Anita, souvenirs d’un contre-guerillas
30 pages
Français

Anita, souvenirs d’un contre-guerillas

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Description

Extrait : Je galopais donc content de moi-même et ne pensant nullement au danger, quand j'arrivai au gué d'une petite rivière qu'il me fallait traverser pour continuer ma route. Je lâchai la bride à mon cheval pour lui permettre de s'abreuver à l'eau claire qui coulait sur un lit de cailloux

Informations

Publié par
Nombre de lectures 21
EAN13 9782824712529
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

HONORÉ BEA UGRAN D
AN I T A, SOU V EN I RS
D’U N
CON T RE-GU ERI LLAS
BI BEBO O KHONORÉ BEA UGRAN D
AN I T A, SOU V EN I RS
D’U N
CON T RE-GU ERI LLAS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1252-9
BI BEBO OK
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.    capitaine , batelier , jour naliste , mair e de Montré al,
Honoré Be augrand a publié un r oman, Jeanne la fileuse , en 1878,T des ré cits de v o yag e et un r e cueil de contes, La chasse-galerie.
Légendes canadiennes , en 1900. Ces contes avaient d’ab ord p ar u dans les
jour naux de l’ép o que .
Sous Napoléon III, les Français ont mené, entre 1862 et 1867, une
expédition au Mexique, qui s’est avérée désastreuse. Beaugrand, comme beaucoup
de jeunes Canadiens-français, s’est enrôlé pour cee campagne.
n
1CHAP I T RE I
      fer me et dr u chez Dupin.
Surtout lor squ’ on avait l’honneur d’app artenir à la 2 ᵉ comp agnieO monté e de la « Contr e-guérilla » : comp agnie commandé e , s’il
v ous plaît, p ar un p etit-fils du maré chal Ne y .
Fameux régiment que celui-là , je v ous en donne ma p ar ole , le cteur !
Chez Dupin – comme nous disions alor s – on buvait se c, on faisait
rip aille dans les entr’actes ; mais le pr emier app el du clair on nous
r entr er en scène , et nous avions la réputation de nous bar e comme des
enrag és ; ce qui faisait que les Chinacos nous avaient appliqué le g entil
sobriquet de diabolos colorados, – ce qui v eut dir e « diables r oug es ».
Ils avaient, ma foi, raison de ne p as nous ador er , ces b ons Me xicains,
car nous leur r endions bien la p ar eille et av e c intérêts encor e .
C’était au pr emier jour de fé v rier 1866, si je me rapp elle bien. Nous
étions de p assag e à Monter e y , v enant de Matamor os, et en r oute p our
r ejoindr e la division D ouay , qui était camp é e sous les mur s de San Luis
2Anita, souv enir s d’un contr e-guerillas Chapitr e I
Potosi.
Notr e escadr on escortait un conv oi de viv r es. Comme les muletier s
me xicains ne sont jamais pr essés, et que le train n’avançait p as vite ,
j’avais demandé et obtenu la p er mission de de vancer le détachement d’un
jour ; et je me tr ouvais à Monter e y , vingt-quatr e heur es avant mes
camarades.
Puisque j’ai tant fait de v ous dir e que je tenais à p asser un jour à
Monter e y , autant vaut compléter tout de suite ma confidence , et v ous
av ouer que les y eux noir s d’une senorita étaient p our b e aucoup dans cee
dé cision prise à la hâte .
J’étais maré chal de logis chef de mon escadr on, et je n’aurais v oulu,
p our rien au monde , manquer l’ o ccasion de donner un coup de sabr e qui
aurait pu me valoir la contr e-ép aulee de sous-lieutenant, alor s l’ objet de
tous mes rê v es.
J’ar rivai donc au g alop en v ue de la Silla, et, un quart d’heur e plus tard,
j’appr enais que l’ objet de ma cour se au clo cher était depuis quelques jour s
chez une de ses p ar entes, à Salinas.
Jug ez de mon désesp oir .
e fair e ?
Je tenais à v oir Anita, et Salinas était à une distance de dix b onnes
lieues de Monter e y . Je n’avais que vingt-quatr e heur es d’avance sur la
colonne , et il m’était tout à fait imp ossible de p enser à fair e tr ente lieues
en un jour sur mon che val qui était déjà fatigué , et de p ouv oir r epr endr e
ensuite la r oute av e c mes comp agnons d’ar mes.
J’étais furieux de ce contr etemps, quand je me rapp elai fort à pr op os
que j’avais une cinquantaine de dollar s dans mes g oussets. À Monter e y ,
un b on mustang s’achète et se v end p our deux onces d’ or .
Je tr ouvai tout de suite un maquignon qui me four nit une montur e
r esp e ctable p our vingt-cinq dollar s, et après av oir confié mon fidèle Pedro
– mon che val – aux soins du g ar çon d’é curie de l’hôtel San Fer nando , je
me prép arai à pr endr e la r oute de Salinas.
On me fit bien r emar quer que les Chinacos avaient été v us dans les
envir ons depuis quelques jour s, mais, quand on est militair e et amour eux,
on se mo que de tout – même et surtout des choses les plus sérieuses.
3Anita, souv enir s d’un contr e-guerillas Chapitr e I
J’étais donc dé cidé à tout brav er , fatigues et juaristes, p our av oir
l’ineffable plaisir de contempler p endant quelques instants les y eux noir s
de ma novia .
Je plaçai de nouv elles capsules sur mes r e v olv er s américains, et je pris
une double r onde de cartouches p our ma carabine Spencer.
n
4CHAP I T RE I I
    tard, je g alop ais sur la r oute p oudr euse
qui long e la base des montagnes éle vé es qui entour ent Monte-Q r e y . Mon che val faisait mer v eille , et j’étais enthousiasmé de la
sur prise que j’allais causer à mon Anita, qui me cr o yait encor e à Victoria,
guer r o yant contr e ce brig and de Canalès.
Je rép ondais d’un air souriant aux *buenos dias* hy p o crites des
rancheros que je r encontrais sur la r oute . Il était notoir e que ces co quins nous
disaient b onjour du b out des lè v r es, tandis que dans leur s cœur s, ils nous
v ouaient à tous les diables. Mais j’étais de b onne humeur et j’ oubliais p our
le moment que j’étais en p ay s ennemi.
Je fis ainsi, sans y p enser , cinq ou six lieues. Le cœur me baait d’aise
à la p ensé e de l’heur euse inspiration que j’avais eue de me pr o cur er une
nouv elle montur e , ce qui me p er merait de p asser sept ou huit heur es
auprès de l’ objet de mes affe ctions. C’ est là une dose de b onheur énor me
p our un militair e en camp agne , cr o y ez m’ en sur p ar ole , heur eux le cteur
5

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