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TheAsia Papers are a product of BICCS ongoing research projects. They are published after an internal peer review procedure and aim at a wide public of decision makers, scholars and journalists. Previous issues can be consulted at: www.vub.ac.be/biccs.                          
   Thierry Kellneris associate research fellow at BICCS. He specializes in Central Asian affairs and has published extensively on Chinas relations with this region..
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Le dragon et la tulipe
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 Le dragon et la tulipe  Les relations sino-afghanes dans la période post-11 septembre  Thierry Kellner   Si la Chine a adopté un profil relativement bas au regard de lAfghanistan dans limmédiat après 11 septembre, il ne faudrait cependant pas en conclure trop rapidement que sa diplomatie a ignoré ce pays et quelle sest abstenue de développer une politique à son égard. Sa position, certes en retrait par rapport aux Occidentaux ou à celles dautres acteurs régionaux comme lIran ou lInde, nen fait pas pour autant un acteur absent. Bien au contraire, la République populaire, qui entretient des relations diplomatiques avec ce pays depuis 1955 et suit avec attention les évolutions de la situation afghane depuis 1979, a mis en place une politique dengagement pragmatique à destination des nouvelles autorités en place à Kaboul. Même si les Occidentaux Américains et Otan en tête- occupent aujourdhui le devant de la scène afghane, linfluence acquise par la Chine en Afghanistan depuis 2001 ne doit pas être sous-estimée. Laudience de Pékin sy est en effet substantiellement accrue. Cette tendance ne fera sans doute que samplifier et gagner en visibilité à lavenir. Bien que discrète, la Chine est aujourdhui devenu un acteur politique et économique substantiel en Afghanistan.  1. Mise en place des relations bilatérales dans la période post-11 septembre  Prise au dépourvu par les événements du 11 septembre et leurs conséquences en Asie centrale -le jour des attentats de New-York et Washington, Pékin était en effet en train de signer un traité économique avec le régime des taliban1-, la Chine, après une courte période dhésitation,
en Afghanistan2pragmatique, elle a cependant rapidement adapté sa. Très politique afghane au nouveau contexte. Pour limiter la pénétration américaine dans ce pays voisin de son territoire, Pékin a insisté sur le rôle de leader que lOnu devait jouer dans la résolution du problème afghan. En effet, en tant que membre permanent bénéficiaire dun veto, le Conseil de sécurité des Nations unies lui offre le moyen le plus efficace pour contraindre et limiter les choix américains. La république populaire sest associée aux décisions du Conseil de sécurité en ce qui concerne létablissement dune administration transitoire en Afghanistan et lenvoi dune force multinationale (ISAF) dans ce pays. Elle sest cependant abstenue de participer à cette dernière. Lors des discussions à lOnu, la Chine a rappelé la nécessité de sauvegarder la souveraineté, lindépendance et lintégrité territoriale de lAfghanistan. Pour Pékin, il importait déviter un éclatement de ce pays et de préserver lindépendance de Kaboul. La Chine ne souhaitait pas non plus voir son voisin placé sous une tutelle étrangère, surtout occidentale. Pour les autorités chinoises, les Afghans devaient pouvoir décider de la solution à leur problème de manière indépendante. La Chine comme dailleurs la Russie a soutenu dès octobre 2001 lidée dun gouvernement de coalition à Kaboul. Pour elle, le futur gouvernement afghan devait reposer sur une large base et représenter les intérêts de tous les groupes ethniques du pays3. A la différence des positions occidentales, les autorités chinoises ne semblaient pas écartera prioriles taliban des discussions inter-afghanes, une position proche de celle dIslamabad, le plus proche allié de Pékin dans le Sous-continent indien et une de ses fenêtres sur locéan Indien avec la Birmanie. La nouvelle administration afghane devait développer selon Pékin de bonnes relations avec lensemble de ses voisins y compris le Pakistan : malgré la proximité récente entre Islamabad et le régime des taliban. La Chine souhaitait éviter une trop grande marginalisation dIslamabad sur la scène afghane au profit du renforcement dautres acteurs régionaux notamment lInde, un développement contraire à ses intérêts stratégiques. Il sagissait également dassurer un retour rapide à la paix, à la stabilité et à lindépendance
politique de lAfghanistan, non seulement pour prévenir la perpétuation dun foyer de déstabilisation proche de sa province turcophone musulmane du Xinjiang, mais aussi pour limiter la présence et linfluence américaines dans ce pays. Cette dernière est en effet perçue à Pékin à la fois comme une menace stratégique pesant sur larrière-cour chinoise et comme un risque idéologique. La possible propagation dun modèle démocratique occidental aux portes de la Chine pourrait en effet placer les autorités chinoises dans une position inconfortable, notamment au regard de leur gestion du problème ouïgour au Xinjiang. Pour protéger ses intérêts et éviter dêtre marginalisé sur la scène afghane, mais aussi pour essayer dy contrebalancer linfluence américaine à long terme, Pékin a mis en place une politique discrète mais active en direction de Kaboul. La Chine a principalement misé sur létablissement de relations politiques de proximité, sur lassistance à la reconstruction et enfin sur le développement du commerce et des liens économiques pour assurer son influence dans ce pays. Dès lautomne 2001, elle a ainsi soutenu politiquement la mise en place de ladministration intérimaire afghane (le processus de Bonn) et cherché à établir rapidement des relations normalisées avec le nouveau pouvoir. Pékin a parallèlement annoncé son intention de participer activement à la reconstruction du pays. Son intérêt dans ce domaine est à la fois économique, car les opportunités en Afghanistan après plus de vingt ans de guerre sont nombreuses, et politique. Sa participation facilite en effet le rapprochement et ouvre un éventail daires de coopérations conjointes intéressantes entre les deux pays. Concrètement, dans le sillage de la visite du président pakistanais à Pékin en décembre 2001, la Chine a octroyé une aide humanitaire durgence de 3,6 millions de dollars en matériels (essentiellement semble-t-il du matériel médical) à lAfghanistan.4 Parallèlement, un groupe de travail sur lAfghanistan formé au sein du ministère chinois des affaires étrangères est dépêché à Kaboul pour informer ladministration afghane de cette décision, préparer la réouverture de lambassade de Chine et assister à la cérémonie dinvestiture du gouvernement intérimaire afghan dont Pékin a salué la formation.5mois de février 2002 son ambassade ferméeEn réouvrant dès le
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depuis 1993, la rénovation des bâtiments sévèrement touchés pendant la guerre civile afghane ne sera terminée quà la fin 2003, la République populaire sera un des premiers pays à rétablir sa présence diplomatique à Kaboul. On se souviendra cependant, que labsence de reconnaissance diplomatique du régime des taliban et de représentation diplomatique chinoise à Kaboul nont pas empêché la Chine de nouer des contacts avec le régime du mollah Omar, proche de son allié pakistanais, à la fin des années 90.6 Son ambassadeur à Islamabad, Lu Shulin, avait même rencontré le dirigeant taliban, pourtant connu pour sa froideur à légard des non musulmans. La Chine avait parallèlement développé une présence en Afghanistan dans le secteur minier, lagriculture, les télécommunications et enfin dans des projets hydroélectriques. Dans le contexte afghan post-11 septembre, Pékin a donc rapidement décidé de nouer des contacts directs et détablir le dialogue et la confiance avec les nouvelles élites dirigeantes afghanes. Le nouvel ambassadeur quelle nomme à Kaboul en 2002, Sun Yuxi, est un diplomate chevronné qui a précédemment été en poste au Pakistan. Les membres de la délégation chinoise envoyée à Kaboul rencontre le président du gouvernement intérimaire, H. Karzai, ainsi que son ministre des affaires étrangères. Elle reçoit un accueil très positif de la part des nouvelles autorités afghanes. Ces dernières ne souhaitent pas saliéner un voisin aussi puissant diplomatiquement et économiquement, et dont linfluence sur le Pakistan, un voisin problématique pour lAfghanistan, nest par ailleurs pas négligeable. Aux yeux de Kaboul, la carte chinoise pourrait être utile face au Pakistan, notamment pour améliorer ses relations avec Islamabad et pour le pousser à accroître sa coopération dans certains domaines.7 Outre sa puissance politique et économique et le rôle de ce facteur pakistanais, Pékin jouit, semble-t-il, également dune image favorable auprès de lopinion publique afghane et, en tout cas dans le discours, auprès des élites politiques de ce pays.8Il semble en effet considéré comme un des rares États voisins à ne pas sêtre ingéré dans les affaires de lAfghanistan, à ne pas avoir heurté les intérêts du pays dira Abdullah Abdullah en mai 2002 et à lavoir aidé quand il en avait besoin, en référence à lassistance chinoise
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Le dragon et la tulipe
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