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Informations

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

ommaire
Juin-Juillet 2007
La vie du Bulletin ................................................................................................2
Des romans pour l’été,par Jacques Ferraton........................................3.............
PRISME Les livres dont on parle,par François Delagrange6.............................................
ROMANS, RÉCITS, NOUVELLES Une tragédie américaine,par Roger Payot............................................8..............
HISTOIRE, BIOGRAPHIES........1.2................................................................
SOUVENIRS, TÉMOIGNAGES Lumineuse chronique d’une mort annoncée,par Anne Talbourdel...............0...3
TEXTES, DOCUMENTS Moine et historien au Grand Siècle,par Henri Hours.....................3...............5..
SPIRITUALITÉ...............................................................39................................
BEAUX-ARTS Edward Hopper, la peinture sous les sunlights,par Michel Rustant.......34.........
VOYAGE AU GRÉ DU TEMPS...................................................................50..
LA VIE DES COLLECTIONS....................................................................5.4..
Abonnement Index
Ont collaboré à ce numéro : Yves AVRIL, Pierre BÉRARD, Henri BONNET, Jean-François CLERET, Micheline COCHARD, Claire DAUDIN, Michel DEBIDOUR, François DELAGRANGE, Jacques FERRATON, Henri HOURS, François LAGNAU, Anne-Laure PALLAUD, Roger PAYOT, Bernard PLESSY, Michel RUSTANT, Anne TALBOURDEL, Marie-Hélène VALENTIN
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La vie du Bulletin
Aux lectures d’été, guillerettes ou profondes, se mêle en cette saison un autre genre de littérature qui s’étale volontiers sur les tapis verts. Je veux parler des comptes et rapports que les entreprises soumettent à leurs actionnaires ou sociétaires, au cours d’assemblées générales qui se transforment bien vite en séances-marathons. Toutes proportions gardées, L’association des Amis du Bulletin des Lettresn’échappe pas à cette règle. Le 30 juin, elle a présenté les résultats de son activité 2006, et, comme nos lecteurs sont aussi nos amis, ils ont toute raison d’en connaître les grandes lignes. Les frais de production, comprenant l’impression, l’affranchissement et le routage des dix numéros de l’année représentent 93 % de nos charges. Le fonctionnement adminis-tratif étant assuré bénévolement par la rédaction et quelques personnes de bon vouloir, les 7% qui restent correspondent aux frais exposés pour le dépôt légal et l’envoi de courriers ou de pièces à l’Administration, aux abonnés ou aux éditeurs. À ce propos, il n’est peut-être pas inintéressant de préciser que près du quart de notre tirage est consacré aux services de presse. Si nous ne faisions pas parvenir aux différents attachés des maisons d’édition les exemplaires justifiant que nous avons rendu compte des ouvrages (parfois fort coûteux) qu’ils nous ont aimablement adressés, nous serions loin de pouvoir parler chaque mois de tant de livres publiés par tant d’éditeurs différents. Si les frais d'impression n’ont pas augmenté, cela tient en partie à la qualité des rapports que nous entretenons avec notre imprimeur, mais surtout à la répartition de notre pagination entre numéros de 48 et de 56 pages. Si l’on en fait le compte, en 2006, nous avons réalisé 520 pages, alors qu’en 2005 nous en avions réalisées 540 ; ces quelque 4% d’économie ont compensé l’augmentation des coûts d’impression. Mais tout a un prix ; plus de livres, plus d’éditeurs, moins de pages : ne cherchez pas pourquoi, depuis 2006, nous avons si ardemmentprocusté(1)nos recensions. En revanche, routage et affranchis-sement augmentent de 13%. En effet, comme tous les organes de presse, nous avons dû faire face à la hausse des tarifs de la Poste et à l’application des nouvelles normes de tri, qui exigent une préparation beaucoup plus longue. Pourquoi tant de contraintes ? Le bruit court qu’il s’agirait là des prémices d’une opération de longue haleine visant à empêcher les petits éditeurs de bénéficier, à terme, des tarifs Presse – mais on dit tant de choses… J’entame un quatrième paragraphe et j’hésite encore à annoncer le résultat de l’exercice 2006. J’ai l’impression de faire une gaffe. En effet, il est positif de 3 988. Dans une société généralement compassionnelle, il n’est pas sans danger d’annoncer une absence de déficit. Alors, de grâce, amis lecteurs, n’oubliez pas qu’il s’agit d’un résultatcomptable. Pour donner une idée de la solidité de ce trésor de paille, disons qu’il représente l’équi-valent du coût de fabrication et d’envoi de deux numéros.Deux numéros,c’est une bien faible marge de manœuvre. Si faible qu’elle ne devrait pas couper dans leur élan ceux de nos lecteurs qui s’apprêtent, une fois encore, à soutenir le Bulletin de leurs dons ou de leurs nouveaux abonnements.
M.R.
(1) Néologisme d’origine incertaine, mais attestée récemment chez B.P.Procuster :couper ou (rarement) allonger tout ou partie d’un texte, souvent dans la douleur, pour éviter qu’une page imprimée soit gaspillée en blancs inutiles.
DES ROMANS POUR L’ÉTÉ par Jacques FERRATON
Des romans pour l’été
Partant de l’idée - peut-être fausse, comment vérifier ? – que ses fidèles abonnés mettent à profit longues journées d’été et séjours à la campagne pour s’adonner à des lectures moins austères que celles qui alimentent leur ordinaire, leBulletins’efforce, chaque année, dans sa livraison de juin-juillet, de leur proposer quelques solides romans (j’évite à dessein le terme péjoratif de « pavé ») de nature à accompagner agréablement les moments de liberté que veulent bien leur laisser enfants et petits-enfants. Et comme il nous est parfois amicalement reproché de privilégier indûment les auteurs français, l’occasion paraît bonne de consacrer cette rubrique à la littérature anglo-saxonne. La nuit de l’infamie, de l’anglais Michael Cox, mérite une mention spéciale. Éminent collaborateur des presses de l’Université d’Oxford, M. Cox, né en 1948, aborde pour la première fois la fiction. Rien de tel qu’une existence vouée à l’érudition la plus classique pour accoucher sur le tard, en manière de délassement, d’un petit chef d’œuvre incongru, aussi soigneusement travaillé que le thème en est divertissant. Fin connaisseur du roman victorien, M. Cox a imaginé dans le Londres des années 1850 une histoire qu’on jugerait d’autant plus authentique que les notes de bas de page mêlent avec un sérieux impassible références littéraires les plus sûres et remarques apocryphes. Les titres de chapitres en latin, les commentaires bibliophiliques d’une redoutable érudition, les précisions impeccables sur l’Église anglicane et la noblesse britannique appellent une respectueuse admiration. Quant à l’histoire elle-même, fort complexe, on n’en peut guère donner qu’un bref aperçu : le narrateur, héritier authentique mais non reconnu du richissime Lord Tansor, raconte par le menu le combat sans merci qu’il a mené sa vie durant contre un misérable arriviste et détestable poète, Phoebus Daunt, à l’origine de son infortune. Des quais de la Tamise au fabuleux domaine d’Everwood, à travers cabinets d’avocats, clubs sélects, presbytères de campagne et honorables maisons de rendez-vous, l’imagination et la malice de l’auteur vous transportent d’allé-gresse tout au long de ces 634 pages de pastiche d’une écriture irréprochable. De Dickens à Virginia Woolf, il n’y a qu’un pas. Shirley Hazzard (déjà recensée dansLe Bull.n°647 pourLe grand incendie) est australienne, mais son pays d’origine n’apparaît qu’à la marge dans cet autre roman,Le passage de Vénus, daté de 1980 et récemment traduit. La société anglaise des années cinquante n’est guère différente de celle des années vingt et les deux sœurs Bell, Caroline et Grace, conservent à Londres les réflexes d’un entre-deux guerres où la libération des mœurs et l’émancipation féminine demeurent le fait d’une élite encore très minoritaire (ce qui fait peut-être, avec les chapeaux cloche et la taille basse, le charme de cette époque). D’ailleurs, si Caroline aborde très vite les chemins de la transgression (comme le dit excellemment un « tube » beaucoup plus tardif : « Elle fait femme libérée, mais c’est pas si facile… »), Grace, elle, se contentera sur le tard d’un touchant adultère intellectuel. Les hommes de S. Hazzard, brillants sujets, bientôt des notables, s’octroient naturellement davantage de liberté, mais ils peuvent aussi, comme Ted Tice, souffrir une vie entière d’un amour rentré. Du reste, mieux vaut ne pas généraliser ; la demi-douzaine de personnages ont chacun leurs travers, leurs secrets, leurs espoirs. S. Hazzard peint certes une société et une époque, mais elle peint surtout, et avec quelle finesse de touche, des portraits de femmes et d’hommes aux prises avec l’amour, l’ambition, les coups du sort. Elle a manifestement ses têtes : la vanité masculine, les jérémiades, la suffisance, l’égoïsme (souvent masculin) sont une cible de choix. Les femmes, éternelles victimes, sont
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Des romans pour l’été
davantage épargnées, mais la tranquille ironie de l’auteur, portée par un humour impas-sible, n’épargne personne. Un coup de cœur qui vaut bien une plume. Le Bulletin(n°640) avait signalé le premier roman, prometteur, de la britannique Clare Morrall. On sera un peu déçu parFolles envoléesoù l’on retrouve assurément le sympathique regard de l’auteur sur les égarements des âmes en peine dans une Angle-terre cette fois résolument contemporaine, mais dont le thème s’éloigne un peu trop des sentiers rassurants de la vraisemblance. Peter Straker, quinquagénaire célibataire, vit en ermite dans un phare désaffecté où il rumine depuis 25 ans les causes et les effets d’un effroyable accident qui a fait 78 morts et dont il est responsable. Le hasard fait que Imogen Doody, dont le mari a disparu (peut-être dans l’accident en question), hérite d’un petitcottagecharmant mais bien délabré à proximité du phare de Peter. L’apprivoisement réciproque prendra du temps (celui du roman) mais conduira à l’épi-logue attendu. Un peu déçu, ai-je dit, par nombre d’épisodes peu crédibles, mais pas au point d’abandonner la lecture en cours de route : le laborieux dialogue des deux cœurs esseulés, leurs faux-pas, à la fois agaçants et touchants, ne sont pas sans charme et le tout est d’une parfaite moralité. Pas de plume, mais un bienveillant accessit. Changement de latitude et d’inspiration avecLes rescapés du Styxde la canadienne Jane Urquhart. L’histoire est d’abord, sur cinq générations, celle de la famille Woodman, installée depuis le début du XIXesiècle au nord du lac Ontario, dans une île autrefois couverte de forêts. Une fois les arbres exploités pour les besoins d’un chantier naval, il a fallu aux descendants du premier Woodman trouver d’autres moyens de subsister : l’orge d’abord, mais dont les cours vont bientôt s’effondrer, puis, pour le petit-fils du fondateur de la dynastie, mais plus au sud, l’action politique. L’arrière-arrière petit-fils, William, reviendra mourir en solitaire sur l’île désormais totalement ensablée, après avoir retracé lasagafamiliale sur des cahiers que récupèrerain extremis Sylvia, sa maîtresse intermittente. C’est une belle histoire, qui pourrait être authen-tique, avec quelques figures sortant du commun, l’histoire d’une famille mais aussi celle d’une terre devenue peu à peu inhospitalière et désormais réduite à l’état de terrain d’exploration pour archéologues ou artistes. Et c’est précisément un artiste, Jérôme, plasticien à la recherche de motifs, qui va découvrir le corps de William. S’articule alors le deuxième récit, celui de la rencontre de Sylvia et Jérôme, l’un et l’autre fragi-lisés par la vie, tous deux, à leur manière, réfugiés dans un univers intérieur hanté par le souvenir et par la fuite du temps. On trouvera peut-être ici les personnages de J. Urquhart un peu moins convaincants : ainsi de Sylvia qui, à demi-autiste, se révèle soudain d’une étonnante loquacité. À cela près, qui ne dépare pas l’ensemble, reste un roman d’une indéniable qualité dont les images insolites et l’écriture limpide restituent admirablement l’atmosphère d’un monde à la frontière du mythe et de l’aventure pionnière. C’est un peu la même veine, mais en beaucoup plus réaliste, qui inspire les Nouvelles histoires du Wyomingde l’américaine Annie Proulx (déjà souvent citée, avec plumes, dans leBulletin, notamment pour ses excellents romansLes crimes de l’accordéon, n°631,Un as dans la manche, n°646,Brokeback Mountain, n°653). Il faut lire Annie Proulx, tard venue à la littérature mais qui s’est imposée comme un écrivain de premier plan qui a su faire de son pays d’adoption, le Wyoming, une terre de légende. Il s’agit ici de onze nouvelles où l’on ne trouvera pas le souffle de l’épopée mais des tableaux de genre remplis de personnages pittoresques et calamiteux : cow-boys faméliques, aventuriers déchus, fermiers poussés hors de leurs terres par les compagnies pétrolières. Ces débris du rêve américain, échoués dans des ranches délabrés au milieu de prairies miteuses font pourtant sourire plus qu’ils n’apitoient ;
Des romans pour l’été
malins, obstinés, roublards, les héros d’A. Proulx témoignent à leur façon de l’irré-ductible attachement des ruraux à leur terre. COX Michael,La nuit de l’infamie, Seuil, 635 p., 22AZZARD Shirley,Le passage de Vénus, Gallimard, 521 p., 25MORRALL Clare,Folles envolées, Fayard, 376 p., 22URQUHART Jane,Les rescapés du Styx, Éditions des deux terres, 472 p., 22PROULX Annie,Nouvelles histoires du Wyoming, Grasset, 307 p., 17,90À ces quatre "nouveautés" on peut aussi ajouter deux intéressantes rééditions des époux Bowles.
BOWLES Jane Deux dames sérieuses Ecrit peu avant la seconde guerre mondiale par la toute jeune épouse de l’écrivain Paul Bowles, ce curieux roman trace le portrait de deux Américaines aux prises avec ce que nous appellerions aujour-d’hui un malaise existentiel. Miss Cristina Goering, célibataire fortunée, cherche à assurer son salut en luttant contre son propre personnage : elle accepte la compagnie permanente d’amis envahissants, déménage dans un taudis et va jusqu’à accepter les avances de messieurs d’abord fort déplaisant. Mrs Frieda Copperfield, nantie, elle, d’un mari terre-à-terre, va mettre à profit une croisière en Amérique centrale pour frayer avec des jeunes femmes charmantes et fantai-sistes mais de petite vertu. La charge est amusante, les situations loufoques, les réactions des personnages pour le moins saugrenues. Apparemment désireuse de dépeindre avec humour les travers de ses contemporains, Jane Bowles n’y parvient pourtant qu’imparfaitement, sans doute en raison du caractère très artificiel de ses personnages et de leur comportement, tant il est vrai qu’en matière d’étude de mœurs l’imagination la plus riche ne peut suppléer le manque d’expérience dans l’observation de ses semblables. En dépit de l’aisance de sa plume, Jane Bowles ne disposait visiblement pas du matériau nécessaire pour réussir une satire sociale réellement convain-cante. Son livre demeure cependant un plaisant témoignage sur l’Amérique entre les deux guerres. 303 p., 8,50J.F. L’Imaginaire Gallimard
BOWLES Paul Réveillon à Tanger Paul Bowles, écrivain et compositeur américain né en 1910, grand voyageur, s’était installé à Tanger où il mourut en 1999. A l’exception de deux d’entre elles, ces quinze nouvelles, datant de 1981, ont pour cadre sa ville d’adoption. Le Maroc de Paul Bowles demeure, assez étonnamment, un Maroc colonial où des étrangers fortunés vivent dans de belles propriétés avec leurs collections d’œuvres d’art et leurs serviteurs indigènes. On chercherait en vain les traces du nationa-lisme arabe, encore moins de l’islamisme, même si la religion, surtout représentée par des pratiques magiques, n’est pas absente. On reste un peu dans la tradition de Somerset Maugham, loin des préoccu-pations de la mère-patrie, curieux des mœurs indigènes, conscient de vivre, dans un cadre exceptionnel, une existence porteuse de quelques risques. Les Marocains ne sont pourtant pas oubliés ; quelques récits étranges évoquent le mystère de leur comportement et la subtilité des rapports qu’ils entretiennent avec ceux que Bowles qualifie curieu-sement de « nazaréens ». Saisies sur le motif d’une main légère, sans autre intention que celle de fixer le souvenir d’une époque ou d’une ambiance, les nouvelles de Paul Bowles ont le charme un peu suranné d’aquarelles de voyage des années trente. 247 p., 7,50J.F. L’Imaginaire Gallimard
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