Contes à mes petites amies
141 pages
Français

Contes à mes petites amies

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Extrait : Celui-ci, effrayé lui-même, crie, appelle au secours. Amélie accourt en ce moment

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Nombre de lectures 17
EAN13 9782824712710
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

JEAN-N ICOLAS BOU I LL Y
CON T ES À MES
P ET I T ES AMI ES
BI BEBO O KJEAN-N ICOLAS BOU I LL Y
CON T ES À MES
P ET I T ES AMI ES
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1271-0
BI BEBO OK
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– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Le pèr e D aniel
’   er r eur et souv ent une grand injustice , que de
jug er des p er sonnes qu’ on r encontr e dans le monde d’après leurC e xtérieur . L’êtr e le plus obscur , le plus disgracié de la natur e ,
cache quelquefois, sous des vêtements gr ossiers et des diffor mités
ridicules, les qualités les plus rar es, que ne p ossèdent p as ceux-là mêmes qui
l’accablent de leur s mépris.
Amélie D or val habitait, une grande p artie de l’anné e , la jolie ter r e
de la P laine , situé e à une lieue et demie de la ville de T our s, sur les
délicieux b ords de la Loir e . Fille unique de la plus tendr e mèr e o ccup é e
constamment à dirig er son é ducation, elle en avait déjà la grâce ,
l’aménité . Elle était b onne , affable p our tout le monde . Jamais elle ne dé daignait
le p auv r e qui v enait ré clamer assistance , ni aucun des g ens aachés à son
ser vice . On la v o yait jouer av e c les enfants des jardinier s, av e c les p etits
v oisins fils d’agriculteur s ou d’honnêtes ouv rier s, sans jamais leur fair e
sentir qu’ils étaient d’une classe inférieur e à la sienne . Elle avait appris
1Contes à mes p etites amies Chapitr e I
de son e x cellente mèr e que Dieu disp ense , à son gré , les fav eur s du rang
et de la fortune , et que , tous ég aux aux y eux du Cré ateur , nous ne nous
faisons estimer et chérir que p ar l’élé vation de notr e âme et la délicatesse
de nos sentiments.
A ussi la jeune Amélie était-elle aimé e , considéré e de tout le p etit
p euple qui l’ entourait, et p our le quel on la v o yait toujour s êtr e la même .
C’était à qui lui offrirait les meilleur s fr uits des v er g er s, les plus b elles
fleur s des jardins. D é couv rait-on dans le p ar c un nid de chardonner ets,
de linoes, de tourter elles, aussitôt il lui était indiqué . Par v enait-on, en
fauchant les fertiles prairies qu’ar r ose la Loir e , à pr endr e des cailles, de
p etits lapins, déjà vig our eux à la cour se , tout était offert à la b onne
Amélie . Elle avait for mé une espè ce de ménag erie de tous les dons qu’ elle avait
r e çus.
Par mi les p er sonnes aaché es au ser vice de madame D or val était un
p auv r e vieillard infir me app elé Daniel . À for ce de bê cher la ter r e depuis
quatr e-vingts ans, il avait le dos v oûté ; sa tête , où il ne r estait plus que
quelques che v eux blancs é chapp és à l’ardeur du soleil, était p enché e v er s
ses pie ds couv erts de durillons, qui ralentissaient encor e sa mar che
vacillante . Ses p auv r es jamb es, affaiblies p ar la fatigue et p ar l’âg e ,
supp ortaient, non sans effort, son cor ps dé char né , et ses mains tr emblantes
soutenaient à p eine le bâton noueux sur le quel il s’appuyait. T outefois il
n’avait aucune autr e infir mité . On le r encontrait toujour s g ai, travaillant
autant que ses for ces p ouvaient le p er mer e , et che v r otant la vieille
chanson du p ay s.
T r op fier , quoique p auv r e , p our êtr e à char g e à ses maîtr es, il savait
encor e se r endr e utile , soit en ar rachant les herb es p arasites qui cr
oissaient dans le p arter r e , soit en ratissant les princip ales allé es des b
osquets, émondant les arbrisse aux les plus rar es, et p ortant un ar r osoir à
moitié plein, p our rafraîchir les r osier s de toutes espè ces et les plantes
étrangèr es que réunissait le jardin p articulier d’ Amélie . C’était son o
ccup ation chérie ; il n’était jamais plus heur eux que lor squ’il entendait sa
jeune maîtr esse , qu’il app elait toujour s l a p’tite mam’zelle , dir e à ceux
qui s’étonnaient de l’admirable tenue de son jardin : « C’ est l’ ouv rag e
du pèr e D aniel. » On la nommait ainsi dans toute la contré e , où l’ on
admirait son aptitude au travail, sa g aieté franche et son heur eux natur el.
2Contes à mes p etites amies Chapitr e I
T ous les jeunes pâtr es le saluaient av e c r esp e ct : chacun d’ eux
ambitionnait un sourir e , un ser r ement de main du pèr e D aniel. T ant il est v rai que
la vieillesse imprime p artout un r esp e ct qui est indép endant des v ertus
dont elle offr e l’ e x emple .
On conçoit que ce digne vieillard avait un grand aachement p our
la p ’tite mam’zelle , qu’il avait v ue naîtr e , dont il avait ser vi le pèr e et
le grand-pèr e . Jamais il ne p assait de vant elle sans lui ôter son chap e au
rapié cé , sans lui offrir le b onjour le plus affe ctueux. Amélie , de son côté ,
p ortait au pèr e D aniel le plus tendr e intérêt. Elle s’infor mait toujour s si
rien ne lui manquait, et souv ent elle le conduisait elle-même à l’ office , où
elle lui v er sait une rasade du meilleur vin, qui le ré confortait ; il le buvait
de b on cœur , en inv o quant le ciel p our le b onheur et la conser vation de
celle qui savait si bien soutenir , honor er sa vieillesse .
Par mi les jeunes p er sonnes du v oisinag e et de la ville de T our s qui
for maient habituellement la so ciété d’ Amélie , et que sa pré v o yante mèr e
avait admises comme les plus dignes de cultiv er av e c sa fille les doux
ép anchements de l’amitié , était Célestine de Montaran, né e d’une famille
distingué e p ar des ser vices militair es. Elle cachait sous des dehor s
aimables un or gueil indomptable , et surtout un dé dain outrag e ant p our
tous les g ens qui app artenaient à la classe p opulair e . Elle s’imaginait qu’ils
étaient for més d’une tout autr e substance que la sienne , qu’ils n’avaient ni
son âme , ni son intellig ence , ni ses or g anes. L’insensé e ! elle ignorait donc
que nous sommes tous faits sur le même mo dèle , av e c plus ou moins de
p erfe ction ; que nous sommes tous sujets aux mêmes b esoins, aux mêmes
infir mités, et qu’après av oir v o yag é dans ce monde , les uns à pie d, les
autr es sur des char s brillants, nous nous r etr ouv ons, dans l’autr e ,
dép ouillés de ces ho chets de la grandeur et de l’ opulence , tous ég aux, tous
soumis au jug ement de Dieu, qui ne distinguera que ceux dont la vie aura
été sans tache , et qui ne ser ont riches alor s que du bien qu’ils aur ont fait. . .
Mais la vaine Célestine ne connaissait que l’antique origine de ses
ancêtr es, ne calculait que les riches r e v enus de sa mèr e , v euv e d’un officier
de marine , et dont elle était l’idole , l’unique esp oir . Peu instr uite et
seulement r emar quable p a

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