifique et des questions de politique et de défense du Japon. Diplômée en science politique, relations internationales et études asiatiques, elle a effectué plusieurs longs séjours d’études et de recherche au Japon. Elle a contribué à la lettre du Centre Asie de l’IFRI, et à la sérieIssues and Insightsduthink tankaméricain CSIS Pacific Forum. L’article « Hiroshima, 1945-2005 : vers la reconnaissance d’une mémoire ambivalente », paraîtra à la rentrée 2007 dans un ouvrage collectif. Cartes : Josselin Gaunyet en géopolitique. En plus de sesest diplômé en géographie activités de cartographe au Ministère Français de la Défense, il collabore avec le Centre d’Etudes Transatlantiques depuis 2006.  
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Sommaire
Introduction I. L’émergence de la Chine et la question taiwanaise Interdépendances économiques et relations commerciales déséquilibrées La perception ambiguë de la Chine aux Etats-Unis La question du budget de défense chinois à Washington La Chine, un partenaire stratégique pour l’Union européenne ? La question des ventes d’armes Les craintes d’une « guerre des étoiles » en Asie orientale La question taiwanaise Quel partenariat transatlantique en Chine ? II. La péninsule coréenne La crise nord-coréenne La normalisation comme remède ? Faut-il établir des relations diplomatiques avec Pyongyang ? La Corée du Sud L’Union européenne en mode mineur sur la péninsule coréenne III. Le Japon Le renforcement de l’alliance de sécurité et le redéploiement des forces américaines Un partenariat politique nippo-américain fragilisé Une relation stratégique Japon – Union européenne ? Conclusion Recommandations pour l’Union européenne Document annexe : Contexte sécuritaire, réformes japonaises en matière de défense et évolution de l’alliance de sécurité nippo-américaine Index des cartes et tableaux Bibliographie sélective
p.4 p.7 p.7 p.10 p.15 p.18 p.22 p.25 p.27 p.32 p.35 p.35 p.37 p.38 p.39 p.42 p.47 p.47 p.50 p.52 p.57 p.58 p.61 p.64 p.65
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Introduction
L’Asie du Nord-Est représente pour les Etats-Unis une région prioritaire, tant pour des raisons économiques que stratégiques. La présence militaire, les alliances, les relations commerciales mais également le poids de Washington sur la scène internationale en font un acteur politique incontournable en Asie du Nord-Est. La présence américaine dans la région s’est renforcée après la fin de la Guerre froide, notamment sous la présidence de Bill Clinton, et en raison du dynamisme émergent de l’économie asiatique (en dépit de la crise de 1997). Cependant, les attentats du 11 septembre 2001, la guerre en Irak et la lutte contre le terrorisme transnational ont eu pour effet d’éloigner provisoirement Washington de ses intérêts en Asie du Nord-Est, et de s’attirer les critiques de certains de ses partenaires, notamment en raison de son unilatéralisme. Des efforts importants ont, depuis la réélection de George W. Bush, été entrepris afin de privilégier une approche multilatérale dans la gestion des dossiers sécuritaires internationaux, mais les Etats-Unis se retrouvent aujourd’hui face à un problème majeur : l’absence de stratégie asiatique claire. Cela est particulièrement visible dans le dossier nord-coréen, mais également dans le maintien de forces militaires dans la région, et dans la perception parfois ambivalente de l’émergence de la Chine comme puissance mondiale1. Pour certains observateurs américains, lesoft power de 2 Washington est en train dé décliner en Asie du Nord-Est . Stephen Hadley, conseiller pour la sécurité nationale du président Bush, cite trois points résumant les objectifs stratégiques de Washington en Asie du Nord-Est : renforcer la relation avec les alliés ; régler les multiples problèmes sécuritaires en renforçant la coopération avec des Etats amis et partenaires ; et traiter la Chine comme un acteur responsable. Dans laStratégie européenne de sécuritépubliée en décembre 2003, l’Asie n’est présente que par le biais d’une évocation des partenariats stratégiques de l’Union européenne (UE), où se mêlent la Chine, le Japon et l’Inde. Alors que la relation euro-asiatique se fonde en priorité sur le renforcement de la présence économique et commerciale européenne, le dialogue politique et stratégique n’y est pas absent. L’Union créé ainsi, en 1996, l’ASEM (Asia-Europe Meeting)3comme forum ouvert de discussion et de coopération intergouvernemental avec seize pays asiatiques. En parallèle, les relations bilatérales se développent et l’Europe affine sa stratégie. Les objectifs européens en Asie du Nord-Est consistent, d’une part à renforcer les liens avec la Chine, qualifiée à la fois d’ « opportunité et de défi » ; d’autre part, à construire un partenariat régional et mondial avec le Japon, avec lequel l’Europe partage les valeurs
                                                1Future of U.S.-China Relations. Is Conflict Inevitable?”, Aron L. Friedberg, “The  LireInternational Security, Vol. 30, n°2, automne 2005. 2Joshua Kurlantzick, “The Decline of American Soft Power”,Current History, décembre 2005. 3Pour plus d’informations, voir notamment :http://ec.europa.eu/external_relations/asem/intro/index.htm
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démocratiques ; enfin, à renforcer le partenariat avec la Corée du Sud, tout en encourageant le processus de réconciliation inter-coréen4.
L’affirmation du modèle européen, si elle est essentielle, doit s’accompagner d’un approfondissement de la relation pour être profitable, imposer un partenariat durable, et ne pas faire double emploi avec la place des Etats-Unis dans la région. Le modèle européen en Asie du Nord-Est ne doit donc pas, et ne peut pas, être celui d’un hard power, rôle qui est attribué à Washington et son ensemble de bases militaires. L’Europe doit capitaliser sur son expérience historique pour favoriser l’intégration asiatique, et promouvoir des solutions alternatives et créatives dans les domaines économiques et commerciales, mais aussi politiques et stratégiques. Les pays européens pourront ainsi faire entendre leur voix, et s’imposer comme des partenaires de premier plan. Américains et Européens, partageant des valeurs communes mais divergeant parfois sur la façon de les transmettre, se retrouvent sur un certain nombre de dossiers en Asie du Nord-Est, notamment la Corée du Nord. Les pays de l’UE se montrent également favorables à un renforcement du dialogue transatlantique en vue de proposer une politique plus cohérente à l’égard des puissances émergentes en Asie, et tout particulièrement en Asie du Nord-Est. L’accord de partenariat transatlantique UE – Etats-Unis de juin 2006 met ainsi l’accent sur la nécessité de renforcer le dialogue transatlantique, notamment sur la question de la Chine. Dans le cadre de cet accord, le Parlement européen : (art. 8) recommande la promotion d’une approche commune dans les relations avec d’autres acteurs géopolitiques de premier plan, dont la Chine, l’Inde, le Japon, l’Amérique latine et la Russie (…) ; (art. 9) demande instamment que les actions de coopération, de coordination de l’assistance technique et de formation des personnels répressifs menées par l’Union européenne et les Etats-Unis aillent en priorité à la Chine, la Russie et l’Ukraine (…) ; (art. 20) demande une action concertée à l’égard de la Chine, compte tenu, notamment, de l’urgence de trouver des moyens propre à promouvoir la démocratie dans ce pays, d’apaiser les tensions entre les deux rives du détroit, d’accroître la présence de Taiwan dans les forums internationaux et de faciliter le dialogue entre les autorités de Pékin et le Dalaï-Lama, pour parvenir à des progrès concrets sur la question du Tibet5.
                                                4Commission européenne, COM(2001) 469, : A Strategic Framework for EnhancedEurope and Asia  Partnerships, 2001 :http://ec.europa.eu/external_relations/asia/doc/com01_469_en.pdf, p. 22. 5Résolution du Parlement européen sur l’amélioration des relations entre l’Union européenne et les Etats-Unis dans le cadre d’un accord de partenariat transatlantique, Bruxelles, 1er juin 2006 : http://www.europepolycentrique.org/pet.html
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Mais les divergences de vues entre Européens et Américains restent nombreuses, en particulier vis-à-vis de la Chine. La question sensible de la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine en est ainsi l’un des aspects. Bien que similaires, les intérêts européens et américains en Asie du Nord-Est ne sont pas identiques. Contrairement aux Etats-Unis, l’UE n’est pas présente militairement, et ne représente pas un élément important dans l’équilibre des puissances dans la région.
L’objectif de ce policy paper sur la base des intérêts et des perceptions est, propres aux Etats-Unis et à l’UE concernant l’Asie du Nord-Est, de voir dans quelle mesure ces deux acteurs majeurs des relations internationales sont susceptibles de se montrer unis ou au contraire de mettre en avant leurs divisions dans cette région.
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