Dickens paris londres 1793
535 pages
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Charles Dickens PARIS ET LONDRES EN 1793 LE MARQUIS DE SAINT-ÉVREMONT Première publication 1859 Édition reproduite, Paris, Hachette, 1881 Traduction par Mme Loreau Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits » Table des matières LIVRE I. RÉSURRECTION. ....................................................4 CHAPITRE I. En 1775..................................................................5 CHAPITRE II. La malle-poste.9 CHAPITRE III. Les ombres de la nuit. ..................................... 17 CHAPITRE IV. Préliminaires....................................................24 CHAPITRE V. La boutique du marchand de vin. ..................... 41 CHAPITRE VI. Le cordonnier. ..................................................56 LIVRE II. LE FIL D’OR.......................................................... 71 CHAPITRE I. Cinq ans plus tard...............................................72 CHAPITRE II. Spectacle............................................................81 CHAPITRE III. Débats. ............................................................. 91 CHAPITRE IV. Félicitations.....................................................115 CHAPITRE V. Le chacal. 125 CHAPITRE VI. Par centaines. ................................................. 135 CHAPITRE VII. M. le marquis à la ville.................................. 154 CHAPITRE VIII. M. le marquis à la campagne. ..................... 166 CHAPITRE IX. La tête de Méduse. ......................................... 174 CHAPITRE X. Deux promesses. .............................................190 CHAPITRE XI. Une confidence.201 CHAPITRE XII. Un homme plein de délicatesse. ..................207 CHAPITRE XIII. Un homme dépourvu de délicatesse. ......... 217 CHAPITRE XIV. Un honnête commerçant.............................224 CHAPITRE XV. La tricoteuse..................................................237 CHAPITRE XVI. Toujours tricotant. ......................................252 CHAPITRE XVII. Un soir....................................................... 268 CHAPITRE XVIII. Neuf jours. ................................................275 CHAPITRE XIX. Une consultation. ....................................... 284 CHAPITRE XX. Un plaidoyer.296 CHAPITRE XXI. Échos. ......................................................... 302 CHAPITRE XXII. Le flot monte toujours. .............................. 317 CHAPITRE XXIII. Les flammes s’élèvent...............................324 CHAPITRE XXIV. Attiré vers l’abîme.....................................334 LIVRE III. LA TEMPÊTE. ...................................................350 CHAPITRE I. Au secret. .......................................................... 351 CHAPITRE II. La meule à aiguiser. ....................................... 368 CHAPITRE III. L’ombre..........................................................377 CHAPITRE IV. Le calme au milieu de la tempête. .................385 CHAPITRE V. Le scieur de bois. .............................................392 CHAPITRE VI. Triomphe....................................................... 402 CHAPITRE VII. On frappe à la porte...................................... 412 CHAPITRE VIII. Partie de cartes........................................... 420 CHAPITRE IX. Partie gagnée..................................................437 CHAPITRE X. La substance de l’ombre..................................455 CHAPITRE XI. Dernier espoir. ...............................................475 CHAPITRE XII. Ténèbres. ......................................................481 CHAPITRE XIII. Cinquante-deux têtes..................................493 meCHAPITRE XIV. M Defarge. .................................................511 CHAPITRE XV. Derniers échos. .............................................527 À propos de cette édition électronique.................................535 – 3 – LIVRE I. RÉSURRECTION. – 4 – CHAPITRE I. En 1775. C’était le meilleur et le pire de tous les temps, le siècle de la folie et celui de la sagesse ; une époque de foi et d’incrédulité ; une période de lumières et de ténèbres, d’espérance et de déses- poir, où l’on avait devant soi l’horizon le plus brillant, la nuit la plus profonde ; où l’on allait droit au ciel et tout droit à l’enfer. Bref, c’était un siècle si différent du nôtre, que, suivant l’opinion des autorités les plus marquantes, on ne peut en parler qu’au superlatif, soit en bien, soit en mal. En ce temps-là, un roi pourvu d’une forte mâchoire, et une reine ayant un laid visage, régnaient en Angleterre, pendant qu’un roi pourvu d’une mâchoire non moins forte, et une reine ayant un beau visage, occupaient le trône de France. Dans l’un et dans l’autre pays, il était plus clair que le cris- tal, pour tous les grands de l’État, que le miracle de la multipli- cation des pains se renouvelait tous les jours, et que l’ordre des choses établi ne devait jamais changer. À cette époque favorisée du ciel, des révélations de l’autre monde étaient, comme aujourd’hui, concédées à la Grande- Bretagne. Un prophète, simple garde du corps, avait annoncé que le jour où mistress Southcott accomplirait sa vingt-cinquième an- née, un gouffre, déjà prêt à s’ouvrir, engloutirait Londres et Westminster ; et c’est tout au plus s’il y avait douze ans que l’esprit de Cock-Lane avait frappé ses messages, absolument – 5 – comme les esprits de l’année dernière (entièrement dépourvus d’originalité) nous ont frappé les leurs. De simples nouvelles, d’un ordre beaucoup plus terrestre, étaient parvenues depuis peu en Angleterre, relativement à un congrès formé en Amérique par des sujets de la Grande- Bretagne ; nouvelles qui, chose étrange, acquirent plus d’importance pour les humains que toutes les communications transmises par la race des médiums. La France, moins favorisée en matière de spiritisme, rou- lait avec quiétude sur une pente d’une douceur infinie. Elle fai- sait du papier monnaie qu’elle se hâtait de dépenser ; et, sous la conduite de ses pasteurs chrétiens, se divertissait à des actes remplis d’humanité, par exemple, à brûler vif un jeune homme, après lui avoir coupé les mains et arraché la langue, pour ne pas s’être agenouillé, sous la pluie, en l’honneur d’une procession de moines crasseux, qui passait à cinquante mètres de l’endroit où il se trouvait. Le jour de ce martyre, il poussait dans les grands bois de France et de Norvège des arbres que le Destin, puissant bûche- ron, avait déjà marqués pour être abattus, afin que de leurs ma- driers on pût construire un échafaudage mobile, pourvu d’un couteau et d’un sac, et dont l’histoire devait garder un terrible souvenir. Ce jour-là, sous les hangars de quelques-uns des labou- reurs qui cultivaient les terres des environs de Paris, s’abritaient de grossières charrettes couvertes de boue, flairées par les co- chons et servant de perchoir aux volailles, que la Mort, fermière universelle, avait déjà choisies pour en faire les pourvoyeuses de la hache révolutionnaire. Mais, bien qu’ils agissent sans cesse, le Destin et la Mort ne travaillent qu’en silence, et personne n’entendait le bruit étouffé – 6 – de leurs pas, d’autant plus qu’il suffisait de soupçonner leur éveil, pour se faire accuser de traîtrise et d’athéisme. En Angleterre, c’est à peine s’il y avait assez d’ordre, et si la vie et les biens des habitants étaient suffisamment protégés pour justifier la jactance nationale. Des vols à main armée, d’audacieuses effractions, avaient lieu chaque nuit au sein même de la capitale. Les familles étaient publiquement averties de ne pas quitter la ville sans avoir déposé leurs meubles chez le tapissier, afin d’être plus sûres de les retrouver à leur retour. Le brigand nocturne se transformait, à la clarté du soleil, en mar- chand de la Cité ; reconnu et défié par son confrère, il l’arrêtait en vertu de son titre de capitaine, lui cassait galamment la tête, et s’enfuyait à cheval. Le courrier tombait dans une embuscade où l’attendaient sept voleurs ; trois de ceux-ci étaient tués par le garde qui ac- compagnait les dépêches, et qui, manquant de munitions, était tué à son tour par le quatrième bandit ; après quoi la malle était pillée à loisir. Le lord-maire de Londres, ce puissant potentat, se voyait contraint d’obéir à un détrousseur qui lui demandait la bourse ou la vie, et qui dépouillait l’illustre personnage, en présence de ses nombreux laquais. Les prisonniers se battaient avec la geôle, et la loi, dans sa majesté, déchargeait à bout portant ses espingoles sur les mu- tins. Des filous enlevaient les croix de diamant sur la poitrine des nobles lords, jusque dans les salons de la cour. Des mous- quetaires allaient au quartier Saint-Gilles pour y saisir des mar- chandises de contrebande ; la canaille tirait sur les mousquetai- res, les mousquetaires sur la canaille, et personne ne s’inquiétait d’un fait qui s’éloignait peu de la voie commune. – 7 – Au milieu de tout cela le bourreau, fort occupé, était mis sans cesse en réquisition. Tantôt il pendait en longues rangées des criminels de toute espèce ; tantôt il étranglait le samedi un briseur de volets arrêté le mardi précédent ; le matin il marquait à Newgate les gens à la douzaine, et le soir il brûlait des pam- phlets à la porte de Westminster. Aujourd’hui, c’était la vie d’un horrible assassin qu’il allait prendre ; demain, celle d’un misé- rable qui avait volé douze sous à l’enfant d’un fermier. Tout cela se passait en France et en Angleterre en l’an de grâce 1775 ; et dans ce milieu, tandis que le Destin et la Mort travaillaient inaperçus, les deux rois à la forte mâchoire, et les deux reines, l’une belle, l’autre laide, marchaient avec fracas portant leur droit divin d’une main haute et ferme. Ainsi, di- sons-nous, cette bonne vieille année 1775 condui
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