Fables (La Fontaine) orthographe modernisée/Livre II/3
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LE LOUP PLAIDANT CONTRE LE RENARD Le Loup plaidant contre le Renard pardevantPAR-DEVANT LE SINGE le Singe.Un Loup disait que l’on l’avait volé. Un Loup diſoit que l’on l’avoit volé.Un Renard son ...

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Langue Français

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LE LOUP PLAIDANT CONTRE LE RENARD PAR-DEVANT LE SINGE
Un Loup disait que l’on l’avait volé. Un Renard son voisin, d’assez mauvaise vie, Pour ce prétendu vol par lui fut appelé. Devant le Singe il fut plaidé, Non point par Avocats, mais par chaque Partie. Thémis n’avait point travaillé, De mémoire de Singe, à fait plus embrouillé. Le Magistrat suait en son lit de Justice. Après qu’on eut bien contesté, Répliqué, crié, tempêté, Le Juge instruit de leur malice, Leur dit : Je vous connais de longtemps, mes amis ; Et tous deux vous paierez l’amende : Car toi, Loup, tu te plains, quoiqu’on ne t’ait rien pris ; Et toi, Renard, as pris ce que l’on te demande. Le Juge prétendait qu’à tort et à travers On ne saurait manquer condamnant un pervers.
Quelques personnes de bon sens ont cru que l’impossibilité et la contradiction qui est dans le jugement de ce Singe, était une chose à censurer ; mais je ne m’en suis servi qu’après Phèdre, et c’est en cela que consiste le bon mot, selon mon avis.
Fables de La Fontaine : Barbin & Thierry | Georges Couton
Le Loup plaidant contre le Renard pardevant le Singe.
Un Loup diſoit que l’on l’avoit volé. Un Renard ſon voiſin, d’aſſez mauvaiſe vie, Pour ce pretendu vol par luy fut appellé.  Devantle Singe il fut plaidé, Non point par Avocats, mais par chaque Partie.  Themisn’avoit point travaillé, De memoire de Singe, à fait plus embroüillé. Le Magiſtrat ſuoit en ſon lit de Juſtice.  Aprésqu’on eut bien conteſté,  Repliqué,crié, tempeſté,  LeJuge, inſtruit de leur malice, Leur dit : Je vous connois de long-temps, mes amis ;  Ettous deux vous payrez l’amende : Car toy, Loup, tu te plains, quoiqu’on ne t’ait rien pris ; Et toy, Renard, as pris ce que l’on te demande. Le Juge pretendoit qu’à tort & à travers On ne ſçauroit manquer condamnant un pervers.
Quelques perſonnes de bon ſens ont cru que l’impoſſibilité & la contradiction qui eſt dans le Jugement de ce Singe, eſtoit une chose à cenſurer ; mais je ne m’en ſuis ſervi qu’aprés Phedre, & c’eſt en cela que conſiſte le bon mot, ſelon mon avis.
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