Catalogue des Chevaliers de Malte, appelés successivement Chevaliers de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes & de Malte, 1099-1890
l_38 CATALOGUE DES CHEVALIERS de MALTE APPELES SUCCESSIVEMENT Chevaliers de l'Ordre Militaire et Hospitalier DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM, DE RHODES & DE MALTE 1099 — 1890 PAR ri.'BLlÉ ;m: - lûxjis de à la jl,j± roque etc. Directeur du Bulletin Héraldique de France, Avocat, ancien Rédacteur Galette de France, Auteur de VArmon'al de la Noblesse de Lancruedoc, du Catalogue des Gentilshommes, aM _ PARIS ALP. DKSAIDK, GRAVEUR HÉRALDIQUE, ÉDITEUR DE MÉDAILLES 56, QUAI DES ORFEVRES, 50 1891 P^EBA@E ORGANISATION DE L'ORDRE DE MALTE I Les Ordres de chevalerie n'étaient dans le principe, que des associations volontaires et libres, dans lesquelles les actes de charité et de bravoure tenaient la plus grande place. Plus tard divers Ordres furent fondés par les Souverains pour donner à leurs fidèles des distinctions honorifiques, récompenser le mérite, les services rendus ou les actions d'éclat. Les plus anciennement connus sont les Ordres du Temple et de Saint-Jean de Jérusalem qui remontent à l'époque des croisades, et dont l'histoire, au début, est souvent confondue, revienne aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Puis on eut les Ordres Teutonique, de l'Annon- quoique la priorité ciade, de la et Lazare, Toison d'Or, de la Jarretière, des Saints Maurice de Saint-Georges, de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de Notre-Dame du Mont-Carmel, de ...
l_38
CATALOGUE
DES
CHEVALIERS
de
MALTE
APPELES SUCCESSIVEMENT
Chevaliers de l'Ordre Militaire et Hospitalier
DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM, DE RHODES & DE MALTE
1099
— 1890
PAR
ri.'BLlÉ
;m:
-
lûxjis de
à la
jl,j±
roque
etc.
Directeur du Bulletin Héraldique de France,
Avocat, ancien Rédacteur
Galette de France, Auteur de VArmon'al de la Noblesse de Lancruedoc,
du Catalogue des Gentilshommes,
aM _
PARIS
ALP. DKSAIDK,
GRAVEUR HÉRALDIQUE, ÉDITEUR DE MÉDAILLES
56,
QUAI DES ORFEVRES, 50
1891
P^EBA@E
ORGANISATION DE L'ORDRE DE MALTE
I
Les Ordres de chevalerie n'étaient dans le principe, que des associations volontaires et libres, dans lesquelles les actes de charité et de bravoure tenaient la plus grande place. Plus tard divers Ordres furent fondés par les Souverains pour donner à
leurs fidèles
des
distinctions
honorifiques,
récompenser
le
mérite, les services rendus ou les actions d'éclat.
Les plus anciennement connus sont les Ordres du Temple et de Saint-Jean de Jérusalem qui remontent à l'époque des croisades, et dont l'histoire, au début, est souvent confondue,
revienne aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Puis on eut les Ordres Teutonique, de l'Annon-
quoique
la priorité
ciade, de la
et Lazare,
Toison d'Or, de
la Jarretière,
des Saints Maurice
de Saint-Georges, de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de Notre-Dame du Mont-Carmel, de Saint-Lazare, de SaintLouis, etc., pour ne parler que des plus connus avant la Les
Hospitaliers
Révolution.
Jérusalem n'étaient d'abord que les religieux ou gardiens d'un hospice destiné,
de Saint-Jean
de
vers l'an ioOo, à donner asile aux pèlerins qui visitaient les
Saints-Lieux. Après la première croisade, la nécessité de se
défendre contre les hordes musulmanes, unit dans une
institution
même
l'élément religieux et l'élément militaire, et les
hospitaliers
et
moines de l'hospice placé sous l'invocation de Saint-JeanBaptiste devinrent les Frères
militaires de
Saint-Jean de Jérusalem.
Supplément au Bulletin Héraldique
d'avril 1891.
vj
ORGANISATION DE L'ORDRE DE MALTE
Les Statuts de l'institution nouvelle, dont le fondateur avait été Pierre-Gérard Tune, originaire des Martigues en Provence, furent approuvés par les papes Pascal II en 1113 et Calixte 11 en 1120, sous L'administration de Gérard Tune et de Raimond
du Puy, son successeur. Les affiliés à cette corporation à la fois religieuse et militaire acceptaient la juridiction souveraine d'un chef appelé GrandMaître
(1)
et
et
prononçaient les trois
vœux
d'obéissance, de
de chasteté. L'Ordre s'engageait à recevoir, à protéger les pèlerins que le zèle religieux attirait soigner et à vers la Terre-Sainte, à concourir à la défense des Saints-Lieux
pauvreté
contre les infidèles, et à verser son sang pour la religion et la
délivrance des captifs.
honorable ne tarda pas à enflammer les esprits et les cœurs et de tous les points de l'Europe accouraient de jeunes volontaires pour entrer dans cette milice du Christ; le nombre en fut si grand que Ton fut obligé de les classer selon leur pays d'origine. C'est de là que ces légions avaient Langue de Provence pour les pris la dénomination de Provençaux et toute la région méridionale de la France d'Italie pour les Italiens, d'Allemagne pour les Allemands, etc. Pour encourager et soutenir les affiliés dans cette œuvre
Une mission
aussi
;
civilisatrice,
la piété
des souverains et celle des particuliers
dotèrent l'Ordre nouveau de biens considérables dans les diverses régions de l'Europe. Ces biens fonds étaient assimilés
aux bénéfices ecclésiastiques ou commendes, dont l'administration fut confiée aux dignitaires de l'Ordre, connus sous le
nom
les
de
commendeursou commandeurs, chargés
et d'en
d'en percevoir
revenus ou responsions
rendre compte au Grand-
Maître.
«
En
13 12, l'Ordre avait hérité des biens des Templiers.
Au
début,
n'acceptait les
Gravière (2), l'Ordre libéralités d'une munificence enthousiaste que
dit
M. Jurien de
la
Ltaliers n'est cependant que sous 1?' pontificat de Clément IV que le chef d appelé Orand-Muitre. (Bref du 18 novembre 1207). Jusque-là il n'avait été qualifié que Maître de l'Ordre, d'où est venu le nom de <- Magistère » donne à son administration. Il portait le titre d'Altesse Sérénissime depuis le commencement du xvn c siècle.
(1)
Ce
(3)
Les Chevalier* Je Malte
et la
Marine de Philippe
11.
ORGANISATION DE L'ORDRE DE xMALTE
vij
pour en
littoral
faire profiter
la
les pèlerins. Il multipliait sur tout
les fondations charitables
le
de
Méditerranée
auxquelles
un zèle qui
mait
le
n'avait point encore
connu de
défaillance, impri-
triple
caractère d'hôpitaux, de caravansérails et
de
séminaires.
—
C'était dans ces asiles, sous ces toits protecteurs,
que
les pèlerins
venaient attendre l'occasion de passer dans la
Terre-Sainte, que les aspirants à la chevalerie, les Donats,
s'exerçaient au métier des armes. Les terres dont le produit
soutenait tant d'établissements répandus en Espagne, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Auvergne, en Aquitaine, en
Champagne, en Provence,
chevaliers délégués
les frais d'entretien
«
;
étaient alors administrées par des
l'Ordre percevait le surplus des revenus,
fois payés.
une
Vers l'année
1260, les Hospitaliers de Terre-Sainte, obligés à
de
disputer pied
pied
le
terrain
aux hordes
infidèles,
reconnurent la nécessité de substituer à des rentes incertaines des fermages moins sujets à mécompte. Des fiefs viagers furent constitués sous le nom de Commander ies ; les chevaliers en reçurent l'investiture au fur et à mesure que les y
appelait leur rang d'ancienneté.
Chaque commanderie
fut
taxée suivant sa valeur. La contribution en hommes et en argent à laquelle on l'assujettit, s'appelait responsion. Lorsqu'en l'année 1530, les compagnons de Villiers de l'Isle-Adam plantèrent leur étendard sur le rivage de Malte, l'Ordre
comptait, en Europe, six cent cinquante-six commanderies partagées en vingt-quatre prieurés. Les prieurs avaient le pas
sur les
ils
;
commandeurs,
la
haute main sur les commanderies
la
;
en
passaient régulièrement
»
visite
et
assuraient
le
paiement des responsions.
Godefroy de Bouillon, devenu prince de Jérusalem,
fut le
premier bienfaiteur de l'Ordre. Il fit cession à l'hospice de plusieurs de ses domaines dans le Brabant. On cite encore, à cette époque, Gunzelin, comte de Schwerin, et Henri son frère, de la maison de Mecklembourg, qui se trouvaient alors en Terre-Sainte et qui donnaient aux Hospitaliers plusieurs
biens situés en Allemagne.
Raymond du Puy,
qui réunit en un corps de législation les
vii j
ORGANISATION DE L'ORDRE DE MALTfc
divers règlements intérieurs de l'Ordre, confirmés en chapitre
général, obtint du pape Innocent
r
II,
en
1130,
que
la
bannière
de l'Ordre serait: l ne croix blanche sur un champ de gueules; ces armes ont toujours été depuis celles des Hospitaliers de Saint-Jean, de Rhodes et de Malte.
Après
liers
la
prise de
Jérusalem par Saladin,
les
Frères hospita-
de Saint-Jean se réfugièrent à Saint-Jean-d'Acre, puis à Limisso, dans l'île de Chypre, et enfin dans l'île de Rhodes, dont ils tirent la conquête sous le xxv" Grand Maître, Foulques de Villaret (1309-13 10). Ils prirent alors le nom de Chevaliers de
siècles après, en 1522, battus par Soliman, ils abandonnèrent cette seconde résidence, et après avoir erré à
Rhodes.
Deux
Candie, en Sicile et sur quelques points des cotes italiennes, ils reçurent en don de l'Empereur Charles-Quint file de Malte, sous la double condition de la rendre à ses descendants s'ils réussissaient à reconquérir Rhodes, et de l'aire perpétuellement
la
guerre aux Musulmans et aux Corsaires de la Méditerranée. de Ils furent à partir de cette époque désignés sous le nom
Chevaliers de Malte.
L'admission dans l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, des Chevaliers de Rhodes ou de Malte, a toujours e été un privilège réservé à la noblesse, et jusqu'au xvi siècle les preuves des qualités requises pour entrer dans l'Ordre se
faisaient par enquête
ou par notoriété.
Ce n'est qu'après l'établissement à Malte, que les preuves par titres ont été exigées, sans préjudice des preuves orales
ou testimoniales qui servaient contenues dans les documents
ou
le
à
corroborer les indications écrits, et quelquefois à les
contredire, ce qui, dans ce dernier cas, amenait l'ajournement
du postulant. Nous ne connaissons pas de preuves écrites présentées pour être admis dans l'Ordre de Saint-Jean ni à Jérusalem, ni à Rhodes. Quelques lambeaux de listes des chevaliers avant 1500 sont parvenues jusqu'à nous. Pour la formation de notre Catalogue, nous les avons fidèlement recueillis dans les auteurs qui ont écrit sur Malte, tels que Baudouin, Goussencourt, Vertot, Saint-Allais, et les Annuaires de l'Ordre imprimés à Malte, en y ajoutant ce que nos recherrefus