Exposé d’un plan hydrographique de la ville de Paris
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Description

Philippe Buache
Exposé d’un plan hydrographique de la ville de Paris
Mémoire de l’Académie royale des sciences, 1742 (pp. 3-13).
LE premier objet de ce Plan est de marquer tout ce qui 26 Mai concerne le cours des eaux dans cette ville, tant celles des fontaines
qui fournirent l’eau que celles des ruisseaux, soit que ceux-ci se déchargent directement dans la rivière, soit qu’ils aillent tomber dans
les différens égoûts, ou qu’ils Je perdent dans les terres de la campagne qui entoure la ville.
Le fécond objet est de marquer la différente profondeur des puits dans les divers quartiers de Paris ; ces différentes profondeurs
comparées avec le niveau du lit de la rivière, font voir l’existence d’une espèce de nappe d’eau soûterraine qui descend des terres
dans la rivière.
Le troisième objet a été de marquer exactement quels font les endroits les plus élevez du sol des rues dans les différens quartiers,
c’est-à-dire, quels sont les points où les ruisseaux qui fervent à l’écoulement des eaux de pluie, se partagent pour couler de différens
côtés ; ce point est d’une grande importance dans les incendies, parce qu’il montrera quels font les endroits où il faudra ouvrir les
tuyaux des fontaines & faire tirer de l’eau des puits, & quels font ceux où il faut construire les bâtardeaux pour retenir l’eau de façon
qu’elle puisse être employée utilement au service des pompes.
Un quatrième objet a été de marquer exactement quels font les endroits où l’eau est parvenue dans l’inondation de ...

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Philippe Buache Exposé d’un plan hydrographique de la ville de Paris Mémoire de l’Académie royale des sciences, 1742(pp. 3-13).
LE premier objet de ce Plan est de marquer tout ce qui 26 Mai concerne le cours des eaux dans cette ville, tant celles des fontaines qui fournirent l’eau que celles des ruisseaux, soit que ceux-ci se déchargent directement dans la rivière, soit qu’ils aillent tomber dans les différens égoûts, ou qu’ils Je perdent dans les terres de la campagne qui entoure la ville.
Le fécond objet est de marquer la différente profondeur des puits dans les divers quartiers de Paris ; ces différentes profondeurs comparées avec le niveau du lit de la rivière, font voir l’existence d’une espèce de nappe d’eau soûterraine qui descend des terres dans la rivière.
Le troisième objet a été de marquer exactement quels font les endroits les plus élevez du sol des rues dans les différens quartiers, c’est-à-dire, quels sont les points où les ruisseaux qui fervent à l’écoulement des eaux de pluie, se partagent pour couler de différens côtés ; ce point est d’une grande importance dans les incendies, parce qu’il montrera quels font les endroits où il faudra ouvrir les tuyaux des fontaines & faire tirer de l’eau des puits, & quels font ceux où il faut construire les bâtardeaux pour retenir l’eau de façon qu’elle puisse être employée utilement au service des pompes.
Un quatrième objet a été de marquer exactement quels font les endroits où l’eau est parvenue dans l’inondation de 1740, ce qui s’est fait de deux manières ; la première, parce qu’ils étoient compris dans l’espace que la rivière a inondé depuis ses bords ; la seconde, parce que les lieux, quoique séparez de la rivière par un terrein plus élevé & qui est demeuré à sec, étant réellement plus bas que la hauteur à laquelle les eaux etoient montées alors, ont été inondez par le moyen des égoûts qui donnoient passage aux eaux de la rivière. Un autre effet de l’inondation a été de retenir ou d’élever cette nappe d’eau souterraine dont j’ai parlé d’abord, & d’en faire refluer les eaux dans des endroits éloignez de la rivière & entourez par des bancs de roche ou de glaise qui s’opposant à leur écoulement, les ont retenues, ce qui a obligé à un grand travail pour vuider les caves qu’elles avoient remplies.
Comme cette dernière espèce d’inondation n’étoit causée que par l’augmentation du volume de la nappe des eaux souterraines, augmentation qui ne s’est faite qu’au bout d’un certain temps, on comprend comment elle n’est arrivée que sur la fin de l’inondation causée par les eaux visibles de la rivière, & même lorsque ces eaux commençoient à baisser.
Ces observations ne sont pas de simple curiosité, il faudroit y avoir égard dans la construction des maisons comprises dans cet espace, soit pour régler la solidité des fondations, soit pour l’exhaussement du sol du rez-de-chaussée Si, par exemple, on avoit fait attention à la hauteur à laquelle les eaux s’élevèrent en 1711, la cour & les offices du palais Bourbon n’auroient pas été inondez en 1741.
Le cinquième objet de ce Plan hydrographique est de marquer les diverses fontaines destinées à donner de l’eau pour l’usage des citoyens, avec leurs conduites & leurs regards, en distinguant celles de ces fontaines qui portent les eaux de la rivière, de celles qui portent les eaux des sources d’Arcueil & de Belleville.
Enfin, le sixième objet a été de marquer exactement tout ce qui concerne le cours & la navigation de la rivière de Seine, depuis la rivière des Gobelins jusqu’à l’embouchure du nouvel égoût. Relativement à ce sixième objet, j’ai marqué la différence des plus baffes eaux connues exactement avec les plus hautes, qui sont celles, de l’hiver de 1740 à 1741. À l’égard des plus basses eaux, je me fuis réglé sur l’état où elles étoient dans l’été de 1741, quoiqu’elles aient été encore plus basses en 1731, selon que je l’a vois observé pour lors, les ayant trouvées de 5 pouces au dessous de celles de 1719 ; mais j’ai crû devoir préférer celles de 1741 que j’avois examinées avec soin, & qui étoient de 4 pieds au dessus de la hauteur nécessaire pour que la rivière soit navigable.
J’ai marqué sur le canal de la rivière la ligne de navigation qui montre quelle est la route que tiennent les Mariniers pour le transport des marchandises dans cette ville. La seconde ligne marquée par des flèches indique quelle est la direction du courant & les points d’inflexion de cette direction ; car quoique le courant s’approche en général de la côte septentrionale à cause que le terrein du midi est plus élevé, cependant il ne suit pas exactement la figure des bords du lit de la rivière. On verra le long de la ligne de navigation les différentes profondeurs du lit de la rivière dans le temps des basses eaux de 1741 ; la différence de hauteur de ces eaux pendant l’inondation & pendant la sécheresse étant connue, il sera facile de comparer les deux états.
Le premier des trois Plans proposez pour donner une idée de l’ouvrage, représente le cours de la rivière entre les deux points marquez ci-dessus ; il fait voir les ports, les chûtes des ruisseaux & égoûts, les bateaux fixes, comme moulins, lavoirs, &c.
Pour me mettre en état de remplir les différens objets dont je viens de parler, j’ai observé exactement pendant l’inondation de 1740, tous les endroits dans lesquels cette inondation s’est étendue, soit en se répandant sur la superficie du sol, soit en pénétrant à travers les terres, soit en faisant refluer la nappe d’eau soûterraine, observations dont j’ai un détail très-exact marqué fur des plans particuliers ; j’ai même eu soin de m’assurer de la différente profondeur du sol des puits dans la ligne du midi au nord, dirigée de l’Observatoire à la porte Saint Martin ; j’ai fait treize observations de cette profondeur, dont huit sont à des intervalles à peu près égaux ; ces treize observations m’ont servi, après un autre travail duquel je vais parler, à déterminer le rapport, de ces profondeurs avec le niveau des caves de l’Observatoire, & avec celui du fond de la rivière.
L’inondation de 1740 m’avoit donné un nivellement assez exact de la partie du sol que les eaux avoient couverte, mais il falloit comparer cette partie avec celle qui n’avoit pas été inondée ; & dans celle qui l’avoit été, il falloit s’assurer de la pente du terrein, c’est ce qui m’a obligé à un nouveau travail auquel les deux autres figures ont rapport, & que je vais indiquer en général, le sujet de ce Mémoire ne permettant pas d’entrer dans tout le détail de ces fortes d’opérations.
Le second Plan montre en gros les quatre différens nivellemens que j’ai faits avec le plus grand soin, & avec le secours de M. Sirebeau premier Fontenier de la Ville, qui a bien voulu m’accompagner & m’aider dans un genre de travail pour lequel il est très-
éclairé. Le premier de ces quatre nivellemens a commencé à sa porte Saint Martin le 25 Août 1740, & a fini à l’Observatoire le 20 du même mois. Le second commençant aux Célestins & à la porte de l’Arsenal, s’est fait du levant au couchant, & a continué le long de la rivière jusqu’à l’extrémité des Tuileries. Le troisième commençant de la porte des Célestins a été gagner au nord la porte Saint Antoine, & de là retournant du levant au couchant en suivant les rues Saint Antoine, de la Verrerie, des Lombards & de Saint Honoré, jusqu’à l’endroit où étoit ci-devant la porte Saint Honoré, a été de là gagner au midi l’extrémité des Tuileries au bord de la rivière. De la tête de ce dernier nivellement j’en ai tiré un autre de la rue Saint Antoine en allant au nord par les rues de l’Egoût & de Saint Louis dans le Marais, jusqu’au réservoir qui est à la tête du nouvel égoût. Le quatrième nivellement ayant commencé à l’église du petit Saint Antoine s’est fait vers le midi, en traversant l’isle Notre-Dame & suivant les rues des fossés Saint Bernard & Saint Victor jusqu’à la place de Fourcy ; de là tournant au levant par l’Estrapade en coupant la rue Saint Jacques & suivant les rues qui mènent au Luxembourg, j’ai été gagner la rue de Tournon, & de là je me fuis rendu par Saint Sulpice au carrefour de la rue de Grenelle & de la rue du Bac, voisin de la nouvelle fontaine ; d’où tournant au nord je fuis venu gagner par le Pont-Royal la ligne du second nivellement, que j’ai coupée en suivant la façade des Tuileries pour aller couper ensuite la ligne du troisième nivellement, & pousser au nord jusqu’à l’hôtel de Pontchartrain après avoir passé par la butte Saint Roch. J’ai tracé sur le même plan général une ligne dont les contours marquent la plus haute partie du terrein, au delà de laquelle les eaux des ruisseaux coulent en s’éloignant de la rivière, & dans la partie qui est au nord de la rivière, vont tomber dans le nouvel égoût, fans lequel elles n’auroient qu’un écoulement très-difficile. Les figures du troisième plan donnent une idée d’une partie des résultats de ces nivellemens. Elles représentent la coupe de la ville de Paris depuis l’Observatoire jusqu’à la porte Saint Martin, dont la direction forme une ligne assez droite, comme le fait voir le plan des rues comprises dans cette ligne, lequel est placé au bas de la figure. Au dessus de ce plan est sa coupe du terrein ayant pour base inférieure la ligne du sol de la rivière, au plus profond de son lit fous l’arche du milieu du Pont-Royal ; la différence de cette ligne à la hauteur du raiz de chauffée de l’Observatoire a été déterminée par mes opérations, & c’est sur cette dernière hauteur que je me suis réglé en observant ; mais pour me faire entendre plus facilement, je ne parlerai ici que de la différence prise du lit de la rivière. Dans cette coupe où la même échelle sert pour les hauteurs & pour les distances, les différences deviennent peu sensibles ; c’est pour cela que j’ai tracé une troisième figure, de laquelle, selon la manière usitée dans ces fortes de plans, j’ai forcé l’échelle des hauteurs, laquelle est plus grande que celle des distances ; cette troisième figure rend les différences des hauteurs très-sensibles à l’œil, je me contenterai d’en indiquer quelques-unes en finissant cette annonce du nouveau plan. La place de l’Estrapade est l’endroit de Paris où la superficie du sol est le plus élevée au dessus du lit de la rivière, sa hauteur est de 124 pieds 10 pouces. Le terrein sur lequel est construit l’Observatoire, est environ 4 pieds 8 pouces plus bas que celui de l’Estrapade. Le terrein baisse considérablement depuis l’Estrapade vers le nord, en sorte que dans les deux tiers de la rue Saint Jacques vers la rue du Foin, il n’est plus qu’à 51 pieds 3 pouces au dessus du lit de la rivière : de là au Petit-châtelet le terrein ne baisse que de 3 pieds, étant à 48 pieds de hauteur. Je néglige ici les petites fractions qui ne peuvent être sensibles dans le plan. Du Petit-châtelet à l’entrée du quai Pelletier & de la rue de Gesvres, le terrein se relève d’environ 10 pieds, étant à 58 pieds 10 pouces de hauteur. L’endroit le plus bas de la Grève vers l’arcade Saint Jean, est de 20 pieds plus bas, & seulement à 30 pieds de hauteur. Le sol ou raiz de chaussée de la cour de l’Hôtel de ville est plus élevé de 15 pieds que la Grève, & a 52 pieds 3 pouces de hauteur. De l’extrémité du Pont Notre-Dame jusqu’en deçà de sa porte Saint Martin, vis-à-vis les murs de l’Abbaye qui porte ce nom, le terrein va en baissant presqu’insensiblement, de sorte que sur une distance de près de 3726 pieds la pente n’est que de 19 pieds 4 pouces. L’endroit le plus bas de la rue Saint Martin n’est que de 2 pieds 3 pouces au dessus du sol de l’arcade de Saint Jean en Grève ; cependant il n’a pas été inondé, parce que les eaux de cet endroit de la rue Saint Martin ne vont tomber dans la rivière que par le nouvel égoût, & qu’à l’embouchure de cet égoût le sol de la rivière est moins élevé qu’auprès de la Grève. Le terrein se relève allez considérablement en avançant vers la porte Saint Martin, qui est plus élevée d’environ pieds, & se trouve 47 pieds 9 pouces au dessus de la ligne du lit de la rivière. La seconde chose que j’ai marquée sur cette coupe, est la profondeur des puits qui le trouvent dans cette direction. Les deux lignes ponctuées dans l’intérieur de la coupe, font voir que cette nappe d’eau que j’ai supposée, ne suit pas la direction du niveau de la t surface du terrein extérieur. Depuis l’Observatoire jusqu’au plus haut de la rue S.Jacques vis-à-vis l’Estrapade, le terrein s’élève de 4 pieds 1/2 environ, & la Superficie de l’eau contenue dans les puits dans cet intervalle, baisse de 4 pieds dans une progression contraire à celle du terrein. Ensuite cette nappe d’eau se soûtient à peu près à la même hauteur jusqu’un peu par delà la rue des Mathurins, quoique dans cet intervalle la surface extérieure du sol baisse de 61 pieds. Cette hauteur de l’eau des puits continue d’être à peu près la même jusqu’à Notre-Dame, & même de l’autre côté de la rivière jusqu’auprès de la rue S. Méry ; là elle se relève, quoique le terrein extérieur, baisse. J’ai cru devoir exprimer ces détails, ce sont des faits qui pourront peut-être donner lieu à de nouvelles vues, ou du moins à de nouvelles recherches. Une troisième chose que j’ai marquée sur cette même coupe, a été l’élévation de quelques bâtimens qui se sont trouvez dans la t direction, ou du moins fort près de la ligne. Le terrein de l’Observatoire est auprès de la porte S.Jacques à 120 pieds au dessus de la ligne du fond de la rivière ; le raiz de chaussée du bâtiment est plus haut de 9 pieds 10. pouces, & la plate-forme qui arrase la
balustrade ou l’appui, est plus élevée de 82 pieds 6 pouces, en sorte que sa balustrade est à 212 pieds 6 pouces du sol le plus bas de la rivière.
La balustrade du clocher de Sainte Geneviève, qui est à 132 pieds au dessus du seuil de la principale porte d’entrée de l’église, est plus élevée que celle de l’Observatoire de 31 pieds.
L’appui de la terrasse au dessus du Petit-châtelet, est plus bas que la balustrade de l’Observatoire de 96 pieds 6 pouces, & il est plus élevé de 15 pouces environ que le plus haut de la rue Saint Jacques vers le lieu où étoit l’ancienne porte, qui se trouvoit précisément dans l’alignement du Châtelet.
Ce même appui du Petit-châtelet n’est plus élevé que le seuil de la porte de l’église de Sainte Geneviève, que de 4 pieds 4 pouces, ce qui montre que cet appui est à peu près de niveau avec le grand autel du chœur de cette église.
La balustrade de la tour méridionale de Notre-Dame qui est à 204 pieds ou 34 toiles au dessus du pavé de l’église, est plus élevée de 38 pieds que celle de l’Observatoire, & de 7 pieds que celle de Sainte Geneviève. Il seroit facile de pousser plus loin ces fortes de Buache - Exposé d’un plan hydrographique de la ville de Paris, Fig1.jpg
comparaisons, mais ce seroit un travail de pure curiosité. Buache - Exposé d’un plan hydrographique de la ville de Paris, Fig2.jpg
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