Les vaines tendresses: ?tudes et Portraits litt?raires, premier s?rie
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The Project Gutenberg EBook of Les vaines tendresses, by Sully PrudhommeThis eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and withalmost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away orre-use it under the terms of the Project Gutenberg License includedwith this eBook or online at www.gutenberg.orgTitle: Les vaines tendresses �tudes et Portraits litt raires, premier s rie � �Author: Sully PrudhommeRelease Date: March 4, 2006 [EBook #17916]Language: FrenchCharacter set encoding: ISO-8859-1*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VAINES TENDRESSES ***Produced by Renald Levesque and the Online DistributedProofreading Team at http://dp.rastko.net. This file wasproduced from images generously made available by theBiblioth que nationale de France (BnF/Gallica)� SULLY PRUDHOMME LES VAINES TENDRESSES PARIS ALPHONSE LEMERRE, �DITEUR 31, Passage Choiseul, 31 M DCCC LXXV AUX AMIS INCONNUSCes vers, je les d die aux amis inconnus, �A vous, les trange�rs en qui je sens des proches,Rivaux de ceux que j'aime et qui m'aiment le plus,Fr �res envers qui seuls mon coeur est sans reprochesEt dont les coeurs au mien sont librement venus.Comme on voit les ramiers sevr s de leurs voli res � �Rapporter sans faillir, par les cieux infinis ...

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The Project Gutenberg EBook of Les vaines tendresses, by Sully Prudhomme This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Les vaines tendresses        tudes et Portraits littraires, premier srie Author: Sully Prudhomme Release Date: March 4, 2006 [EBook #17916] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VAINES TENDRESSES ***
Produced by Renald Levesque and the Online Distributed Proofreading Team at http://dp.rastko.net. This file was produced from images generously made available by the Bibliothque nationale de France (BnF/Gallica)
 SULLY PRUDHOMME
 LES VAINES  TENDRESSES
 PARIS  ALPHONSE LEMERRE,DITEUR  31, Passage Choiseul, 31  M DCCC LXXV
 AUX AMIS INCONNUS
Ces vers, je les ddie aux amis inconnus, A vous, lestrangers en qui je sens des proches, Rivaux de ceux que j'aime et qui m'aiment le plus, Frres envers qui seuls mon coeur est sans reproches Et dont les coeurs au mien sont librement venus. Comme on voit les ramiers sevrs de leurs volires Rapporter sans faillir, par les cieux infinis, Un cher message aux mains qui leur sont familires,
Nos pomes parfois nous reviennent bnis, Chauds d'un accueil lointain d'mes hospitalires. Et quel triomphe alors! quelle flicitOrgueilleuse, mais tendre et pure nous inonde, Quand rpondnos voix leurcho suscitPar delle vulgaire en l'invisible monde Oles fiers et les doux se sont fait leur cit!
Et nous la mritons, cette ivresse suprme, Car si l'humanittolre encor nos chants, C'est que notrelgie est son propre pome, Et que seuls nous savons, sur des rhythmes touchants, En lui parlant de nous lui parler d'elle-mme.
Parfois un vers, complice intime, vient rouvrir Quelque plaie ole feu dsire qu'on l'attise; Parfois un mot, le nom de ce qui fait souffrir, Tombe comme une larmela place prcise Ole coeur mconnu l'attendait pour gurir;
Peut-tre un de mes vers est-il venu vous rendre Dans unclair brlant vos chagrins tout entiers, Ou, par le seul vrai mot qui se faisait attendre, Vous ai-je dit le nom de ce que vous sentiez, Sans vous nommer les yeux oj'avais dl'apprendre. Vous qui n'aurez cherchdans mon propre tourment Que la sainte beautde la douleur humaine, Qui, pour la profondeur de mes soupirs m'aimant, Sans avoirdescendre oj'ai conu ma peine, Les aurez entendus dans le ciel seulement; Vous qui m'aurez donnle pardon sans le blme, N'ayant connu mes torts que par mon repentir, Mes terrestres amours que par leur pure flamme, Pour qui je me fais juste et noble sans mentir, Dans un rve ola vie est plus conformel'me! Chers passants, ne prenez de moi-mme qu'un peu, Le peu qui vous a plu parce qu'il vous ressemble; Mais de nous rencontrer ne formons point le voeu: Le vrai de l'amiti, c'est de sentir ensemble, Le reste en est fragile,pargnons-nous l'adieu.
[Illustration]
[Illustration]
 PRIRE Ah! si vous saviez comme on pleure De vivre seul et sans foyers, Quelquefois devant ma demeure  Vous passeriez. Si vous saviez ce que fait natre Dans l'me triste un pur regard, Vous regarderiez ma fentre  Comme au hasard.
Si vous saviez quel baume apporte Au coeur la prsence d'un coeur, Vous vous assoiriez sous ma porte  Comme une soeur. Si vous saviez que je vous aime, Surtout si vous saviez comment, Vous entreriez peut-tre mme  Tout simplement. [Illustration]
[Illustration]
 CONSEIL Jeune fille, crois-moi, s'il en est temps encore, Choisis un fiancjoyeux,l'oeil vivant,  Au pas ferme,la voix sonore,  Qui n'aille pas rvant. Sois gnreuse,pargne aux coeurs de se mprendre. Au tien mme, imprudente,pargne des regrets,  N'en captive pas un trop tendre,  Tu t'en repentirais. La nature t'a faite indocile et rieuse, Crains uneme ola tienne apprendrait le souci,  La tendresse est trop srieuse,  Trop exigeante aussi. Un compagnon rveur attristerait ta vie, Tu sentirais toujours son ombreton ct Maudire la rumeur d'envie  Omarche ta beaut. Si, mauvais oiseleur, de ses caresses frles Il abaissait sur toi le dlicat rseau,  Comme d'un seul petit coup d'ailes  S'affranchirait l'oiseau! Et tu ne peux savoir tout le bonheur que broie D'un caprice enfantin le vol brusque et distrait  Quand il arrache au coeur la proie  Que la lvre effleurait; Quand l'extase, pareilleces bulles tnues Qu'un souffle patient et peureux allgea,  S'vanouit si prs des nues  Qui s'y miraient dj. Sois gnreuse,pargnedes songeurs crdules Ta grce, et de tes yeux les appels dcevants:  Ils chercheraient des crpuscules  Dans ces soleils levants; Il leur faut une amies'attendrir facile, Soupleleurs vains soupirs comme aux vents le roseau,  Dont le coeur leur soit un asile  Et les bras un berceau, Douce, infiniment douce, indulgente aux chimres,
Inpuisable en soins calmants ou rchauffants,  Soins muets comme en ont les mres,  Car ce sont des enfants. Il leur faut pour tmoin, dans les heures d'tude, Uneme qu'autour d'eux ils sentent se poser,  Il leur faut une solitude  Ovoltige un baiser. Jeune fille, crois-m'en, cherche qui te ressemble, Ils sont graves ceux-l, ne choisis aucun d'eux,  Vous seriez malheureux ensemble  Bien qu'innocents tous deux. [Illustration]
[Illustration]
 AU BORD DE L'EAU S'asseoir tous deux au bord d'un flot qui passe,  Le voir passer; Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace,  Le voir glisser; l'horizon, s'il fume un toit de chaume,  Le voir fumer; Aux alentours si quelque fleur embaume,  S'en embaumer; Si quelque fruit, oles abeilles gotent,  Tente, y goter; Si quelque oiseau, dans les bois qui l'coutent,  Chante,couter... Entendre au pied du saule ol'eau murmure  L'eau murmurer; Ne pas sentir, tant que ce rve dure,  Le temps durer; Mais n'apportant de passion profonde  Qu's'adorer, Sans nul souci des querelles du monde,  Les ignorer; Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse,  Sans se lasser, Sentir l'amour, devant tout ce qui passe,  Ne point passer!
[Illustration]
[Illustration: frise]
 EN VOYAGE Je partais pour un long voyage. En wagon, tapi dans mon coin, J'coutais fuir l'aigu sillage Du sifflet dans la nuit au loin; Je gotais la vague indolence, L'tat obscur et somnolent, Ofait tomber sans qu'on y pense
Le train qui bourdonne en roulant;
Et je ne m'apercevais gure, Indiffrent de bonne foi, Qu'une jeune fille et sa mre Faisaient routectde moi.
Elles se parlaientvoix basse: C'tait comme un bruit de frisson, Le bruit qu'on entend quand on passe Prs d'un nid le long d'un buisson;
Et bientt elles se blottirent, Leurs fronts l'un vers l'autre penchs, Comme deux gouttes d'eau s'attirent Ds que les bords se sont touchs;
Puis, jouejoue, avec tendresse Elles se firent toutes deux Un oreiller de leur caresse, Sous la lampe aux rayons laiteux.
L'enfant sur le bras de ma stalle Avait laissposer sa main, Qui refltait comme une opale La moiteur d'un jour incertain;
Une main de seize anspeine: La manchette l'ombrait un peu; L'azur d'une petite veine La nuanait comme un fil bleu;
Elle pendait molle et dormante, Et je ne sais si mon regard Pressentit qu'elletait charmante Ou la rencontra par hasard,
Mais je m'tais tournvers elle, Sollicitsans le savoir: On dirait que la grce appelle Avant mme qu'on l'ait pu voir.
Heureux, me dis-je, le touriste Que cette main-lguiderait!Et ce songe me rendait triste: Un voeu n'clt que d'un regret.
Cependant glissaient les campagnes Sous les fougueux rouleaux de fer, Et le profil noir des montagnes Ondulait ainsi qu'une mer.
Forcetrange de la rencontre! Le coeur le moins prime-sautier D'un lambeau d'azur qui se montre Improvise un ciel tout entier:
Une enfant dort, unetrangre, Dont la main paratdemi, Et ce peu d'elle me suggre Un voeu de bonheur infini!
Je la rve, inconnue encore, Sur ce peu de ralit,
Belle de tout ce que j'ignore Et du possible illimit... Je rve qu'une main si blanche, D'un si confiant abandon, Ne peuttre que sre et franche Et se donnerait tout de bon. Bienheureux l'homme qu'au passage Cette main fine enchanerait! Calmejamais,jamais sage... --Vitry! cinq minutes d'arrt! A ces mots cris sur la voie Le couple d'anges s'veilla, Battit des ailes avec joie, Et disparut. Je restai l: Cette enfant qu'un autre et suivie, Je me la laissais enlever. Un voyage! telle est la vie Pour ceux qui n'osent que rver.
 SONNET  A LA PETITE SUZANNE D... En ces temps ole coeurclt pour s'avilir, Odes races le sang fatigudgnre, Tu nouspargneras, Suzanne, enfant prospre, De voir en toi la fleur du genre humain plir. Deux artistes puissants sont jaloux d'embellir En toi l'me immortelle et l'argilephmre: Le dieu de la nature et celui de ta mre; L'un travaillet'orner, et l'autret'ennoblir. L'enfant de Bethlem faonnesa caresse Ta grce, ocependant des enfants de la Grce Sourit encore aux yeux le modle invaincu. Et par cette alliance ingnument profonde, Dans une mme femme auront un jour vcu L'un et l'autre Idal qui divisent le monde.
 ENFANTILLAGE Madame, voustiez petite,  J'avais douze ans; Vous oubliez vos courtisans  Bien vite! Je ne voyais que vous au jeu  Parmi les autres; Mes doigts frlaient parfois les vtres  Un peu... Commela premire visite
 Faite au rosier, Le papillon sans appuyer  Palpite,
Et de feuille en feuille, hsitant,  S'approche, et n'ose Monter droit au miel que la rose  Lui tend,
Tremblant de ses premires fivres  Mon coeur n'osait Voler droit des doigts qu'il baisait  Aux lvres.
Je sentais en moi tourtour  Plaisir et peine, Un mlange d'aise et de gne:  L'amour.
L'amourdouze ans! Oui, madame,  Et vous aussi, N'aviez-vous pas quelque souci  De femme?
Vous faisiez beaucoup d'embarras,  Trs-occupe De votre robe, une poupe  Au bras.
Si j'adorais, trop tt pote,  Vos petits pieds, Trop tt belle, vous me courbiez  La tte.
Nous menmes si bien, un soir,  Le badinage, Que nous nous mmes en mnage,  Pour voir.
Vous parliez des bijoux de noces,  Moi du serment, Car noustions diffremment  Prcoces.
On fit la dnette, on dansa;  Vous prtendtes Qu'il n'est noces proprement dites  Sansa.
Vous gotiez la plaisanterie  Tant que bientt J'osai vous appeler tout haut:  Chrie,
Et je vous ai (car je rvais)  Baisla joue; Depuis ce soir-lje ne joue  Jamais.
[Illustration]
 AUX TUILERIES
Tu les feras pleurer, enfant belle et chrie,  Tous ces bambins, hommes futurs, Qui plus tard suspendront leur jeune rverie  Aux cils clins de tes yeux purs. Ils aiment de ta voix la roulade sonore,  Mais plus tard ils sentiront mieux Ce qu'ils peuventpeine y discerner encore,  Le timbre au charme imprieux; Ils touchent, sans jamais en sentir de brlure,  Tes boucles pleines de rayons, Dont l'or fait ressembler ta fauve chevelure     celle des petits lions. Ils ne devinent pas, aux jeux otu te mles,  Qu'en leur jetant au cou tes bras, Rieuse, indiffrente, et douce, tu dcles  Tout le mal que tu leur feras. Tu t'exerces dj, quand tu crois que tu joues  En leur abandonnant ton front; Tes lvres ont dj, plus faites que tes joues,  La grce dont ils souffriront.
[Illustration]
[Illustration]
 L'AMOUR MATERNEL         MAURICE CHVRIER Fait d'hrosme et de clmence, Prsent toujours au moindre appel, Qui de nous peut dire ocommence, Ofinit l'amour maternel! Il n'attend pas qu'on le mrite, Il plane en deuil sur les ingrats; Lorsque le pre dshrite La mre laisse ouverts ses bras; Son crdule dvoment reste Quand les plus vrais nous ont menti, Si tmraire et si modeste Qu'il s'ignore et n'est pas senti. Pour nous suivre il monte ou s'abme, nos revers toujoursgal, Ou si profond ou si sublime Que sans matre il est sans rival: Est-il de retraite plus douce Qu'un sein de mre, et quel abri Recueille avec moins de secousse Un coeur fragile endolori? Quel est l'ami qui sans colre Se voit pour d'autres nglig?
Qu'on mconnat sans lui dplaire, Si bon qu'il n'en soit qu'afflig?
Quel ami dans un prcipice Nous joint sans espoir de retour, Et ne sent quelque sacrifice Ola mre ne sent qu'amour?
Lequel n'espre un avantage Deschanges de l'amiti? Que de fois la mre partage Et ne garde pas sa moiti!
mre, unique Danade Dont le zle soit sans dclin, Et qui, sans maudire le vide, Y penche un grand coeur toujours plein!
[Illustration]
[Illustration]
 L'POUSE
Elle est fragilecaresser, L'pouse au front diaphane, Lis pur qu'un rien ternit et fane, Lis tendre qu'un rien peut froisser, Que nul homme ne peut presser, Sans remords, sur son coeur profane.
La main digne de l'approcher N'est pas la main rude qui brise L'innocence qu'elle a surprise Et se fait jeu d'effaroucher, Mais la main qui semble toucher Au blanc voile comme une brise;
La lvre qui la doit baiser N'est pas la lvre vhmente, Effroi d'une novice amante Qui veut le respect pour oser, Mais celle qui se vient poser Comme une ombre d'abeille errante.
Et les bras faits pour l'embrasser, Ne sont pas les bras dont l'treinte Laisse une imprieuse empreinte Au corps qu'ils aimentlasser, Mais ceux qui savent l'enlacer Comme une onde ol'on dort sans crainte.
L'hymen doit la discipliner Sans lire sur son front un blme, Et les prmices qu'il rclame Les faireson coeur deviner: Elle est fleur, il doit l'incliner, La chrir sans lui troubler l'me.
[Illustration]
[Illustration]
 DISTRACTION
mon insu j'ai dit:ma chrePourmadame, et, parti du coeur, Ce nom m'a fait d'unetrangre  Une soeur.
Quand la femme est tendre, pour elle Le seul vrai gage de l'amour, C'est la constance naturelle,  Non la cour;
Ce n'est pas le mot qu'on hasarde, Et qu'on sauve s'il s'est tromp, C'est le mot simple, par mgarde     chapp...
Ce n'est pas le mot qui soupire, Mendiant drapd'un linceul, C'est ce qu'on dit comme on respire,  Pour soi seul.
Ce n'est pas non plus de se taire, Taire est encor mentir un peu; C'est la parole involontaire,  Non l'aveu.
mon insu j'ai dit:ma chrePourmadame, et, parti du coeur, Ce nom m'a fait d'unetrangre  Une soeur.
[Illustration]
 INVITATIONLA VALSE
 SONNET.
C'tait une amitisimple et pourtant secrte: J'avais sur sa parure un fraternel pouvoir, Et quand au seuil d'un bal nous nous trouvions le soir, J'aimaisl'arrter devant moi toute prte.
Elle abattait sa jupe en renversant la tte, Et consultait mes yeux comme un dernier miroir, Puis elle me glissait un furtif:Au revoir!Et belle, en souveraine, elle entrait dans la fte.
Je l'y suivais bientt. Sur un signe connu, Parmi les mendiants que sa malice affame, Je m'avanais vers elle, et modeste, ingnu:
Vous m'avez accordcette valse, madame?J'avais l'air de prier n'importe quelle femme, Elle me disait:Ouicomme au premier venu.
[Illustration]
[Illustration]
 CE QUI DURE
Le prsent se fait vide et triste, mon amie, autour de nous; Combien peu du passsubsiste! Et ceux qui restent changent tous:
Nous ne voyons plus sans envie Les yeux de vingt ans resplendir, Et combien sont djsans vie Des yeux qui nous ont vus grandir!
Que de jeunesse emporte l'heure, Qui n'en rapporte jamais rien! Pourtant quelque chose demeure: Je t'aime avec mon coeur ancien,
Mon vrai coeur, celui qui s'attache Et souffre depuis qu'il est n, Mon coeur d'enfant, le coeur sans tache Que ma mre m'avait donn;
Ce coeur oplus rien ne pntre, D'oplus rien dsormais ne sort; Je t'aime avec ce que montre A de plus fort contre la mort;
Et, s'il peut braver la mort mme, Si le meilleur de l'homme est tel Que rien n'en prisse, je t'aime Avec ce que j'ai d'immortel.
[Illustration]
 UN RENDEZ-VOUS
Dans ce nid furtif onous sommes, ma chreme, seuls tous deux, Qu'il est bon d'oublier les hommes,  Si prs d'eux.
Pour ralentir l'heure fuyante, Pour la goter, il ne faut pas Une flicitbruyante,  Parlons bas;
Craignons de la hter d'un geste, D'un mot, d'un souffle seulement, D'en perdre, tant elle est cleste,  Un moment.
Afin de la sentir bien ntre, Afin de la bien mnager, Serrons-nous tout prs l'un de l'autre  Sans bouger;
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