Solidarité
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Description

Dans Solidarité, publié pour la première fois en 1896, il présente la solidarité comme le principe central de sa doctrine

Informations

Publié par
Publié le 14 janvier 2013
Nombre de lectures 26
EAN13 9782824710600
Licence : En savoir +
Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

LÉON BOU RGEOIS
SOLI D ARI T É
BI BEBO O KLÉON BOU RGEOIS
SOLI D ARI T É
1902
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1060-0
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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compris à Bib eb o ok.A V ERT ISSEMEN T DES
ÉDI T EU RS
      ajouter à cee 3 ᵉ é dition de Solidarité le
rapp ort présenté p ar M. Lé on Bour g e ois au Congrès d’Éduca-N tion So ciale de l’anné e 1900, et un compte-r endu des
discussions qu’il a eu à soutenir dans deux sé ances de ce Congrès.
Il nous a p ar u intér essant de compléter , p ar ces App endices, le liv r e
qui a été sur le p oint de dép art de sa do ctrine , afin qu’ on puisse se r endr e
compte des dé v elopp ements nouv e aux qu’ elle a pris dans l’ esp ace de
quelques anné es.
n
1SOLI D ARI T É
    solidarité n’ est entré que depuis p eu d’anné es dans le
v o cabulair e p olitique . A u milieu du siè cle , Bastiat et Pr oudhonL ont bien ap er çu et signalé les phénomènes de solidarité « qui
se cr oisent » dans toutes les asso ciations humaines. Mais aucune thé orie
d’ ensemble ne s’ est dég ag é e de ces obser vations ¹ ; le mot, en tout cas,
ne fit p as fortune , et Liré , en 1877, ne donne encor e de ce ter me , en
dehor s des acceptions juridique et phy siologique , qu’une définition « de
lang ag e courant », c’ est-à-dir e sans pré cision et sans p orté e  : « c’ est, dit-il
seulement, la r esp onsabilité mutuelle qui s’établit entr e deux ou plusieur s
p er sonnes ».
A ujourd’hui, le mot de solidarité p arait, à chaque instant, dans les
discour s et dans les é crits p olitiques. On a semblé d’ab ord le pr endr e comme
une simple variante du tr oisième ter me de la de vise républicaine  :
frater nité . Il s’y substitue de plus en plus  ; et le sens que les é crivains, les
orateur s, l’ opinion publique à son tour , y aachent, semble , de jour en
1. Il faut citer toutefois le liv r e de P . LEROUX de l’Humanité , 1839. Mais ce liv r e , célèbr e
en son temps, ne semble p as av oir eu d’action sur les g énérations suivantes. Le Comité or g
anisé p ar le p arti démo cratique p our les éle ctions de 1849 s’app elait la Solidarité républicaine ,
et avait Je an Macé p our se crétair e .
2Solidarité Chapitr e
jour , plus plein, plus pr ofond et plus étendu.
N’y a-t-il qu’un mot nouv e au et comme un caprice du lang ag e  ? Ou ce
mot n’ e xprime-t-il p as v raiment une idé e nouv elle , et n’ est-il p as l’indice
d’une é v olution de la p ensé e g énérale  ?
n
3CHAP I T RE I
I.1 Év olution des idé es p olitiques et so ciales.
    rapp orts de l’individu et de la so ciété s’ est pr
ofondément mo difié e depuis un quart de siè cle .L En app ar ence , rien n’ est chang é . Le débat continue dans les
mêmes ter mes entr e la science é conomique et les é coles so cialistes  ;
l’individualisme et le colle ctivisme s’ opp osent toujour s l’un à l’autr e , dans
une antithèse que les é vénements p olitiques r endent plus é vidente , plus
saisissante que jamais.
En France et hor s de France , les questions de p olitique pur e cèdent le
p as aux discussions so ciales, et les succès éle ctoraux des div er s gr oup es
so cialistes, en Allemagne , en Belgique , en France , ailleur s encor e , p
ermeent d’annoncer l’heur e pr o chaine où, dans les assemblé es, les
majorités et les minorités se gr oup er ont e x clusiv ement sur le ter rain de la lue
4Solidarité Chapitr e I
é conomique , et pr endr ont p our unique mot d’ ordr e la solution « libérale »
ou « so cialiste » du pr oblème de la distribution de la richesse .
Mais, comme il est habituel, l’état des p artis ne traduit qu’imp
arfaitement l’état des esprits. Les p artis sont toujour s en r etard sur les idé es  ;
avant qu’une idé e se soit assez rép andue p our de v enir la for mule d’une
action colle ctiv e , l’article fondamental d’un pr ogramme éle ctoral, il faut
une longue pr op ag ande  ; quand les p artis se sont enfin or g anisés autour
d’ elle , bien des esprits ont déjà ap er çu ce qu’ elle contenait d’incomplet,
d’ine x act, en tous cas de r elatif, et une v ue nouv elle s’ ouv r e déjà , plus
compréhensiv e et plus haute , d’ où naîtra l’idé e de demain, qui sera à son
tour la cause et l’ enjeu de nouv elles batailles.
C’ est ainsi qu’ entr e l’é conomie p olitique classique et les sy stèmes
socialistes une opinion s’ est for mé e lentement, non p as inter mé diair e , mais
sup érieur e  ; une opinion conçue d’un p oint de v ue plus éle vé , d’ où la
lumièr e se distribue plus ég alement et plus loin. Il ne s’agit p as, bien
entendu, d’une tentativ e de transaction entr e les gr oup es et les p artis, d’une
op ération de tactique p olitique . Ce n’ est p as entr e les hommes, mais entr e
les idé es, qu’un accord tend à s’établir  ; ce n’ est p as un contrat qui se
prép ar e , c’ est une sy nthèse .
Cee sy nthèse n’ est p as ache vé e . Il y a une do ctrine déjà en p
ossession de ses pr o cé dés de r e cher che et de raisonnement, maîtr esse de son
but et de ses mo y ens  ; il n’y a p as un sy stème ar rêté , donnant sur tout des
conclusions.
Comment en serait-il autr ement  ? Ce n’ est l’ œuv r e de p er sonne en
p articulier , et c’ est l’ œuv r e de tout le monde . Il y a là une manièr e de
p enser g énérale , dont on tr ouv e la trace un p eu p artout, chez les
lettrés comme chez les p olitiques, dans les œuv r es é crites des philosophes
comme dans les œuv r es vé cues des hommes d’État, dans les institutions
privé es et dans les lois, aussi bien chez les p euples latins que chez les
Anglo-Sax ons ou les Ger mains, aussi bien dans les États monar chiques
que dans les démo craties républicaines.
Cee do ctrine n’a p as r e çu d’ emblé e un de ces noms é clatants qui
s’imp osent d’ab ord, comme si leur s syllab es mêmes contenaient la
solution des pr oblèmes.
Elle est, p our av oir un nom accepté de tous, r e v endiqué e à la fois p ar
5Solidarité Chapitr e I
des p artisans tr op div er s, v enus de p oints tr op éloignés de l’horizon
philosophique et p olitique  ; chacun p our son compte cher che à la raacher
à l’ ensemble de ses do ctrines antérieur es. On la tr ouv e pr ofessé e p ar des
so cialistes chrétiens, et p our eux c’ est l’application des pré ceptes é
vang éliques  ; p ar certains é conomistes, et p our eux c’ est la ré alisation de
l’har monie é conomique . Pour quelques philosophes, c’ est la loi « bioso
ciologique » du monde  ; p our d’autr es, c’ est la loi « d’ entente » ou « d’union
p our la vie ¹ »  ; p our les p ositivistes, c’ est, d’un seul mot, « l’altr uisme ».
Mais p our tous, au fond, et sous des noms div er s, la do ctrine est la
même , elle se ramène clair ement à

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